Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mardi 15 avril, l’Université McGill de Montréal a obtenu, après une manifestation qui s’est déroulée du 2 au 4 avril qui exigeait la fin de la collaboration de McGill avec les entreprises liées aux actions militaires israéliennes dans la bande de Gaza, contre un groupe étudiant pro palestinien «Groupe Étudiants pour l’honneur et la résistance de la Palestine» (Students for Palestinian Honour and Resistance), une ordonnance interdisant les manifestations qui bloquent l’accès au campus. La mobilisation avait donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, des blocages de rues ainsi que l’occupation du campus. L’action décrite comme une grève pour la libération de la Palestine, avait contraint l’université à annuler certains cours. L’injonction stipule que les membres du groupe ne sont pas autorisés à bloquer ou à obstruer les entrées de McGill, à manifester à moins de cinq mètres de tout bâtiment de l’université ou à entraver les cours ou les examens. L’université a décidé de rompre sa relation avec l’association étudiante pro palestinienne.

La transformation des avancées technologiques en outils de subversion ou de criminalité est un phénomène appelé « innovation malveillante » ou « l’utilisation de la créativité à des fins destructrices ». Il n’est pas nouveau mais le paysage technologique actuel offre un niveau d’accessibilité et de dangerosité sans précédent. Ainsi l’intelligence artificielle (IA) générative dont l’intégration dans les appareils personnels aura une croissance annuelle du marché estimée supérieure à 120 % dans un avenir proche. Or il s’agit d’une technologie disruptive qui donne les moyens de défier les stratégies traditionnelles des forces de l’ordre. Elle peut générer des e-mails d’hameçonnage, fabriquer des images truquées, programmer des drones autonomes, etc. Les IA jailbreakées peuvent même contribuer à la création d’armes.

Douze caractéristiques facilitent le détournement de ces technologies : accessibilité, prix abordable, facilité d’utilisation, portabilité, dissimulabilité, efficacité, polyvalence, disponibilité sur le marché libre, adaptabilité à des usages non prévus, intégration avec d’autres technologies, résonance symbolique et absence de contrôle réglementaire. Les experts jugent « hésitante » la réponse des institutions de sécurité caractérisées comme réticentes au changement, accablées par l’inertie bureaucratique et la lenteur des cycles d’adoption. Or, pour contrer les innovations malveillantes, il faut une approche anticipatrice, comme des partenariats avec les entreprises technologiques afin d’atténuer les menaces. Les organes législatifs devraient aussi être proactifs dans la réglementation.

Agissons pour la liberté maintenant ! Tout le jeu de l’État allemand contre les camarades Daniela Klette, Ernst Volker Staub et Burkhard Garweg est une opération de guerre psychologique, ce qu’ils appellent, selon leur terminologie, des « psy ops ». Outre la tentative toujours vaine de la contre-insurrection d’isoler la lutte révolutionnaire, elle cherche dans cette traque à torturer l’histoire vivante, à l’enterrer sous le béton, afin de répandre l’idée que toute résistance est finalement anéantie, et d’instiller la terreur parmi les nouvelles générations révolutionnaires. Se soustraire aux filets de la contre-insurrection constitue une résistance importante : elle prive l’État de la possibilité d’accomplir le rituel de « l’acte final ». C’est pourquoi sa vengeance contre l’histoire rebelle, désormais manifestée sur le corps et la personne de la camarade Daniela, est omniprésente. Les fugitifs prouvent que le chemin vers la liberté est inéluctable. Malgré la capitulation de l’organisation révolutionnaire, les trois camarades luttent depuis des décennies pour l’auto-organisation de la vie prolétarienne contre les chaînes de la discipline de classe et de la civilisation bourgeoise qui tue pour l’argent. Il nous appartient désormais à tous de transmettre l’histoire de ces camarades aux résistances actuelles. Les cœurs qui refusent de vivre en esclavage ne laissent aucun maître décider de l’acte final. Et parce que chaque « dernier mot » de l’État, politique, judiciaire, économique, scientifique, signifie l’écrasement du corps commun, nous ferons tout pour mettre fin à la captivité de Daniela Klette.

L’héritage politique le plus important du mouvement révolutionnaire allemand est l’internationalisme stratégique et organique. Burkhard, aujourd’hui encore, ne se cache pas, il chante pour le corps ensanglanté de la Palestine, du Kurdistan, du prolétariat polyethnique et de la Terre. La vieille Europe, familière de la guerre coloniale, du nationalisme et de l’impérialisme, veut faire le procès de Daniela. Que les vampires comprennent que notre peuple n’est pas fait pour leurs dents.

Dimitris Chatzivasileiadis , 20-03-2025, Prison de Domokos

Les premiers procès de manifestants se sont ouverts ce vendredi 18 avril. 8 journalistes sont accusés de participation à des rassemblements illégaux. 189 personnes ont comparu à Istanbul lors de deux audiences distinctes. La première a duré moins d’une heure, la salle était trop petite pour accueillir les 90 étudiants qui devaient comparaître. Le procès de 45 d’entre eux a été reporté au 4 juillet. Les autres seront jugés plus tard. Dans une autre salle, 99 personnes parmi eux, les 8 journalistes et 4 avocats. La cour a décidé de renvoyer leur procès à une date ultérieure, pas encore définie. L’audience s’est poursuivie toute la journée pour les 87 autres accusés, tous des étudiants qui ont participé aux manifestations. Ces jeunes se sont succédé à la barre pour réclamer un acquittement général immédiat et rappeler que la liberté de manifester était garantie par la Constitution turque. La date de la prochaine audience est fixée au 3 octobre.


Sit-in organisé devant le tribunal d’Istanbul à l’ouverture des premiers procès

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Depuis jeudi, il est interdit de photographier ou de filmer des infrastructures critiques dans toute la Pologne. Enfreindre cette règle expose à une amende, voire à une peine de prison. Environ 25 000 installations, bâtiments, équipements et appareils sont concernés par cette interdiction. 3% sont des installations militaires, la plupart sont des infrastructures civiles. Il s’agit: des installations militaires, des ponts et tunnels, des chemins de fer et trains, des aéroports et ports, des bureaux de poste et installations énergétiques, des bâtiments gouvernementaux, y compris ceux de la Banque nationale. Toutes personnes qui enfreignent la loi s’exposent à la confiscation de leur téléphone portable ou appareil photo, à des amendes pouvant aller jusqu’à 20 000 zlotys (4680€), voire à une peine d’emprisonnement allant de cinq à trente jours. L’interdiction s’applique si un panneau officiel est clairement visible sur un bâtiment ou un objet mobile. Les panneaux comprennent des pictogrammes qui indiquent «Interdiction de prendre des photos» en polonais, anglais, allemand, russe et arabe.

Mardi 15 avril, un tribunal de Moscou a condamné à 5 ans et demi de prison 4 journalistes accusés d’avoir collaboré avec Alexeï Navalny mort en prison. Le mouvement de l’opposant numéro un au président Vladimir Poutine a été méthodiquement éradiqué ces dernières années. Ses alliés et partisans ont été contraints à l’exil ou incarcérés, la justice russe ne se limite plus seulement à ses collaborateurs directs. Les journalistes Antonina Kravtsova, Sergueï Kareline, Konstantin Gabov et Artiom Krieger ont été reconnus coupables de «participation à une organisation extrémiste». Après la lecture du verdict, Artiom Krieger a crié: «Tout ira bien, tout changera! Ceux qui m’ont condamné seront assis ici à ma place». Les 4 journalistes avaient été arrêtés au printemps et à l’été derniers, avant d’être jugés à huis clos. Antonina Kravtsova, connue sous le nom d’Antonina Favorskaïa, couvrait régulièrement les procès d’Alexeï Navalny pour SOTAvision. Elle avait réalisé, le 15 février 2024, la dernière vidéo le montrant encore en vie au cours d’une audience, la veille de sa mort. Les reporters Sergueï Kareline et Konstantin Gabov sont accusés d’avoir participé à la production de vidéos pour l’équipe de l’opposant. Artiom Krieger, journaliste de SOTAvision, est accusé d’avoir collaboré avec l’organisation anticorruption d’Alexeï.

(de g. à dr.) Serguei Kareline, Konstantin Gabov, Antonina Kravtsova et Artiom Krieger

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7 artistes féminines ont été convoquées le 16 avril par la « justice » iranienne dans la province du Khouzistan et ont reçu l’ordre de ne plus chanter. Ces artistes ont été fouillées, puis longtemps interrogées sur leurs activités politiques et artistiques pour être ensuite contraintes de signer un document leur interdisant le chant, d’assister à des réunions de femmes, de jouer d’instruments de musique et de se livrer à des activités artistiques sur les médias numériques. Une décision misogyne et liberticide qui touche: Elaheh Ahadi, Mahsan Ehterami, Negin Mansourinejad, Azardokht Taherpour, Ramesh Seyed, Mojdeh Nasiri et Zolfa Jamashiani. Les autorités les ont menacées d’action en justice et ont limités leur rôle aux uniques récitations religieuses.

La deuxième Chambre pénale collégiale nationale de la Cour supérieure nationale de justice pénale spécialisée a condamné Juan Santos Romero à huit ans de prison pour le délit d’apologie du terrorisme, commis par le biais de médias numériques. Juan Santos Romero a été accusé d’avoir dirigé une organisation secrètement dirigée par le Parti communiste du Pérou « Sentier Lumineux »: Voluntad Transformadora. En octobre 2023, la police nationale péruvienne avait arrêté sept membres de cette organisation à Trujillo, parmi lesquels Juan Santos Romero. Celui-ci avait posté sur les réseaux sociaux « Vive le président Gonzalo, leader du Parti et de la Révolution, disciple de Marx, de Lénine et du président Mao, garant de la victoire jusqu’au communisme », ce qui a contribué à sa condamnation. En plus de la peine pénale, il devra verser 10 000 S/ à titre d’indemnisation civile à l’État.

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