300 personnes sans papiers de l’UDEP ont ouvert hier mardi, dans le bâtiment vide d’Electrabel (et non de la RTT comme nous l’avions annoncé par erreur) chaussée d’Ixelles, un ‘espace citoyen de rencontres, de débat politique et d’accueil de la richesse du monde’ baptisé la Turtelb’HOME. La Turtelb’HOME apportera une solidarité concrète envers les plus démunis, avec ou sans papiers.

Le Secours Rouge/APAPC s’associe à l’appel du Bureau des étudiants administrateurs (BEA) de l’ULB et du Comité d’Action Solidaire (le CAS, soutenant les sans-papiers) pour un rassemblement ce vendredi à 18h, devant la résidence de l’ambassadeur de France (41 boulevard du Régent, petite ceinture, métro Arts-Loi), pour exiger l’arrêt des poursuites contre les manifestants de Vichy. Tous les manifestants belges de Vichy sont maintenant libres (ils étaient huit au départ à s’être fait arrêter) mais restent des inculpations pour au moins deux d’entre eux.

Manifestation à Vichy

Un manifestant belge reste détenu après la prolongation de sa garde à vue. Il doit comparaître aujourd’hui. Il est possible que d’autres puissent être inculpés.

Réunion à l’ULB, au BEA à 14h

A propos des incidents du contre-sommet, nous avons reçu le témoignage suivant:

‘Nous rentrons de Vichy, après une soirée très mouvementée. Des arrestations, il y an a eu, et tout laisse penser qu’il y en a eu beaucoup après 23h. Explication: la manif a démarré correctement jusqu’au moment ou elle tombe sur un barrage anti-émeute en plein centre ville, absolument pas au programme négocié entre préfecture et organisateurs, fortement garni en robocops. Nous sommes obligés de bifurquer dans une petite rue, ce que fait la tête de manif, mais pas la suite qui stationne longuement devant le barrage. Premières escarmouches. La tête de manif arrive devant l’hôtel de ville, où des prises de parole devaient avoir lieu, amputée d’une bonne partie de ses troupes. Hésitations. Redémarrage sans prise de parole, mais dans les rues adjacentes, les affrontements entre Anars / Libertaires et police ont commencés. Passage devant la gare, fort regroupement d’Anars visiblement prêts à en découdre. La manif, au moins en tête, remonte vers Cusset, à peu près en bon ordre, suivie par un nuage de lacrymo, feux de poubelles, feux de bagnoles, charges. Elle arrive sans encombres à l’espace Chambon, lieu du meeting.

Les allocutions se dérouleront dans un vacarme indescriptible, orchestré par les groupes anars (et quels autres?), qui veulent interrompre le meeting et entraîner les 1000 participants séance tenante à un sitting devant le commissariat où leurs copains sont en garde à vue. Ils ont commencé à dépaver la cour, barricade et feu de poubelles à l’entrée de l’espace Chambon cerné par les flics. Débat impossible. Le maire de Cusset a négocie avec la CRS une sortie immédiate ‘sans agression’ et en groupe, des participants au meeting. Il est évident que cette ‘évacuation’ faite, les flics auront chargé les jeunes qui tenaient la barricade et procédé à de multiples arrestations. Inquiétude pour les gens venus de loin qui devaient dormir dans la salle de meeting. Inquiétude pour les jeunes (certains n’avaient manifestement pas plus de 15 ans). Inquiétude pour l’instrumentalisation qu’Hortefeux et sa clique ne manqueront pas de faire de ces débordements…

A signaler: un, (des?) car au départ de Lyon a subi un contrôle d’identité (illégal) au moment du départ. Il semble qu’on ait pratiquement pas vu de lyonnais au rassemblement. Idem pour un car de Grenoble, qui lui, est arrivé. Nombre de contrôles arbitraires ont été réalisés à l’encontre de voitures, de voyageurs en train aussi, selon des bruits insistants. Il est de première importance que ces entraves à la liberté de manifester remontent sur la liste de discussion.’

Communiqué de l’équipe légale du contre-sommet de Vichy sur la répression policière

Voir les vidéos sur le contre-sommet de Vichy

Début 2007, la police italienne découvre les photos de 4 militants belges chez un révolutionnaire italien actuellement en procès à Milan. Pendant un an et demi, la police belge espionne les 4 militants: écoutes téléphoniques, étude des mails et des comptes bancaires, caméras vidéo braquées sur les domiciles, etc. En vain: l’espionnage ne révèle que des activités politiques légales et publiques. Tentant le tout pour le tout, la juge d’instruction envoie le 5 juin, à 5h du matin, dans dix domiciles, des commandos anti-terroristes, armés et cagoulés pour éveiller les militants, leurs familles et leurs proches. La presse relaie des informations fausses ou incomplètes, elle parle du « retour des CCC », affirme qu’on aurait retrouvé des explosifs,… qui se révéleront être d’inoffensifs feux d’artifice. Car les perquisitions se révèlent également infructueuses. La juge s’acharne pourtant. Elle met les militants en prison et les inculpe de « participation à activité terroriste »! Deux mois plus tard, les chambres du conseil avaient remis en liberté tous les inculpés. On nous dit que les lois anti-terroristes « font leur maladie de jeunesse ». L’enjeu est bien plus grave. Il semble que le parquet cherche, dans cette affaire, à inscrire dans la jurisprudence l’interprétation la plus large possible des lois anti-terroristes. Car le dossier n’est pas clos. Il faudra mener une bataille politique et juridique pour amener la justice à renoncer au procès. Cela impliquera des frais de justice et les honoraires des avocats des militants inculpés. C’est pour couvrir ces frais que ces soirées de solidarité sont organisées.

Vendredi 14 novembre, à 19h, au Garcia Lorca: Concert de Dan Miller + repas. Entrée 10 euros.

Vendredi 28 novembre, à 20h, au Cinéma Nova: Cinéma-débat (Film: Opération spring).

Vendredi 12 décembre, à 19h, au Garcia Lorca: Concert de Mary M, Daniel Hélin et Ioanes + buffet. Entrée 10 euros.

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Des centaines de militants syndicaux étaient réunis mercredi matin aux portes du nouvel hypermarché Carrefour à Bruges, pour tenter d’empêcher son ouverture officielle, programmée pour 9h. Une grève était prévue dans dix magasins du groupe. Les syndicats dénoncent un montage juridique qui place les salariés du magasin sous une commission paritaire différente de celle de leurs collègues des autres hypermarchés du groupe, ce qui équivaut à une perte de revenu de 25%. A titre d’exemple, les dimanches seraient payés avec 50% d’augmentation au lieu d’être payés à 300%. ‘Carrefour mine la commission paritaire 312; le groupe rabaisse un hypermarché de 150 travailleurs au niveau d’une épicerie de quartier‘, résumait un syndicaliste.

Ce vendredi 31, la direction de Carrefour fait une nouvelle fois fait appel à des huissiers de justice pour forcer l’ouverture des magasins. Une trentaine de travailleurs ont été arrêtés administrativement devant le Carrefour de Ninove et embarqués au commissariat par la police. Ils avaient refusé de présenter une pièce d’identité à l’huissier envoyé sur place. En Wallonie, malgré la présence d’huissiers, tous les magasins concernés par les actions sont restés fermés. Les magasins ouverts sont ceux d’Oostakker, Ninove, Kuurne, Sint-Eloois-Vijve et Berchem-Saint-Agathe. Un huissier est intervenu ce matin à Kuurne et Sint-Eloois-Vijve pour lever le piquet de grève installé par les manifestants. Les trois autres magasins, de Haine-Saint-Pierre, Mouscron et Soignies, étaient fermés, tout comme le Super GB à Houdeng-Aimeries. Les piquets de grève qui étaient à l’entrée des magasins Carrefour de Mouscron et de Froyennes ont reçu par huissiers une ordonnance les menaçant d’une astreinte financière si la clientèle ne pouvait accéder aux hypermarchés. Finalement, par manque de personnel, les magasins n’ont pu ouvrir leurs portes. Au Carrefour de Mouscron, où 130 personnes sont occupées, les choses se sont rapidement réglées. A 7 heures, un huissier de justice rendait aux permanents syndicaux une ordonnance les menaçant d’une astreinte de 1.000 euros par personne pour tout client qui ne pouvait accéder au supermarché. A 9 heures, par manque de personnel et pour des raisons de sécurité, le gérant mouscronnois annonçait que le magasin serait toutefois fermé toute la journée. Au Carrefour de Froyennes (Tournai), où 258 personnes travaillent, une vingtaine de managers étaient présents et entendaient entrer dans le magasin. De leur côté, une soixantaine de grévistes bloquaient les différents accès. A 7 heures, un huissier rendait une ordonnance aux responsables syndicaux. A 9h30, vu l’absence de tout personnel, il entrait en contact téléphonique avec la responsable juridique de Carrefour lui précisant que pour des raisons de sécurité, faute de personnel, il n’était pas raisonnable d’ouvrir le magasin. La gérante faisant fonction a finalement décidé de ne pas ouvrir le magasin. Les syndicats ont alors accepté que la direction et que l’équipe chargée de la sécurité du magasin puissent entrer dans l’hypermarché afin de procéder à diverses vérifications.

Après avoir refusé la proposition de la conciliatrice ce mardi, la direction de Carrefour tente par tous les moyens inadmissibles de casser le mouvement des travailleurs qui craignent de subir le sort de leurs collègues de l’hypermarché de Bruges.

C’est ce jeudi 30 octobre qu’a eu lieu la dernière de la série de quatre vidéoconférences organisées par le Secours Rouge International et le Netzwerk Freiheit für alle politischen Gefangenen (Lire le texte annonçant les conférences). Les premières conférences ont eu lieu à Hambourg, Magdebourg et Berlin. L’assistance a pu poser des question à l’un des inculpés du Secours Rouge, à Bruxelles, à propos de l’affaire du 5 juin, et aux inculpés du procès contre le Militante Gruppe de Berlin. Ce soir, la vidéoconférence avait lieu à Stuttgart.

Affiche des conférences

La direction de Carrefour Belgique faisait appel à la justice (en l’espèce au tribunal des référés) pour briser la grève du week-end passé. Toutes les salles d’audiences ne réussissent pas à Carrefour qui a été condamné vendredi à plus d’un million d’euros d’amende. Un tribunal de Lyon a condamné vendredi Carrefour pour ‘non respect du smic‘. Carrefour devra verser 3.000 euros à chacun des 429 salariés de deux magasins qui avaient été payés en dessous du salaire minimum entre 2004 et 2006. La décision du tribunal ne prévoit cependant pas de rattrapage des salaires. La CGT envisage une nouvelle action devant les Prud’hommes et de regrouper d’autres plaintes pour une action au pénal.

Face à l’immobilisme politique en matière de régularisation et à la non-application de l’accord gouvernemental; face à l’énième promesse non respect de date butoir (14 octobre) pour sortir de la crise; face à l’absence totale de perspectives de pouvoir changer un jour sa vie de clandestinité et de misère; l’UDEP s’est réunie ce lundi 27 octobre à 18h30 en Assemblée Générale. Une centaine de ses membres qui ont voté à la quasi unanimité d’ouvrir de nouvelles occupations afin mener de nouvelles actions de sensibilisation et de protestation.

La première occupation s’ouvrira ce mercredi 29 octobre à Anderlecht, en l’église où en 2006, 40 militants de l’Udep occupant l’église furent raflés au lendemain du non-vote de la loi de régularisation. Elle se trouve rue du Docteur De Meersman 12 à Anderlecht, à la hauteur du numéro 70 chaussée de Mons / porte d’Anderlecht / Lemonnier / Midi / Clemenceau. Les occupations suivantes s’ouvriront dans le courant de la semaine prochaine dans des lieux qui seront jusqu’à leur ouverture tenus secrets.

Site de l’UDEP

Les syndicats menaient ce samedi des actions dans dix magasins Carrefour du pays (Auderghem, Mons, Jumet, Gosselies, Montigny-le-Tilleul, Schoten, Burcht et Zemst, ainsi que dans deux magasins franchisés à Gilly et Anderlues). Ils dénonçaient la politique de la direction du groupe qui a placé les 150 employés du nouveau Carrefour de Bruges sous une commission paritaire moins favorable par rapport au statut des autres employés du groupe, notamment pour les rémunérations du travail dominical. Seuls les grandes surfaces d’Auderghem et de Burcht ont finalement pu ouvrir leurs portes. La direction du Carrefour d’Auderghem a fait pression pour que les travailleurs ne fassent pas grève. Le directeur du Carrefour d’Auderghem est descendu en personne sur le parking de la grande surface pour faire pression sur les travailleurs présents (souvent sous contrat précaire) afin qu’ils brisent la grève. La direction avait en avait appelé au tribunal des référé qui avait ordonné que les magasins restent accessibles. Confronté au piquet, l’huissier (encadré par plusieurs dizaines de policiers) a notifié des astreintes. Les policiers sont intervenus brutalement et ont procédé à l’arrestation administrative d’un délégué syndical. A Mons, un huissier s’est également présenté pour signifier une ordonnance du tribunal des référés, mais il n’a rien eu à constater car le personnel ne s’est pas présenté pour travailler.

Voir le sujet au JT de la VRT

Piquet de grève au Carrefour d'Auderghem