Une trentaine de personnes se sont rassemblées hier en fin de journée devant le Ministère de la Justice de Paris pour exiger la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais détenu depuis près de 28 ans en France. Pour la septième fois en mai 2009, la cour d’appel de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle introduite par son avocat sous prétexte qu’il reste un ‘activiste résolu et implacable’. Récemment, Georges Abdallah a refait un séjour au CNE (Centre National d’Evaluation) de Fresnes où des conseilles pénitentiaires, des psychologues et des psychiatres procèdent à une ‘évaluation de la dangerosité des détenus de longue peine avant qu’une commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté rendent un avis sur la demande de conditionnelle’. Le rapport de ce dernier séjour n’a pas encore été communiqué.

Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah

Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah

La nuit de mercredi à jeudi, « Liberté pour Georges I. Abdallah » a été peint sur l’ambassade du Liban auprès de la Belgique et du Luxembourg et de la Mission du Liban auprès de l’Union Européenne, à Bruxelles. Georges Abdallah est le plus ancien prisonnier politique en France, c’est un militant révolutionnaire libanais détenu pour des actions menée dans le cadre de la résistance libanais contre les agressions impérialistes et sionistes du début des années 80.

Bombage pour Georges Abdallah

Bombage pour Georges Abdallah

Du 8 avril au 20 mai prochain, Georges Ibrahim Abdallah séjournera une nouvelle fois au CNE, le centre national d’évaluation de Fresnes. En 2008, le prisonnier avait déjà subi une batterie de tests menés par une série de psychologues et de psychiatres qui avaient testé la ‘dangerosité de Georges Ibrahim Abdallah. Ils avaient conclu que ses convictions politiques étaient restées intactes, justifiant ainsi leur avis négatif, lequel avis avait été suivi par le tribunal d’application des peines qui s’était opposé à la demande de libération.

Ce jeudi 9 février, le premier ministre du Liban sera à Paris. A cette occasion, le Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah organise une conférence de presse (dans la matinée) et un rassemblement afin d’exiger la libération immédiate du prisonnier libanais. Le rendez-vous est fixé à 18h30 devant l’ambassade du Liban – 3, Villa Copernic – Paris 16e (métro Victor Hugo).

Pochoir Georges Ibrahim Abdallah

Pochoir Georges Ibrahim Abdallah

Samedi, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées face à la gare de Lens afin d’exiger les libérations de Georges Ibrahim Abdallah et de Salah Hamouri. Emprisonnés respectivement depuis 27 et 6 ans, tous deux ont été condamnés pour avoir lutté, entre autre, pour la liberté du peuple palestinien. A cette occasion, Georges Abdallah avait transmis une déclaration:

Cher«e»s Camarades, Cher«e»s ami«e»s,

Des années, de très longues années, se sont écoulées déjà derrière ces abominables murs, et votre solidarité, dans la pluralité de votre engagement, ne m’a jamais fait défaut. Elle n’a pas faibli tout au long de cette dure captivité. Elle s’est affirmée à maintes reprises comme arme absolument indispensable face à l’enfermement et contre toute forme de capitulation et de reniement.

Aujourd’hui, à l’aube de cette vingt-huitième année de captivité, votre initiative solidaire m’apporte ainsi qu’à Salah Hamouri et à tant d’autres camarades embastillés dans les geôles sionistes de triste mémoire, beaucoup de chaleur et autant de force et de détermination.

Camarades, comme vous voyez, un peu partout dans le monde, les masses populaires par milliers, par centaines de milliers, descendent dans la rue, occupent les Places « al-Tahrir » et résistent face aux systèmes en place… La crise les pousse inéluctablement vers la révolte et la révolution… Et cela aussi bien dans les centres impérialistes du système que dans ses périphéries…
Des jeunes et des moins jeunes, des hommes des femmes, ils sont partout dans la rue … aussi bien à Rabat, au Caire, à Sanaa et Bahreïn, qu’à Athènes Rome et Lisbonne. La crise est globale et tous les espoirs sont permis…
Camarades, vous n’êtes certainement pas sans savoir que, c’est toujours en assumant la solidarité avec les luttes des masses populaires que l’on apporte la solidarité la plus significative aux prisonnier«e»s révolutionnaires.

Les pays arabes dans la diversité de leurs situations constituent bel et bien « le maillon » le plus faible du système en crise. En dépit de toutes les manœuvres impérialistes, et au-delà de toutes les tentatives des réactionnaires en place, aucune perspective n’est plus viable que dans la mesure où elle s’inscrit dans un processus anticapitaliste… Bien entendu, des soubresauts réactionnaires il y en aura, seulement ce n’est plus qu’une question de temps, de peu de temps… le temps nécessaire aux masses populaires de forger leurs outils et organisations de lutte appropriés…

Camarades, face à toutes les manœuvres et agressions réactionnaires, les diverses initiatives solidaires se conjuguent et s’inscrivent d’emblée dans le mouvement global de la lutte.

Non à toutes les interventions impérialistes dans le monde arabe sous n’importe quelle forme !

À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et leurs complices réactionnaires arabes !

À bas les dictateurs et leurs régimes capitalistes !

Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte !

Ensemble, Camarades, nous vaincrons, et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons.

À vous tous Camarades mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires.

Votre camarade Georges Abdallah – Lannemezan 26/11/2011

Salah Hamouri, jeune franco-palestinien de 26 ans a été arrêté le 13 mars 2005, alors qu’il se rendait à Ramallah. Il va rester 3 mois, accusé de complot contre le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti religieux d’extrême droite SHAS parce qu’il est passé devant chez ce dernier en voiture 3 mois avant son arrestation. A cela s’ajoute une présomption de l’appartenance de Salah à un mouvement de jeunesse réputé proche du FPLP. Après être passé dans différents camps, prisons, centres…après une vingtaine d’audiences de repoussées faute de témoins et de preuves, Salah est condamné le 17 avril 2008 à 7 ans de prison pour « complot et appartenance aux jeunesses du FPLP ». Un compromis qu’il a accepté en plaidant « coupable » pour ne pas être condamné à plus de 7 ans s’il avait refusé.

La fédération du Pas-de-Calais du mouvement des jeunes communistes de France, SOS Gaza, Association France-Palestine Solidarité 59/62 (AFPS 59/62), Comité Libérez-les, le MRAP 62, et la section de Lens du PCF appellent à un rassemblement le 26 novembre 2011 à 17h30 devant la gare de Lens pour exiger ces libérations de Salah Hamouri et de Georges Ibrahim Abdallah.

France: Rassemblement à Lens pour Salah Hamouri et Georges Abdallah

Le 16 octobre, après vingt jours de grève de la faim, Ahamad Sa’adat a été emmené à l’hôpital de la prison de Ramleh. Hier, il a annoncé qu’il poursuivait sa grève de la faim, et ce malgré son hospitalisation. Il a fait parvenir ses félicitations à tous les prisonniers libérés dans le cadre de l’échange avec les autorités israéliennes. Il a surtout rappelé la victoire remportée grâce à la ténacité et à la capacité de résistance des prisonniers, à savoir la fin des mesures d’isolement imposées aux prisonniers politiques palestiniens. Il a néanmoins affirmé qu’il ne mettrait pas un terme à sa propre grève de la faim afin que cette victoire soit réellement mise en oeuvre. Aujourd’hui, Sa’adat a cessé de s’alimenter depuis 24 jours, a perdu plus de dix kilos et est confronté à de très graves problèmes de santé, parmi lesquels de nombreux évanouissements et vomissements. Ceux-ci sont principalement dus au refus de l’administration pénitentiaire israélienne de lui permettre de prendre du sel, qui avec l’eau, est le seul aliment qu’il ingère durant sa grève.

Depuis le 27 septembre, les prisonniers politiques palestiniens mènent une grève de la faim pour dénoncer, entre autre, la politique de répression envers les prisonniers des camps de détention israélien, l’humiliation de leurs visiteurs, mais également la fin du régime d’isolement imposé au secrétaire général du FPLP Ahmad Sa’adat. Celui-ci est tombé dans le coma ce dimanche. Une nouvelle vague de prisonniers a rejoint le mouvement, faisant monter le nombre de gréviste à 3000. Un grand nombre d’entre eux sont dans un état critique.

Les autorités pénitentiaires israéliennes répriment de toutes les manières les prisonniers palestiniens en grève de la faim. Un avocat a pu rencontrer le dirigeant du FPLP, Ahmad Saadat. Les autorités israéliennes ont enlevé tous les éléments électriques de sa cellule, et interdit les cigarettes et le sel, en réponse à sa grève de la faim. Saadat, qui a été isolé en prison pendant trois ans, et dont les mauvais traitements ont déclenché les premières grèves le 27 septembre, a été condamné à une amende et il se voit interdit de visite familiale pour avoir pris part au mouvement. Les détenus du Hamas et du Fatah ont depuis rejoint la grève dans les prisons d’Israël

À la prison d’Ofer, 12 grévistes de la faim ont été tabassés, placés dans deux cellules d’isolement destinées à quatre détenus chacune, et forcés de marcher autour de la prison pendant la nuit. Des dizaines de prisonniers grévistes ont été placés en isolement, on les empêchant même d’avoir des gobelets en plastique pour boire de l’eau et en les privant de sel. Les détenus dans la prison d’Asqalan ont décidé de boycotter la clinique de la prison en raison des mauvais traitements auxquels ils font face lorsqu’ils sollicitent un appui médical, et que la police des prisons les traîne de force à la clinique. Toutes les communications avec les détenus sont maintenant bloquées, les visites sont refusées, les postes de télévision et de radio confisqués, et la communication entre les détenus dans les différentes sections de la prison d’Asqalan est également interdite.

Dans la prison d’Ohali Kidar 65 détenus sont en isolement en les entassant par groupe de quatre détenus dans des cellules minuscules. Les 53 détenus en grève de la faim à la prison de Shatta subissent les agressions et la guerre psychologique pratiquées à leur encontre par l’administration pénitentiaire et les gardiens de prison. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé en juin dernier que les Palestiniens verraient leurs droits limités tant qu’un soldat israélien capturé ne sera pas libéré.

Anton Nielsen, militant de 72 ans, a été incarcéré dans la prison de Horseroed au nord de Copenhague, pour avoir soutenu le Front Populaire de Libération de la Palestine à Gaza. Il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis pour avoir collecté par le biais de son organisation, le « Comité Horseroed-Stutthof » 17.690 couronnes danoises (environ 3.000 dollars U.S.) au bénéfice du travail humanitaire du FPLP à Gaza. Selon la législation anti-terroriste des USA et de l’Union Européenne, le FPLP est une organisation terroriste et le soutien au FPLP est considéré comme appui au terrorisme. C’est pourquoi le ministre danois de la Justice a accusé Anton Nielsen de soutien au terrorisme. Lors du récent jugement, il a été condamné à 2 mois de prison ferme et 4 mois avec sursis.

Le « Comité Horseroed-Stutthof », dont Anton Nielsen est le président, est l’association des survivants de la résistance danoise durant la deuxième guerre mondiale. Quand les communistes furent déclarés illégaux à l’époque, c’est vers la même prison de Horseroed qu’ils ont été amenés par la police danoise, et de là déportés vers l’Allemagne nazie, où beaucoup d’entre eux sont morts. Le père d’Anton Nielsen, lui-même communiste, avait été envoyé à Horseroed voilà 70 ans… Une manifestation s’est tenue devant la prison pour soutenir Anton Nielsen au moment de son entrée en prison.

Danemark: Anton Nielsen emprisonné