Les étudiants chiliens sont descendus dans la rue pour la 38e fois en six mois pour réclamer des réformes de l’éducation et surtout des moyens accrus pour le secteur public. Hier mercredi, à Santiago du Chili, entre 25.000 et 200.000 personnes sont descendus dans les rues. De jeunes manifestants ont affrontés avec la police pour le deuxième jour de suite. Dans plusieurs quartiers de la ville, des foyers épars de violence ont été constatés, une dizaine de barricades de pneus enflammés ont été érigées par des jeunes en cagoule et de brèves batailles rangées ont éclaté, à coups de cocktails molotov et projectiles divers contre gaz lacrymogènes et lances à eau.

Huit policiers ont été blessés, l’un à la jambe par une balle et d’autres par des plombs, a indiqué une source policière, une autre évoquant vingt blessés. Dix personnes ont été arrêtées. A l’échelle du pays, 373 personnes ont été appréhendées, dont 110 mercredi et 263 mardi, à l’issue d’affrontements similaires, souvent isolés, brefs, mais violents, selon les autorités, qui parlent d' »opérations concertées » de violence, comme lorsqu’un groupe d’émeutiers a détourné un autobus, l’a évacué et incendié mardi matin à Santiago. La plupart des personnes arrêtées ont été libérées sauf quelques uns qui ont été inculpés pour attaque contre des policiers.

Chili: Violents affrontements policiers-étudiants

Le 7 octobre, Patricio Gallardo et Alejandro Rodríguez ont été libérés. Emprisonnés depuis le 2 aout 2010, ils sont accusés de braquages mais l’Etat chilien leur reproche leurs passés d’anciens guérilleros du Mapu Lautaro et étyablissait des liens avec les arrestations de militants anarchistes (parmi lesquels d’anciens « lautaristas ») survenues suite à une série d’actions à l’explosif au Chili, .

Chili: Deux libérations

Mercredi soir, les syndicats étudiants se sont retirés des négociations ouvertes une semaine plus tôt avec le gouvernement pour travailler sur la réforme de l’éducation. Ceux-ci jugent toutes ses propositions insuffisantes. A cette annonce, les étudiants sont sortis dans la rue à Santiago pour la 37ème fois depuis le début du mouvement il y a cinq mois. Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants lorsque ces derniers ont voulu se démarquer de ‘l’itinéraire autorisé’ pour passer à proximité de bâtiments officiels. Les policiers ont dispersé la foule au canon à eau et au gaz lacrymogène, faisant au moins 25 blessés. Plus de cent personnes ont été interpellées pour ‘troubles graves à l’ordre public, destructions et blessures à policiers’.

En juin dernier, l’anarchiste Luciano Pitronello Schuffeneger a été grièvement blessé dans l’explosion anticipée de la bombe qu’il était en train de placer devant la banque Santander à Santiago du Chili. Son procès à débuté à la fin du mois de septembre, et à cette occasion, une manifestation de solidarité s’set tenue à La Paz, en Bolivie, à l’initiative de la FAI-FRI (Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International). Une banderole de soutien a été déployée.

Banderolle pour Pitronello

Quelques 180.000 personnes se sont rassemblées hier à Santiago dans ce qui constitue le plus grand rassemblement depuis le début de la mobilisation pour une réforme de l’éducation il y a quatre mois. La semaine dernière, les négociations avec le gouvernement ont échoué, ce dernier ayant refusé d’entendre les revendications des délégués estudiantins. Ceux-ci affirment que les réformes proposées n’abordent pas les problèmes fondamentaux d’un système mis en place durant la dictature militaire de Pinochet, et ajoutent que les protestations sont dirigées contre le modèle néo-libéral que subi toute la population. Hier, des affrontements ont à nouveau émaillé la manifestation, la police usant de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les étudiants qui ont répliqué par des jets de pierres et autres objets. Le mois dernier, la police anti-émeute avait tué un jeune lors d’un rassemblement similaire. Hier, une cinquantaine de manifestants ont été arrêtés pour ‘désordre grave’.

Manifestation estudiantine à Santiago

Une adolescente blessée par balle, 40 policiers blessés et 280 personnes interpellées au Chili : tel est le bilan des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ce week-end en marge de la commémoration du putsch d’Augusto Pinochet contre Salvador Allende. Les troubles ont débuté dimanche et ont culminé dans la nuit de dimanche à lundi après une grande manifestation à Santiago commémorant le 38e anniversaire du coup d’État. Sur l’ensemble du pays, le bilan est de 280 interpellations et 40 policiers blessés.

Chili: Bilan des affrontements du week-end

A l’aube du 1er septembre, du produit inflammable a été introduit à travers la porte de l’ambassade chilienne en Uruguay, provoquant un incendie. Le communiqué de l’action dénonce « la répression menée par le gouvernement Piñera et n’importe quel gouvernement au pouvoir », et dénonce le black out médiatique sur les deux morts de deux jeunes lors de la grève générale au Chili.

Demain, entre 15h et 17h, est organisé un rassemblement en solidarité avec les étudiants chiliens en lutte depuis de nombreux mois. Le rendez-vous est fixé sur les marches de la Bourse à Bruxelles. Les organisateurs entendent également rendre hommage à l’étudiant de 16 ans abattu par la police la semaine dernière lors d’une manifestation à Santiago.

Manifestation pour les étudiants chiliens

Quelques cinquante personnes s’étaient donné rendez-vous samedi devant la VUB à Bruxelles pour rejoindre, en vélo ou en courant, le parc du Cinquentenaire en soutien avec les étudiants chiliens qui courent depuis plus de 70 jours en direction de Santiago afin d’exiger une réforme de l’éducation. 300 personnes attendaient les cyclistes et jogguers et c’est ensemble qu’ils se sont rendus devant l’ambassade du Chili. Il y a été rappelé la lutte menée depuis plus de quatre mois par les étudiants chiliens (de plus en plus rejoint par la population) et la répression grandissante à laquelle ils font face. Une délégation de notre Secours Rouge a pris part au cortège.

Manifestation en vélo pour le Chili

Après une première journée de grève qui s’est soldée par un bilan de 36 blessés et de 348 interpellations à l’échelle du pays, la mobilisation s’est poursuivie dans la nuit et ce jeudi. Jusqu’à l’aube, des affrontements ont opposé les groupes de jeunes et les forces de l’ordre à Santiago. En plusieurs points de la ville, les étudiants avaient érigé des barricades de pneus et de bois enflammés que les policiers ont détruit à coups de lance à eau. Ils ont également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements. Dans la matinée, les jeunes de la capitale ont été rejoint par plus de 400.000 personnes selon les organisateurs, foule qui a défilé dans les rue de Santiago. A la fin de la manifestation, de nouveaux heurts ont opposé certains manifestants à la police. Ceux-ci se sont poursuivis jusque tard dans la nuit, faisant de nombreux blessés et un mort, décédé des suites d’une blessure par balle. Selon plusieurs témoins, les policiers lui auraient tiré dessus. Cette nuit, 108 personnes ont été interpellées dans la métropole.

Par ailleurs, dimanche dernier, les autorités ont procédé à deux rafles dans des squats artistiques de la capitale dans le but avoué de déstabiliser le mouvement social radical qui lutte depuis plus de trois mois à travers le pays. Des policiers lourdement armés ont fait irruption dans deux ateliers, brisant portes et fenêtres, pour examiner les lieux dont les occupants ont été menottés. Au pied de l’immeuble étaient déployés des véhicules blindés à gaz lacrymogène et lances à eau. Les forces de l’ordre cherchaient visiblement du matériel explosif, mais sont reparties bredouilles, non sans avoir brutalisé les habitants et fait d’énormes dégâts matériels.

Affrontements étudiants/policiers à Santiago