Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Samedi 23 mai, plusieurs manifestations se tenaient dans toute l’Allemagne pour dénoncer les mesures de confinement. À Hambourg, une manifestation de ce type avait été autorisée par le tribunal administratif de Hambourg, à condition de maintenir un nombre maximum de participants de 750 personnes. Elle avait attiré beaucoup de militants d’extrême-droite. Au moins 120 personnes ont décidé de contre-manifester contre les fantasmes de conspiration, les antisémites, l’agenda de droite et les nazis. La police est intervenue pour disperser la contre-manifestation utilisant notamment des auto-pompes et des gaz lacrymogènes.

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

La police disperse une contre-manifestation antifasciste à Hambourg

Vendredi 22 mai, un groupe de manifestant·es a détruit une statue de Victor Schoelcher située à Fort-de-France à l’occasion de la commémoration des luttes des anciens esclaves pour leur libération. Une autre a été détruite dans la commune qui porte le nom de l’homme politique. Ces actions visaient à rétablir la vérité historique sur l’abolition telle que pensée par Victor Schoelcher. Celui-ci était, en effet, à l’origine du décret qui avait permis l’indemnisation des propriétaires d’esclaves suite à l’abolition de l’esclavage. Les anciens esclaves avaient ainsi dû dans les jours suivants retourner sur les habitations pour être embauchés par leurs anciens maîtres. Victor Schoelcher est célébré dans l’histoire officielle comme un héro ayant permis la fin l’esclavage. En réalité, c’est l’une des multiples révoltes des esclaves pour obtenir leur liberté, qui força le gouverneur de Saint-Pierre à signer le décret d’abolition avant l’arrivé du décret gouvernemental. Plus d’infos ici.

Deux statues de Victor Schoelcher détruites par des manifestant·es

Deux statues de Victor Schoelcher détruites par des manifestant·es

Samedi 23 mai, quelques centaines de personnes dont des Gilets jaunes se sont rassemblées sur la place du Commando à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour protester contre les restrictions à la liberté d’expression et critiquer la gestion de la crise du coronavirus par le gouvernement. La manifestation ayant été interdite, la police est intervenue, ce qui a donné lieu à des incidents. Les manifestant·es ont lancé des projectiles tandis que la police utilisait des grenades lacrymogènes. Un homme comparaissait devant le tribunal de Saint-Nazaire, ce lundi mai, pour avoir lancé un projectile sur les forces de l’ordre, durant cette manifestation.

Répression d'une manifestation critiquant la gestion gouvernementale de la crise

Répression d’une manifestation critiquant la gestion gouvernementale de la crise

Lundi 18 mai, Segundo Maximiliano León, ancien membre de l’ancienne guérilla des FARC et signataire des accords de paix des années 80, a été assassiné dans la municipalité Argelia (département de Valle del Cauca). Cet après-midi, au moins 10 hommes armés sont arrivés en camionnette à la réserve de López Adentro, dans le quartier de Guabito. Ils ont tiré sur la communauté sans discrimination. L’attaque était dirigée contre deux ex-combattants des FARC. Les deux cibles, Sebastián Ílamo et Eduardo Ílamo, ont été blessés mais sont encore en vie. Cependant, un jeune habitant Cristian Conda a été tué dans l’attaque. Ces attaques seraient orchestrée par une milice du groupe paramilitaire « Carlos Patiño » contre les ancien·nes combattant·es et leurs sympathisant·es.

Des membres des FARC sur le point de rendre les armes à Gallo, dans le département de Córdoba, le 1er février 2017

Des membres des FARC sur le point de rendre les armes à Gallo, dans le département de Córdoba, le 1er février 2017

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Le constructeur aéronautique Airbus a récemment annoncé le financement d’un projet développé par une start-up biotechnologique de la Silicon Valley, consistant en un “nez bio-électronique” détecteur d’explosifs. Le dispositif se colle sur n’importe quelle surface, comme un compartiment à bagages ou le mur d’un couloir d’aéroport, et analyse l’air qui passe par ses pores et narines artificiels. Les traces de produits chimiques contenus dans l’air sont “reniflées” puis identifiées par le dispositif qui se compose de multiples microprocesseurs connectés par du silicone à des cellules biologiques vivantes. Ces cellules peuvent être des astrocytes – cellules du système nerveux central, dans le cerveau, qui jouent en quelque sorte un rôle d’intermédiaire entre certaines populations de neurones – ou des cellules souches embryonnaires rénales qui ont été génétiquement modifiées. Koniku leur a inséré des récepteurs olfactifs. Cette technologie reste à l’état de prototype et surtout reste secrète. Airbus a l’ambition de tester un premier prototype dans un nombre restreint d’avions et d’aéroports.

Le détecteur de Koniku.

 

Mercredi 20 mai, la police essayait d’arrêter deux personnes sur la Chaussée de Mons à Anderlecht lorsque une vingtaine d’habitants en colère sont intervenus. Une bousculade s’en est suivi et les policiers ont reçu quelques coups. Une fois la foule calmée, les policiers ont continué leur arrestation. Une enquête pour coups et blessures volontaires a été ouverte afin d’identifier les personnes présentes, deux ont d’ailleurs été arrêtées dans les jours qui ont suivi. Suite à cet incident, le ministre de l’Intérieur s’est concerté avant-hier avec le bourgmestre d’Anderlecht et le chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles, Forest) au Commissariat à Anderlecht. Une demande concrète de renfort au profit de la zone a reçu une réponse positive du ministre.

Des habitants d'Anderlecht en colère s'opposent à une arrestation

Des habitants d’Anderlecht en colère s’opposent à une arrestation

Après des manifestations quasi quotidiennes l’an passé, la contestation avait pu paraître étouffée en raison de la distanciation sociale liée à la pandémie. Mais le dépôt au Parlement chinois, vendredi, d’un texte visant à interdire « la trahison, la sécession, la sédition et la subversion » à Hongkong a de nouveau mis le feu aux poudres. D’autant que Pékin a demandé dimanche son application « sans le moindre délai ».  Des milliers d’habitants ont répondu présents dimanche malgré l’interdiction de manifester, pour dénoncer ce passage en force de la Chine sur une question qui suscite depuis des années l’opposition des Hongkongais. Alors que le nombre de manifestants enflait dans les quartiers de Causeway Bay et Wanchai, la police a eu recours aux lacrymogènes et aux gaz poivrés pour tenter de disperser la foule, avec l’aide de canons à eau. Certains protestataires ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, érigé des barricades de fortune et utilisé les parapluies pour se protéger des gaz lacrymogènes. La police a annoncé 180 arrestations.

Affrontements ce dimanche à Hong-Kong

Samedi 23 mai, différentes organisations syndicales, de chômeurs et centres sociaux ont organisé une manifestation à Naples pour demander un revenu de base pour tous et toutes, l’arrêt des loyers, l’amnistie et pour revendiquer le droit à manifester ; « la crise est votre, on la payera pas nous » on pouvait lire sur une banderole. Le rassemblement d’environ 500 personnes s’est transformé ensuite en manifestation non autorisée, les forces de l’ordre ont essayé de la bloquer. Les manifestants ont emprunté les petites rues du centre ville sous les applaudissements des habitants avant d’être à nouveau arrêté par la police. Quelques échauffourées ont eu lieu, au moins 1 policier a été blessé.

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Maria José Baños Andujar, combattante des GRAPO, emprisonnée depuis le 18 juillet 2002, est dans un état de santé dramatique à la prison de Picassent (Valence). Il y a six mois, elle a commencé à souffrir d’un mal de gorge. Une infection s’est développée qui recouvre maintenant sa bouche et son nez, et qui lui rend difficile de manger et de respirer. Maria José souffre depuis longtemps du SIDA, et de nouvelles pathologies, dangereuses, sont apparues (gastro-entérite chronique et crises hépatiques). Tout a empiré depuis mars avec le COVID-19: les quarantaines enferment les prisonniers dans les modules sans soins de santé. Maria José n’est traitée pour aucune de ses affections, elle est dans un état de faiblesse extrême, pesant moins de 45 kg (alors qu’elle mesure 1m72). Voir notre dossier

Maria José Baños Andujar

 

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