Mercredi 15 janvier, le rapporteur de la Cour de justice de l’Union européenne rendra ses conclusions dans une série d’affaires fondamentales relatives à la conservation des données de connexion et aux outils du renseignement. Elles sont susceptibles de provoquer un big bang en la matière dans tous les États membres. Ces affaires ont été initiées au Royaume-Uni, en France et en Belgique, notamment par Privacy International, la Quadrature du Net et French Data Network et l’Ordre des barreaux francophones et germanophones. En jeu: la conservation généralisée des données de connexion, la collecte de masse par les services du renseignement, la protection de la vie privée, le respect des données à caractère personnel et celui du droit à un recours effectif.

En Royaume-Uni, le service de sécurité (MI5) et le service secret de renseignement (MI6) utilisent une technique de collecte en masse des informations personnelles, sans cibler de suspects particuliers, dans le but d’optimiser la quantité de renseignements. Or, pour l’ONG Privacy International, cette collecte et ce traitement indiscriminés seraient contraires au droit de l’Union. En France, La Quadrature du Net, FDN, la Fédération des fournisseurs d’accès à Internet associatifs et l’association Igwan.net se sont attaqués à quatre décrets pris à la suite de la loi renseignement. Les requérantes s’interrogent sur la licéité de la conservation indifférenciée et généralisée des données de connexion, obligation pesant sur les épaules des intermédiaires techniques. En Belgique, l’Ordre des barreaux francophones et germanophones reproche à la législation en vigueur d’ordonner une telle conservation sans tenir compte des secrets professionnels dont bénéficient notamment les avocats. Par ailleurs, la loi prévoirait une obligation généralisée de conservation des données sans opérer de distinction entre les justiciables selon qu’ils font ou non l’objet d’une mesure d’enquête ou de poursuite pour des faits susceptibles de donner lieu à une condamnation pénale.

Dans ses arrêts Digital Rights et Tele2, la Cour de justice de l’Union européenne avait estimé que seule la lutte contre la criminalité grave pouvait justifier la conservation des données, exigeant au surplus que l’accès fasse l’objet d’un encadrement. Dans un arrêt du 2 octobre 2018, la même juridiction avait estimé toutefois qu’un accès limité à ces données pouvait être engagé dans le cadre de la répression d’une infraction non grave.La CJUE

Le vendredi 10 janvier, lors de la réception du Nouvel An, Christian Beaupère, chef de corps de la police locale de Liège, a annoncé les nouveaux investissements prévus pour 2020. Parmi ceux-ci, l’achat de grenades lacrymogènes avec des lanceurs longue portée, l’extension du réseau de caméras dans la ville, le recrutement de nouveaux policiers et la finalisation du logiciel permettant de déposer plainte en ligne.

.

Ce vendredi 10 janvier s’ouvrira à Bruxelles l’exposition « Rojava, le printemps des femmes ». Cette exposition, co-organisée par le Secours Rouge (Belgique) et la campagne Shengal, vise tout d’abord à faire découvrir les différents aspects de la révolution des femmes au Rojava, mais également à maintenir le Rojava dans l’actualité depuis l’attaque de la région par le régime turc. L’exposition se tiendra du 10 janvier au 8 mars et accueillera durant cette période des conférences et discussions. Le programme sera disponible sur le site shengal.

Vernissage – vendredi 10 janvier, à partir de 18h, au DK, rue du Danemark, 70b à 1060 Bruxelles
Facebook de l’événement

Exposition, "Rojava, le printemps des femmes"

Samedi 11 janvier, à l’occasion du 18ème anniversaire de l’ouverture de la prison de Guantanamo, une manifestation pour réclamer sa fermeture se tiendra devant l’Ambassade US-américaine à Bruxelles. Cette manifestation a également pour but d’exiger la fin de toute forme de torture et de détention illimitée ainsi que la libération des prisonnier·es politiques détenu·es par les États-Unis. Elle se tiendra à partir de midi au 27 Boulevard du Régent.

Plus d’infos ici.

Manifestation pour la fermeture de Guantanamo

Le 29 décembre 1922, le « Secours Rouge International », premier du nom, était fondé à Moscou à l’initiative de la « Société des Vieux Bolcheviks » comme une association d’aide et de solidarité internationale aux combattants de la révolution. Ce premier Secours Rouge (MOPR en russe) allait devenir une organisation de masse, soutenant les mouvements révolutionnaires à travers le monde, notamment en intervenant massivement dans la solidarité avec les anarchistes Sacco et Vanzetti poursuivis aux Etats-Unis, avec les brigades internationales de la Guerre d’Espagne, avec les combattants contre le fascisme à travers l’Europe dès les années ’30, etc. En 1932, dix ans après sa fondation, le SRI comptait 71 sections et 14 millions de membres. Le premier Secours Rouge disparu en se fondant dans les organisations de fronts de la résistance à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale. Près d’un siècle plus tard, plusieurs organisations de solidarité révolutionnaire et internationale se revendiquent toujours de l’héritage du Secours Rouge. Dont notre Secours Rouge International et ses sections nationales.

Samedi 14 décembre, le « Collectif Éphémère des Pères et des Mères Nöel en Colère » entamait la réquisition et l’occupation d’un un immeuble vide depuis plusieurs années afin de dénoncer et de sensibiliser sur le mal-logement et les inégalités (11 millions de logements vides en Europe contre 4,6 millions de personnes sans-abris dont 15.000 et 30.000 sur l’ensemble de la Région de Bruxelles-Capitale). Les militant·es souhaitaient également dénoncer la loi anti-squat votée l’an dernier qui criminalise l’occupation des bâtiments vides (voir notre article). Hier, la police, semble-t-il sous la direction du commissaire Vandersmissen, a expulsé les militant·es et arrêté deux personnes sans-papiers.

Occupation d'un bâtiment vide par Collectif Éphémère des Pères et des Mères Nöel en Colère

Depuis 2015, 15.530 personnes ont été détenues dans les opérations policières contre le Parti Démocratique du Peuple (HDP). Parmi elles, 16 députés du HDP, dont des coprésidents, 7 membres du Comité exécutif central, 21 membres de l’Assemblée du Parti et plus de 750 dirigeants provinciaux et de district (voir notre article). Une manifestation de solidarité aura lieu demain à Bruxelles.

Rassemblement de solidarité avec le HDP

 

Le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS), qui dépend du Ministère de la Défense et s’occupe du renseignement militaire, ainsi que la Sûreté de l’État (VSSE), dépendante du Ministère de la Justice, ont recours à trois catégories de « méthodes de renseignement » :
Les méthodes ordinaires (identifier l’utilisateur d’un réseau de télécommunication ou d’une carte prépayée);
Les méthodes spécifiques (observer quelqu’un dans un lieu public, connaître l’auteur et le destinataire et la durée d’un appel téléphonique, obtenir les données de localisation d’un opérateur ou d’un service, etc.);
Les méthodes exceptionnelles (observer quelqu’un dans un lieu non public, ouvrir son courrier, surveiller son compte en banque, écouter et enregistrer des communications)

Pour procéder à une méthode dite « exceptionnelle », une autorisation est nécessaire. Elle est délivrée par une commission administrative, la Commission BIM. Deux principes interviennent dans l’octroi d’une telle autorisation : le principe de proportionnalité (la fin justifie-t-elle les moyens ?), et le principe de subsidiarité (existe-t-il un autre moyen de parvenir au même but ?). Le comité R a également son mot à dire. S’il constate la moindre irrégularité pendant l’utilisation d’une méthode dite « particulière » (spécifique ou exceptionnelle), il a la possibilité de suspendre toute opération en cours. Le nombre de méthodes particulières a effectivement augmenté ces cinq dernières années. En 2018, 2445 méthodes particulières ont été mises en place selon le rapport du Comité R. Cela représente une augmentation de plus de 25 % par rapport à 2017, et de 80% par rapport à 2013.

Usage des méathodes particulières de recherche

 

Mercredi 11 décembre, une table ronde en solidarité avec le peuple kurde est organisée à la Salle du Placet (Rue des Sports 2) à Louvain-la-Neuve. Cet événement organisé par le collectif de solidarité Liège-Rojava et le Collectif des Femmes à Louvain-la-Neuve, rassemblera quatre intervenant·es qui aborderont différents aspects de la révolution au Rojava. Plus d’infos ici.

Programme :

  • Said Tame : Historique de la révolution au Rojava depuis 2011 jusqu’aux
    nouvelles les plus récentes dans le contexte géopolitique de la région
  • Sixtine van Outryve d’Ydevalle : Les fondements de l’écologie sociale et
    sa formulation à travers le communalisme libertaire.
  • Jans Albatross : L’application des principes de l’écologie sociale au Rojava
  • Gulistan Ozer : La révolution des femmes – la Jineoloji
Table ronde en solidarité avec le peuple kurde

Lundi 9 décembre, une soirée de discussion se tiendra avec une camarade qui a passé les deux derniers mois au Rojava. Elle était présente lors du début de l’agression militaire turque le 9 octobre, et a vécu la tentative d’occupation. Son expérience lui permettra de témoigner de manière authentique de la résistance des internationalistes combattant·e·s contre l’attaque turque. Elle donnera des éclairages sur le rôle de la solidarité internationale dans ce contexte en changement perpétuel.

Evénement Facebook

19h au local Sacco-Vanzetti, 54, chaussée de Forest, 1060 Bruxelles

Rojava - Actualité et solidarité internationale