Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un nombre indéterminé d’ouvriers de l’usine sucrière Haft Tapeh de Suse, ville de la province du Khouzestan à plus de 500 km au sud de Téhéran, ont fait grève le 9 mai. Depuis, plus de 14 ouvriers de l’usine ont été arrêtés. Quatre ont été relâchés sous caution, ramenant le nombre de grévistes arrêtés à dix. Les ouvriers de Haft Tapeh avaient mené une longue grève fin 2018 pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires et protester contre des activités criminelles présumées de la part des nouveaux propriétaires de l’usine (voir notre article). Un des meneurs de cette grève, Esmaïl Bakhshi, ainsi qu’une activiste ayant soutenu les grévistes, Sepideh Gholian, sont emprisonnés depuis janvier(voir notre article).

La nouvelle des interpellations à Suse survient après un nombre indéterminé d’arrestations en marge d’une manifestation le 1er mai à Téhéran à l’occasion de la fête du Travail, jour non férié en Iran. Au moins huit activistes ou journalistes ont été arrêtés à cette occasion et sont encore détenus.

La gève fin 2018 à Haft Tapeh

La gève fin 2018 à Haft Tapeh

Le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda a été condamné ce samedi à la prison à vie pour le tribunal de Berhampur dans l’Odisha. Il y avait été arrêté dans la nuit du 17 juillet 2014 par la police locale qui avait affirmé avoir également saisi un arme, de l’argent liquide et de l’or. Il est condamné en vertu de l’article 121 du Code Pénal qui poursuit tout tentative de rébellion contre l’état. D’autres articles du Code Pénal ont également été invoqué par le juge qui a entendu 15 témoins au cours de ce procès. Panda est accusé d’être impliqué dans plusieurs actions attribuées à la guérilla maoïste, dont le pillage d’un arsenal des forces de sécurité, l’assassinat d’un homme politique ou encore l’enlèvement de deux touristes italiens. Son avocat a d’ores et déjà annoncé son intention d’aller en appel.

Sabyasachi Panda à sa sortie du tribunal

Sabyasachi Panda à sa sortie du tribunal

Sur les 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM), a récemment exposé le chef de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale à la commission d’enquête parlementaire sur les moyens des forces de sécurité, 41 font l’objet d’un emploi permanent (déploiement outre-Mer, en protection du palais de justice, des ambassades, de la Banque de France ou des sites nucléaires). « Seulement » 68 escadrons de gendarmerie mobile ont pu être mobilisés pour assurer le maintien de l’ordre. Ainsi, le 8 décembre 2018, lors de l’acte 4 des gilets jaunes, sur les 89.000 forces de l’ordre mobilisées, 65.500 étaient des gendarmes.

Certes, les EGM ont pu être épaulés par la gendarmerie départementale. Mais celle-ci n’est formée et équipée que pour le maintien de l’ordre de basse intensité. Il en résulte un « suremploi durable » des gendarmes mobiles et la gendarmerie a dû leur supprimer, à plusieurs reprises, les repos et à ne pas leur accorder leurs permissions, créant une « dette des droits à repos et à permissions ». Au 10 mai les gendarmes mobiles ont accumulé [en moyenne] 5,86 jours de repos et 37,74 jours de permission de retard. Et cette « dette » s’accroît. Les matériels ont également beaucoup souffert ces dernière semaines. Il faudrait entre 120 et 130 millions d’euros pour remplacer les véhicules alors que l’enveloppe annuelle dédiée au parc automobile de l’ensemble de la gendarmerie est de 40 millions d’euros.

Gendarmes mobiles

Gendarmes mobiles

Condamnés en première instance, en décembre 2017, pour violences en réunion et séquestration pour avoir voulu mener à la négociation un responsable hiérarchique (voir notre article), neuf militants CGT de l’usine PSA de Poissy (Yvelines) comparaissent aujourd’hui devant la cour d’appel de Versailles, avec l’espoir de voir leur condamnation de cinq mois de prison avec sursis et 11 000 euros d’amende totale retoquée.

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Jeudi 16 mai, au 190ème jour de la grève de la faim initiée par Leyla Güven (voir notre article), le ministère de la justice turc a annoncé la levée des mesures interdisant à Öcalan de rencontrer ses avocats. Le cabinet juridique Asrin qui assure la défense du leader kurde a dans la foulée publié un communiqué de presse, dans lequel il appelle les autorités turques à traduire leurs paroles par des actes

Cette décision fait suite une décision du tribunal criminel de Bursa d’annuler, suite à un recours introduit par les avocats de la défense, la décision judiciaire interdisant les visites des avocats. Les avocats rappellent cependant qu’aucune rencontre n’a eu lieu après une rencontre exceptionnelle le 2 mai 2019, malgré les demandes de visite chaque jour déposées. Quant aux demandes de visite de la famille, elles continuent à être rejetées en application d’une interdiction judiciaire fondée sur une mesure disciplinaire en date du 22 avril 2019.

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L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

Un ancien responsable d’ETA, Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, plus connu sous le nom de Josu Ternera, a été interpellé ce jeudi matin à Sallanches, en Haute-Savoie. Il a été arrêté aux abords de l’hôpital, alors qu’il s’y rendait en raison d’une longue maladie. Agé de 68 ans, et accusé d’être impliqué dans une action d’ETA très meurtrière en 1987, à Saragosse.

Il était recherché depuis 2002 par l’Espagne et a été arrêté en France en exécution d’un mandat d’arrêt le visant pour avoir été condamné en 2017 à huit ans de prison en France. Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné en son absence, le 1er juin 2017, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea

Lundi, une manifestation de femmes qui réclamaient le départ sans condition de la première responsable de la préfecture de la petite ville industrielle de Fria. Ces femmes qui assiégeaient la préfecture ont été chargées et bastonnées par les forces de l’ordre. Ces violences contre les manifestantes ont entraîné des heurts nocturnes partout dans la ville. Des véhicules ont été incendiés, des pneus brûlés sur la chaussée, des rues désertes… une dizaine de personnes ont et blessées dont une par balle.

Les affrontements se sont poursuivis hier mercredi. La ville a été paralysée toute la journée. Les jeunes de la localité ont érigé des barricades sur sur les différents artères de la ville avec des troncs d’arbres, de vieux véhicules et autres objets. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser avec du gaz lacrymogène et les manifestants ont répliqué avec des cailloux et autres projectiles. La prison civile a été attaquée et tous les détenus ont profité pour s’évader.

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Traces des affrontements de la nuit de lundi à mardi

Un général de l’armée colombienne a admis que des militaires avaient tué, lundi 21 avril, Dimar Torres, ex-guérillero des FARC qui a participé au processus de paix dans le pays. Le général Diego Muñoz, chef de la Force anti-guérilla Vulcano, a démenti la version officielle selon laquelle Torres aurait été tué au cours d’une bagarre dans un bar avec un militaire. Il s’agissait d’un assassinat prémédité de militaires placés sous ses ordres, mais qui en l’occurrence n’obéissaient pas à ses ordres.

Le procureur général a rapporté dimanche que l’autopsie et les examens techniques avaient révélé que l’ancien guérillero avait été touché pour quatre balles. Des villageois ont affirmé que plusieurs soldats avaient tenté d’enterrer le corps de l’ex-guérilla près de l’endroit où campaient les militaires. Les habitants, qui prenaient à partie l’armée, selon des images enregistrées sur leurs téléphones portables et diffusées sur les réseaux sociaux, ont découvert la tombe à demi-creusée, puis le corps ensanglanté de l’ex-rebelle âgé de 34 ans. Au total, 128 ex-combattants des FARC ont été assassinés depuis la signature de l’accord de paix en novembre 2016 jusqu’au début avril.

Dimar Torres Arévalo

Dimar Torres Arévalo

Au moins 47 Palestiniens ont été blessés mercredi dans des heurts avec les soldats israéliens, à l’occasion du 71e anniversaire de la Nakba ou « jour de la Catastrophe » de 1948. Parmi les blessés, un infirmier touché à la tête. Des dizaines d’autres personnes ont souffert de suffocation après avoir inhalé des gaz lacrymogènes.

Ce rassemblement à la frontière de la bande de Gaza a été organisé par la Haute commission de la Grande marche du retour, qui regroupe différentes factions et forces politiques palestiniennes. Près de 10 000 manifestants se sont rassemblés auprès de la clôture à la frontière, et ils ont brûlé des pneus, jeté des pierres sur les soldats à la frontière et lâché des ballons incendiaires.

Evacuation d’un manifestant blessé ce mercredi à Gaza

Evacuation d'un manifestant blessé ce mercredi à Gaza

Aujourd’hui, Axel, un Gilet Jaune passe au tribunal, à Lille. Il a été arrêté et tabassé par la police lors de la manifestation du 13 avril. Il a ensuite été accusé de violences, dissimulation de visage (une nouveauté de la loi anti-casseur), groupement en vue de commettre des dégradations. Un rendez-vous est prévu à 13h30 devant le Tribunal de Grande Instance de Lille pour le soutenir.

Samedi 11 mai, deux Gilets Jaunes en fauteuil roulant ont été aspergés de gaz lacrymogène à Lille alors qu’ils demandaient à la police de relâcher un manifestant qui poussait l’un d’entre eux. Ils ont également été repoussés à coup de pied (voir la vidéo).

Axel, le Gilet Jaune de Lille, après son arrestation

Axel, le Gilet Jaune de Lille, après son arrestation