Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un militant maoïste recherché depuis des décennies, Gregorio Príncipe Puicón, alias « Oso », a été capturé jeudi 23 par des membres de la Direction contre le terrorisme (Dircote) dans le district d’El Agustino (photo). L’homme est accusé d’avoir participé à de nombreuses actions de la guérilla maoïste entre 1988 et 1993, notament l’embuscade contre un convoi de l’armée qui avoit coûté la vie à 17 militaires en 1988. Et le samedi 26 mars, la police péruvienne a capturé samedi Flumencio Jayo Díaz, alias « camarade Jorge », qui est notamment accusé d’avoir participé à l’attaque meurtrière à la voiture piégée qui avait dévastée le quartier bourgeois de Miraflores (Lima) en 1992.

Cs capture intervient cinq jours après la mort d’un militaire et d’un guérillero lors d’un affrontement entre des patrouilles des forces de sécurité et des combattants du PCPM dans la région VRAEM (voir notre article). L’armée, qui a installé 46 bases « antisubversives » dans cette vaste région de jungle montagneuse répartie sur quatre départements différents sur le versant oriental des Andes méridionales, y mène actuellement des opérations anti-guérilla.  L’état d’urgence y est instauré depuis plus de dix ans.

Le chantage qu’Erdogan exercé envers la Finlande et la Suède via son véto à leur adhésion à l’OTANt  porte ses fruit. L’année passée, la Finlande avait signé un mémorandum lors d’un sommet de l’Otan à Madrid afin de répondre aux demandes de la Turquie « en ce qui concerne les exportations d’armes et la lutte contre le terrorisme ». Depuis, la Finlande a multiplié les gestes envers le fascisme turc et ce tournant se passe aussi dans les rues. A Helsinki, des manifestants ont marché vers l’ambassade de Turquie pour montrer « leur solidarité avec le mouvement kurde contre les attaques de l’État fasciste turc et demander l’arrêt du commerce d’armes entre la Finlande et la Turquie, ainsi que la condamnation des attaques contre la liberté d’expression par la police finlandaise ». La police anti-émeute est intervenue lors du spectacle contre le gouvernement turc en saisissant la marionnette représentant Erdogan. Il y a quatre mois déjà, la police finlandaise était intervenue pour forcer des manifestants à enlever les drapeaux du PKK, des YPG et des YPJ.

25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les  manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de  jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième.

Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté.

Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

 

Abdulhalim Kırtay a été libéré après 30 ans de détention. Il avait été détenu dans la prison Farqîn (Silvan) d’Amed en 1993, puis jugé par la Cour de sûreté de l’Etat. Il a été condamné à 36 ans de prison pour avoir « menacé l’unité et l’intégrité de l’Etat ». Après avoir purgé 30 ans, il a été libéré de la prison de Balıkesir Burhaniye. Des membres de sa famille vivant à Yalova l’ont accueilli à sa sortie de prison. Gravement malade,Kırtay avait été soigné à l’hôpital d’État Menemen d’İzmir en novembre 2022. Bien que son état ait été signalé comme grave, Kırtay avait été hospitalisé menotté pendant les 4 jours de son traitement, et a été brutalisé. Kırtay est si malade qu’il peut à peine se lever.

L’article 7 du projet de loi « relatif aux Jeux olympiques et paralympiques portant diverses autres dispositions », article autorisant l’expérimentation du traitement par des algorithmes des images captées par des caméras ou des drones, a été adopté, jeudi, par l’Assemblée nationale au terme de longues discussions. Ce projet, qui comprend l’expérimentation de la vidéosurveillance dite « intelligente » (donc signalant automatiquement, grâce à leur programme, des individus ou des comportements « suspects ») avait déjà été adopté par le Sénat.

« A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », a justifié le ministre de l’intérieur à propos de cette expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, le terme de « situation exceptionnelle » faisant référence aux JOP de l’été 2024. La mise en œuvre de cette technique ne concernera cependant pas que les Jeux : elle s’appliquera aux « manifestations sportives, récréatives ou culturelles » en général, qui « par leur ampleur ou leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes ».

Caméras de surveillance (archive)

En 2018, la Turquie a attaqué le canton Afrin et occupé cette région du Rojava où se trouve la ville Jindires, qui avait été épargnée jusqu’alors par la guerre civile syrienne. Auparavant, Afrin était à près de 90% kurde et était un bastion de la lutte de libération. Depuis l’occupation, les islamistes règnent sur la région et environ 300.000 personnes en ont été chassées. La population kurde et d’autres minorités sont violemment réprimées ou ont quitté la région. La Turquie installe de manière ciblée des familles de combattants islamistes afin de modifier la démographie. Les moyens de subsistance des poplations kurdes (comme les oliveraies) sont détruites.

Mardi, les Kurdes de Jindires fêtaient le Newroz (nouvel an kurde) lorsque les miliciens islamistes qui servent de supplétifs à l’armée turque ont ouvert le feu sur la foule, tuant quatre personnes et en blessant plusieurs autres. Depuis, des manifestations ont lieu dans la ville pour demander la fin de l’occupation et le départ des milices islamistes. C’est la première fois depuis longtemps que la résistance civile s’exprime dans la région.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Vincenzo Vecchi, l’ex-militant altermondialiste, coupable, selon la justice italienne, de « dévastation et pillage » lors des manifestations de Gênes en 2001, ne sera pas extradé vers l’Italie. La cour d’appel de Lyon, vers laquelle le dossier avait été renvoyé, a estimé ce vendredi que le mandat d’arrêt européen émis à son encontre n’était pas applicable. Après Rennes et Angers, c’est la troisième fois qu’une cour d’appel rend ce même verdict, le ministère public s’étant chaque pourvu en cassation – ce qu’il pourrait encore être tenté de faire.

libération de Vincenzo Vecchi

libération de Vincenzo Vecchi

La direction de l’Appui aérien (DAFA) est le service spécialisé qui appuie la Police Fédérale et la Police Locale depuis les airs,  d’une part pour récolter des informations et d’autre part comme moyen d’intervention. Chaque année, ses appareils effectuent environ 2 400 heures de vol, réparties sur quelque 1 500 missions. Elle dispose de deux avions, de sept drones et de sept hélicoptères: cinq Mc Donnell Douglas 902 Explorers (bimoteurs) et deux Mc Donnell Douglas 520N Defender (monomoteurs).

Le Ministère de la Défense vient d’annoncer que 15 exemplaires du bimoteur d’Airbus Helicopters H145M (photo)  avaient été commandés pour l’armée et cinq pour la police. Le premier H145 sera livré à la DAFA à l’été 2026. Les cinq H145M remplaceront les cinq plus anciens hélicoptères encore en dotation : deux MD-520N Defender et trois MD-900 Explorer. On ignore actuellement si les deux MD-902 Explorer plus récents seront conservés ou non une fois le cinquième Airbus Helicopters H145 livré aux alentours de 2028.

Plus de trois millions de personnes ont manifesté dans plus de 300 villes de France pour cette 9e journée d’action contre la réforme des retraites, la première depuis que le gouvernement a utilisé une disposition constitutionnelle, le recours à l’article 49.3, pour faire passer le texte sans vote de l’Assemblée. A Paris, des affrontements ont éclaté en tête de la manifestation, banques et supermarchés et McDo ont été attaqués. Des incidents étaient toujours en cours en début de soirée.

A Rouen (nord-ouest), une manifestante d’une trentaine d’années, qui travaille avec des enfants handicapés, a eu un pouce arraché  par une grenade de désencerclement lancée par les forces de l’ordre. A Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif, saccageant l’accueil et brisant vitres et portes. A Lorient, le commissariat et les forces de l’ordre a été pris pour cibles par des manifestants. Des vitres du bâtiment ont été cassées par des jets de projectiles et le feu a été mis à l’entrée. Des affrontements ont aussi eu lieu à Rennes, Toulouse, Strasbourg, Lille et Bordeaux (où l’entrée de la mairie a été incendié).