Alors que le PKK a annoncé hier sa décision de prolonger son cessez-le-feu jusqu’à la fin du mois d’octobre, le gouvernement turc a procédé à 25 arrestations peu après la conférence de presse organisée dans le nord de l’Irak par le PKK pour informer les autorités de sa décision.

Ce vendredi soir, 25 membres du Parti de la Paix et de la Démocratie pro-kurde, dont le dirigeant de la section de la province de Sanliurfa (sud-est), ont été arrêtés. Ils sont accusés de soutenir la guérilla et d’encourager les manifestants à lancer des cocktails Molotov. Au cours de ces opérations, la police a également saisi des ordinateurs et des documents.

Durant une conférence de presse organisée hier dans les montagnes du nord de l’Irak, un commandant supérieur du PKK a annoncé le prolongement du cessez-le-feu actuel jusqu’à la fin du mois d’octobre. Lors de cette annonce, il a également poussé le gouvernement turc à satisfaire les conditions pour un cessez-le-feu permanent. Les Kurdes appellent à l’arrêt des opérations militaires, à la libération des politiciens kurdes emprisonnés, au rabaissement du seuil électoral de 10% pour la représentation parlementaire et la mise en place d’un dialogue global pour trouver une solution à la question kurde. C’est la troisième fois que le PKK prend la décision de prolonger son cessez-le-feu, mais le gouvernement n’a encore pris aucune mesure sérieuse pour répondre à ses exigences. Pire, la Turquie a renforcé ses efforts diplomatiques avec l’Irak et les Etats-Unis pour raviver l’action trilatérale initiée le 12 avril dernier contre le PKK, que ces trois pays (entres autres) ont mis sur liste noire et qualifiée d’organisation terroriste.

Dix personnes, dont six policiers, ont été blessées vendredi dans un attentat à la bombe à Yüksekova, dans la province de Hakkari, à la frontière avec l’Iran et l’Irak. Quatre policiers sont dans un état grave.

Cette explosion survient au lendemain de l’explosion d’une mine qui a coûté la vie à neuf villageois kurdes. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que l’attentat de jeudi était l’oeuvre du PKK, mais celui-ci a mis en cause les services secrets turcs. Des milliers de personnes ont défilé sur l’artère principale de Yüksekova après avoir assisté aux funérailles de deux des villageois tués la veille dans le minibus. Avant l’explosion, la foule s’est heurtée à la police anti-émeutes à coups de pierres. La police a riposté avec des canons à eau et des grenades lacrymogène avant de tirer en l’air pour disperser les manifestants. C’est alors que la bombe visant les policiers a explosé.

Les neuf membres du PKK ont été tués lors d’opérations des forces de sécurité lancées dimanche dans la province de Hakkari (sud-est) après l’attaque par la guérilla d’un poste de gendarmerie de la zone.

Lundi, un membre du PKK a été abattu dans des affrontements avec les forces de sécurité dans la ville d’Eruh dans la province de Siirt. Treize membres du PKK basés en Irak, se sont rendus lundi aux forces de sécurité turques au poste frontière de la Khabur près de la ville de Silopi dans la province de Sirnak (photo).

Reddition de 13 membres du PKK

Reddition de 13 membres du PKK

Quatre rebelles kurdes (parmi lesquels deux femmes) et un soldat turc ont été tués vendredi au cours d’affrontements dans la province de Hakkari, près de la frontière irakienne. L’opération de l’armée turque dans la zone continue. Le PKK a décrété unilatéralement une trêve des combats pour la période du mois de jeûne musulman du Ramadan, qui a commencé le 11 août, comme il l’avait déjà fait d’autres années. Mais l’armée turque ignore ces annonces de trêve et poursuit ses opérations contre les rebelles kurdes. Jeudi 19 août, deux membres du PKK ont été tués dans des heurts avec des soldats.

Un des leaders du PKK, Murat Karayilan, a rendu public un communiqué depuis les montagnes du Kurdistan irakien, où il se trouve actuellement. Il a affirmé qu’il ordonnerait à ses guérilleros d’abandonner les armes sous la supervision de l’ONU si la Turquie acceptait un cessez-le-feu ainsi qu’un certain nombre de conditions. Ces exigences comprennent l’arrêt des attaques envers les civils kurdes ainsi que des arrestations de politiciens kurdes dans le sud-est du pays. « Si la question kurde peut être résolue de manière démocratique au travers de négociations, oui, nous abandonnerons les armes. Si le gouvernement turc refuse d’accepter cela, nous nous verrons dans l’obligation de déclarer l’indépendance » a-t-il affirmé.

Selon certains médias turcs, des guérilleros du PKK auraient fait exploser un oléoduc transportant du pétrole de l’Irak vers le port de Ceyhan dans la nuit de samedi à dimanche. Les guérilleros n’ont toujours pas revendiqué cette attaque. Le pompage de l’oléoduc a du être interrompu et dimanche soir, n’avait toujours pas repris.

Explosion d’un oléoduc en Turquie

Une source sécuritaire a annoncé que le PKK avaient également attaqué un poste de l’armée au cours de la même nuit, à Beytussebap, une ville de la province voisine de Sirnak. Deux guérilleros et deux soldats sont décédés durant les combats.

Explosion d'un oléoduc en Turquie

Un violent combat opposant le PKK et les forces de sécurité a éclaté cette nuit dans la province de Siirt, à la frontière irakienne. Selon des sources militaires, il aurait fait quinze morts: onze guérilleros, un soldats et trois membres d’une milice gouvernementale. La police affirme que le soldat et les trois miliciens ont été tués durant une attaque d’une unité militaire par les guérilleros. Les onze membres du PKK auraient quant à eux été assassinés dans l’opération militaire qui l’a suivie, mais il n’y a eu aucune confirmation de ces décès.

Par ailleurs, selon une agence de presse turque, les forces de sécurité syriennes auraient interpellé 400 membres du PKK au cours de raids distincts dans cinq villes du pays. Du côté de la Syrie, aucun commentaire pour l’instant. La Turquie, la Syrie et les pays voisins travaillent en collaboration avec les Etats-Unis depuis de longs mois afin de combattre le PKK.

Le Département de la Sécurité Intérieur américain a reçu ce mercredi l’autorisation de l’Administration Fédérale de l’Aviation pour faire usage de drones le long de la frontière texane ainsi qu’à travers la région du Golfe du Mexique dans le but d’assurer la protection de la frontière sud des Etats-Unis. Cela fait un moment que les USA font usage de drones opérés par la CIA en Afghanistan et en Irak où selon certaines sources, ces avions auraient assassinés à coups de missiles air-sol plus de 500 personnes. D’ailleurs, certaines voix (bien rares) dans la communauté internationale dénonce leur usage, car il offre aux Etats-Unis un ‘permis de tuer’ sans aucun jugement ni aucune responsabilité, qu’ils refuseraient à tout autre nation.