Après plusieurs tentatives policières d’évacuation infructueuse ( voir article ici ), La ZAD contre l’expansion de la « Mega fabriek Tesla » à Grünheide est définitivement dégagée. Débuté en février, Le camp a été officiellement dissous mardi, plusieurs militants avaient refusé de quitter la cime des arbres et les cabanes suspendues. Des équipes de police, formées pour des opérations à haute altitude, « ont fait tomber » quatre et onze personnes des arbres mercredi, une plate-forme élévatrice a été utilisée pour cette opération. Lundi, six militants avaient été « accompagnés » sur le sol. Dès la descente des arbres, ils ont été placés en garde à vue pour établir leur identité, ils devaient ensuite être libérés. La démolition des cabanes dans les arbres a débuté ce mercredi, au total, il y a une vingtaine de constructions dans la forêt.

L’opération de police avait commencé lundi. Dans un premier temps, les autorités avaient déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une évacuation, mais simplement d’une libération temporaire du terrain afin de pouvoir procéder à une sonde d’engins de combat de la seconde guerre mondiale planifiée par la commune de Grünheide. Mardi, la mairie a publié un décret général selon lequel l’accès au site était interdit pour une durée indéterminée. Lors de l’évacuation, aucun militant n’a été blessé, ils ont tous été placés en garde à vue.

 

Dossier(s): Non classé Tags: , ,

Depuis début septembre, Ariane Müller est interdite de visite à Daniela Klette. Le BGH ( Cour fédérale de justice ) a justifié l’interdiction par le fait qu’elle veillerait à ce que Daniela puisse planifier son évasion. Ariane a une interdiction professionnelle d’être infirmière depuis mars, pour avoir participé aux premiers rassemblements devant la prison JVA Vechta ( voir article ici ). La répression contre Ariane du groupe « Solidarité avec Daniela » se poursuit, en octobre, un interrogatoire a eut lieu à Berlin, elle a refusé d’y faire des déclarations, elle risque une amende ou une détention provisoire.

Deux anciens prisonniers de la RAF, Günter Sonnenberg et Karl-Heinz Dellwo, ne sont plus autorisés à rendre visite à Daniela. Des mesures juridiques sont intentées contre les interdictions de visite. Depuis le mois d’août, les visiteurs ont été interrogés en tant que témoins par des agents de l’Office fédéral de la police criminelle ( BKA ), ordonnés par le BGH. Ces mesures sont dissuasives pour d’autres personnes qui envisagent de faire des demandes de visite. Le 5 novembre, une autre personne a reçu une interdiction de visite (la justification n’est pas encore disponible) en même temps, elle a reçu une convocation au BKA pour la fin novembre à Hambourg.

La police du Land de Thuringe a arrêté Johann G. lié au groupe antifasciste de Leipzig et Lina E.. Les autorités chargées de l’enquête ont reconnu Johann G. à Budapest alors qu’il vivait en clandestinité. Il voyageait dans un train lorsque les forces du Commandement d’intervention mobile (MEK) sont intervenues et ont procédé à son arrestation. Il était accompagné d’une femme filée par les enquêteurs, cette dernière est aujourd’hui considérée comme un témoin. Le groupe antifasciste de Lina E. avait mené des actions ciblées et blessé plusieurs personnes de la scène d’extrême droite sur une période de plusieurs années. Lina E. a été condamnée en 2023 à une peine d’emprisonnement de plus de cinq ans, trois autres accusés à des peines d’emprisonnement plus courtes ( voir article ici ). Un témoin clé a inculpé Lina E. et son partenaire Johann G. lors du procès, il a déclaré à l’époque qu’ils étaient les principaux protagonistes des actions.

Johann G., originaire de Bavière, a vécu à Leipzig, où il est devenu actif dans la scène autonome. Un mandat d’arrêt avait été émis en 2021 par la Cour fédérale de justice (BGH) à son encontre. Il est accusé d’être un membre important d’une « organisation criminelle, d’avoir participé et recruté des personnes pour prendre part à des actions à motivation politique ». Au-delà du groupe autour de Lina E., il aurait également participé à des actions contre des extrémistes de droite à Budapest en février 2023.

Mercredi, le gouvernement allemand a entériné le nouveau dispositif pour inciter les jeunes à faire leur service militaire dès le printemps 2025. Lors de leur 18e anniversaire, les hommes devront, sous peine d’amende, remplir un questionnaire portant sur « leur volonté et leur capacité d’effectuer leur service militaire ainsi que sur leurs diplômes et autres qualifications », les femmes peuvent « participer volontairement ».

Le projet de loi stipule que seules les personnes nées après le 31 décembre 2006 seront concernées. Ce nouveau service volontaire prévoit une formation de base de 6 mois, qui pourra être prolongée volontairement jusqu’à 23 mois. Il vise à augmenter le nombre de réservistes, à enrôler environ 200.000 jeunes, il y aura 5000 appelés dès 2025. L’armée allemande compte 181.000 soldats, la Défense estime que 370.000 à 460.000 soldats seraient nécessaires pour défendre le pays en cas d’attaque.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Un militant antifasciste sous le coup d’un mandat d’arrêt européen a été arrêté lundi à Berlin. Thomas J. était recherché dans le cadre du dossier ouvert contre les antifas de Leipzig. C’est suite à ce dossier que Lina E. avait été condamnée à cinq ans et trois mois de prison par le tribunal régional supérieur de Dresde en mai 2023 pour « appartenance à une organisation criminelle, multiples coups et blessures graves, dommages matériels, faux en documents, vol et contrainte ». Les enquêteurs de la police criminelle du Land de Saxe (LKA) ont arrêté Thomas J. lundi après-midi alors qu’il roulait à vélo. Le procureur général fédéral ouvre une enquête sur le militant de 48 ans, soupçonné de « soutien à une organisation criminelle » et de « coups et blessures graves ».

Thomas J. doit être conduit mardi à Karlsruhe et présenté devant un juge d’instruction qui décidera de la détention provisoire. Il semblerait que Thomas J. soit accusé d’au moins une attaque contre des néo-nazis. Il était en cavale depuis plus d’un an. Début mai 2023, il serait tombé par hasard sur un contrôle routier effectué par la police dans le Brandebourg. Pendant que les policiers vérifiaient ses données personnelles, Thomas J. se serait enfui à toute vitesse dans sa voiture. Depuis, il est considéré comme un fugitif. Thomas J. est aussi accusé par la police allemande d’avoir combattu au Rojava dans les rangs des YPG.

 

 

 

 

 

Dossier(s): Allemagne Tags: ,

Mercredi 9 octobre dans l’après-midi, trois militants cagoulés et vêtus de noir ont occupé durant 21 heures une excavatrice, ils ont bloqué les travaux de terrassement de l’usine automobile Tesla à Grünheide, près de Berlin. Une section spéciale de la police a tenter de déloger les occupants à l’aide d’une sorte de plate-forme élévatrice, cette tentative a été interrompue pour des raisons de sécurité en raison du sol mou de la forêt. Cette action a eu lieu sur un site où des arbres ont déjà été abattus en septembre pour de préparer la construction d’une gare de marchandises, une nouvelle gare de passagers ainsi que l’extension du pool logistique de la mega fabrique Tesla.

Plus tôt dans la journée, des manifestants ont essayé à plusieurs reprises de franchir une clôture du chantier de construction pour rejoindre les manifestants, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz poivrés pour les en empêcher. Depuis de nombreux mois, le collectif « Tesla stoppen » mène des actions de protestation et des manifestations à Grünheide contre la seule usine européenne de Tesla d’Elon Musk.

Un des activistes a quitté l’excavatrice de façon autonome avant la fin de l’action, il n’a pas été inquiété par les forces de l’ordre, les deux autres manifestants ont été interpellés.

6 octobre, 3500 manifestants se sont rassemblés à Berlin sous la bannière «Manifestation contre le génocide à Gaza», tout au long du cortège, on pouvait lire d’autres banderoles avec des slogans tels que « Arrêtez d’armer Israël », « Mettez fin au génocide » et « Liberté pour Gaza ». Ils ont également condamné la violence policière lors des rassemblements pro-palestiniens au cours de l’année écoulée. La police a arrêté la marche près de Kottbusser Damm, empêchant les manifestants d’avancer vers la place Herrmann. De violents affrontements ont éclaté, les forces de l’ordre se sont retrouvées sous une pluie de jets de pierres et de bouteilles, certains en tenté une percée des lignes de police et d’employer des feux d’artifice ce qui a conduit à une réponse lourde des forces anti-émeutes. De nombreux manifestants ont été arrêtés, y compris un manifestant handicapé en fauteuil roulant qui a été traîné de force dans un véhicule de police.

Ce lundi matin, une attaque armée a visé un centre culturel kurde de Hambourg. La communauté kurde d’Allemagne est dans le viseur des fascistes turcs Bozkurtlar (Loups Gris). Des inconnus ont tiré sur le bâtiment d’une association culturelle kurde à Sankt Pauli, trois coups de feu ont été tirés sur la façade du bâtiment endommageant les fenêtres. Personne ne se trouvait dans les locaux du club à ce moment-là. Les assaillants ont pris la fuite. Le nouvel accord signé entre Berlin et Ankara prévoyant la déportation massive des migrants kurdes dont la demande d’asile a été rejetée ne fait que jeter l’huile sur le feu. Suite à l’accord conclu entre Erdoğan et Scholz l’année dernière, 13 500 ressortissants turcs, pour la plupart kurdes, dont les demandes d’asile ont été rejetées, seront déportés en masse. 200 personnes ont déjà été renvoyées. Pour les Kurdes qui ont fui la terreur turc, il s’agit d’un retour en enfer.

Le slogan « From the River to the Sea », le cas échéant avec l’ajout « Palestine will be free » est mentionné comme motif d’exclusion possible de la nationalité allemande. Incompatible avec la constitution du pays, cela inclus le like, le partage ou le commentaire du slogan sur les réseaux sociaux.

Le nouveau droit de la nationalité est entré en vigueur: les personnes qui travaillent en Allemagne, qui sont bien intégrées, devraient pouvoir obtenir la nationalité allemande après cinq ans au lieu de huit ans jusqu’à présent. Les exigences d’engagement démocratiques ont été renforcées : «Le racisme, l’antisémitisme ou toute autre forme de misanthropie excluent la naturalisation».

Les « notes d’application provisoires » du ministère de l’Intérieur à la loi sur la nationalité pour les Länder n’ont en principe pas de caractère contraignant, cependant, la pratique de ces dernières années a montré que les autorités compétentes s’orientent sur les instructions du ministère fédéral de l’Intérieur.

Aujourd’hui lundi 16 septembre 2024, l’Allemagne a réintroduit des contrôles aléatoires à ces plus de 3000 km de frontières. Les autorité prétendent que ces contrôles exceptionnels serviront à prévenir le « terrorisme et la criminalité transfrontalière », mais l’objectif réel est surtout de lutter contre l’arrivée de migrant·es, dans un contexte de percée du parti néo-nazi AFD aux élections régionales. Ces contrôles exceptionnels devraient s’appliquer jusqu’à ce qu’une réforme législative sur la migration puisse être mise en place. Le gouvernement fédéral annonce une durée de 6 mois, l’entrée en vigueur de cette réforme pourrait, en fait, durer 2 ans.

Pour que ces contrôles restent en accord avec les règles européenne, l’Allemagne se base sur la possibilité offerte par l’accord de Schengen de réinstaurer des contrôle en cas de circonstances extraordinaires tels que des menaces à l’ordre public ou à la sécurité et ce, en dernier recours.

De lors côté, les Pays-Bas vont demander une dérogation aux politiques de l’Union européenne en matière d’asile et d’immigration, en invoquant les inquiétudes suscitées par l’afflux de migrants. Dans le cadre de leurs nouvelles mesures en matière d’immigration, le gouvernement néerlandais prévoit de mettre en œuvre des contrôles frontaliers plus stricts, de pénaliser les personnes responsables de perturbations liées à l’immigration, de limiter le regroupement familial et de donner la priorité aux déportations. Le gouvernement néelandais prévoit d’invoquer une loi d’urgence pour faciliter la mise en œuvre de ces mesures sans l’approbation du Parlement.

L'Allemagne réinstaure les contrôles à ses frontières

L’Allemagne réinstaure les contrôles à ses frontières