Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit du 3 octobre, la Nouvelle Armée populaire (NPA) a attaqué la maison de Garde Francisco, un agent de renseignement de la police dans la ville de Kabankalan. Impliqué dans des assassinats de civils et de révolutionnaires, il a été tué durant le raid. Parmi les crimes de Francisco figurait son rôle dans la mort d’Ericson Acosta, responsable du Front National Démocratique, et du dirigeant paysan Joseph Jimenez le 30 novembre 2022.

Publié en octobre 2025, un document vient d’être publié pour recenser les différentes méthodes de surveillance utilisée par la police contre la mobilisation contre le projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs à Bure (voir notre article). En particulier, on retrouve l’utilisation de balise GPS, des policiers infiltrés, des mises sous écoute téléphonique ou encore l’usage d’hélicoptères et de drones.

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La Force de réserve centrale de la police (CRPF) a distribué plus de 10 000 postes de radio dans les zones reculées du Bastar au Chhattisgarh, dans le cadre d’une campagne visant à lutter contre l’influence des maoïstes dans la région. Ce programme va toucher 54 000 personnes, considérant qu’une famille est une unité de cinq personnes, et intervient en appui à l’opération militaire de contre-insurrection Kagaar (voir notre article).

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Après une interdiction de communication d’un mois (voir notre article), le frère du prisonnier gréviste de la faim Fikret Akar lui a rendu visite le 6 octobre. Il souffre de graves problèmes de santé depuis 15 jours. En particulier, il ne peut plus manger de sucre, car son corps ne le tolère plus. Il souffre de douleurs musculaires intenses et de crampes, ce qui perturbe son sommeil, et ne peut plus s’asseoir. Au côté de plusieurs prisonniers révolutionnaires, il est en grève de la faim illimitée depuis le 30 mars 2025 pour dénoncer les prisons de type « puits » connues pour leurs conditions de détention inhumaines.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

La justice britannique a mis fin le vendredi 26 septembre aux poursuites contre le rappeur irlandais Mo Chara, qui était accusé d’« infraction terroriste » pour avoir arboré un drapeau du Hesbollah lors d’un concert en 2024 (voir notre article). Lors de son inculpation, une erreur technique s’est produite rendant cette dernière illégale. Le juge de la cour criminelle de Woolwich a déclaré : « la procédure a été engagée illégalement et est donc nulle, Monsieur O’Hanna vous êtes libre de partir », des cris de joie ont alors éclaté parmi les soutiens du rappeur.

Hajar Youssef Khali a été arrêtée en 1995, militante au sein du Mouvement pour la liberté du Kurdistan (MKU) dans la ville d’Aydil, anciennement Hezex, située au nord du Kurdistan. Durant son incarcération, Hajar a été transférée dans plusieurs prisons turques : Amed, Media, Gerze et Kayseri, avant d’être libérée il y a quelques jours, elle a été accueillie à Alep par les femmes des quartiers de Sheikh Maqsoud et d’Achrafieh. 

Après plus de 60 jours de détention, l’agence fédérale de l’immigration ICE s’est conformée à l’ordre d’un juge de libérer la militante des droits des immigrés Xóchitl Santiago, le mercredi 1er octobre. Santiago a été arrêtée à l’aéroport d’El Paso, au Texas, le 3 août, pour interrogatoire sans mandat, alors même qu’elle était protégée contre l’expulsion grâce au DACA (Deferred Action for Childhood Arrivals). Ce programme protège certains jeunes arrivés aux États-Unis alors qu’ils étaient enfants et sans statut légal.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Ce jeudi 2 octobre, le parquet a fait appel de la décision de justice qui autorisait Christian Tein, président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), à rentrer en Kanaky. Cette modification du contrôle judiciaire concernait également quatre autres militants Kanak mis en cause dans l’enquête sur les révoltes de mai 2024. Christian Tein, à l’époque chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), reste mis en examen pour vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits.

Après de nombreuses manifestations contre la police de l’immigration, l’ICE, Donald Trump avait annoncé vouloir envoyer 200 soldats pour lutter contre des « antifas ». Ce Samedi 4 octobre, la justice américaine a bloqué l’envoi de la Garde nationale à Portland. Mais le président a autorisé l’envoi de 300 gardes nationaux dans l’Illinois, pour faire face à des manifestations après que des agents fédéraux ont tué une femme. La mégapole du nord du pays est la cinquième ville démocrate où le président Trump ordonne le déploiement de la Garde nationale, une mesure jusqu’alors tout à fait exceptionnelle. Les gardes nationaux ont déjà été déployés à Los Angeles, Washington et Memphis (voir nos articles ici et ici).

Des protestations ont éclaté depuis la mi-septembre suite à la mort de femmes lors d’accouchements à l’hôpital public d’Agadir. Dans de nombreuses villes, des foules immenses manifestent à l’appel du collectif nommé « Gen Z 212 », des banques et des commissariats sont attaqués, la police est repoussée. La répression d’une extrême brutalité s’abat sur les contestataires avec l’arrestation de centaines de jeunes, mais cela n’a pas arrêté le mouvement. La police a tiré à balles réelles, tuant trois manifestants (voir nos articles ici, ici et ici), et a foncé en camion dans la foule, broyant les jambes d’un jeune homme. Une situation inédite depuis des décennies.