Voilà un an que la police allemande a perquisitionné et arrêté plusieurs militants de la gauche révolutionnaire dans le cadre de l’enquête sur les Cellules d’Action Révolutionnaire (RAZ), sur base de l’article de loi 129 qui prévoit les délits associatifs en matière de terrorisme. Un an après, un des inculpés, Oliver « Olli » Rast, est toujours détenu à la prison berlinoise de Tegel. Quelques dizaines de personne se sont rassemblées à l’appel du Netzwerks Freiheit für alle politischen Gefangenen, à l’occasion de ce premier anniversaire devant la prison de Tegel pour montrer leur solidarité avec les victimes de la répression et avec Olli en particulier.

En prison, Olli est actif dans la construction d’une union syndicale de lutte des prisonniers avec des objectifs concrets comme un salaire minimum pour le travail carcéral. Avant-hier mardi, sa cellule a été perquisitionnée, toutes les documents relatif au syndicat ont été saisi, et il a été menacé d’un transfert.

Allemagne: Rassemblement pour Olli à la prison de Tegel

Le 7 novembre 2012, quelques 250 ouvriers grévistes et syndicalistes de chez Ford Genk se sont rendus sur le site de l’usine Ford à Cologne où se tenait le conseil d’entreprise européen de Ford, pour protester contre la fermeture de leur usine. La police est rapidement intervenue pour les empêcher d’accéder au site et a chargé à plusieurs reprises en direction des manifestants, lesquels ont lancé des pétards. Les policiers ont répliqué à coups de matraque avant de parvenir à encercler la délégation belge.

Le tribunal de Cologne vient de fixer le premier procès des travailleurs belges Ford au 11 juin. Contre la criminalisation des conflits du travail, une manifestation est organisée le samedi 7 juin dans le centre de Cologne (RV 16H00 Alte Feuerwache Köln, Melchiorstr. 3, 50670 Köln)

La revue Gefangenen Info (« Info des Prisonniers ») est née sous le titre Angehörigen Info (« Info des Proches », c’est-à-dire des proches des prisonniers, les familles et amis des prisonniers de la RAF). La revue a été fondée en 1989 en soutien à la grève de la faim des prisonniers de la RAF. Elle est aujourd’hui publiée par le Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefangenen et joue en rôle central, dans l’aire germanophone, dans le processus de construction d’un Secours rouge international. Ce sont 383 numéros qui ont été publiés en 25 ans, malgré plusieurs attaques et procès de la part des autorités allemandes.

Allemagne: Gefangenen Info a 25 ans!

Samedi 22 était l’occasion d’une initiative radicale unitaire de soutien aux prisonniers révolutionnaires et de résistance à la répression en Allemagne. A Berlin, plusieurs initiatives (meeting, manifestation, concert) ont eu lieu, auxquelles ont participé des camarades allemands, suisses et italiens de notre Secours Rouge International.
Une manifestation le samedi après-midi a réuni dans le quartier de Moabit 1.300 manifestants encadrés par 1.800 policiers. Il y a eu des incidents devant le tribunal de Berlin lors que la police est brutalement intervenue, blessant plusieurs personnes dont une gravement. En soirée, tout le quartier de Kreuzberg était quadrillé par un dispositif policier énorme avec blindés et autopompes. Plusieurs petits groupes de manifestants ont pu néanmoins garder l’initiative. Il y a finalement eu 48 arrestations dont au moins trois judiciaires.

Dans la nuit du 6 Mars, l’agence bancaire Santander à Neukölln (Berlin) a été attaquée par un engin incendiaire. L’action était notament dédiée à Tamara Sol et Sebastian Oversluij Seguel.

Le 11 décembre 2013, le militant anarchiste, Sébastien Oversluij Seguel, 26 ans, a été abattu à Pudahuel, une banlieue de Santiago, au cours d’une tentative de hold up par un gardien de sécurité privé de la Banco Estado. Le 21 janvier 2014, Tamara Sol Farías Vergara est entrée dans une agence de la même banque dans le centre de Santiago, et a ouvert le feu sur la garde en criant : « Vengeance ». Peu de temps après elle a été arrêtée. Tamara a refusé toute coopération avec les autorités, et est maintenue en détention préventive.

A Hambourg, la brosse à WC est devenue un symbole du mouvement de contestation suite à l’annonce de la fermeture du centre Rote Flora il y a quelques semaines. Des milliers de personnes avaient manifesté plusieurs jours consécutivement à la mi-décembre pour dénoncer cette décision des autorités. Depuis lors, le mouvement se poursuit, et samedi, la police locale a instauré des ‘zones de danger’ dans trois quartiers de la ville où elle peut dorénavant fouiller, interdire d’entrée et interpeller quiconque sans mandat. Mardi, un homme a été empêché de pénétrer dans une de ces zones et ensuite interpellé parce qu’il était en possession d’une brosse à WC. Dans la nuit de mercredi, plus de 400 personnes ont affronté les forces de l’ordre pour dénoncer ce qu’elles qualifient de ‘loi martiale’. Des pierres ont été lancées, des feux d’artifices ont été tiré et les policiers ont largement interpellé.

Répression à Hambourg

Répression à Hambourg

Depuis l’annonce de la fermeture du centre Rote Flora par les autorités (notre article), la mobilisation ne cesse de prendre de l’ampleur à Hambourg. La police a instauré des ‘zones de danger’ dans trois quartiers de la ville et y a augmenté ses opérations de contrôle après l’attaque contre un commissariat la semaine dernière. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure répressive, 263 personnes ont vu leur identité contrôlée et 62 personnes se sont vues refuser l’accès à ces zones. Le chef de police de la ville a annoncé que la récompense pour la capture des personnes qui ont pris d’assaut le commissariat avait été augmentée, passant de 8000 à 10000 euros. La nuit dernière, près de 60 personnes sont parvenues à pénétrer dans les ‘zones de danger’ et y ont scandé de multiples slogans. Plus de 40 d’entre elles ont été interpellées pour possession d’armes potentiellement dangereuses. Un jeune homme a notamment été arrêté car il était en possession d’une brosse à WC. Depuis le début du mouvement de contestation, 120 policiers et plus de 500 manifestants ont été blessés dans des heurts les opposant.

Zones de danger à Hambourg

Zones de danger à Hambourg

Dans la nuit du réveillon, deux véhicules de l’ambassade de Turquie à Berlin ont été incendié pars les Autonome Gruppen en de solidarité avec les manifestants d’Istanbul et d’autres villes turques et kurdes qui se sont confrontés à la répression policière.

voitures diplomatiques turques incendiées à berlin

voitures diplomatiques turques incendiées à berlin

Plus de 7000 personnes ont manifesté hier dans le centre de Hamburg contre la fermeture du Rota Flora. Cet ancien cinéma est squatté depuis 1989 et est devenu un point de ralliement pour les militants. Les autorités ont récemment annoncé leur intention d’expulser les occupants, déclenchant une vague de colère dans la ville. Hier, les policiers anti-émeutes déployés en nombre ont été la cible de jets de bouteilles et de pierres alors qu’ils tiraient des jets d’eau et faisait usage de leurs matraques. Les forces de l’ordre ont annoncé que plus de cent policiers auraient été blessés, tandis qu’un grand nombre de manifestants ont également été blessés, sans qu’un chiffre ait pu être établi. 19 personnes ont été interpellées.

Manifestation contre la fermeture du centre Rote Flora

Manifestation contre la fermeture du centre Rote Flora

Samedi passé, quelque 20.000 personnes ont défilé à Berlin pour demander la levée de l’interdiction du PKK en Allemagne. La manifestation s’est déroulée dans le calme dans le centre de Berlin malgré des contrôles massifs de la police. Des autobus transportant des manifestants ont été arrêtés par la police et ont été fouillés pour trouver d’éventuelles affiches du dirigeant emprisonné du PKK Abdullah Öcalan. Des amendes ont été infligées à ceux en possession d’un portrait d’Öcalan. L’Allemagne avait interdit le PKK le 27 novembre 1993. Malgré son interdiction, le PKK bénéficie toutefois de soutiens solides en Allemagne, du fait de la présence depuis des années de près d’un demi-million de Kurdes, la plupart de nationalité turque. Quelque 11.500 d’entre eux sont d’ailleurs fichés comme soutenant activement le mouvement séparatiste, selon l’Office allemand pour la protection de la Constitution, chargé de la répression des organisations « extrémistes ».

Allemagne: Manifestation contre l’interdiction du PKK