Quelques 180.000 personnes se sont rassemblées hier à Santiago dans ce qui constitue le plus grand rassemblement depuis le début de la mobilisation pour une réforme de l’éducation il y a quatre mois. La semaine dernière, les négociations avec le gouvernement ont échoué, ce dernier ayant refusé d’entendre les revendications des délégués estudiantins. Ceux-ci affirment que les réformes proposées n’abordent pas les problèmes fondamentaux d’un système mis en place durant la dictature militaire de Pinochet, et ajoutent que les protestations sont dirigées contre le modèle néo-libéral que subi toute la population. Hier, des affrontements ont à nouveau émaillé la manifestation, la police usant de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les étudiants qui ont répliqué par des jets de pierres et autres objets. Le mois dernier, la police anti-émeute avait tué un jeune lors d’un rassemblement similaire. Hier, une cinquantaine de manifestants ont été arrêtés pour ‘désordre grave’.

Manifestation estudiantine à Santiago

Manifestation estudiantine à Santiago

Une adolescente blessée par balle, 40 policiers blessés et 280 personnes interpellées au Chili : tel est le bilan des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ce week-end en marge de la commémoration du putsch d’Augusto Pinochet contre Salvador Allende. Les troubles ont débuté dimanche et ont culminé dans la nuit de dimanche à lundi après une grande manifestation à Santiago commémorant le 38e anniversaire du coup d’État. Sur l’ensemble du pays, le bilan est de 280 interpellations et 40 policiers blessés.

Chili: Bilan des affrontements du week-end

A l’aube du 1er septembre, du produit inflammable a été introduit à travers la porte de l’ambassade chilienne en Uruguay, provoquant un incendie. Le communiqué de l’action dénonce « la répression menée par le gouvernement Piñera et n’importe quel gouvernement au pouvoir », et dénonce le black out médiatique sur les deux morts de deux jeunes lors de la grève générale au Chili.

Demain, entre 15h et 17h, est organisé un rassemblement en solidarité avec les étudiants chiliens en lutte depuis de nombreux mois. Le rendez-vous est fixé sur les marches de la Bourse à Bruxelles. Les organisateurs entendent également rendre hommage à l’étudiant de 16 ans abattu par la police la semaine dernière lors d’une manifestation à Santiago.

Manifestation pour les étudiants chiliens

Manifestation pour les étudiants chiliens

Quelques cinquante personnes s’étaient donné rendez-vous samedi devant la VUB à Bruxelles pour rejoindre, en vélo ou en courant, le parc du Cinquentenaire en soutien avec les étudiants chiliens qui courent depuis plus de 70 jours en direction de Santiago afin d’exiger une réforme de l’éducation. 300 personnes attendaient les cyclistes et jogguers et c’est ensemble qu’ils se sont rendus devant l’ambassade du Chili. Il y a été rappelé la lutte menée depuis plus de quatre mois par les étudiants chiliens (de plus en plus rejoint par la population) et la répression grandissante à laquelle ils font face. Une délégation de notre Secours Rouge a pris part au cortège.

Manifestation en vélo pour le Chili

Manifestation en vélo pour le Chili

Après une première journée de grève qui s’est soldée par un bilan de 36 blessés et de 348 interpellations à l’échelle du pays, la mobilisation s’est poursuivie dans la nuit et ce jeudi. Jusqu’à l’aube, des affrontements ont opposé les groupes de jeunes et les forces de l’ordre à Santiago. En plusieurs points de la ville, les étudiants avaient érigé des barricades de pneus et de bois enflammés que les policiers ont détruit à coups de lance à eau. Ils ont également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les rassemblements. Dans la matinée, les jeunes de la capitale ont été rejoint par plus de 400.000 personnes selon les organisateurs, foule qui a défilé dans les rue de Santiago. A la fin de la manifestation, de nouveaux heurts ont opposé certains manifestants à la police. Ceux-ci se sont poursuivis jusque tard dans la nuit, faisant de nombreux blessés et un mort, décédé des suites d’une blessure par balle. Selon plusieurs témoins, les policiers lui auraient tiré dessus. Cette nuit, 108 personnes ont été interpellées dans la métropole.

Affrontements étudiants/policiers à Santiago

Par ailleurs, dimanche dernier, les autorités ont procédé à deux rafles dans des squats artistiques de la capitale dans le but avoué de déstabiliser le mouvement social radical qui lutte depuis plus de trois mois à travers le pays. Des policiers lourdement armés ont fait irruption dans deux ateliers, brisant portes et fenêtres, pour examiner les lieux dont les occupants ont été menottés. Au pied de l’immeuble étaient déployés des véhicules blindés à gaz lacrymogène et lances à eau. Les forces de l’ordre cherchaient visiblement du matériel explosif, mais sont reparties bredouilles, non sans avoir brutalisé les habitants et fait d’énormes dégâts matériels.

Affrontements étudiants/policiers à Santiago

Depuis hier matin, la grande majorité de la population chilienne observe une grève de 48 heures en prélude à une marche massive prévue ce jeudi après-midi en solidarité avec la lutte menée par les étudiants depuis plus de trois mois. Ceux-ci ont été rejoints par des milliers de personnes dans leurs revendications pour une réforme de l’éducation, du système de soins, du code du travail, des retraites,…

De nombreuses villes sont touchées par le mouvement, mais c’est à Santiago qu’il prend toute son ampleur. Dès avant l’aube, de nombreuses barricades étaient dressées en travers des carrefours de la capitale. Toute la matinée, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour dégager les rues et disperser les manifestations spontanées aux quatre coins de la ville. A la fin de la journée, les forces de l’ordre avaient procédé à 348 interpellations. En outre, au moins 36 personnes ont été blessées lors d’affrontements opposant les manifestants et les policiers, principalement à Santiago.

Manifestation à Santiago

Manifestation à Santiago

Plus de 100.000 personnes (60.000 selon la police) se sont à nouveau réunies à Santiago ce mardi pour une neuvième manifestation monstre pour une réforme de l’éducation. Des rassemblements se sont également organisés en province à Calama, La Serena, Arica (nord), Concepcion (sud) et Valpareso (centre) notamment. A Santiago, des barricades de pneus enflammés avaient été érigées dans la matinée, provoquant de gros embouteillages. Les forces de l’ordre les ont dégagées grâce à des lances à eau et des gaz lacrymogènes. Plus tard, les violences entre les manifestants et la police ont repris lorsque cette dernière les a empêché de se diriger vers le palais présidentiel. Lances à eau et gaz lacrymogènes ont fait face aux pierres et projectiles divers. Le ministère de l’intérieur chilien a fait état de 39 blessés et de 273 interpellations.

Barricade lors d’une manifestation d’étudiants à Santiago

Barricade lors d'une manifestation d'étudiants à Santiago

Cela fait plus de trois mois que les étudiants chiliens se mobilisent à Santiago et dans une dizaine d’autres villes du Chili pour réclamer une réforme de l’éducation et une augmentation des moyens pour l’enseignement public. Lundi, le gouvernement a émis une série de propositions, jugées insatisfaisante. Les étudiants avaient annoncé deux manifestations ce jeudi, que les autorités se sont empressées d’interdire. Plus de 5000 personnes ont néanmoins pris part aux rassemblements, qui ont été violemment réprimés. Le matin, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour disperser un premier rassemblement à Santiago et dégager des carrefours que les étudiants bloquaient avec des barricades de pneus enflammés. Plus tard, la police est à nouveau intervenue pour empêcher un second rassemblement. Environ 200 étudiants sont parvenus à occuper les studios d’une télévision privée et à enregistrer un message en direct. Au total, 552 personnes ont été interpellées à travers tout le pays, dont 284 à Santiago pour troubles de l’ordre public, port d’armes ou de matériel explosif. Les autorités ont également annoncé que 29 policiers avaient été blessés au cours des affrontements.

Arrestation d’un étudiant au Chili

Arrestation d'un étudiant au Chili

Les étudiants se mobilisent pour que l’Etat reprenne la tutelle des établissements publics qui accueillent 90% des 3,5 millions d’élèves. Leur gestion avait été déléguée aux municipalités par le régime militaire et néolibéral du général Augusto Pinochet. Une marche a rassemblé hier entre 50.000 et 80.000 personnes étudiants, professeurs, parents et enfants. Les forces de police ont fait usage de grenages lacrymogènes et de lances à incendie pour tenter de disperser les manifestants qui voulaient se rassembler devant le palais présidentiel de la Moneda, sans autorisation des autorités.

Des jeunes ont répliqué à coups de pierres, de bâtons et de projectiles de peinture. Un membre des forces de l’ordre a été grièvement blessé par un cocktail Molotov. 32 policiers auraient été blessés, la police a procédé à 54 interpellations. Plusieurs rassemblements massifs d’étudiants avaient déjà ponctué le mois de juin, mobilisant à deux reprises plus de 80.000 personnes. Le 30 juin, des heurts violents entre manifestants et policiers s’étaient déjà soldés par 13 arrestations et un policier blessé.

Chili: Affrontements étudiants/policiers