Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Cour Suprême espagnole a rendu un arrête interdisant l’usage des drapeau non-officiels sur l’extérieur des bâtiments publics. Cet arrêt fait suite à une affaire datant de 2016 dans laquelle le conseil municipal de Santa Cruz de Tenerife demandait le droit d’arborer le drapeau national des îles Canaries. En 2017, la Cour supérieure de justice des îles Canaries avait statué en faveur du conseil municipal, considérant l’utilisation du symbole officieux comme un fait parfaitement envisagé dans le cadre de la légalité Institutionnel espagnol. Malgré cela, le procureur de l’État a fini par interjeter appel de la décision, qui a maintenant été confirmée par la Cour suprême, qui a infirmé la décision précédente. L’usage des drapeaux LGTBI et indépendantistes, parfois arboré par les mairies, est donc désormais interdit.

Policiers anti-émeute espagnols

Policiers anti-émeute espagnols

Vendredi, des militants du « Republican Socialist Youth Movement » (RSYM) et un artiste local de Derry City ont peint une fresque murale exprimant leur solidarité avec les peuples des États-Unis qui se révoltent contre le meurtre raciste de George Floyd. Pendant qu’ils travaillaient sur la peinture murale, les militants ont remarqué que les caméras de surveillance du PSNI (le Service de police d’Irlande du Nord) s’étaient tournées pour surveiller leur travail. Alors qu’il rentrait chez lui, l’artiste a été arrêté par le PSNI, qui a également confisqué tous son matériel de peinture. Plus d’infos ici.

La fresque en mémoire de George Floyd réalisée en Irlande

La fresque en mémoire de George Floyd réalisée en Irlande

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Les émeutes, suite à l’assassinat de George Flyod par un policier, se sont poursuivies dans la nuit du 31 mai au 1er juin. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont notamment été signalée à Aurora, Boston, Chicago, Madison, Miami, New-York, Philadelphie, Phoenix , Santa Monica et Washington. Dans la capitale, un couvre-feu a été décrété dès 23h, ce qui n’a pas découragé les nombreuses personnes venues manifester. Alors que de nombreuses personnes étaient massées devant la Maison Blanche, le président Donald Trump s’est réfugié dans un bunker souterrain. Il y serait resté pendant près d’une heure, escorté par des agents des services secrets. La Maison Blanche a éteint ses lumières, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1889. Le capitole était quant-à-lui noyé dans les fumées des feux et des lacrymogènes et « l’Église des présidents » en face de la Maison Blanche a été incendiée. Une banque a été saccagée à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. À Minneapolis, un camion a foncé sur une foule de manifestant·es assemblé·es sur l’autoroute I-35. À Philadelphie, des dizaines de voitures de police ont été détruites, brûlées ou utilisées comme voitures béliers contre d’autre voitures de police. Le président Trump accuse des groupes de gauche d’être responsable des manifestations et a annoncé son intention de déclarer le mouvement antifa comme organisation terroriste.

La nuit de mardi à mercredi aurait cependant été globalement plus calme, après une journée de grandes manifestations. Toutefois quelques éléments sont à signaler, tels que l’utilisation de parapluies en première ligne comme à Hong Kong, des manifestations à cheval ou encore l’utilisation de plots et de bouteilles pour contrer les gaz lacrymogènes. Des manifestations massives ont également éclaté un peu partout de nuit malgré les couvre feu. Enfin si l’armée n’est pas encore intervenue, un bataillon de police militaire en service actif, composé de 200 à 250 militaires s’est déployé lundi à Washington, DC. À New York, les soignant·es sont sorti·es pour applaudir les manifestant·es de Black Lives Matter. À Dallas, la police a demandé aux habitant·es de dénoncer tout comportement répréhensible sur l’application « iWatch Dallas ». Mais au lieu de recevoir des vidéos de manifestants en action, elle a été inondée de vidéos de K-pop, au point que l’application est devenue temporairement indisponible. Il s’agit d’une attaque par déni de service (ou DDoS) orchestrée manuellement depuis les réseaux sociaux.

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Manifestant·es à cheval aux États-Unis

Plus d’une semaine après la mort de George Floyd (voir notre article), les initiatives se multiplient à travers le monde pour dénoncer le racisme et les meurtres de policiers. En France, de nombreux rassemblements ont été organisés en soutien aux mobilisations actuelles aux Etats-Unis (voir notre article) mais aussi pour dénoncer les violences et les crimes de la police française. A Paris, un rassemblement à l’initiative du comité Vérité pour Adama a rassemblé près de 40.000 personnes devant le Tribunal de Grande Instance. Celui-ci était interdit par la préfecture et a été dispersé par des gaz lacrymogènes. A Toulouse, Montpellier, Lille, Marseille et ailleurs, des milliers de personnes ont bravé les interdictions de manifestations pour dénoncer les violences policières.

Rassemblement à Toulouse en hommage à George Floyd.

Des centaines de manifestants antifascistes ont marché Avenida Paulista, dans le centre de São Paulo, sur un rassemblement de plusieurs centaines de partisans du président Bolsonaro. Il y a eu des heurts car les barrages policiers n’ont pas su tout à fait protéger les fascistes venus protester contre les mesures de confinement décidées par de nombreux gouverneurs des États brésiliens contre l’avis de Bolsonaro. Les manifestants anti-Bolsonaro ont incendié des poubelles et ont lancé des pierres sur les fascistes et sur les policiers, qui ont tiré du gaz lacrymogène. Au moins trois personnes ont été arrêtées. Le rassemblement antifasciste avait notamment été convoqué par les supporters de plusieurs clubs de football de São Paulo, principalement les Corinthians, mais aussi Palmeiras, São Paulo et Santos. Le Brésil est de loin le pays d’Amérique latine le plus touché par l’épidémie de Covid-19 avec plus de 500.000 cas et près de 30 000 décès.

Les affrontements de Sao Paulo

Dans certaines zones de Berlin, la police exerce une occupation spatiale agressive en assiégeant des quartiers de Friedrichshain et de Neukölln ou en occupant des lieux publics et des parcs à Kreuzberg. L’occupation policière massive de ces quartiers laisse cependant d’autres zones de la ville vulnérable à des attaques. Un groupe anarchiste a donc décidé d’incendier un camion appartenant à l’entreprise DB Schenker dans la nuit du 27 mai en solidarité avec le Rojava. DB Schenker est une entreprise « profiteuse de guerre » puisqu’elle collabore, dans le cadre de l’OTAN, avec l’état turc dans son projet d’invasion et d’occupation du Rojava.

Attaque d'une entreprise en solidarité avec le Rojava

Attaque d’une entreprise en solidarité avec le Rojava

Alexandre El Gamal et Ahmed Berrahal, délégués CGT des dépôts RATP de Vitry et de Flandre, passent en conseil de discipline le 10 juin prochain pour des faits de grève lors de la mobilisation contre la réforme des retraites. Une journée de grève le 10 juin et un rassemblement à 13h devant la cour d’assises de Lachambeaudie sont prévus en leur soutien.

Affiche de soutien aux syndicalistes de la RATP