Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi 15 mai, vers 14 heures, des manifestations en deux endroits de Bogota : Carrera 12 et Calle 97 et Avenida Circunvalar et Calle 26C. C’est aux alentours de l’Universidad Distrital, dans le centre de la ville, que les affrontements ont opposé de jeunes manifestants aux forces anti-émeutes. Des cocktails Molotov et des trenades artisanales ont été lancées sur les forces de l’ordre. D’autres heurts ont eu lieu le même jour à Cali, et le lendemain à Bogota.

Dossier(s): Amérique Latine

Dix militants kurdes ont été arrêtés lors de descentes de polices  mobilisant une cinquantaine de policiers dans le centre de Paris mais aussi à Drancy et à Villiers-le-Bel dans la matinée du 15 mai. Ces arrestations ont été opérées dans le cadre de l’enquête sur les heurts qui ont eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à la fin du mois de mars. Une trentaine de personnes avaient manifesté le 27 mars au terminal 1 de Roissy contre l’expulsion d’un réfugié kurde, expulsé malgré la certitude qu’il serait arrêté en Turquie. L’intervention violente de la police contre les manifestants a provoqué des heurts (voir notre article). Le parquet de Bobigny avait confié l’enquête à la police des frontières.

L’état français a procédé ces dernières semaines à plusieurs expulsions de plusieurs réfugiés politiques kurdes qui, à leur arrivée en Turquie, ont immédiatement été emprisonnés, comme Firaz Korkmas, Mehmet Kopal (voir notre article) et Serhat Gültekin,

Les manifestants manifestants pro-palestiniens, à l’occasion de l’anniversaire de la Nakba de 1948, ont bloqué l’usine d’armement Thales à Govan, près de Glasgow, en exigeant l’arrêt des exportations d’armes vers Israël au regard du génocide commis à Gaza. Thales produit le drone Watchkeeper, développé avec la société d’armement israélienne Elbit Systems. Alors que le blocus entrait dans sa cinquième heure, la police a déclaré qu’un petit nombre de membres du personnel de sécurité travaillant de nuit étaient bloqués sur le site. Les manifestants ont déclaré qu’ils les laisseraient partir, mais qu’ils ne laisseraient pas entrer leurs remplaçants.

Vers 10h15, les policiers sont intervenus et ont brisé le blocus de l’usine. Des policiers ont saisi des manifestants, les ont plaqués au sol et les ont repoussés du site. La première personne arrêtée par les policiers a été placée à l’arrière d’un fourgon de police avant que les manifestants ne créent une barricade humaine pour l’empêcher de partir, ce qui a entraîné d’autres heurts et arrestations. Six policiers ont été légèrement blessés et quatre manifestants ont été arrêtés et inculpés.

 

 

L’ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (devenu DEM), est incarcéré depuis novembre 2016. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part été condamnée à 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Âgé de 51 ans, M. Demirtas était poursuivi pour 47 chefs d’accusations, parmi lesquels celui d’atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale et d’incitation à commettre un crime. Cette « incitation » était en fait  l’appel lancé par le HDP à des manifestations contre la complicité du gouvernement d’Ankara avec les jihadistes lorsque la ville de Kobané était attaquée par l’État islamique.

Dans cette procédure-fleuve, la plupart des 108 accusés ont été condamnés, mais quelques-uns ont été acquittés. L’audience devant la Cour de Sincan, dans la banlieue d’Ankara, s’est déroulée en l’absence des accusés en détention provisoire. Les procureurs avaient réclamé la réclusion à perpétuité à l’encontre de 36 accusés, dont Selahattin Demirtas.

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Le projet de réviser la Constitution afin d’élargir le corps électoral à 25 000 natifs et résidents depuis 10 ans recueille l’opposition des indépendantistes. Ce qui a donc donné lieu à deux nuits d’affrontements dans l’archipel, marquées par des tirs à balles réelles, alors que l’Assemblée nationale examinait le projet de loi relatif à cette révision constitutionnelle. Le 14 mai, après une nuit d’affrontements, le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a décrété un couvre-feu à Nouméa. Mais les affrontements se sont encore étendus et durcis.

Les forces de l’ordre sont les principales visées par les manifestants et deux gendarmes ont été tués par balle.  Des colons se sont organisés en milices et ont tués plusieurs personnes. Le président Macron a décrété l’état d’urgence à l’issue d’un Conseil de défense tenu ce 15 mai. Le Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé mercredi le déploiement de militaires pour sécuriser les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie, confrontée à une vague de violences, ainsi que l’interdiction du réseau social TikTok. Le ministre de l’Intérieur a également annoncé l’envoi de renfort du GIGN, du RAID, des CRS, de la gendarmerie mobile.

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Des manifestations massives ont secoué le Cachemire pakistanais, en particulier la capitale Muzaffarabad, lorsque les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre la lourdeur des impôts, l’inflation élevée et les pénuries d’électricité, et se sont heurtés aux forces de sécurité, entraînant la mort d’un policier et des dizaines de blessés. Des slogans « Azadi » (liberté) ont été entendus alors que des personnes en colère défilaient dans les rues.

Des dizaines de protestataires ont été arrêtés lors des affrontements avec les forces de sécurité qui ont également eu recours à des tirs de gaz lacrymogènes et à des tirs de balles en l’air pour mettre fin aux manifestations. Des affrontements auraient éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants dans de nombreuses régions du Cachemire pakistanais, en plus de Muzaffarabad, telles celles de Samahni, Sehansa, Mirpur, Rawalakot, Khuiratta, Tattapani et Hattian Bala., L’administration a déployé les paramilitaires des  Pakistan Rangers et du Frontier Corps pour réprimer les manifestations.

La 14 mai à l’aube, à Padoue, la police a perquisitionné les domiciles de plusieurs membres du collectif communiste Levante, en arrêtant trois d’entre eux et en les emmenant au poste de police (ils ont été relachés quelques heures plus tard) En outre, le local ouvrier « Il picchetto » a également été perquisiotnionné, sur la surveillance des unités « celere » (police anti-émeute). Divers matériels, dont des banderoles et des drapeaux, ont été saisis. La raison cet opération policière est l’accusation portée contre les militants de  ce collectif de taguer les murs de la ville. Ce collectif a été ces derniers mois au centre des manifestations de solidarité avec la résistance palestinnenne et il a soutenu, ces derniers jours, les manifestations étudiantes contre la guerre et les accords entre les universités et Israël.

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Vendredi 24 mai à 19h à Toulouse (salle San Subra – métro Saint Cyprien), le Secours Rouge Toulouse organise une rencontre avec Shain Morisse et Gwenola Ricordeau à l’occasion de la parution de « Brique par brique, mur par mur. Une histoire de l’abolitionnisme pénal » (Lux Editeur).

« Il y a d’abord une évidence: les services que les prisons sont censées rendre ne compenseront jamais les torts qu’elles causent. Depuis les années 1960, ce constat d’un immense gâchis a amené un vaste mouvement à œuvrer à l’abolitionnisme pénal: en finir avec toutes les prisons, mais aussi avec les autres institutions qui forment le système pénal, comme la police et les tribunaux. Ce projet politique poursuit ainsi un objectif ambitieux : rendre vraiment justice aux victimes et répondre à leurs besoins, en plus de prévenir les violences systémiques et interpersonnelles.

En prenant appui sur les trajectoires transnationales des mouvements politiques qui ont mis au cœur de leur démarche la critique radicale du système carcéral et judiciaire, cet ouvrage, le premier du genre en langue française, offre une documentation indispensable pour inspirer les luttes contemporaines. »

L’Armée de libération nationale (ELN), engagée dans des négociations de paix avec le gouvernement (voir notre article), a annoncé la reprise des enlèvements de membres de l’oligarchie contre rançon (une pratique qu’elle avait suspendue unilatéralement en janvier), estimant que l’exécutif n’avait pas tenu son engagement de lui fournir des dons provenant de la communauté internationale.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

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