Environ 25.000 personnes ont défilé mardi à Rennes contre la réforme des retraites. Peu après la fin officielle de la manifestation, à l’arrivée du cortège sur la place de Bretagne, quelques centaines de manifestants ont entamé un face à face avec les forces de l’ordre. La préfecture a lancé un appel à « quitter les lieux » et à « se désolidariser des fauteurs de troubles », ce qui n’a pas empêché les manifestants de monter une barricade avec du matériel de chantier. Des tirs de feux d’artifice et de grenades lacrymogènes ont également été échangés. Les forces de l’ordre ont fait usage d’un canon à eau pour disperser les manifestants. Des vitrines notamment celles de deux agences immobilières, ont été brisées. 13 personnes ont été interpellées.

Quelques incidents ont également eu lieu lors de la manifestation à Paris, où 400.000 personnes ont battu le pavé. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de l’ordre à 15h22 sur le boulevard Saint-Denis, lors de l’attaque d’un McDonald’s. Un peu plus tard, aux alentours de 16h30, lesMcDonald’s et KFC situés sur la place de la République ont été attaqués. Les forces de police sont à nouveau intervenues. Au total, à 20 heures, 26 personnes ont été interpellées dans la capitale. Six d’entre elles ont été interpellées pour des jets de projectiles sur le secteur Amelot/Chemin Vert, et quatre pour des jets de projectiles place de la République. Par ailleurs, 2200 contrôles d’identités avaient été effectués en marge du cortège.

Le soir du jeudi 2 février, plus de 200 personnes se sont réunies dans le 8e arrondissement de Marseille pour faire front contre l’implantation du local de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour. Avant même le début du rassemblement des CRS étaient présents en nombre autour du local et ont tenté de repousser les manifestants avec une salve de gaz lacrymogènes. Les manifestants sont parvenus à se rapprocher du bâtiment, où plusieurs banderoles de Reconquête étaient visibles à l’étage, et ont commencé à entonner des slogans : « Massilia, Massilia, Antifascista ! ». Peu après, les policiers ont commencé à charger frontalement. En moins d’une heure, les manifestants ont été repoussé au rond-point du Prado. Au moins trois interpellations sont à dénombrer. Les personnes arrêtées ont été mises en garde-à-vue.

 

Jeudi matin, à Antony, les abords du lycée Descartes ont été le théâtre de heurts entre forces de l’ordre et les jeunes qui voulaient bloquer l’établissement pour marquer leur hostilité à la réforme des retraites. C’est quelques minutes avant le début des cours, aux environs de 7h45, que les policiers ont été appelés après l’installation d’un début de barricade devant les portes du lycée. Le lycée a vite été dégagé mais la tentative de blocage a viré à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Des mortiers et des feux d’artifice ont notamment été tirés en direction des fonctionnaires de police. Trois policiers se sont déclarés légèrement blessés et deux personnes soupçonnées de tirs de mortier ont été interpellées avant d’être placées en garde à vue.

Huit militants kurdes ont été arrêtés lors de perquisitions à leur domicile ce matin à Marseille et Marignane. Les charges seraient liées aux manifestations du 23 et 24 décembre consécutives à l’attaque du 23 décembre à Paris qui a causé la mort de trois personnes (et en blessant trois autres) près d’un centre culturel kurde. Un rassemblement spontané et donc non-déclaré avait été organisé à Marseille. Des heurts avaient eu lieu entre les forces de l’ordre et les manifestants devant la préfecture, place Félix-Baret. Quelques projectiles avaient été lancés sur les policiers et quatre personnes avaient immédiatement été interpellées. Les huit personnes arrêtées ce matin sont toujours en garde à vue ce soir. Un rassemblement a été organisé devant le commissariat cet après-midi (photo).

La mobilisation a été encore plus importante hier mardi que le 19 janvier, avec, au moins, 1,2 million de manifestants, au plus, 2,8 millions. À Paris, la mobilisation était encore plus nombreuse que celle du 19 janvier. Parti peu après 14h de la place d’Italie, le défilé syndical était précédé d‘un bloc de tête qui, à mi-parcours, dans le quartier de Montparnasse, s’est affronté aux forces de l’ordre. La vitrine d’une agence bancaire a été cassée, alors qu’une devanture de La Poste a été endommagée. Un quart d’heure plus tard, devant l’hôpital Necker, des manifestants ont installé des barricades avant d’être délogés par les forces de l’ordre. À son terminus, au pied de l’Hôtel des Invalides, place Vauban, la marche a été marquée par de nouveaux heurts vers 17h30. Des manifestants ont caillassé les forces de l’ordre dans un nuage de gaz lacrymogènes. A 19h, la police annonçait 30 interpellations depuis le début de la manifestation. Pour cette deuxième journée de mobilisation contre le projet du gouvernement, 4.000 policiers et gendarmes, dont 42 unités de forces mobiles, avaient été déployés dans la capitale.

MAJ

A Rennes également, des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers qui se sont échangés des tirs de lacrymogène et de projectiles. Après la fin officielle de la manifestation, des manifestants ont investi la place Sainte-Anne, en plein cœur de Rennes. La police a fait usage des grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser. Il y a eu plusieurs interpellations. Deux personnes ont également été arrêtées après des heurts à Lyon.

 

De nombreuses manifestations ont eu lieu toute la journée d’hier en France contre la réforme des retraites. D’après la CGT, il y a eu deux millions de manifestants dans toute la France dont 400.000 à Paris. Selon le ministère de l’Intérieur, 1,12 million de personnes ont manifesté en France. C’est plus que ce qui était prévu par les syndicats ou les autorités avant le début du mouvement, ce jeudi matin. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu à Paris, en début de soirée, alors que les derniers manifestants arrivaient place de la Nation. Des manifestants ont incendié plusieurs vélos en libre service. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, essuyant des jets de projectiles. Au cours de la journée, 44 personnes ont été interpellées pour port d’armes prohibé, outrage et rébellion et jets de projectiles notamment.

 

Des cocktails Molotov ont été lancés sur le consulat général de Turquie à Marseille la semaine passée, dans la nuit de jeudi à vendredi. Survenue aux alentours de deux heures du matin, l’attaque, menée par quatre personnes, est signalée à la police par des témoins, alertés par le bruit du verre brisé et les flammes s’élevant des murs de l’édifice, situé dans le 8e arrondissement. Ainsi alertés, deux agents de la BAC de la division sud de Marseille abordent deux personnes et entreprennent alors leur interpellation. Les deux hommes résistent, l’un d’eux parvient à s’échapper. Il rejoindra deux autres personnes et ce petit groupe fera l’objet d’une nouvelle intervention de la BAC qui ne parvient à arrêter qu’une de ces trois personnes. Les deux personnes interpellées sont des Kurdes inconnus de la police. Une enquête a été ouverte.

Les Gilets jaunes ont de nouveau manifesté ce samedi 7 à Paris pour protester contre la vie chère et la réforme qui fera passer l’âge de la retraite de 62 à 65 ans. Ils étaient plus de mille et la manifestation a démarré avec quelques heurts avec les forces de l’ordre en début d’après-midi. La manifestation est partie de la place Breteuil, dans le 7e arrondissement, en direction du boulevard de Bercy dans le 12e arrondissement, où se trouve le ministère des Finances, elle s’est déroulée dans le calme.

 

 

Un procès s’est tenu hier jeudi à à La Rochelle. Deux hommes comparaissaient pour des dégradations commises sur la réserve de Cram-Chaban (Charente-Maritime) le 6 novembre 2021. Le procureur de la République a requis à leur encontre des peines de cinq et six mois de prison avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars

Un autre procès s’est tenu aujourd’hui vendredi, cette fois à Niort. Cinq hommes étaient mis en cause pour leur participation à la manifestation survenue le 22 septembre 2021 à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Ce jour-là, en plein congrès de la FNSEA à Niort, le chantier de cette méga réserve d’eau pour l’irrigation, alors en construction, avait été envahi par des manifestants. Une bâche de protection et une pelleteuse avaient été endommagées (voir notre article). La salle du tribunal judiciaire de Niort était trop petite pour accueillir les quelque deux cents personnes du comité de soutien. La plupart d’entre elles, encadrées par un imposant dispositif de forces de l’ordre, sont restées devant le bâtiment. Les peines prononcées sont: Des peines de 2 mois de sursis simple à 6 mois avec sursis probatoire. Des interdictions diverses de territoire. Deux amendes pour refus de prise de signalétique ou d’ADN. Une relaxe. En novembre dernier, quatre autre manifestants avaient été condamnés à deux et trois mois de prison pour des dégradations (voir notre article).

Le 25 mars, une nouvelle manifestation d’ampleur est annoncée par les anti-bassines qui promettent une mobilisation inédite.

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Jeudi 5 janvier, plus de 200 personnes ont participé à la soirée-rencontre avec Gwenola Ricordeau, professeure de criminologie et militante abolitionniste pénale, à l’occasion de la sortie du livre « 1312 raisons d’abolir la police » (éd. Lux) organisée par le Secours Rouge Toulouse avec le soutien d’Enquête Critique. La soirée a été introduite par des messages de solidarité à Mathieu Rigouste, victime de violences policières, ainsi qu’à deux prisonniers anarchistes qui mènent actuellement des grèves de la faim contre leur régime de détention en Italie et en Grèce : Alfredo Cospito et Thanos Chatziangelou. Des images à propos de ces prisonniers étaient également projetées afin de souligner notre solidarité. Par ailleurs, de nombreuses organisations de la gauche révolutionnaire tenaient des tables d’infos durant la soirée. Merci à elles ! La présentation et la discussion autour du livre ont porté sur les différentes stratégies abolitionnistes (et leurs limites ou leur récupération réformiste, comme le développement d’« alternatives » à la police), les débats qui traversent les mouvements abolitionnistes et les bilans qu’on peut faire des luttes menées ces dernières années en Amérique du Nord. Gwenola Ricordeau défend une perspective abolitionniste qui souligne l’antagonisme entre la police et les luttes progressistes et elle appelle à « défliquer » celles-ci. Comme elle l’écrit dans son livre, « pas d’abolitionnisme sans projet révolutionnaire » !
Une partie de la salle lors de la soirée "1312 raisons d'abolir la police" à Toulouse

Une partie de la salle lors de la soirée « 1312 raisons d’abolir la police » à Toulouse