Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un Arlonais d’un quarantaine d’année a été interpellé pour l’incendie de deux combis de police et d’autres véhicules sur le parking de la zone de police d’Arlon, la nuit du 30 avril au 1er mai (voir notre article).  C’est l’enquête menée par le service SER de la zone de police de Gaume qui a permis cette interpellation. Il a été placé sous mandat d’arrêt et inculpé pour des faits d’incendie volontaire de plusieurs véhicules de police, la nuit. Présenté à la juge d’instruction Patricia Devaux en fin de matinée d’hier mercredi, il aurait avoué sa participation et serait un zadiste du Schoppach.

L'incendie à Arlon

Mercredi 13 mai au matin, des affrontements ont éclaté dans le village d’al-Fawar près de Hébron en Cisjordanie occupée entre des jeunes palestiniens et l’occupation israélienne. Zaïd Qaysa, un jeune adolescent de 14 ans, a été assassiné d’une balle dans la tête pendant la riposte des soldats israéliens. L’opération militaire était organisée pour retrouver le responsable de la mort d’un soldat sioniste tué par un jet de pierre dans la nuit de lundi à mardi, lors d’un raid israélien dans le village de Yabad près de Jénine.

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Mardi 12 mai, une émeute s’est déclenchée au Centre de réinsertion sociale de Colima. Les prisonniers exigeaient de mesures de confinement plus efficaces et ont déclenché un incendie. Le mouvement a été réprimé au bout deux heures avec la participation de la police d’État ainsi que des forces fédérales. Des coups de feu ont été entendus et on signale au moins 9 prisonniers blessés. Le même jour, une tentative d’émeute a éclaté à la prison d’État de Chalco, dans l’État de Mexico. Les prisonniers se plaignaient des restrictions imposées aux visites familiales pour empêcher la propagation de Covid-19. Le directeur de la prison, a demandé le soutien du Secrétariat à la sécurité, qui a déployé 200 éléments du groupe spécial qui ne sont finalement pas intervenus. La tentative de révolte a finalement pu être réprimée par les gardiens.

Émeute et tentative d'émeute dans deux prisons du Mexique

À Bogotá, en Colombie, une politique oblige les hommes et les femmes à quitter leur domicile un jour sur deux pendant le confinement. Les femmes sont ainsi autorisées à aller à l’extérieur pour des tâches essentielles les jours pairs et les hommes les jours impairs. Cette politique a laissé les mains libres à la police pour attaquer la communauté transgenre. Les personnes transgenres subissent également des violence de la part de civils. L’organisation Red Comunitaria Trans a ainsi enregistré 20 incidents violents contre des personnes trans dans des supermarchés y compris une femme trans qui a été battue par un homme qui a déclaré qu’elle n’était pas autorisée à sortir le jour des femmes. L’organisation a également reçu des informations faisant état de violences policières dans le quartier de Santa Fe, où des centaines de femmes trans se prostituent. La politique de confinement genré devrait expirer le 11 mai, mais pourrait être prolongée. Une politique similaire avait été mise en place au Pérou le 2 avril, avant d’être abandonnée le 11, devant le nombre important de violences rapportées par la communauté LGBT. Ces violences étaient en grande partie commises par la police.

Violences contre les personnes transgenres à l'occasion d'un confinement genré

Une militante araméenne de Bavière a reçu une amende de 3 600 euros pour des reportages sur les réseaux sociaux concernant la résistance à l’invasion turque dans le nord de la Syrie. Si elle ne paie pas, elle risque 90 jours de prison. Depuis l’invasion d’Afrin, la militante, membre du Mouvement populaire révolutionnaire Suryoye, avait, en effet posté sur Facebook des publications sur la résistance contre l’annexion du Rojava par la Turquie et sur les crimes de guerre commis par les forces d’occupation contre la population civile. En octobre 2019, elle avait reçu une citation à comparaître pour une violation présumée de la loi sur les associations. Comme elle n’a pas donné suite à la demande, une ordonnance de sanction a été prononcée à la mi-février. L’intéressé a fait appel, le verdict est toujours en suspens. Le Mouvement populaire révolutionnaire Suryoye est, comme les autres mouvements opposés au régime turc, régulièrement criminalisé en Bavière. Huit autres Araméenn·es ont notamment reçu des ordonnances punitives des tribunaux de Bavière. Ils ont également subi un raid de la police fédérale le 2 octobre 2018, trois jours seulement après la visite d’État d’Erdoğan en Allemagne. Plus d’infos ici.

Une militante araméenne condamnée pour avoir publié des messages contre l'invasion turque du Rojava

Une militante araméenne condamnée pour avoir publié des messages contre l’invasion turque du Rojava

Le prisonnier politique basque Jakes Esnal est en prison depuis 30 ans et devra encore y rester plus longtemps. Sa deuxième demande de libération conditionnelle étudiée le vendredi 13 mars dernier par le tribunal d’application des peines de Paris a été acceptée, mais le Parquet a fait immédiatement appel, comme il en a l’habitude. Cet appel est suspensif. Cette décision est tombée ce mardi 12 mai. S’ils ont prononcé la libération conditionnelle de l’ancien militant d’ETA, les juges imposaient des modalités très strictes : deux ans de bracelet électronique et dix ans de suivi. Ce qui signifie qu’Esnal aurait été surveillé jusqu’à ses 82 ans, dans le cas où le Parquet n’aurait pas fait appel. Mais le parquet a tout de même fait appel. La première demande de libération conditionnelle présentée par Jakes Esnal avait été refusée en 2016. La seconde devait être étudiée le 28 novembre, mais les juges avaient accepté la demande du parquet de reporter l’audience au 13 mars, le temps que la Commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté (CPMS) étudie le dossier.

Rassemblement pour Jakes Esnal

Plusieurs rassemblements antigouvernementaux se sont tenus hier dans certaines villes irakiennes quelques jours seulement après l’arrivée au pouvoir du gouvernement du Premier ministre Mustafa Kadhemi. Des dizaines de personnes se sont ainsi rassemblées à l’épicentre du mouvement de protestation sur la place Tahrir de Bagdad au cris de « Le peuple veut la chute du régime! ». Les manifestant·es ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité qui utilisaien leur canon à eau ainsi que des gaz lacrymogènes. Les manifestant·es ont réussi à franchir une première barrière érigée par les forces de sécurité sur le pont Al-Jumhuriyah afin de bloquer l’accès à la zone verte de haute sécurité abritant des bureaux gouvernementaux et des ambassades étrangères. À Nasiriyah, un point chaud de protestation plus au sud, des dizaines de manifestants ont fermé des rues avec des pneus en feu et lancé des pierres sur les forces de sécurité, qui ont lancé des gaz lacrymogènes. Le nouveau Premier ministre fait, en effet, partie de la même classe politique vilipendée par le mouvement antigouvernemental qui dure depuis le mois d’octobre. Près de 550 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le début du mouvement (voir notre article).

Manifestants à Bagdad

Irak – 31 manifestant·es tué·es et plusieurs centaines de blessé·es (archive)