Quelques milliers de personnes ont manifesté aujourd’hui encore contre la police suite au meurtre d’un militant à la ZAD du Testet. Des rassemblements ont eu lieu à Kolbsheim, Strasbourg, Bordeaux, Périgueux, Pau, Bayonne, Dijon, Chalon-sur-Saone, Nantes, Saint-Brieuc, Brest, Montepellieu, Bézier, Avignon, Epinal, Cahors, Toulouse, Alençon, Dunkerque, Lille, Arras, Foch, Nantes, Segré, Amiens, La Rochelle, Aix en Provence, Apt, Nice, Gap et en Réunion. A Bruxelles, une centaine de personnes se sont rassemblées à 18h Avenue Stalingrad. C’est à Nantes et à Toulouse que les affrontements ont été les plus violents. De nombreux blessés ont été dénombrés dans les rangs des manifestants (notamment un manifestant qui a eu le nez arraché par un tir de flashball et plusieurs autres qui ont reçu des éclats de grenades dans les mollets). Les policiers ont été attaqués avec des bouteilles d’acide, des cocktails molotov et divers projectiles, ils ont répliqué par des tirs de flashball, de grenades lacrymogènes et de désencerclement. A Toulouse, des manifestants continuent d’affronter la police tout en démolissant vitrines de banques et mobiliers urbains. Il y a eu au moins 34 arrestations (21 à Nantes et 13 à Toulouse). Dans toutes la France, des bureaux du PS, des grands magasins, des banques ont été tagués et attaqués. Des dizaines de rassemblements sont encore prévus dans les jours qui viennent.

Affrontements à Nantes

Un manifestant a le nez arraché par un tir de flashball

Affrontements à Nantes
Un manifestant a le nez arraché par un tir de flashball

Suite au meurtre de Rémi Fraisse, la mobilisation ne faiblit pas. La thèse avancée à présent par le gouvernement -alors qu’il commence à admettre que c’est effectivement un gendarme qui a lancé la grenade- est que les gendarmes ont réagi en ‘légitime défense’ en lançant des grenades offensives mêlant TNT et gaz lacrymogène. Le gouvernement a précisé qu’il n’y aurait pas de suspension dans la gendarmerie et que les grenades offensives au TNT continueraient à être utilisées contre des manifestants.

A Paris, des centaines de personnes ont manifesté avec des casques hier soir.180 personnes ont été arrêtées suite à des affrontements. 33 personnes ont été gardées-à-vue (27 pour refus de prévèvement et 6 pour attroupement armé). Plusieurs personnes sont toujours en état d’arrestation.
A Rouen, une trentaine de manifestants ont occupé un centre de recrutement de la gendarmerie, quatre personnes ont été arrêtées puis relâchées. Voir la vidéo.

Des dizaines de rassemblements ont eu lieu et continuent à avoir lieu partout en France, en Italie et à Bruxelles (voir notre article).
Vous pouvez consulter une liste à jour de tous les rassemblements ici (désolé c’est sur Facebook, mais il ne faut pas de compte pour consulter la liste).

France : La mobilisation pour Rémi Fraisse ne faiblit pas

Alors que la ZAD du Testet se reconstruit de plus belle et que des manifestations opposent la police anti-émeute et des manifestants à travers toute la France, un colonel de la gendarmerie a annoncé que la mort de Rémi était « accidentelle » et qu’il n’y aurait pas de suspension. Alors qu’il a été clair depuis la première nuit que Rémi a été tué par les gendarmes, l’enquête très médiatique préfère rejeter la faute sur une « minorité de manifestants violents » que d’évoquer même la bavure policière (« Rémi aurait été tué par une grenade utilisée habituellement par la gendarmerie… »).

Rémi Fraisse, 21 ans, a été tué par des gendarmes dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26. Il a vraisemblablement été tué par l’explosion dans son dos d’une grenade lacrymogène. Rémi était un manifestant de la « ZAD du Testet » (Dont nous avions déjà parlé ici) où la police utilise souvent des fusils anti-émeutes et des gaz et grenades lacrymogènes. Dés l’annonce du meurtre de Rémi, de nombreux rassemblements ont eu lieu. Une trentaine en France, deux à Bruxelles, et au moins un à Turin. Lors de plusieurs de ces manifestations des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, les manifestants ont également brisé les vitrines de banques. A Nantes, 600 personnes ont manifesté et plusieurs centaines d’entre eux ont affronté la police, au moins 6 personnes sont en garde à vue suite à cette émeute.

France : Le point sur la mort de Rémi Fraisse

Une quinzaine de personnes se sont rassemblées hier soir devant la résidence de l’ambassadeur français à Bruxelles. Un autre rassemblement aura lieu à 14h devant l’ambassade même (65 rue ducale).

Selon les dernières informations, il s’avèrerait en effet que Rémi, militant dans la ZAD du Testet a effectivement été tué par une grenade lacrymogène de la police. Plus d’informations dans la journée.

Suite au décès suspect d’un opposant à la ZAD du Testet, (Voir notre précédent article), plusieurs rassemblements auront lieu aujourd’hui en France :
– Lyon, 19h devant la préfecture
– Nantes, 18h devant la préfecture
– Albi, à 14h devant la préfecture
– Clermont-Ferrand, 19h devant la préfecture
– Saint-Brieuc, 18h, Préfecture
– Périgueux, 17h30 Préfecture
– Saint-Étienne, 18h00 Préfecture
– Rennes, 18h Mairie
– Poitiers, 18h30 Hôtel de Ville
– Marseille, 17h30 Vieux-Port

Edit: un rassemblement aura également lieu à Montpellier à 19h30.

Une bonne cinquantaine de manifestants ont participé hier au Rassemblement de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah organisé par notre Secours rouge devant la résidence de l’ambassadeur de France, boulevard du Régent. Ce prisonnier communiste a entamé hier sa 31ème année de détention, étant libérable depuis 15 ans. Des délégations du Nord de la France nous ont rejoint. Merci à tous ceux qui ont participé à ce rassemblement.

Voir la liste (actualisée) des initiatives de ces derniers jours dans le monde pour la libération de Georges Abdallah

Voir les photos de notre rassemblement sur le site de Mediactivista

Voir notre dossier sur Georges Ibrahim Abdallah

Un jeune homme est décédé dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) dans le contexte d’affrontements avec les gendarmes qui a suivi la manifestation de 7.000 personnes contre le projet de barrage. Les circonstances précises entourant le décès de Rémi, 21 ans, sont encore très floues. Sa mort a eu lieu dans le contexte d’affrontements avec les gendarmes vers 02H00 du matin.

A deux kilomètres environ du rassemblement, à proximité immédiate des parties du chantier qui ont commencé à être aménagées, des affrontements ont eu lieu à partir de 16 h 30 entre 100 et 150 manifestants cagoulés qui se sont affrontés à environ 200 gendarmes mobiles (renforcés en fin d’après-midi avec l’arrivée de nouveaux cars). Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Plusieurs blessés parmi les opposants étaient dénombrés.

France: Un mort lors des affrontements au barrage du Sivens

Un homme qui avait fait de la récupération de nourriture dans la poubelle d’un supermarché près de Nantes a été jugé grâce à un prélèvement ADN. Le procureur réclame trois mois de prison ferme pour « vol par escalade ». L’absurdité de cette affaire et des moyens mis en oeuvre est expliquée par le lieu : les lieux proches de la ZAD font l’objet d’une criminalisation poussée. La personne qui a été jugée avait d’ailleurs déjà été condamnée pour une action contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le procureur a fait valoir que l’homme était interdit de département, avait refusé de donner son ADN et qu’il était coupable de « vol en réunion par escalade ». L’utilisation d’une telle répression pour un « délit de droit commun » en fait une « infraction politique » a répondu l’avocat. Le tribunal a finalement condamné la personne a 3 mois de prison avec sursis et à 105 heures de travail obligatoire.