Il y a trois mois, la police espagnole avait procédé à de nombreuses perquisitions en Espagne, visant spécifiquement le mouvement anarchiste sans vraiment spécifier les actions reprochées. Ce 30 mars, la police espagnole a recommencé en perquisitionnant de nombreux lieux du mouvement libertaire espagnol, dont 6 squats. Comme lors de la première perquisition, c’est un squat important qui était la cible principale, le Centre Occupé Autogéré de La Chimère. 28 personnes ont été arrêtées : 14 pour « Appartenance à organisation criminelle a visée terrorise » et 14 pour rébellion. Parmi les 14 arrêtés via la loi antiterroriste : 9 l’ont été à Madrid, 3 à Barcelone et 2 à Palencia. Ils sont accusés d’appartenir aux « Groupes Anarchistes Coordonnés » et d’avoir fait des attaques incendiaires et des sabotages.

Les personnes qui avaient été arrêtées lors de la première rafle de l’Opération Pandora ont depuis été libérées, devant payer une caution de 3.000€ par personne.

Comme la dernière fois : de nombreuses manifestations et rassemblements sont organisés à travers l’Espagne pour protester contre cette nouvelle attaque contre le mouvement anarchiste. Des milliers de personnes y participent actuellement.

Manifestation à Barcelone.

Manifestation à Barcelone.

Lors de la fête du Newroz (fête kurde), à Amed en Turquie, le groupe « Alozî Chaos Initiative » a manifesté sur 7 km à Amed en solidarité avec les prisonniers politiques grecs et particulièrement ceux de la Conspiration des Cellules de Feu. Les manifestants ont scandé en kurde et en turque : “Feu aux prisons », « Liberté pour les prisonniers anarchistes », « Joyeux Newroz », « Vive l’Anarchie » et d’autres. Durant la manifestation, un commissariat a été attaqué et une route bloquée avec des barricades enflammées.

Manifestation anarchiste à Amed.

Manifestation anarchiste à Amed.

Les prisonniers anarchistes Carlos, Amélie et Fallon ont été libérés 13 mars. Amélie et Fallon ont été transférés directement à une prison de l’immigration pour être expulsé vers le Canada. Ils avaient ont été condamnés pour une attaque au cocktails Molotov contre un concessionnaire Nissan et le Ministère de la Communication et des Transports à Mexico.

Mexique: Trois prisonniers anarchistes libérés

La grève de la faim des prisonniers révolutionnaires grecs, commencée le 2 mars, commence a avoir des effets sérieux sur la santé de certains grévistes. L’état de Panagiotis Argyrou, hospitalisé, est particulièrement critique. Ce mardi, Haris Hatzimihelakis, Giorgos Polydoros, Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou (membres des Cellules de feu) ont été transférés à l’hôpital. Hier lundi, c’est Kostas Gournas (membre de Lutte révolutionnaire) qui était hospitalisé. Hier encore, un local du parti au pouvoir, Syriza à Patisia a été incendié en solidarité avec les prisonniers grévistes.

Grèce: Prisonniers hospitalisés, un local de Syriza incendié

Le 19 mars au matin, les ROS [section spéciale anti-criminalité des carabiniers] ont perquisitionné les domiciles de trois anarchistes et les locaux du Cercle culturel Barbarià et de la bibliothèque populaire Rebeldies à Mentoulles et à Cuneo. Le mandat de perquisition fait référence à une enquête pénale basée sur l’article 270bis (association à finalité terroriste ou de subversion de l’ordre démocratique) et cible tout à la fois la publication de la revue Nunatak et les activités de la Caisse Antirépression des Alpes occidentales, des actions directes et des actes de sabotage (avec une attention particulière à ceux menés contre le chantier du TAV).

Des textes de lois ont été déposés au ministère de la justice ce 20 mars : l’un d’entre eux prévoit l’abolition du cadre légal entourant les prisons de type-C, l’autre donne un cadre qui permettra dans le futur la libération du prisonnier Savvas Xiros. En pratique, cette loi permettra la libération de prisonniers gravement malades et handicapés.

Le Réseau des Prisonniers Combattants (DAK) n’arrêtera pas la grève de la faim pour autant : ils réaffirment leurs autres demandes : abolition des lois 187 et 187A, abolition de la loi anti-capuche et abolition de la loi sur l’utilisation de l’ADN.

Manifestation le 17 mars à Athènes

Manifestation le 17 mars à Athènes

Rainer Loehnert, 53 ans, est incarcéré depuis 28 ans en Allemagne. Actuellement, il est emprisonné dans la prison psychiatrique de Bedburg-Hau. En juillet 2014, Rainer avait participé à la grève de la faim internationale de solidarité avec les prisonniers grecs contre les prisons de type-C. A l’époque, il avait observé plusieurs jours de grève de la faim malgré une condition physique difficile. Il avait déclaré « Le combat contre la tyrannie en prison passe à travers les océans sans se soucier des frontières ou des pays […] je refuserais la nourriture comme contribution à la lutte des prisonniers révolutionnaires et rebelles dans les prisons en Grèce. Ayez le courage de combattre et de gagner, vive l’anarchie ! ».

En janvier dernier, Rainer a tenté de s’évader et est depuis maintenu en régime d’isolement très stric 24h/24 : il ne peut voir que les infirmières, ne peut pas marcher dans la cour (à de rares occasions, menotté), tous ses effets personnels confisqués, ses vêtements interdits, trois cigarettes par jour, censure sur ses communications postales, des caméras infrarouges dans sa cellule. Depuis la mi-février il n’a pu recevoir que quelques livres.

Pour lui écrire :
Rainer Loehnert
Bahnstraße 6
47551 Bedburg-Hau
Germany

Grigoris Sarafoudis, condamné en juillet 2014 pour braquage et suspicion d’appartenance à la Conspiration des Cellules de Feu rejoint ce 9 mars la grève de la faim du « Réseau des Combattants Prisonniers » (le « DAK »). Dans son communiqué, il annonce soutenir les 4 demandes formulées par le DAK. A savoir l’abolition des lois 187 et 187A, de la loi anti-masques, de l’abolition de la considération de l’ADN comme preuve, de l’abolition des prisons de type-C et de la libération de Savvas Xiros.

A Madrid, une banderole a été accrochée « Syriza maintient les prisons spéciales d’isolement, solidarité avec les prisonniers en grève de la faim (A) »

Banderole solidaire à Madrid.

Banderole solidaire à Madrid.

Depuis environ midi, quelques dizaines d’anarchistes occupent le siège de Syriza, ils ont accroché des banderoles sur le bâtiment et jeté des flyers par les fenêtres. Voici leur communiqué :

«« Aujourd’hui, dimanche 8 mars, nous faisons une occupation. Nous exigeons la satisfaction immédiate des revendications des combattants prisonniers en grève de la faim : le retrait des législations spéciales anti-terroristes, et en particulier les lois sur les « organisations criminelles » (lois 187 et 187A). Le retrait des lois répressives spéciales (loi anti-masques), et le retrait des prisons de type-C qui sont le symbole de l’exemption des prisonniers politiques. Le retrait de l’utilisation et du traitement de l’ADN comme preuve. Nous appuyons également la demande pour la libération immédiate de S. (NdT : Savvas Xiros). qui est exterminé depuis 13 ans par la vengeance de l’état. Et nous appuyons la demande des membres de la Conspiration des Cellules de Feu pour la libération de leurs parents ».»

Aux dernières nouvelles, peu de policiers sont présents sur place.

Les anarchistes occupent Syriza.

Les anarchistes occupent Syriza.

Suite à l’arrestation de Christodoulos Xiros il y a quelques semaines, la police avait annoncé avoir déjoué un plan visant à permettre d’évasion des prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu. Au sujet de ce plan, les prisonniers de la CCF avaient annoncé en prendre toute la responsabilité. Mais depuis le début du mois de mars, plusieurs membres des familles des prisonniers ont été arrêtés le 2 mars pour « appartenance à une organisation terroriste » et détenus car accusés « d’avoir la possibilité de fuir ». C’est tout d’abord la mère (60 ans) de deux prisonniers (Christos et Gerasimos) et la femme de Gerasimos qui ont été arrêtées au motif d’être « membre d’une organisation terroriste ». Le 4 mars l’ami du frère de Giorgos Polydoros a été arrêté puis relaché en même temps qu’une autre femme arrêtée le 28 février. Le 5 mars, Aggeliki Spyropoulo (voir notre précédent article) et Christos R. ont été arrêtés. Amis de prisonniers, ils ont refusé de collaborer avec le procureur, et ont tous deux été transféré à la prison de type-c de Domokos, Aggeliki est directement entrée en grève de la faim. Enfin, ce 6 mars, Christos Polydoros, le frère de Giorgios a été arrêté alors qu’il protestait devant le procureur contre les arrestations des familles et amis des prisonniers de la CCF.

Les prisonniers de la Conspiration des Cellules de Feu ont immédiatement annoncé le 2 mars leur entrée en grève de la faim jusqu’à la mort ou jusqu’à la libération de leurs familles et amis. Les prisonniers expliquent cette répression par un excès de zèle de l’unité anti-terroriste « qui n’a de compte à rendre à personne » (sic), ainsi que l’évaluation de la police qui devait valoir des promotions aux agents les plus efficaces. Les prisonniers de la CCF ont également déclaré leur solidarité avec la grève de la faim d’autres prisonniers politiques grecs pour l’abolition des 4 lois anti-terroristes promise par Syriza.