Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Contre les prisons de type « puits » en Turquie qui sont connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines, plusieurs prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim (voir notre article). Parmi eux, Serkan Onur Yilmaz, Ayberk Demirdögen et Fikret Akar sont mobilisés depuis respectivement 339, 218 et 200 jours. Afin de les soutenir, leurs différents soutiens organisent une journée d’action ce 15 octobre. À Paris, un rassemblement est organisé à 15H devant le Consulat général de Turquie (44 Rue de Sèvres, 92100 Boulogne-Billancourt).

Le rassemblement est annulé faute d’avoir reçu une autorisation.

Ce samedi 11 octobre s’est déroulé une large manifestation non déclarée à Berne suite à l’appel de plusieurs organisations anti-colonialistes suisses pour dénoncer la complicité du gouvernement et des entreprises du pays avec Israël. Entre 5 000 et 10 000 personnes se sont retrouvées à 15H à la Bahnhofplatz de la capitale helvétique avant de se rendre devant le Palais fédéral. Un important dispositif policier a été déployé pour empêcher le cortège de bouger. En tête et organisé, le black bloc constitué de plusieurs centaines d’individus a très rapidement été attaqué par des canons à eau, flashballs, gaz lacrymogènes et matraquages. Les dégâts matériels remonteraient au million de francs suisses, avec au moins 57 bâtiments endommagés, dont les vitrines de plusieurs grandes enseignes complices et un incendie. Les affrontements avec la police ont eu lieu jusque tard dans la nuit. Un groupe de 500 personnes a été encerclé par la police qui les a gardés captif dans le froid, mouillé, sans nourriture ou boisson de 17h30 et jusqu’à tard dans la nuit. Les personnes ont été emmenées au poste au petit matin, puis relâchées. La police a également empêché le reste des manifestants de briser la nasse en utilisant différentes formes de violence.

Après plusieurs jours de négociation, les organisations palestiniennes ont publié ce 13 octobre la liste des 1968 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à la prison à perpétuité ou des longues peines et 1718 enlevés durant l’opération génocidaire à Gaza. Ils doivent être libérés aujourd’hui dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur dans l’enclave palestinienne (voir notre article). Parmi eux, on retrouve plusieurs dirigeants, personnalités et combattants de la gauche palestinienne comme Kamil Abu Hanish (écrivain et dirigeant du FPLP condamné à neuf peines de prison à vie), Nader Sadaqa (combattant des Brigades Abu Ali Mustapha, voir ici) ou encore Bassem Khandaqji (romancier condamné à trois peines de prison à vie).

Gazel Bulut a été arrêtée en juillet 2013 et accusée d’appartenir à une « organisation terroriste » et de faire de la « propagande pour une organisation terroriste », en l’occurrence le TKP/ML. Mais comme le rapporte le média Yeni Demokrasi, elle n’avait participé qu’à des manifestations démocratiques et a été libérée dès la première audience, au début du procès. À l’issue de la procédure, le tribunal l’a condamnée à dix ans et dix mois de prison. Après un appel, sa peine a été réduite à moins d’un an. Bulut a déposé une demande de mise à l’épreuve, mais les autorités pénitentiaires lui ont exigé une « déclaration attestant qu’elle avait quitté son organisation et remplissait les conditions pour demander une mise à l’épreuve ». Elle a fermement refusé de faire cette déclaration.

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Dans la nuit du 1er octobre, deux informateurs auraient été éliminés par des membres du PCI (maoïste) dans deux villes du Bastar après la découverte de leurs liens avec la police. Lors de la première élimination, il n’y a pas eu de propagande, mais lors de la deuxième élimination, des maoïstes auraient distribué des tracts pour expliquer leur action à la population.

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Nanaxanim Babazade est une étudiante azerbaïdjanaise en master au département d’anthropologie de l’Université d’Istanbul, elle a été arrêtée sur son lieu de travail pour avoir « participé à une manifestation contre la hausse des prix de la cafétéria ». Elle est détenue au centre de rapatriement de Çatalca depuis plus de 45 jours, sous la menace d’une expulsion. Elle est soumise à des fouilles à nu pendant sa détention et à différentes formes de violence. Face à la menace d’une expulsion vers l’Azerbaïdjan où sa vie est en danger, la mobilisation se poursuit pour exiger sa libération.

Plusieurs organisations dénoncent des conditions de détention inhumaines généralisées dans les centres de détention de l’Autorité palestinienne : mauvaises conditions d’hygiène, coups, violences psychologiques et privation de sommeil, de nourriture et de ventilation. Certains détenus ont développé des symptômes de gale, liés à un confinement insalubre prolongé, témoignant de négligences similaires que celles observées dans les prisons israéliennes.

C’est le cas d’Ibrahim Abu Al-Rish qui est un homme palestinien de 35 ans originaire du camp d’Al-Aïn en Cisjordanie occupée. Il est détenu depuis le 28 septembre 2025 par les services de l’Autorité Palestinienne sans inculpation claire. Ancien prisonnier souffrant d’une tumeur à l’estomac et ayant subi des interventions chirurgicales, il serait dans un état critique en raison des tortures subies et d’hémorragies gastriques non traitées.

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Code Rouge et Stop Arming Israel et les Soulèvements de la Terre ont organisé une action de blocage et de désarmement d’un site industriel d’ArcelorMittal ce samedi 11 octobre à Charleroi. Rassemblant 400 activistes, l’action a mis en lumière les liens de l’entreprise avec la colonisation et le génocide en Palestine, mais aussi son rôle dans la destruction de la biosphère. Le site a été bloqué de 9h30 à 11H15 et le trafic ferroviaire entre Marchienne-au-Pont et Charleroi a été interrompu. Plusieurs centaines de policiers ont été déployés dans toute la Belgique pour tenter d’empêcher cette action. Plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées.

L’anarcho-syndicaliste d’Oufa, Kirill Bobrov, a été condamné à 16 ans de prison pour avoir participé à l’incendie criminel du bureau du parti Russie Unie et à la création d’une « communauté extrémiste » en 2012. À l’été 2025, l’association Lumières de la Liberté a commencé à correspondre avec Kirill et a appris qu’il recevait très peu d’aide de sa famille et avait besoin de livres et de vêtements chauds. Une aide de base lui a été fournie, mais les ressources de Lumières de la Liberté étant limitées, une collecte de fonds a été lancée. L’association a besoin de 60 000 roubles pour fournir des colis à Kirill au cours des prochains mois (voir ici).

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