Inan Dogan, réfugié depuis 2010 en Belgique, kurde de Dersim habitant à Liège a été arrêté ce 15 décembre alors qu’il se rendait aux mobilisations de solidarité pour Musa Asoglu à Hambourg. Il a été arrêté en vertu d’un mandat Interpol demandé par la Turquie, cette dernière l’accuse d’appartenir au DHKP-C. Hier, il a été présenté devant le juge qui a décidé de le garder en détention le temps de recevoir le dossier d’accusation turc. Inan Dogan a commencé une grève de la faim dès son arrestation.

Liberté pour Inan Dogan

En Allemagne, le ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, veut interdire l’organisation d’aide judiciaire de gauche « Rote Hilfe e.V. » considérant ses objectifs comme anticonstitutionnels. Le Rote Hilfe e.V. (RH) est une organisation basée sur la solidarité avec les militant.e.s de gauche persécuté.e.s pour des raisons politiques en leur apportant une assistance judiciaire.

Cette information ressort, entre autre, du rapport du ministère fédéral de l’intérieur de 2017 qui considère que par le biais de son travail (publications, organisation de conférences, de manifestations), le RH essaie de discréditer les services publics de sécurité et les autorités judiciaires allemands. « De plus, (le RH)… organise, entre autres choses, des événements d’information et de discussion sur des sujets tels que la » répression par l’État  » … demandant à ne pas coopérer avec les autorités et les administrations des services juridiques. » Toujours selon le rapport, les prisonnier.ère.s seraient incité.e.s à continuer à se battre.

Logo du Rote Hilfe e.V.

La France a extradé en Allemagne un membre présumé PKK accusé d’être impliqué dans l’enlèvement d’un ancien membre de cette organisation. Özkan T., un Turc de 31 ans, a été remis lundi en application d’une demande d’extradition de l’Allemagne. Il était visé par un mandat d’arrêt européen depuis juin et avait été arrêté en France le 18 juillet. Son interpellation était liée à l’arrestation les 20 et 21 juin de quatre autres membres présumés du PKK. Ils sont soupçonnés d’avoir enlevé, et tabassé près de Stuttgart un ancien membre du PKK pour s’assurer qu’il n’avait pas coopéré avec la police.

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Un groupe secret formé d’environ 200 militaires de la Bundeswehr, des forces spéciales et des membres de l’association des soldats d’élite Uniter planifiaient d’éliminer des politiciens, des leaders d’organisation défendant les demandeurs d’asile et des migrants. Le complot prévoyait rassembler des hommes politiques impopulaires dans un lieu de meurtre un «jour J». La liste d’éventuelles victimes reprend entre autre le nom de Dietmar Bartsch, le chef de file du parti Die Linke au Bundestag. Des dépôts secrets d’armes et de carburant avaient également été aménagés.

Un lieutenant-colonel du Service de sécurité militaire (MAD) avait tenté de faire obstruction à l’enquête en mettant en garde les conspirateurs contre des perquisitions et en les informant sur le déroulement de l’enquête en général. Des poursuites judiciaires auraient été engagées à son encontre par le tribunal de Cologne. La conspiration aurait été mise au jour dans le cadre d’une enquête sur l’affaire d’un soldat qui préparait des attaques terroristes contre les autorités allemandes. Ce soldat avait livré de fausses informations au service de migration, affirmant notamment qu’il était un réfugié syrien, dans le but de rejeter la responsabilité des attentats sur des migrants musulmans.

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Erhan Aktürk, un membre de l’ATIK, La Confédération européenne des travailleurs de Turquie, a été libéré aujourd’hui. Il avait été arrêté en 2015 avec 9 de ses camarades en Allemagne en tant que membre présumé du TKPML/TIKKO (voir notre article). L’année suivante, il avait jugé par la haute cours régionale de Munich. Une campagne pour sa libération et celle de ses camarades a immédiatement été lancée. Aujourd’hui, après 3 ans et demi, Erhan Aktürk est libre. Cependant, Seyit Ali Uğur, Deniz Pektaş et Müslüm Elma sont toujours emprisonnés dans le cadre de la même affaire.

Manifestation de soutien aux prisonniers d'ATIK

Ümit Acar, un kurde de 26 ans, s’est immolé jeudi 27 septembre, jour de l’arrivée d’Erdogan en Allemagne pour une visite officielle de deux jours. Son coprs a été retrouvé dans la banlieue d’Ingolstadt, une ville de Haute-Bavière.

Ümit Acar, un défenseur des droits des Kurdes, avait enregistré un message vidéo dans lequel il déclarait que son suicide était une condamnation à cette visite d’État offerte au président turque, ainsi que pour dénoncer le traitement qu’Erdogan réservait à son peuple et protester contre les 20 ans d’emprisonnement d’Abdullah Ocalan.

Ümit Acar

5.000 manifestants ont manifesté à Berlin ce 28 septembre, un chiffre deux fois moindre que les 10.000 annoncés au départ car une seconde manifestation à Cologne a été organisée lorsqu’on a appris que le dictateur turc y inaugurerait une morsquée. Cette inauguration a finalement été annulée à la dernière minute. Plusieurs sections du Secours Rouge International (Bruxelles, Genève, Zurich, Milan), ainsi que les RJZ (Jeunesses Révolutionnaires Zurichoises), le RGB (Groupe Révolutionnaire de Berne), la campagne de soutien aux combattantes de Shengal, et d’autres militants révolutionnaires ont constitué un bloc international dans la manifestation. Dans la manifestation, la police a filmé tous les manifestants porteurs des drapeaux du PKK, des YPG ou des YPJ, interdits en Allemagne. Lorsque les manifestants ont déroulé un immense drapeau du PKK, la police a bloqué la manifestation jusqu’à ce que le drapeau soit rangé et aurait arrêté plusieurs personnes. Malgré quelques tensions et une présence policière massive, les affrontements n’ont pas eu lieu.

La veille, un black bloc de 150 militants a manifesté dans Kreuzberg, le quartier rouge de Berlin, détruisant les vitrines de banques et d’abribus. Après une quinzaine de minutes, de nombreux fourgons de police ont quadrillé la zone, ramassant les fumigènes usagés et fouillant les buissons. Plusieurs personnes ont été arrêtées à cette occasion mais apparemment relâchées, la police s’en est pris à des passants devant le shop antifa « Red Stuff ». Plus tôt dans la journée, la police avait déjà essuyé des tirs de projectiles à Kotbusser Tor (Kreuzberg centre) alors qu’ils brutalisaient une personne noire.

Le cortège SRI
L'énorme drapeau du PKK

En réponse à une enquête parlementaire, le ministère allemand de la Justice a déclaré que la Turquie avait soumis 848 demandes via Interpol depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, pour faire arrêter de 791 personnes en Allemagne. Ces demandes visent des Kurdes et des opposants turcs en Allemagne. Le ministère de la Justice allemand n’a fourni aucune information concernant le nombre de demandes de réponse positives faites par l’Allemagne à la Turquie. 130 demandes de recherche soumises à Interpol depuis 2014 avaient été annulées au motif que les personnes concernées étaient sollicitées en raison de leurs opinions politiques .

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Aujourd’hui lundi, les autorité berlinoises ont pris la décision d’interdire une manifestation anti-Erdogan qui devait se tenir le samedi 29 septembre à la Porte de Brandebourg. Cette manifestation avait pour objectif de dénoncer la visite du président turc en Allemagne qui aura lieux du 27 au 29 septembre. Les mobilisations auront donc lieu à Berlin le 28 et à Cologne le 29.

Voire le fil d’actualité sur le site Erdogan not welcome

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