Le Niger a décidé d’interdire l’entrée sur son territoire et la délivrance de visas aux citoyens états-uniens, en représailles à la décision de Washington de classer le pays parmi ceux soumis à une interdiction totale d’entrée aux États-Unis à partir du 1er janvier 2026 (voir notre article). En effet, cette mesure a été prise après l’annonce, le 17 décembre, d’un durcissement des restrictions états-uniennes, justifié par les autorités des États-Unis au nom de la sécurité nationale.

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Du 28 novembre au 9 décembre 2025, une marche de 166 km de Philadelphie à la prison de Frackville a été organisée pour soutenir Mumia Abu-Jamal et dénoncer la politique de négligences médicales contre lui, notamment le refus de soins indispensables à sa vue (voir notre article). Cette mobilisation a contribué à renforcer le combat pour sa libération et a été accompagnée d’initiatives similaires aux États-Unis et dans le monde, ainsi que de l’envoi de près de 3 000 cartes postales aux autorités pénitentiaires de Pennsylvanie. Mumia bénéficie désormais de rendez-vous médicaux réguliers, reprend ses études et remercie ses soutiens pour leur engagement.

En France, le collectif Libérons Mumia appelle à poursuivre la mobilisation avec un prochain rassemblement à Paris, place de la Concorde, le mercredi 7 janvier 2026 à 18h.

L’ICE avait prévu une rafle massive le samedi 29 novembre sur Canal Street. Dans la semaine avant la rafle, des activités groupes communautaires et nombreux groupes anti-ICE ont été informés de ce projet. La plupart de ces groupes utilisent des méthodes d’organisation autonomes/décentralisées, organisées par secteur géographique, avec un effort à l’échelle de la ville pour coordonner le partage des ressources (données sur les plaques d’immatriculation, etc.) et le partage des informations sur les rafles de l’ICE. Ce samedi là, des groupes d’activistes ont mis en garde les personnes menacées (notamment les vendeurs·euses ambulant·es) près de Canal Street. Puis de nombreuses personnes ont commencé à se rassembler devant un garage appartenant au gouvernement, où les agents de l’ICE se préparaient.

Quand l’ICE a ouvert la porte du garage pour évaluer la situation, la foule a commencé à scander « ICE hors de New York ». Des barricades légères ont commencé à apparaître derrière les premiers rangs de la foule. Les policiers de la ville (NYPD) ont commencé à s’interposer entre les agents de l’ICE et la foule qui accumulait du matériel de blocage (poubelles, palettes, etc.). Les agents de l’ICE sont restés piégés à l’intérieur du garage de 10h jusqu’en début d’après-midi. Pendant ce temps, le NYPD a fait plusieurs interpellations et disposé des grillages antiémeutes. Quand les voitures ont enfin commencé à sortir du garage, plusieurs personnes courageuses ont courru pour sauter devant le convoi. Cela l’a ralenti suffisamment pour que d’autres personnes puissent placer des objets en travers de la route. Le convoi, protégé par les policiers anti-émeutes du NYPD, a pu difficilement se dégager en raison des obstacles et des jets de projectiles. Finalement, une moitié du convoi est retournée au garage et l’autre moitié a quitté New-York, se dirigeant vers Jersey City. Après la fin de l’action, des groupes communautaires ont continué à surveiller le quartier de  Canal Street, au cas où l’ICE auraient essayé de revenir, et des groupes anti-ICE ont patrouillé le reste de la journée et le lendemain. Le NYPD a fait une dizaine d’arrestations, tout au long de la journée, et a accusé deux de ces personnes de violences contre des policiers. Plus de détails ici

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Aux États-Unis, l’administration Trump a profité des fêtes de Noël pour renforcer sa politique migratoire répressive, en diffusant une campagne de communication provocatrice du département de la Sécurité intérieure (voir photo) et en augmentant temporairement la prime au « départ volontaire » des personnes en situation irrégulière de 1 000 à 3 000 dollars. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large d’intensification des arrestations, détentions et expulsions menées par la police de l’immigration, qui touche désormais aussi des personnes présentes légalement sur le territoire.

Le FBI a ouvert des enquêtes criminelles et pour terrorisme intérieur en lien avec des mobilisations contre l’agence d’immigration ICE dans au moins 23 régions des États-Unis, selon un rapport interne de novembre révélé par The Guardian. Certaines sont associées à une directive de Donald Trump visant à lutter contre le « terrorisme domestique » lié notamment aux mouvements antifascistes. Le document évoque une hausse des menaces contre des installations de l’agence de l’immigration ICE, tout en élargissant la surveillance à des comportements comme la recherche en ligne ou l’usage de messageries chiffrées. 

Après avoir classé « Antifa-Ost » et des groupes italiens et grecs comme organisations terroristes (voir notre article), les États-Unis viennent d’annoncer qu’ils offrent jusqu’à 10 millions de dollars de récompense pour toute information permettant de perturber leurs financements et réseaux de soutien. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large qui assimile l’antifascisme à un terrorisme international, étendant aux groupes de gauche européens les outils du « War on Terror » (sanctions financières, interdiction de soutien matériel, coopération policière et de renseignement).

Quatre membres présumés du groupe d’extrême gauche Turtle Island Liberation Front ont été arrêtés. Ils auraient planifié des opérations armées en Californie à l’approche du Nouvel An. Les autorités fédérales affirment que les suspects prévoyaient de faire exploser des bombes dans deux centres logistiques à Los Angeles et Orange County. Des images de surveillance ont montré les membres en train de préparer les engins explosifs dans le désert de Mojave avant l’intervention du FBI (voir photo). Le groupe avait aussi envisagé d’attaquer des agents fédéraux de l’immigration. Un cinquième suspect a été arrêté en Louisiane.

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L’administration Trump a annoncé de nouvelles mesures visant à empêcher l’accès des jeunes transgenres aux soins d’affirmation de genre aux États-Unis, y compris dans les États où ces traitements sont légaux. Le ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., prévoit notamment de retirer des financements fédéraux aux hôpitaux proposant des traitements hormonaux ou chirurgicaux aux mineurs, rendant ces soins presque impossibles d’accès. Dans ce cadre, la Chambre des représentants des États-Unis a récemment voté un projet de loi visant à criminaliser la fourniture de soins d’affirmation de genre aux mineurs, avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour les prestataires qui les pratiquent.

Donald Trump a annoncé l’extension des restrictions d’entrée aux États-Unis à sept nouveaux pays (Burkina Faso, Niger, Mali, Soudan du Sud, Syrie, Laos et Sierra Leone) ainsi qu’aux Palestiniens détenteurs de documents de l’Autorité palestinienne, invoquant des préoccupations de sécurité nationale et des contrôles jugés insuffisants. Ces mesures s’ajoutent à des interdictions déjà en vigueur visant une douzaine d’États, principalement en Afrique et au Moyen-Orient, tout en prévoyant des exceptions pour certains visas, résidents permanents, diplomates et cas jugés d’intérêt national.

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L’administration états-unienne veut obliger les voyageurs exemptés de visa, notamment les Belges, Français, Britanniques ou Japonais, à fournir cinq ans d’historique de leurs réseaux sociaux, ainsi que leurs numéros de téléphone, adresses électroniques et certaines informations familiales, selon un avis publié le 10 décembre. Ces données deviendraient indispensables pour obtenir l’autorisation Esta, dans un contexte de durcissement sécuritaire à l’approche de la Coupe du monde 2026. La mesure, susceptible d’entrer en vigueur dans 60 jours, intervient alors que se multiplient les refus d’entrée après l’analyse d’appareils électroniques, et que le tourisme étranger vers les États-Unis est déjà en forte baisse.

Passengers pictured at the border passport control, at the presentation of the summer plan of the aviation police at Brussels Airport, in Zaventem, on Monday 16 June 2025. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE

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