La police a arrêté hier mardi à l’aéroport de Madrid-Barajas, Ibarluzea Garikoitz Murua, surnommé « El Guipuzcoano ». Ibarluzea Garikoitz Murua avait été arrêté en 2002 pour des actions de luttes de rue (jets de cocktails contre des maisons de politiciens, de journaux et d’institutions) mais avait été remis en liberté l’année suivante. Il s’était exilé à Londres où il avait été arrêté en 2010 (voir notre article), sous le coup d’MAE comme membre présumé d’ETA. Le MAE délivré contre lui avait cependant été jugé non valide par la justice britannique et le le Royaume-Uni avait refusé l’extradition.

Ibarluzea Garikoitz Murua

Ibarluzea Garikoitz Murua

Recherché depuis 2008, Mikel Irastorza a été arrêté, samedi 5 novembre, à Ascain, au pays basque français (Pyrénées-Atlantiques). Il est présenté par le gouvernement espagnol comme « le plus haut dirigeant actuel du groupe terroriste ETA qui échappait à la justice ». Mikel Irastorza, ainsi que le couple franco-espagnol qui l’hébergeait, a été placé en garde à vue à la police judiciaire de Bayonne. L’arrestation a été menée par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en collaboration avec la garde civile espagnole. Les trois personnes devraient être transférés à Paris. Une enquête préliminaire avait été ouverte vendredi pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et les investigations sont confiées à la Sous-direction anti-terroriste (SDAT), la DGSI et la police judiciaire de Bordeaux-Bayonne. Environ 200 manifestants ont protesté contre l’opération policière en début de soirée à Ascain, à l’appel de plusieurs mouvements nationalistes basques.

Mikel Irastorza

Mikel Irastorza

Un arsenal pouvant appartenir à ETA a été découvert par la police sur la commune de Carlepont, dans l’Oise. 120 armes de poing auraient été découvertes dans une cache aménagée dans la forêt de Compiègne, lors d’une l’opération de la police judiciaire et de la sous-direction antiterroriste (Sdat). Il est également question de trois missiles. Cette découverte a été réalisée dans le cadre d’une enquête mené conjointement par les polices espagnole et française.

Fresque pour ETA au Pays basque

Ce 6 octobre, Emilie Martin se verra notifier un nouveau mandat d’arrêt européen à Pau. Emilie est porte-parole du collectif Bagoaz pour la défense des prisonniers basques. Elle fut aussi celle d’Herrira, association engagée dans la même cause et créée légalement en 2012, un an après qu’ETA ait annoncé l’arrêt de la lutte armée. Le mandat d’arrêt concerne son activité dans Herrira, Emilie n’avait pas répondu à la convocation du juge Velasco en novembre 2013, un mandat d’arrêt avait donc été émis en avil 2016. C’est ce mandat d’arret qui lui sera notifié à Pau avec séance la semaine suivante (le 11). Emilie risque plusieurs années de prison.

Emilie Martin

Emilie Martin

En 1999, dans un maxi-procès contre la gauche nationaliste basque, 47 personnes, dont Nekane Txapartegi, seront jugées coupable de collaboration avec ETA. Lors des auditions de son procès espagnol disponibles sur Youtube, Nekane décrit les sévices sexuels et physiques qu’elle a subis dans le sous-sol d’un commissariat à Madrid. En juin dernier, le gouvernement basque a publié un rapport qui détaille plus de 4000 cas de tortures commis entre 1960 et 2013 par les Forces armées espagnoles. Parmi eux se trouvent le cas de Nekane Txapartegi.

Arrêtée en avril dernier à Zurich, la militante basque risque d’être renvoyée en Espagne pour purger la peine de six ans et neuf mois à laquelle elle a été condamnée sur base de déclarations extorquées sous la torture. Samedi, une manifestation dénonçant la procédure d’extradition a eu lieu à Berne avec la présence d’une délégation venue du pays basque. Le Secours rouge de Suisse était également présent à cette manifestation.

.

Un article sur cette affaire

.

La justice espagnole souhaite poursuivre Maria Natividad Jauregui Espina (58 ans) pour l’exécution en 1981 par ETA, à Bilbao, d’un lieutenant-colonel de l’armée espagnole. En 2013, la chambre des mises en accusation avait refusé de rendre exécutoire un premier mandat d’arrêt européen délivré pour les mêmes faits, craignant que Maria Espina soit victime de violation des Droits de l’Homme en Espagne. La Cour de cassation s’était prononcée dans le même sens en novembre 2013, permettant la libération de la Basque. Mais en août 2015, la justice espagnole a délivré un nouveau MAE, dans lequel elle réfute le risque de violations des Droits de l’Homme. Ce nouveau mandat d’arrêt européen a été lui aussi rejeté avant-hier, tant par la chambre du conseil de Gand que par la chambre des mises en accusation. Le parquet général près la Cour de Cassation ne voit aucun motif justifiant de casser cet arrêt.

Maria Natividad Jauregui Espina

Maria Natividad Jauregui Espina

La cour d’appel de Paris avait rejeté la demande de suspension de peine de l’ex-dirigeant d’ETA Ibon Fernandez Iradi « Susper ». La Cour de cassation vient d’annuler l’arrêt de la cour d’appel de Paris. Incarcéré aujourd’hui à Lannemezan, condamné à trente ans de réclusion en 2008 et 2009 pour avoir tiré sur un gendarme en 2001, « Susper » est atteint d’une sclérose en plaques. La décision de la Cour de cassation implique un réexamen de l’affaire par la cour d’appel, mais par de nouveaux magistrats.

Rassemblement pour la libération d’Ibon Fernandez Iradi

Rassemblement pour la libération d'Ibon Fernandez Iradi

Le 2 mai dernier, la prisonnière politique basque Itziar Moreno était placée à l’isolement « pour une durée indéterminée » dans la maison d’arrêt des femmes de Fresnes, désignée par la direction comme l’instigatrice des mouvements des détenues réclamant des conditions d’incarcération dignes (voir notre article). Itziar Moreno a entamé une grève de la faim, lundi 23 mai. Son transfert vers un autre établissement pénitentiaire lui a été notifié sans qu’elle n’en connaisse ni la destination ni la date.

Vendredi, des bus sont partis de plusieurs villes du Pays Basque pour manifester samedi devant la prison de Fresnes. Le mouvement de protestation qui s’est répandu dans plusieurs prisons en soutien à la détenue Itziar Moreno a pris plus d’ampleur ces derniers jours. Jeudi, ce sont les Basques en détention à l’Ile de Ré qui ont débuté un jeûne. Tous les vendredis, Jakes Esnal, Jon Rubenach, Ander Mujika, Fermin Martinez et Zigor Merodio ne s’alimenteront pas.

Un précédent rassemblement (le 21 mai) devant la prison de Fresnes

Un précédent rassemblement (le 21 mai) devant la prison de Fresnes

Les 5 prisonniers politiques basques, qui se trouvent à la Maison d’Arrêt des Hommes de Fresnes sont entrés en grève de la faim illimitée hier ; de leur côté, les prisonnières basques Ekhine Eizagirre et Iratxe Sorzabal, qui sont à la MAF de la même prison, se trouvent au mitard, également en protestation contre l’isolement d’Itziar Moreno. Tous ont fait savoir qu’ils ne cesseraient leur mouvement que quand la mesure d’isolement appliquée à Itziar Moreno serait levée.

Dans le courant du mois d’avril, un mouvement général avait commencé à se mettre en place à la Maison d’Arrêt des Femmes de Fresnes. Une lettre comportant la signature de 40 prisonnières (les Basques sont 3) avait été remise à la direction, exprimant un certain nombre de revendications, parmi lesquelles la résolution des graves problèmes d’hygiène, l’accès aux UVF, un traitement plus respectueux de la part des surveillantes, de meilleures conditions pour les prisonnières enceintes… N’ayant obtenu aucune réponse, elles ont bloqué de la cour de promenade le 2 mai pendant 10 minutes. Itziar Moreno a été conduite dans une cellule d’isolement, au prétexte qu’elle était la meneuse de ce mouvement.

Itziar Moreno et Iratxe Yanez

Itziar Moreno et Iratxe Yanez

La justice espagnole a condamné vendredi un membre d’ETA à 92 ans de réclusion, pour une tentative d’attentat contre le roi Juan Carlos lors de l’inauguration du musée Guggenheim de Bilbao en 1997. La condamnation d’Eneko Gogeaskoetxea a été prononcée par l’Audience nationale, une juridiction spécialisée dans les affaires de terrorisme. Avec un autre membre de l’ETA, Kepa Arronategi, l’accusé avait placé des grenades dans des jardinières à proximité du musée qui pouvaient être activées à distance.

Mais quelques jours avant l’inauguration prévue le 18 octobre 1997, ils avaient été surpris s’activant autour d’une de ces jardinières par deux policiers basques. Alors que les agents vérifiaient leur identité, Eneko Gogeaskoetxea a tiré sur l’un d’eux, le tuant sur le coup. Eneko Gogeaskoetxea, 49 ans, avait été arrêté à Cambridge, dans l’est de l’Angleterre, en juillet 2011. Il y vivait depuis plusieurs années avec sa femme et ses enfants, sous une fausse identité.

Eneko Gogeaskoetxea

Eneko Gogeaskoetxea