Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier mardi, la police sud-africaine a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec des habitants de Cape Town qui exigeaient la livraison des colis alimentaires promis pour la durée du confinement. Une foule en colère a affronté la police, lancé des pierres et érigé des barricades dans les rues avec des pneus en feu. L’Afrique du Sud est actuellement au milieu d’un confinement de cinq semaines pour freiner la propagation du coronavirus qui a jusqu’à présent infecté plus de 2.400 personnes. Le président Cyril Ramaphosa a promis de fournir des produits de base tels que de l’eau et des vivres aux Sud-Africains les plus pauvres. De nombreuses personnes, en particulier celles qui travaillent dans l’économie informelle, sont incapables d’exercer leur métier et ont perdu des revenus en raison de l’isolement qui est entré en vigueur le 27 mars.

Les affrontements à Cape Town

Mardi 14 avril, la police française à frapper à la porte d’un appartement marseillais sur la façade duquel était affiché depuis 15 jours une banderole avec le slogan « Macron on t’attend à la sortie ». Elle a demandé que cette banderole soit retirée et a pris la carte d’identité d’un des habitant. Les policiers ont également dit qu’une main courante serait déposée sans préciser par qui.

La banderole affichée sur la façade

La banderole affichée sur la façade

Dimanche 12 avril, le ministère de l’intérieur de la République française a lancé un appel d’offre de 3,5 millions d’euros pour acquérir 651 drones pour surveiller la population. Certains des drones seront même dotés de capteurs thermiques. Divisé en trois lots on y trouve : 1,8 million d’euros pour 565 « micro-drones du quotidien », 1,58 million d’euros pour 66 « drones de capacité nationale » et 175 000 d’euros pour 20 « nano-drones spécialisés ». Début mars, l’état avait commandé pour 3,6 millions d’euros de gaz lacrymogène.

Plus d’infos ici et ici.

Un extrait de l'appel d'offre

Aujourd’hui, l’ELN a refusé la proposition du gouvernement de Ivan Duque de nommer Francisco Galan et Felipe Torres comme médiateurs dont le rôle serait de trouver un moyen de reprendre les négociations de paix. Les deux hommes sont en effet des repentis qui avaient précédemment appartenu à la guérilla. L’ELN estime donc qu’ils ne seront pas neutres.

Felipe Torres, de son vrai nom Carlos Arturo Velandia, est un ancien commandant de l’ELN, membre de celle-ci entre 1972 et 1994. Alors qu’il était membre du commandement central de la guérilla, il a été arrêté et a passé 10 ans en prison. Il condamne maintenant fermement les modes d’actions de l’ELN.
Francisco Galan est l’un des membres fondateurs de l’ELN. Cet ancien membre du commandement central de la guérilla a été arrêté en 1992 et a passé 30 ans en prison. Il ne croit plus que les objectifs politiques de l’ELN puissent être atteints par la lutte armée.

Combattants de l'ELN

 

Lundi 13 avril, les prisonniers la prison de Yaoundé Kondengui se sont révoltés, juste après le décès de six personnes soupçonnées malades du coronavirus. Les prisonniers ont dénoncé l’absence de mesures sanitaires pour les protéger du Coronavirus. Ils affirment que l’infirmerie est pleine à craquer avec une centaine de malades. Des militaires se sont déployés en nombre autour de la prison. Il s’agit principalement des éléments du Groupement Spécial d’Opérations (Gso). Prévue pour moins de 800 prisonniers, la prison de Yaoundé-Kondengui en accueille au moins 5000.

Prison Centrale de Yaoude Kondegui

Prison Centrale de Yaoude Kondegui

Samedi 11 avril, le prisonnier anarchiste Ilya Romanov est sorti de prison suite à la décision du tribunal de Zubovo-Polyanski (de la République de Mordovie) de le libérer pour raison de santé. En 2015, il a été condamné à 10 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « préparation d’un attaque terroriste ». Il avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal près de la commission militaire de la ville. Cette explosée lui avait couté son poing gauche qui avait du être amputé (voir notre article).

Ilya Romanov à sa sortie de prison