Le 7 juin, la juge a rendu le verdict dans l’affaire contre deux anarchistes accusés d’avoir braqué une agence de la PaxBank à Aachen en novembre 2014 (voir notre dernier article). Une anarchiste qui avait été extradée de Catalogne a été condamnée à sept ans et demi de prison. Son co-inculpé a été acquitté. Le matin, une route d’accès à Barcelone avait été barrées par des pneus enflammés. A midi, la Chambre de Commerce allemande a été taguée et le soir même du 7 juin, une manifestation de dénonciation de la condamnation a eu lieu dans le quartier de Gracia. Le collège des économistes de Catalogne, a été attaqué lors de cette manifestation, ainsi que plusieurs agences bancaires et immobilières.

L’affiche de la mobilisation solidaire à Barcelone

L'affiche de la mobilisation solidaire à Barcelone

Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit (voir notre précédent article). L’audience du 12 mai s’est centrée sur le témoignage de l’experte en biométrie qui a expliqué que la qualité des images (vidéos de sécurité du sous-sol de la banque où se trouve le coffre-fort) était très mauvaise, qu’elles avaient une très mauvaise résolution. Dans le cas de la femme il est impossible d’assurer qu’il s’agit de la même personne, ou pas. Dans le cas de l’homme, les traits coïncident encore moins: l’experte a dit que selon elle il ne s’agit pas de la même personne. L’audience du 18 mai a d’abord été consacrée aux voyages qu’un-e des accusé-e-s aurait fait en Blablacar, entre la France et Barcelone, ensite à l’examen d’un tournevis trouvé dans la chambre forte de la Pax Bank, supposément avec l’ADN de l’un des accusés. Le juge a finalement rejeté cet élément comme preuve dans l’affaire.

Pour tenter de mettre un-e des accusé-es en lien avec la gauche radicale et d’en faire une personne connue et active dans les milieux militants, l’accusation a exposé deux éléments. D’abord l’envoi d’une lettre avec une affiche d’un événement solidaire avec l’affaire, dans laquelle l’expéditeur commente que la réponse a tardé près d’un mois à arriver. Ensuite dees filatures effectuées par la Sûreté de l’Etat en 2010 à Bruxelles, dans le cadre d’un “No Border Camp”. Des personnes solidaires et amies étaient présentes dans la salle.

Compte-rendu complet ici

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Le 15 mai, une vingtaine d’anarchistes ont attaqué au cocktail Molotov le commissariat de police d’Omonia, à Athènes, pour l’anniversaire de la mort du guérillero anarchiste Christos Tsoutsouvis. Christos Tsoutsouvis, d’abord membre membre de l’organisation ELA (Lutte Populaire Révolutionnaire), puis cofondateur du groupe « Combat Anti-Etat », avait été tué le 15 mai 1985, dans une fusillade dans la région de Gizi.

Lire le communiqué de l’attaque (en anglais)

Le commissariat d’Omonia

Le commissariat d'Omonia

Le CSA (Centre Social Anarchiste) qui avait été ouvert à deux pas de la Place du Luxembourg (21 rue godecharle) il y a un peu plus d’un mois a été expulsé par la police ce vendredi. Le lieu était « expulsable » depuis ce lundi, suite à une procédure unilatérale lancée par la société propriétaire du bâtiment. Celle-ci était dans un premier temps disposée à laissé l’occupation durer jusqu’au mois de juillet lorsqu’il serait mis en vente, mais la police a fait pression pour obtenir l’expulsion. Les arguments prêtent à rire: des cryptoparties ayant pour objectif de « hacker le système » et des « préparations d’attentats contre Donald Trump ». La visite du président US la semaine prochaine n’est probablement pas étrangère à l’expulsion du CSA. La police a donc démoli l’entrée et arrêté au moins 20 personnes qui se trouvaient à l’intérieur.

Édit: Il y a eu 28 arrestations. Elles seraient toutes judiciaires, avec accusation de rebellion.

Expulsion du 1er CSA, rue Godecharle

Le Centre Social Anarchiste (21 rue Godecharle Ixelles), occupé depuis le 21 mars dernier, est menacé d’expulsion. Les occupants ont décidé de maintenir les activités qui devaient y avoir lieu cette semaine. En plus de ceux-ci, une AG spéciale ce soir, et un « déjeuner expulsion » mardi matin.

Affiche du CSA en cas d’expulsion

Affiche du CSA en cas d'expulsion

Il y a quelques semaines, les enquêtes concernant l’opération « Scripta Manent » ont été clôturées. Après une audition préliminaire, le juge décidera de mettre en jugement les anarchistes soupçonnés. Avant-hier, mercredi 3 mai, le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito a commencé une grève de la faim de dix jours contre la censure qui lui a été imposée par le procureur chargé du dossier « Scripta Manent », qui bloque presque toute la correspondance entrante et sortante. Alfredo demande à tous les camarades à l’extérieur d’envoyer des livres, des magazines, des lettres et des documents imprimés en général, en signe de protestation et en appui à sa grève.

Alfredo Cospito: Via Arginone, 327 – 44122 Ferrara, Italie

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

Dimanche 30 avril, rue de la capsulerie, à Bagnolet, un utilitaire de la société Vinci (constructeur et gestionnaire de prisons, autoroutes, CRA et autres aéroports) a été incendié. Un utilitaire de la société Sodexo (visée parce que gérant la nourriture dans de multiples prisons), une voiture d’ENGIE (dont la filiale GEPSA est le partenaire privilégié pour la gestion des prisons) et une JC Decaux (qui exploite les prisonniers en les faisant réparer des velib’) ont eu leurs pneus crevés. L’action est revendiquée en solidarité avec les inculpés pour l’incendie de la voiture de police le 18 mai 2016 et avec Damien Camelio.

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Une cellule de la FAI-FRI a fait exploser une bombe contre l’agence de la banque Citibanamex située sur Eje 10, à Mexico, jeudi 20 avril à 2H30 du matin. Cette banque avait déjà été attaquée il y a quelques mois par une autre cellule anarchiste. L’action de jeudi a été revendiquée en soutien aux anarchistes passant en procès à Aix-la-Chapelle (voir notre article).

L’agence de la Citibanamex

L'agence de la Citibanamex

Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit. A l’audience du 31 mars, le tribunal s’est intéressé aux éléments de preuves matérielles retrouvés à l’intérieur de la banque et dans un sac retrouvé à l’extérieur, et que l’accusation attribue à l’attaque. Ils ont aussi examiné les documents retrouvés dans différents ordinateurs mis sous séquestre lors des perquisitions. L’audience du 7 avril était consacrée à l’audition du policier en charge de l’affaire de la Pax Bank. C’est lui qui avait déjà été chargé en 2004 de l’enquête sur le braquage des « Quatre de Aachen ». C’est aussi lui (et plusieurs de ses collègues) qui s’était rendu à Barcelone pour une réunion avec la police catalane. Lors de cette rencontre, ils ont partagé les théories sur le financement d’une organisation anarchiste supposément terroriste: les « Groupes anarchistes coordonnés ».

Les avocats ont pointé quelques-unes des erreurs présentes dans le dossier : l’acharnement du parquet et des polices allemandes et espagnoles à créer des liens à un niveau international, en citant par exemple le braquage de 2004 (celui des « quatre de Aachen ») comme s’il avait eu lieu en 2014. De plus, la police donne de l’importance à un coup de téléphone à cause de son contenu parce que –selon eux– il aurait été passé quelques jours après le braquage, alors qu’il peut être démontré qu’il date d’une année plus tard. Enfin, le dossier contient des noms de rue qui n’existent pas, etc. La prochaine audience se tiendra le 24 avril.

Les actions solidaires se poursuivent: Le 28 mars, la vitrine des bureaux de la Lufthansa ont été brisés à Barcelone. A Bruxelles, un camion de BAM (une entreprise qui construit des prisons) a été incendié le 16 avril.

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