Tekber Haddi est en grève de la faim illimitée depuis le 15 mai devant le consulat du Maroc à Las Palmas, aux îles Canaries. Elle réclame l’ouverture d’une enquête juste et impartiale sur l’assassinat de son fils, Mohamed Lamine Haidalla par des colons marocains et la traduction des responsables devant la justice. Cette grève devient symbolique pour les Sahrouis qui multiplient des démonstration de solidarité.

Suite à sa participation dans une manifestation pacifique de solidarité avec Takber Hadi et le militant et le journaliste sahraoui Salem Lebsir arrêté récemment, dans la ville d’El Aaiun occupée, le militant sahraoui Mohamed Ajmai a été violemment agressé dimanche par des membres des services de sécurité marocains. Les prisonniers politiques sahraouis (groupe de Gdeim Izik) ont annoncé aujourd’hui leur décision d’entamer une grève de la faim de 48 heures en solidarité avec Tekber Haddi.

Tekber Haddi
Mohamed Ajmei

L’Audiencia Nacional a remis en liberté trois membres supposés des Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC) arrêtés en avril dernier au cours de l’opération Piñata, arguant que le juge n’avait pas suffisamment motivé l’envoi en prison pour délits d’appartenance à une organisation terroriste. Javier García Castro, Enrique Balaguer Pérez et Jorge Linares Izquierdo avaient fait appel de cette mesure. Leur remise en liberté se fonde sur le « manque de caractère concret des indices » (vu notamment l’aspect générique des degrés d’implication dont ils sont accusés) et sur le fait qu’il n’y a pas de risque sérieux de fuite vu leurs attaches familiales et salariales en Espagne.

Par ailleurs les juges affirment que les liens ne sont pas établis (prouvés) entre les GAC et la Fédération Anarchiste Informelle (FAI). Les trois anarchistes sont néanmoins placés sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer tous les 15 jours, retrait du passeport et interdiction de sortir du pays. 15 personnes avaient été inculpées dans le cadre de l’opération Piñata, 5 avaient été mis en détention préventive.

Perquisition lors de l’opération

Au petit matin du 27 mai, une camionnette de l’entreprise J.C-Decaux a été incendiée à Paris. Decaux était visé parce qu’il s’enrichit avec l’embourgeoisement des villes et l’exploitation des prisonniers. L’action a été menée en solidarité avec les anarchistes emprisonnés lors de l’opération Pinata en Espagne.

Les cinq anarchistes arrêtés dans le cadre de l’ »Opération piñata » ont été dispersés dans des prisons éloignées. Voici leurs nouvelles adresses:
PAUL JARA ZEVALLOS : Carretera M-241, Km. 5750. 28595 Estremera (Madrid)
JAVIER GRIJALBO ADÁN : Autovía A-23, Km. 328. 50800 Zuera (Zaragoza)
JAVIER GARCÍA CASTRO: Carretera Local P-12. 34210 Dueñas (Palencia)
JORGE LINARES IZQUIERDO: Autovía Madrid – Cádiz, Km. 391. 14014 Córdoba
ENRIQUE BALAGUER PÉREZ: Carretera M-609, Km. 3,5. 28791 Soto del Real
(Madrid).

banderole solidaire des inculpés de Pinata (Besançon)

16 personnes ont été arrêtées ce matin en Espagne, dont 10 dans le Pays-Basque et 6 dans 5 autres régions espagnoles. Selon un communiqué du Ministère de l’Intérieur, ces personnes ont été arrêtées pour avoir défendu et encouragé des ‘actes de terrorisme’ sur les réseaux sociaux. Les 3 groupes concernés sont l’ETA, les GRAPO et ‘Catalonia’s Terra Lliure’.

La prisonnière anarchiste Monica Caballero a été transférée depuis la prison de Brieva de Avila vers la prison de Villabona, dans les Asturies, où Francisco Solar est également détenu. Monica pourrait être re-transférée vers Brieva dans les prochaines semaines ou mois.

Mónica Caballero Sepúlveda
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias), Spain

Francisco Solar Domínguez
C.P. Villabona
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias), Spain

Monica Caballero

La Cour nationale a condamné hier mercredi à 100 années de prison Sergio Polo Escobes, membre d’ETA. Il avait été accusé d’avoir placé, à Salamanque, le 10 novembre 1995, une bombe sous la voiture d’une capitaine de l’armée qui a été très gravement blessé. Sa fille et trois jeunes gens qui étaient à proximité l’ont été légèrement.

Rassemblement de soutien à Sergio Polo (2013)

Un juge britannique a jugé aujourd’hui qu’Anton Troitiño, un militant ETA qui avait passé 24 ans dans les prisons espagnoles (il avait été condamné à 2000 ans de prison pour son appartenance au « Commando Madrid »), devait être remis à l’Espagne. En octobre 2013, il faisait partie des dizaines de membres de l’ETA formellement libérés en vertu d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme et s’était rendu en Grande-Bretagne où il avait été arrêté l’année suivante: l’Espagne avait demandé son extradition pour répondre à de nouvelles accusations portées contre lui (contrefaçon des documents et, à nouveau, appartenance à ETA).

Oihana Mardaras, qui avait été condamnée à 29 ans de prison pour une action d’ETA fin 2008 (l’explosion d’une camionnette piégée devant le siège de la radio-télévision basque EITB), a été acquittée en appel à madrid pour absence de preuve.

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération
Oihana Mardaras

Malgré l’opposition d’environ 82% des Espagnols, le gouvernement Rajoy a approuvé vendredi la « ley de seguridad ciudadana » (‘Loi pour la sécurité citoyenne’). Cette loi prévoit une série de sanctions administratives pour éventuellement punir presque toutes les formes de protestation politique, souvent avec de lourdes amendes. Manifester ou se rassembler devant un bâtiment du gouvernement pourra coûter 30.000 euros; critiquer le pays, le gouvernement ou le chef de l’Etat lors d’une manifestation ou à travers les médias sociaux: 30.000 euros également ; participer à une manifestation qui n’a pas obtenu l’accord préalable du gouvernement: de 100 euros à 1000 euros; organiser une manifestation qui se termine dans la violence: 30.000 euros; poster des photos sur les sites web des agissements de la police, lorsque le gouvernement estime qu’elles affectent l’honneur, la vie privée ou l’image publique de la police: de 100 à 1000 euros.

En décembre, de grosses manifestations avaient eu lieu devant le Parlement espagnol, et vendredi, une nouvelle manifestation a attiré 18 000 personnes dans les rues de Madrid… Sauf que personne n’était physiquement présent : il ne s’agissait que d’hologrammes. Les organisateur ont appelé les personnes qui souhaitaient manifester à poster des vidéos de leur protestation sur leur site pour qu’ils puissent être convertis en hologrammes.