Un soldat turc a été tué et autre blessé mercredi dans l’explosion d’une mine près de la ville de Semdinli dans la province du Hakkari orientale. Les soldats faisaient partie d’une unité poursuivant un commando du PKK près de la frontière avec l’Irak. Plus tôt mardi, un guérillero du PKK a été tué lors d’une fusillade avec des soldats turcs dans le district de Nurhak (province de Kahramanmaras). Un autre guérillero a été capturé après la fusillade.

Les forces de l’occupation israélienne ont violemment réprimé samedi une manifestation à Laban, dans le district de Ramallah, qui était organisée pour protester contre l’assassinat d’une jeune femme par un colon israélien. Les soldats de l’occupation ont blessé un garçon à la jambe et tabassé un autre pendant une confrontation entre les soldats et les écoliers qui organisaient la manifestation. Les soldats ont dispersé les manifestants à coup de balles caoutchouc-acier et grenades lacrymogènes.

Dans le district de Naplouse, à Irak Burin les troupes de l’occupant ont réprimé une marche organisée hier samedi pour protester contre la confiscation des terres du village. L’armée a décrété l’endroit ‘zone militaire fermée’ et a arrêté 14 personnes. De nombreux manifestants, dont des activistes de la solidarité internationale, ont dû être traités pour des difficultés respiratoires après que les troupes aient tiré un barrage de gaz lacrymogènes, ainsi qu’une pluie de balles caoutchouc-acier, pour disperser la foule. Les soldats de l’occupation ont tué deux enfants dans le village le mois dernier pendant une marche de protestation similaire.

L’armée turque a réceptionné six drones de surveillance de type Heron (photo), et quatre autres doivent lui êtres livrés d’ici fin avril. Le contrat, déjà ancien, signé avec le consortium israélien IUP (qui regroupe Israeli Aircraft Industries et Elbit Systems) porte sur 185 millions de dollars, et dont les livraisons avaient été interrompues lors de l’invasion de Gaza. Les premiers Heron livrés en 2008 ont été basés à Batman et ont été engagés contre le PKK.

Afghanistan, Irak, Géorgie, Cachemire, Kurdistan, Sud-Liban, il n’est pas de théâtre d’opérations où les drones israéliens ne sont pas engagés. Jusqu’ici, près de 650 drones ont été construits par l’IAI. Dans ce domaine de l’aéronautique, Israël représente le seul concurrent sérieux des Etats-Unis. Israël est le deuxième pays constructeur de drones (650 appareils produits) après les USA et compte jusqu’à l’Allemagne et la France parmi ses clients. C’est dans l’aviation israélienne que les drones ont débutés leur carrière en 1982, lors de la deuxième invasion du Liban : les israélien avaient développé cette technologie pour lutter contre le puissant dispositif de missiles sol-air syrien. Inhabités, ils peuvent être pilotés par plusieurs télé-équipages se relayant, sans connaître la fatigue ni le stress. Les possibilités de cette catégorie d’engin pour la contre-guérilla apparurent immédiatement, et c’est à cet usage que les appareils israéliens (et notamment les Hunter et Heron) ont été massivement exportés. Les drones constituent d’ailleurs le système militaire que les Israéliens exportent le mieux.

Le Heron, choisi par la Turquie, a une envergure de 16 mètres, pèse 1200 kg, il est capable de voler pendant plus de 52 heures et à une altitude de 10.000 mètres. Il est propulsé par un moteur turbo de 1200 chevaux. Engin idéal pour la contre-insurrection, le Heron a été utilisé en Irak et en Afghanistan par les forces de l’OTAN. L’Inde en a acheté (en attendant de développer un modèle national) pour combattre la guérilla maoïste et les infiltrations des islamistes et des indépendantistes kashemiris à la frontière pakistanaise. La Turquie envisage maintenant de se doter de drones armés. En février, la Pologne a acheté un autre type de drone israélien pour son contingent en Afghanistan.

drone israelien Heron

drone israelien Heron

Les forces de sécurité turque ont abattu la nuit de mercredi à jeudi cinq combattants du PKK dans le sud de la province de Hakkari, près de la frontière irakienne. Le combat a eu lieu lors d’une rencontre entre une unité turque et une vingtaine de guérilleros. L’armée turque opère des ratissage dans le Hakkari depuis le week-end. C’est dans cette région que trois soldats ont été tués et deux autres blessés mardi.

Le commandant en chef américain en Irak Ray Odierno s’est entretenu ce mercredi avec de nombreux officiels, officiers et diplomates à Ankara, dans le cadre du ‘mécanisme tripartite’ visant à anéantir le PKK. Ce mécanisme a été établi conjointement par la Turquie, l’Irak et les Etats-Unis en 2008 après qu’Ankara et Washington ai décrit le PKK comme un ‘ennemi commun’ suite à une attaque dans le sud-est de la Turquie.

Depuis longtemps, la Turquie se plaint que les militants du PKK se réfugient dans le nord de l’Irak voisin et lancent des attaques vers des cibles turques. Ce jeudi, Ray Odierno a rendu un rapport de ces discussions. Il y affirme notamment: ‘au sein de cette structure tripartie, les Etats-Unis travaillent avec les gouvernements turc et irakien pour assurer la sécurité aux frontières et pour en finir avec le terrorisme du PKK. Nous pouvons aider dans la détermination des mesures politiques, économiques et sécuritaires qui contribueront à augmenter la sécurité du peuple turc et irakien‘.

Les 2 et 3 février prochain se tiendra à Berlin le 13ème Congrès Européen de la Police, rassemblement de fonctionnaires de police internationaux, de politiciens et de différents acteurs de l’industrie de la sécurité. Selon les organisateurs, le meeting de l’an dernier avait réuni plus de 1.800 participants de 70 pays. Officiellement, cette réunion vise à ‘renforcer les relations existantes et à développer de nouvelles pratiques’.

Le point central est l’extension et la consolidation de la coopération entre les institutions répressives européennes, dont le programme porte sur une stratégie de sécurité interne à l’UE. A l’agenda se trouve le ‘Programme de Stockholm’, un programme multi-annuel sur le futur des affaires intérieures européennes. Ce programme en cinq ans appelle une nouvelle fois à ‘la guerre contre le terrorisme, le crime organisé et la migration illégale’, ainsi qu’à l’expansion de la coopération entre la police, les services militaires et ceux du renseignement. Cela comprend l’adoption de nouvelles normes technologiques pour la surveillance et le contrôle pour lesquels l’industrie de la sécurité va exposer différents produits dans la salle de congrès. Ce congrès de la police se veut être ‘tendance’ pour l’implémentation des méthodes des services de renseignement dans les procédures de police. Surveillance et répression fonctionnent de plus en plus de manière ‘proactive’ et dans le jargon des forces de police, c’est devenu un synonyme commun pour une ‘approche anticipative’, qui a également été adoptée par l’OTAN.

Durant le congrès, il y aura des forums divers durant lesquels les stratégies seront mises en commun pour ‘fusionner sécurité intérieure et extérieure’. En conséquence, un comité se posera la question ‘Que peut-on apprendre des forces armées?’. Des représentants de l’OTAN rencontreront des fonctionnaires de police et des agents du renseignement, des ministres de l’intérieur et des secrétaires d’état prendront le café aux stands de PDGs de l’industrie de la sécurité. L’an dernier, Kai Vittrup, chef de la mission de police européenne en Afghanistan, a donné une conférence sur la coopération entre civils et militaires. Vittrup a été le chef des forces de police au Kosovo, avant d’être impliqué dans des postes de police au Soudan, en Irak ou au Timor oriental. Durant des années, il a été le chef de la police de Copenhague, qui a récemment démontré, durant le sommet sur le climat, comment le maintien de l’ordre de la protestation et de la résistance se fera dans le futur.

Les bases de données et les informations considérables qui y sont stockées sont d’un extrêmement grand intérêt pour les services de police. En Allemagne, avec la fameuse ‘enquête coup de filet’, on constate l’installation d’un instrument de contrôle très puissant, définissant un comportement déviant et normalisant la population. Chaque singularité est traitée comme un ‘risque’. Cependant, ‘l’enquête coup de filet’ actuelle a accès à beaucoup plus d’informations relatives aux personnes et aux objets que le BKA (Bureau fédéral allemand de la police criminelle) à l’époque du président Horst Herold, qui a commandé une ‘enquête coup de filet’ pour la première fois en 1979. De plus, cela contient aujourd’hui l’analyse des statistiques criminelles prise en charge de manière informatisée, mais également d’autres données telles que la conservation de données des informations provenant des télécommunications, des registres de population, des autorités étrangères, des agences pour l’emploi ou des informations d’obtention d’un diplôme, aussi bien que le lieu de résidence des délinquants ou des suspects (comme dans la note de Körting sur ‘la violence de la gauche à Berlin’).

Les réseaux sociaux et les sites internet sont analysés électroniquement, pour ensuite alimenter de leurs éventuelles anormalités les bases de données de la police. De plus, l’UE est en train de signer des accords d’échange de données avec des pays tiers, par exemple les traités avec les USA et le Japon, régule le transfert des données récupérées dans les transactions financières et des données des passagers aériens. Et ce n’est pas uniquement dans ce cas que les ministres de l’intérieur européens ont défié un vote défavorable du Parlement Européen contre ces échanges de données. La manie informatique accroit les demandes de faisabilité afin de traiter plus de données en moins de temps tout en intégrant simultanément un nombre croissant de services de police. Mais pour atteindre ce but, les programmes et le matériel dans toute l’Europe doit être adapté. Pour l’administration de cette ‘architecture IT’, de nouvelles agences doivent être développées. A partir de maintenant, cet appareil a le statut ‘d’infrastructure critique’ dont le contrôle à tour de rôle par les autorités policières est un thème important du congrès de cette année.

Les industries de logiciels développent des produits qui visent à rassembler les données satellitaires avec les analyses biométriques CCTV et d’autres bases de données variées. Certains exposant proposent même un programme sensé prédire le comportement humain. Plusieurs entreprises allemandes sont en concurrence sur ce marché de soi-disant ‘Analyses Prophétiques’ pour n’en citer que quelques unes: SAP, PSI, Siemens, EADS. Ces programmes servent la tactique de ‘Full Spectrum Dominance’ (Prédominance d’un Spectre Total) et visent à soutenir les autorités répressives à tout moment grâce à une vue d’ensemble détaillée de toute l’information disponible. Les investissements massifs de l’UE dans la recherche et le développement d’un secteur de ‘Sécurité Intérieure’ renforcent l’industrie européenne de la sécurité, qui malgré une crise financière générale profite de marchés en expansion.

Hier, nous vous annoncions l’arrestation de deux membres du PKK pour avoir prononcé un discours à Diyarbakir le 30 novembre. Aujourd’hui, une instruction judiciaire a été lancée contre huit membres du parti récemment revenus en Turquie en provenance des camps de réfugiés du Kurdistan irakien à l’appel de leur leader Abdullah Ocalan. Le bureau du ministère public de Diyarbakir les accuse d’avoir ‘fait la propagande d’une organisation terroriste’ et ‘l’apologie du crime et des criminels’. Les suspects ont témoigné devant le chef du ministère public, affirmant que leurs déclarations ne contenaient aucun élément criminel et qu’ils oeuvraient pour la paix. Le discours avait été prononcé lors d’une conférence de presse de l’Association des Droits de l’Homme. La porte-parole du groupe, Gülbahar Cicekci y avait affirmé que la position du gouvernement pour une solution dans le problème kurde était, depuis le départ, celle du déni et de la destruction. Elle avait également dit que, de l’autre côté, le PKK s’était toujours efforcé d’apporter une solution pacifique et démocratique.

Le 19 octobre dernier, 34 personnes, venant des camps de réfugiés du Kurdistan irakien s’étaient rendus à la frontière turque. Certains de ces réfugiés y avaient été arrêtés, mais tous avaient rapidement été relâchés. Hier et aujourd’hui, deux d’entre eux (photos) ont à nouveau été arrêtés par les forces de l’ordre. Gülbahar Cicekci se rendait à Ankara en compagnie d’un autre réfugié lorsqu’elle a été arrêtée par des officiers chargés du contrôle des identités ce dimanche. Nurettin Turgut à quant à lui été arrêté ce lundi à l’aéroport de Van, dans le sud-est de la Turquie. La police affirme qu’un mandat d’arrêt avait été lancé envers les deux militants suite à un discours prononcé à Dogubayazit. Turgut a été détenu pendant quelques heures à l’aéroport avant d’être transféré au département de police. Cicekci a quant à elle été emmenée à la division antiterroriste du Département de Police de Diyarbakir en attente de sa comparution devant un tribunal régional ce lundi.

Gülbahar Cicekci

Gülbahar Cicekci

En vue de la tenue des Jeux Olympiques l’an prochain à Vancouver, la police de la ville vient d’acquérir un LRAD (Long Range Acoustic Device). Le LRAD est une arme non-léthale sonore utilisée pour contrôler les foules. Récemment, ce dispositif a été utilisé lors du sommet du G20 de Pittsburgh (photo), ou lors des manifestations du mouvement de résistance au Honduras. Il y est apparu que le fait de se trouver à proximité d’un tel engin pouvait s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. A l’origine, le LRAD est un engin de guerre utilisé notamment en Irak, et pour avertir les navires de guerre américains de l’approche de navires ennemis, sa portée pouvant atteindre trois kilomètres. Les autorités canadiennes ont en outre acheté cet appareil acoustique à longue portée sans qu’aucun test de sécurité n’ait été effectué au Canada, qu’il n’y a eu aucune approbation de l’usage de l’arme par aucune agence indépendante des services de police du pays et que cette arme n’a même jamais été utilisée dans un scénario de manifestation au Canada.

LRAD à Pittsburgh

LRAD à Pittsburgh

Hier, dans une opération menée de concert avec l’Iran dans le sud-est du pays, l’armée turque a tué neufs militants du PKK, tandis que neuf autres se sont rendus aux forces de l’ordre. Les neuf hommes auraient trouvé la mort au cours de fusillades dans les régions frontalières de la Turquie avec l’Iran et l’Irak. Le PKK dispose d’un parti frère en Iran et de nombreux militants y trouvent refuge dans les montagnes afin d’échapper à la répression turque. D’autre part, le PKK a revendiqué la fusillade qui a coûté la vie à sept soldats turcs dans la province de Tokat, il y a quelques jours.

Guérilla au Kurdistan

Guérilla au Kurdistan