Le Parti Pirate allemand a revendiqué lundi l’envoi d’un petit drone sous le nez de la chancelière allemande Angela Merkel, lors d’un meeting de campagne dimanche. « Le but de cette action était de faire comprendre à la chancelière et au ministre de la Défense Thomas de Maizière ce que l’on ressent quand on est soi-même observé par un drone », a expliqué le vice-président du Parti.

Le 14 septembre 2011, Sonja et son ami Christian ont été extradés par la France (où ils étaient réfugié depuis 1978) et emprisonnés. Christian a été libéré depuis mais Sonja reste emprisonnée au quartier de haute sécurité de la prison de Francfort. Depuis un an, elle subit un procès basé sur deux témoignages : l’un (contradictoires et truffés d’invraissemblances) obtenu d’un repenti contre une diminution de peine, l’autre délivré en 1978 par un homme soupçonné d’appartenir aux Cellules Révolutionnaires (RZ): Hermann F.

En 1978, après l’explosion accidentelle d’une bombe, Hermann a été interrogé dès la sortie d’une opération d’amputation de ses deux jambes et d’énucléation de ses deux yeux. La douleur, le traumatisme, les médicaments, l’isolement, la confusion, la désorientation ont été exploités par les flics pour lui faire remplir 1300 pages de déclarations. Détenu illégalement dans un commissariat, sans avocat, sans assistance, soudainement aveugle et lourdement handicapé, ce qu’il a subi n’a qu’un nom : la torture. Le 13 août 2013, le tribunal de Francfort a fait procéder à la lecture de ces comptes-rendus d’interrogatoires. Sonja, à 80 ans, plus de 35 ans après les faits qui lui sont reprochés, risque d’être condamnée sur la base de ces déclarations dont l’utilisation est une légitimation par la justice des pratiques de torture. Sonja est soupçonnée d’avoir participé à trous actions des RZ en 1977 et 1978: contre l’entreprise MAN qui collaborait à la construction d’armement atomique pour l’Afrique du Sud (au temps de l’Apartheid), contre l’entreprise KSB qui construisait des pompes pour les centrales nucléaires ; et contre le château d’Heidelberg. Elle est également soupçonnée d’avoir participé à la préparation logistique de l’attaque contre l’OPEP à Vienne en 1975.

Les groupes soutenant Sonja lancent un appel à une journée internationale de mobilisation et de solidatié de 14 septembre

Le site de la campagne de solidarité

Quelques informations complémentaires sur l’opération policières qui avait conduits six arrestations en Allemagne. Six militants sont inculpés et accusés de deux actions anti-militaristes: le maculage de la façade de la société ICL le 14 septembre 2012 (qui a contribué au CIC, le centre d’entraînement au combat de l’armée allemande dans l’ Altmark) et, le 19 août 2012, celui du CIC lui-même. C’est au CIC, dans la ville reconstitutée de Schnöggersburg que les militaires allemands s’entraine à la lutte contre-insurrectionnelle. Cinq sont accusés de dégradation et tentative de « sabotage des moyens militaires », le sixième, pour avoir conduit le véhicule transportant les autres.

Entrainement de la Bundeswher à Schnöggersburg

Entrainement de la Bundeswher à Schnöggersburg

Le matin du 14 août, plusieurs appartements et maison collective ont été perquisitionnés à Berlin. Cette opération policière s’intègre dans l’enquête suite à des actions militantes, ainsi celle ayant frappé des sièges locaux du Pôle Emploi. Cette opération survient trois mois après une autre opération policière à Berlin, Magdebourg et Stuttgart.

Bientôt un an que le procès des anciens RZ a commencé, deux ans qu’ils ont été arrêtés (Christian est en liberté provisoire pour son état de santé, Sonja toujours en détention, et leur affaire a été disjointe). Au coeur du procès, les aveux extorqués à Hermann F. en 1978 alors qu’ils était grièvement blessé, sous sédatifs, retenu illégalement et isolé totalement, et sur lesquels il était d’ailleurs revenus.

Hermann F. devait témoigner hier, ainsi que son ex-compagne, Sybille F., en détention depuis plusieurs mois pour refus de témoigner. Suite àla nomination par la cour d’un expert complaisant qui l’avait estimé apte à comparaître, Hermann F. a rencontré un autre expert qui a attesté de l’impossibilité de citer Hermann F. sans examen médical. La réaction du procureur est de demander une amende contre Hermann F. pour refus de répondre à la convocation, ce que la cour lui refuse (premier désaccord entre l’accusation et la cour). Sibylle S. a été amenée au tribunal où elle a réitéré son refus de témoigner. La juge constatant qu’après les deux tiers du temps maximal de détention pour refus de témoignage, sa volonté n’a pas changé prononce la fin de sa détention.

Allemagne: Audience au procès RZ

La nuit du 31 juillet au 1er août, le bâtiment de l’entreprise ThyssenKrupp Industrial Solutions AG à Hambourg a été attaqué. Les fenêtres de l’entrée et les portes ont été cassées, une vingtaine de bouteilles de peinture ont été jetées contre la façade, et la route face au site a été bloquée avec des barricades enflammées.

ThyssenKrupp est une des plus grandes compagnies productrice d’armement. Elle fournit des armes partout dans le monde. L’attaque a été menée en solidarité avec Sonja et Sibylle. Sonja est accusée d’attaques et de participation aux “Revolutionäre Zellen” (RZ) des années 70. Sibylle est incarcérée pour son refus de collaborer avec la justice.

attaque contre le siège de krupp tyssen

attaque contre le siège de krupp tyssen

Le procès contre Christian et Sonja, les anciens militants des Cellules Révolutionnaires (RZ) continue en Allemagne. Les problèmes de santé de Christian ne lui permettent pas de suivre le procès, les affaires ont été disjointes (sans que les poursuites contre lui soient abandonnées).

Sibylle S., qui avait déjà été convoquée devant la cour en octobre 2012 et condamnée à une amende pour refus de témoigner, a dû se présenter à nouveau en avril. Au début des années 1980, Sibylle avait été condamnée lors de son propre procès sur la base des déclarations extorquées sous torture à son ex-compagnon Hermann Feiling. Elle refuse d’être à nouveau confrontée à des déclarations obtenues de la sorte, qui ont été démenties par Hermann, et qui sont les seules armes de l’accusation dans ce procès. Elle a donc refusé de témoigner.

Lire la déclaration de refus de témoignage

La juge a alors utilisé contre elle la procédure du « beugehaft » qui permet d’envoyer un témoin en prison pendant six mois pour le contraindre à parler. Sibylle a été menottée pendant l’audience et emmenée directement à la prison de Preungesheim. La même prison où Sonja se trouve en quartier de sécurité renforcée. La campagne de solidarité s’étant donc maintenant au cas de Sybille S. Il semblerait que la juge veuille faire venir Sibylle S à l’audience du 6 août pour voir si la détention l’a fait « plier »…

Pour suivre (en français) l’actualité du procès

Allemagne: Emprisonnée pour refus de témoigner au procès RZ

Les services secrets allemands ont rejeté dimanche les accusations d’un échange massif de données entre eux et la NSA, après la parution d’un article affirmant qu’ils utilisaient un logiciel de surveillance des services américains baptisé « XKeyscore ». Le chef des services secrets allemands a dit que ses services « testent » le logiciel mais ne l’utilisent pas… il a également nié un échange massif de données entre les services américain et allemand.

Nous continuons à recevoir des informations et des photos des activités pour Georges Abdallah à l’occasion des Journées internationales d’action auxquelles avait appelé le SRI.

A Paris, un rassemblement du Secours rouge arabe et du comité anti-impérialiste a eu lieu devant la permanence du Parti socialiste pour les 1er et 2e arrondissements. Des affiches ont été collées sur la façade de la permanence. En Allemagne, à Hambourg, une manifestation a eu lieu dans le quartier d’Altona, suivie par un meeting d’information.

Collage Georges Ibrahim Abdallah siège PS Paris


Rassemblement Georges Abdallah Hambourg


Banderoles Georges Ibrahim Abdallah Zurich

Collage Georges Ibrahim Abdallah siège PS Paris
Rassemblement Georges Abdallah Hambourg
Banderoles Georges Ibrahim Abdallah Zurich