Le 29 juin dernier, les autorités britanniques ont arrêté Antonio Troitino Arranz, alias ‘Antxon’. L’homme, militant de l’ETA, avait été libéré en avril 2011 après avoir purgé 24 ans suite à un jugement sur les réductions de peines (il avait été condamné à plus de 2000 ans de prison, c’est à dire 30 ans, la peine maximale en Espagne). ‘Antxon’ avait quitté l’Espagne quand, quelques jours plus tard, ce jugement avait été invalidé. Depuis, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, l’Espagne considérant qu’il lui reste à purger 2096 jours. Aujourd’hui, un tribunal londonien a ordonné sa remise à l’Espagne, refusant d’entendre l’argument de la défense que cette extradition risquerait de violer la Convention européenne des droits de l’homme. L’avocat du prisonnier a d’ores et déjà annoncé son intention d’interjeter appel.

Un juge espagnol a mis en liberté provisoire le docteur Luis Enrique Paredes del Pino, le membre présumé du PCP-SL arrêté dans la ville d’Illescas. Paredes del Pino devra se présenter chaque semaine devant le tribunal et ne peut quitter l’Espagne. Sa double nationalité (espagnole et péruvienne) du médecin influencera la décision de l’extrader ou non vers le Pérou. Les autorités péruviennes ont maintenant 40 jours pour formaliser la demande d’extradition.

Eneko Bilbao a été arrêté en décembre 2006 dans le centre de la France. Il est accusé par la justice espagnole ‘d’appartenance à une organisation terroriste, tentative d’attentat et blessure dans le cadre d’une entreprise terroriste’. Aingeru Cardano a été arrêté en 2007 au Pays-Basque français. L’Espagne l’accuse de ‘destructions dans le cadre d’une entreprise terroriste’. Hier, la France a remis les deux hommes à la police espagnole. La justice espagnole a réclamé leur transfert car elle aurait établi l’existence d’un lien entre eux et l’appareil logistique de l’ETA.

Dans une conférence de presse cette après-midi, Maite Goyenetxe et Jean Claude Aguerre, deux représentant du parti Batasuna ont annoncé la dissolution de leur collectif. Interdit depuis 2003 en Espagne en raison de ses supposés liens avec l’ETA, le mouvement était toujours autorisé en France même si ses militants sont régulièrement la cible d’opérations de répression menées par les autorités françaises sur demande espagnole.

Marian Ruiz Villa, qui avait été arrêtée et emprisonnée dix ans en tant que combattante des GRAPO, et qui avait été libérée le 23 décembre, a été réarrêtée mercredi 26 et puis remise en liberté le 29. L’arrestation fait suite à un mandat ancien lancé par le juge Baltasar Garzon contre 23 personnes appartenant au PCE(r), au GRAPO et au SRI, pour l’essentiel des militants depuis longtemps détenus ou libéré récemment, comme Carme, Anguita López, libérée le 19 décembre dernier après avoir passé 29 ans en prison.

Espagne: Libération (et réarrestation) de deux prisonnières communistes

Mercredi, la justice espagnole a une nouvelle fois refusé la libération d’Alfonso. Agé de 21 ans, cet ouvrier a été arrêté le 14 novembre, jour de la dernière grève générale en Espagne, alors qu’il se rendait à un piquet de grève, et inculpé pour détention d’explosifs. Suite à la décision de mercredi, il reste incarcéré dans l’attente de son jugement. Mercredi soir, des manifestations de soutien ont été organisées dans trente villes espagnoles et dans plusieurs capitales européennes et sud-américaines. Unique détenu des suites de la grève générale, Alfonso dénonce également la répression brutale des mouvements sociaux par le gouvernement central.

Solidarité avec Alfonso

Alfonso Fernández est un jeune ouvrier madrilène qui a été arrêté lors de la dernière grève générale, le 14 novembre, au moment où il s’apprêtait à aller à un piquet. Il est accusé de détention d’explosifs et placé en détention provisoire, sous un régime de haute sécurité (FIES), en attente du jugement. Dans les trois semaines qui ont suivi cette arrestation, ses amis et ses voisins mais aussi de nombreuses organisations politiques et sociales se sont mobilisées pour dénoncer un montage policier et réclamer sa libération.

Le blog de la campagne

Espagne: Liberté pour Alfonso!

A l’annonce hier par la justice espagnole de la demande du paiement d’une caution de 15.000€ pour la libération d’Aurore Martin, des collectes de fonds ont été organisées au Pays-Basque à l’initiative du mouvement Batasuna. Ces collectes ont rencontré un vif succès permettant à la militante de quitter la prison de Soto del Real, près de Madrid ce samedi en milieu d’après-midi. Aurore Martin devrait être ce soir en France, où elle a reçu l’autorisation de résider car il n’y a, selon la justice, ‘aucun risque de fuite ni de dissimulation de preuves relatives aux faits qui lui sont reprochés’. Par contre, elle devra déclarer une adresse postale en Espagne pour recevoir ses convocations judiciaires. Elle sera également soumise à un contrôle judiciaire dans le cadre duquel elle devra pointer entre le 1er et le 5 de chaque mois au tribunal ou au commissariat espagnol le plus proche de son domicile. Aurore Martin reste inculpée et encourt toujours une peine de prison de douze ans pour avoir participé à des réunions publiques du mouvement Batasuna, lequel est autorisé en France mais interdit en Espagne car considéré comme le bras politique de l’ETA.

Aurore Martin

Aurore Martin