Le 17 avril 1996, 68 membres de la police militaire lourdement armés ont débarqué à bord de trois véhicules dans un campement de 1.500 travailleurs sans terre entre Eldorado dos Carajas et Maraba. Dans l’autre sens de la route sont arrivés trois autres véhicules avec 200 militaires. Le premier détachement a lancé des gaz lacrymogènes. Les travailleurs ont résisté avec des bâtons et des jets de pierres et les policiers militaires ont tiré. En entendant les premiers coups de feu, ils ont tenté de s’échapper et de se protéger. Le massacre a duré environ une heure. Dix-neuf travailleurs ont été tués et 69 autres ont été blessés. Signe de préméditation, les policiers militaires avaient enlevés les insignes de leur unité.

A la suite d’un recours des coupables condamnés lors du premier jugement, le procès dort dans les tiroirs du tribunal Suprême fédéral. Les policiers (qui ont été identifiés) sont toujours en liberté. Le 17 avril 2012 diverses actions seront menées devant les ambassades du Brésil pour protester contre 16 ans d’’impunité des responsables du massacre de Carajas.

site d’information sur le mouvement des sans terre

Brésil: Impunité pour les escadrons de la mort

La justice fédérale de l’Etat amazonien du Para a rejeté vendredi les premières poursuites pénales lancées au Brésil pour des crimes commis sous la dictature (1964-1985) à l’encontre d’un colonel à la retraite accusé de séquestration de cinq militants capturés durant la répression contre la guérilla de l’Araguaia dans les années ’70 et depuis disparus (70 membres présumés de cette guérilla sont toujours disparus). A la différence d’autres pays du cône sud de l’Amérique latine, les crimes de la dictature couverts par cette loi d’amnistie –récemment confirmée par la Cour suprême brésilienne– n’ont jamais donné lieu à des poursuites judiciaires au Brésil.

Brésil: Pas de procès contre les tortionnaires

Le quartier de Pinheirinhos a été bâti par des travailleurs
sans-logements il y a 8 ans, véritable ‘ville fait main’, elle comptait il
y a encore quelques jours 8000 habitants. Lorsque des propriétaires
terriens ont annoncés leur intention de faire expulser le quartier à
l’aide de la police anti-émeute, les villageois ne se sont pas laissés
faire. L’état de Sao Paulo avait fixé l’expulsion au 22 janvier.

Villageois brésiliens

À l’aide de combinaisons de combat artisanales, les villageois ont
préparés la défense de Pinheirinhos, pendant ce temps, des solidaires
bloquaient l’autoroute et de premières actions visaient les forces de
l’ordre avec de premiers incendies contre la police .
Équipés de combinaisons anti-émeutes (industrielles, cette fois), armés de
revolvers, de riot-guns et de matraques, 2000 policiers ont finalement
expulsé ce village ouvrier. Bénéficiant de la solidarité de certains
syndicats et organisations ouvrières, une manifestation a lieu le même
jour et spontanément dans les rues de Sao Paulo, rassemblant 600 personnes
contre la police, pour le droit au logement et contre les propriétaires.

Policiers brésiliens

Villageois brésiliens
Policiers brésiliens

En 1993, en Italie, Cesare Battisti a été condamné par contumace à une peine de prison à perpétuité pour des faits datant des années septante. D’abord réfugié en France, il est parti au Brésil où il est arrêté en juillet 2007 à proximité de Rio. Depuis lors, il était incarcéré dans une prison de haute sécurité en attente de son extradition vers l’Italie. En novembre 2010, la Cour Suprême du Brésil s’était prononcée en faveur d’un renvoi de l’ancien militant des ‘Prolétaires armés pour le communisme’ vers son pays, tout en reconnaissant que selon la constitution brésilienne, la décision définitive devait revenir au président, Lula à l’époque. Au dernier jour de son mandat, le 31 décembre 2010, celui-ci a rejeté l’extradition de Battisti, estimant qu’il serait victime de persécution politique s’il devait être renvoyé en Italie. Cette décision a été vivement contestée par le gouvernement italien, qui avait introduit un appel afin qu’elle soit réexaminée. Hier, à l’issue d’un débat de plus de six heures, les juges de la Cour Suprême ont jugé par six voix contre trois que l’Italie ne pouvait contester la décision souveraine de l’ex-président. Peu après minuit, heure locale, Battisti est sorti libre de la prison de Brasilia. Un de ses avocats a déclaré qu’il n’avait aucunement l’intention de quitter le Brésil et qu’il allait solliciter un visa de résident permanent. Silvio Berlusconi a quant à lui vivement réagi, indiquant que Rome entendait contester cette décision devant la Cour internationale de justice de La Haye.

Libération Césare Battisti

Libération Césare Battisti

Le 31 décembre dernier, au dernier jour de son mandat, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Sliva a annoncé qu’il refusait d’extrader Cesare Battisti. Ce dernier est réfugié au Brésil depuis 2004 (et y a obtenu le statut) mais est réclamé par l’Italie où il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité en 1993 pour quatre meurtres. Hier, le Parlement européen a voté une résolution pour demander au Brésil de revenir sur cette décision. Il est à noter que cette résolution n’a aucune valeur contraignante. L’ancien militant des Prolétaires Armés pour le Communisme se trouve toujours actuellement dans une prison de Braisilia, où il est incarcéré depuis 2007. Début février, la Cour Suprême examinera le demande de libération déposée par ses avocats.

Lundi dernier, les avocats de Césare Battisti avaient introduit une demande de libération de l’ancien militant des Prolétaires Armés pour le Communisme, après que Lula ait refusé son extradition en Italie. Battisti est incarcéré depuis 2007 à Brasilia et a reçu le statut de réfugié en janvier dernier. Hier, le président de la Cour Suprême et juge de garde Peluso a décidé de renvoyer le cas devant le rapporteur de l’affaire. Cela signifie que Battisti restera incarcéré au moins jusqu’à la fin des vacances judiciaires, au début du mois de février. Le juge de garde a souligné qu’il n’avait pas trouvé dans la demande de mise en liberté les conditions justifiant une décision de caractère exceptionnel. Soulignons également que Peluso a affirmé dans son communiqué qu’il n’avait constaté ‘aucun acte ou fait nouveau’ justifiant des craintes de persécution politique en Italie, contestant ainsi ouvertement la décision de l’ancien président du Brésil.

Prenant acte du refus de l’ex-président Lula d’extrader Césare Battisti vers l’Italie, ses avocats ont introduit ce lundi une demande pour qu’il soit libéré de la prison de Brasilia où il est incarcéré depuis trois ans. La Cour Suprême étant en vacances judiciaires, le juge de garde pourrait ordonner sa libération immédiatement. Il peut également décider de consulter ses collègues, ce qui retarderait la décision à début février. De son côté, le gouvernement italien a annoncé qu’il allait faire appel de la décision de Lula.

Le président brésilien Lula a décidé aujourd’hui que Césare Battisti, condamné en Italie pour des actions commises dans les années 70 et réfugié au Brésil depuis 2004, ne serait pas extradé. Cette décision présidentielle intervient alors qu’au mois de novembre, les juges de la Cour Suprême s’étaient prononcés en faveur d’un renvoi du militant vers l’Italie tout en reconnaissant que selon la Constitution brésilienne, le dernier mot revenait au président. Le gouvernement italien et son ministre de la Défense ont réagit à cette décision, « C’est un affront à l’Italie et au gouvernement italien. L’Italie tentera absolument tout sur le plan juridique mais aussi pour tous les autres moyens permis par la loi afin que le Brésil revienne sur sa décision ».

Césare Battisti, ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme a été condamné à une peine de prison à perpétuité en Italie pour des actions armées remontant aux années 70. D’abord réfugié en France, il se trouve depuis 2004 au Brésil, où il a obtenu le statut de réfugié en janvier dernier. L’Italie, qui souhaite le retour de Battisti afin qu’il purge sa peine, a introduit une demande d’extradition. Celle-ci a été examiné au mois de septembre par la Cour Suprême. A la mi-novembre, les juges s’étaient prononcés en faveur de l’extradition par cinq vois contre quatre, départagés par le président de la Cour. Mais la Constitution brésilienne attribue les relations extérieures à l’exécutif, ce qui donne au président Lula le pouvoir de s’opposer à cette décision, ce que les juges de la Cour Suprême ont confirmé après un long débat (certains opposants faisaient valoir un traité d’extradition entre le Brésil et l’Italie obligeant le chef de l’Etat à se conformer à la décision de la justice). Lula avait déclaré qu’il se prononcerait avant le 31 décembre, moment où il passera la main à son successeur. Selon le quotidien brésilien Globo, il aurait décidé de ne pas extrader le militant afin de préserver son intégrité physique. L’information n’a toutefois pas été confirmée de source officielle.

Le 18 novembre, la Cour suprême du Brésil décidait de l’extradition de Cesare Battisti par cinq voix contre quatre, ajoutant qu’il revenait au président Lula de décider en dernier ressort de son application. Mais l’Italie, où il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité, et qu’il fui, réclame son extradition de manière de plus en plus insistante. C’est ainsi qu’elle a posé il y a quelques jours une question de droit à la Cour suprême du Brésil, à laquelle cette dernière a répondu que s’il revenait bien au président de trancher la question, il devra néanmoins respecter l’accord bilatéral d’extradition signé avec l’Italie. Cette affirmation limite grandement le pouvoir décisionnaire de Lula, qui s’était jusqu’ici montré clairement défavorable au renvoi de Battisti dans son pays d’origine. Ratifiant la demande d’extradition et imposant une décision au président brésilien, la Cour suprême a rapproché un peu plus le militant d’un retour en Italie.