Des dizaines de milliers d’étudiants et d’enseignants chiliens sont descendus dans la rue hier jeudi pour réclamer la gratuité de l’enseignement. La présidente socialiste Michelle Bachelet, élue en 2013, a fait d’une réforme en profondeur de l’enseignement l’un des points clés de sa campagne. Les manifestants, étudiants et professeurs, pensent que le projet de réforme maintiendra le système éducatif coûteux et inégalitaire fondé sous la dictature de Pinochet. Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre dans le centre de Santiago en marge de la manifestation.

Chili: Affrontements à la manifestation étudiante

Sept militants mapuches avaient été arrêtés et jugés sur base de la loi antiterroriste en 2003 pour avoir en vertu de la loi sur le terrorisme pour avoir détruit des camions. Le mercredi, la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a rendu sa décision dans l’affaire des militants mapuche a décrété que le gouvernement chilien devait annuler leurs condamnations pour terrorisme. Avec cette résolution, le gouvernement chilien doit libérer et indemniser les militants condamnés « en violation des obligations internationales. » Le Ministre de la Justice du Chili a déclaré mercredi que le Chili respectera ces décisions. Il devra payer 50.000 US$ à chaque militant et 29.000 US$ de frais de procédure.

Des banderolles de solidarité ont été accrochées dans plusieurs pays.

A Madrid :

Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Madrid

A Zurich :

Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Zurich

A Santiago :

Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Santiago

A Alexandroupoli :

Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Alexandroupoli

Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Madrid
Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Zurich
Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Santiago
Banderole de solidarité avec N. Maziotis à Alexandroupoli

A l’aube du 11 juillet, le commissariat n°44 de Lo Prado, avenue San Pablo (à l’ouest de Santiago) qui a fait l’objet d’une attaque à la bombe. L’engin composé de TNT a causé des dégâts contre la porte, la structure métallique, une partie du mur et plusieurs vitres. Cette attaque n’est pas la première visant les forces de répression chiliennes: la nuit du 30 juin, des engins incendiaires avaient été posés à la Coopérative de consommateurs des carabiniers, en plein centre de Santiago; à l’aube du 5 juin, une engin composé de TNT avait endommagé le Centre de Réinsertion pour Délinquants; le 31 mai, un incendie a consumé la totalité des installations destinées à l’enfermement nocturne dont disposent les carabiniers à Valparaiso.

Chili: Attaques contre la police et les carabiniers

Le 9 juillet, un groupe de manifestants masqués a bloqué la rue devant le lycée Manuel Barros Borgoño avec une barricade qu’il ont défendue contre la police avec des pierres, de la peinture et des cocktails Molotov. L’action et le combat de rue se sont fait en solidarité avec les prisonniers anarchistes (voire notre article) Juan Aliste, Freddy Fuentevilla et Marcelo Villarroel condamnés pour de multiples expropriations bancaires et de la mort d’un policier – et en solidarité avec l’anarchiste Sol Vergara, qui est en détention accusée d’avoir tiré sur un vigile d’une banque. Dix personnes ont été arrêtées suite à ces affrontements dont 3 ont été inculpé-es pour possession de cocktail Molotov et assignées à résidence.

Chili: Emeute solidaire des prisonniers anarchistes condamnés

Les verdicts sont tombés le 2 juillet au 4e tribunal pénal de Santiago contre les anarchistes chiliens notamment impliqués dans à l’attaque, le 18 octobre 2007, d’une succursale de la Banco Security à Valparaiso – attaque au cours de laquelle un sous-officier des Carabiniers avait été tué.

L’ancien militant lautariste Juan Aliste a été condamné à 18 ans pour la mort du carabinier, plus 10 ans de prison pour une « tentative d’assassinat » contre un autre policier, plus 14 ans pour les hold-ups de la Banco Santander à Santiago et de la Banco de sécurité à Valparaiso. Soit une peine de 42 ans au total. Freddy Fuentevilla a été condamné à 15 ans au total et Marcelo Villarroel à 14 ans. Aliste Vega est détenu depuis juillet 2010, Fuentevilla depuis 2009 et Villarroel de décembre 2009 à juillet 2013. Les trois accusés ont refusé de se rendre à l’audience.

Chili: Trois anarchistes condamnés

Mardi 3 juin 2014, de 18h30 à 22 h, à la librairie Résistances, 4 villa Compoint 75017 Paris (angle du 40 rue Guy Môquet, métro Guy Môquet ou Brochant).

Au programme:
– 19 h – Documentaire «MAPUCHE RESISTE !» (2010, 37′)
– 19h45 – Compte rendu de la mission d’observation des Droits de l’Homme au Chili de la Présidente de la Fondation Frantz Fanon organisée par la Commission Éthique contre la Torture-France-Chili entre le 4 et le 15 mai.
– 20h45 – Interventions de l’avocat de Georges Ibrahim Abdallah et un membre du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah.
– Accueil du public dès 18 h30. Entrée libre.

France: Soirée de solidarité Mapuches/Abdallah

Les cinq prisonniers politiques mapuches, dont trois condamnés à 10 ans de prison pour « terrorisme », ont arrêté leur grève de la faim le 19 mai après que le gouvernement chilien a convenu de ré-examiner la loi anti- terrorisme et de les transférer, après une période de récupération à l’hôpital, dans un centre à Victoria, où ils auront plus de liberté pour pratiquer leur traditions pour la durée de leur peine. Ce centre n’est pas celui demandé par les prisonniers, mais est cependant plus proche de leur famille.

Les prisonniers demandaient aussi la libération de José Llanca Tori, qui purge une peine de cinq ans pour l’incendie d’une véhicule et qui est actuellement dans un hôpital de Temuco, souffrant d’une maladie chronique potentiellement mortelle qui a endommagé son pancréas et provoqué une cirrhose du foie. Sa situation sera examinée par le ministre de la justice en tenant compte « des raisons humanitaires ». La grève de la faim a pris fin à l’hôpital de Nueva Imperial, elle avait commencé le 7 avril.

Trois prisonniers politiques mapuche – Luis Humberto Marileo, Cristian Pablo Levinao Melinao et Leonardo Quijon Pereira – sont en grève de la faim depuis le 7 avril 2014 à la prison d’Angol pour la troisième fois depuis leur détention. Ils revendiquent la révision de leurs condamnations, leur transfert immédiat dans le Centre d’Education et de Travail (CET) d’Angol, mesure déjà octroyée par différents gouvernements à la suite de trois grèves de la faim antérieures, la grâce humanitaire pour José Mariano Llanca Tori, également prisonnier politique mapuche à Angol, atteint d’une hépatite aiguë et transféré depuis mercredi 7 mai à l’hôpital de Temuco.

Chili: Longue grève de la faim de 3 prisonniers mapuches