Un Français d’origine iranienne a revendiqué mardi devant le tribunal correctionnel de Paris l’attaque incendiaire de la façade du consulat de la République islamique d’Iran samedi 9 septembre. Il avait été arrêté au lendemain des faits à Paris dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet et menée par la Direction régionale de la police judiciaire. Hier lundi, lors d’une audience de comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, le procès a été renvoyé au 24 octobre car la partie civile, l’ambassade d’Iran, n’était pas représentée. Nicolas K. avait répondu aux questions de la présidente en indiquant: « C’est la première fois que je fais cet acte, en âme et conscience, pour les femmes » en Iran. « Femmes, vie, liberté », a-t-il lancé, rapidement interrompu par le tribunal . Il a été mis en liberté provisoire avec quelques mesures de contrôle judiciaire dont une interdiction de manifester.

Mercredi 6 septembre, des centaines de militants se sont rassemblés devant la gendarmerie de Montmorency (Val-d’Oise) où a été entendu pendant environ trois heures Sébastien Ménesplier, dirigeant de la CGT des électriciens et gaziers, pour des coupures de courant menées contre la réforme des retraites. Il avait été convoqué dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet de Privas (voir notre article). Elle fait suite, selon la CGT-Energie, à une coupure de courant opérée le 8 mars, dans la lutte contre la réforme des retraites. La ville d’Annonay (Ardèche), fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, avait entre autre été ciblée.

A-t-il a mené les actions? Qui les a commandité les actions ? Est-ce qu’il sait qui les a faites ? Etaient-elles programmées à l’avance ? figuraient parmi les questions posées. Le procès-verbal doit être envoyé au procureur de la république de Privas (Ardèche), qui doit décider s’il souhaite le réentendre et d’éventuelles suites judiciaires. Ces actions, « je les revendique, je les assume », a réitéré Sébastien Ménesplier, même s’il n’était pas présent sur place, indiquant que les coupures ont été décidées localement, lors d’une assemblée générale interprofessionnelle et intersyndicale des grévistes.

Les 7 camarades arrêté·es le 8 décembre 2020 passeront en procès du 3 au 27 octobre 2023. Iels seront jugé·es pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes » (art. 450-1) à Paris. Aucun projet terroriste n’a été établi à l’issue de deux années d’instruction caractérisées par le recours à la torture blanche et à une surveillance des plus intrusive. La qualification criminelle n’a pas été retenue mais la dimension terroriste et collective demeure malgré l’absence totale de preuves ni même de liens entre tou·tes les mis·es en examen. Plusieurs sont également inculpé·es pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement » (art. 434-15).

L’État français les accuse d’avoir « participé à un groupement formé ou une entente établie en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Les faits utilisés pour étayer ces accusations sont : des « notes blanches » mensongères, l’usage d’outils d’hygiène numérique (Tails, Tor, Signal, Silence, etc.), le refus de remettre des codes de déchiffrement de téléphones ou de disques durs, la pratique occasionnelle de l’AirSoft, des voyages (en Belgique, République Tchèque, Grèce, Colombie, etc.), une courte expérience de combat au Rojava, un vol, la détention de carabines de catégorie C ou B (dont 4 carabines non déclarées), la détention d’éléments ou de substances entrant dans la composition d’explosifs (produits ménagers).

Les détails de l’« Affaire du 8 décembre » sont disponibles sur le blog

 

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Un millier de personnes, dont de nombreuses femmes seins nus, ont défilé samedi après-midi à Aurillac, en marge du Festival international de théâtre de rue pour soutenir une festivalière poursuivie par la justice après s’être promenée seins nus dans la commune. Le cortège s’est ébranlé peu après midi dans les rues du centre-ville derrière une banderole de tête indiquant « Aurillac topless, la police en PLS ». Arrivée devant le palais de justice, des manifestants, le plus souvent masqués, ont décroché des drapeaux français devant le tribunal avant d’y mettre le feu pour certains. D’autres ont pénétré dans le bâtiment, ont dégradé la salle des pas perdus et allumé un feu rapidement éteint.

 

Le secrétaire général de la fédération  CGT Mines-Énergies, Sébastien Menesplier, a été convoqué à la gendarmerie de Montmorency. Il est « soupçonné d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de « mise en danger d’autrui par personne par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence ». Cette convocation s’ajoute à une liste d’attaques à l’encontre des travailleurs de l’énergie : à Marseille, treize énergéticiens avaient été interpellés après une action symbolique devant la préfecture tandis qu’à Bordeaux, cinq syndicalistes avaient été arrêtés chez eux, placés en garde-à-vue, et pour certains déférés au tribunal.

Dans le cadre de la lutte contre la loi des retraites,  la CGT a revendiqué plusieurs coupures de l’électricité visant des cibles symboliques comme le Stade de France, le chantier du village olympique mais également des centres commerciaux, des data center et des plates-formes logistiques. La CGT Mines-Énergie a appelé à la grève et à un rassemblement national le 6 septembre à 8h30 à Montmorency, pour soutenir Sebastien Menesplier et s’opposer aux tentatives d’intimidations du gouvernement.

 

 

Le Conseil d’Etat a suspendu ce vendredi 11 août en référé le décret de la dissolution du collectif écologiste des Soulèvements de la Terre (SLT). La plus haute juridiction administrative française estime que le ministère de l’Intérieur n’a pas apporté les preuves suffisantes pour attester de la légalité de ce décret, adopté en Conseil des ministres le 21 juin. « Ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes », détaille le Conseil d’Etat dans un communiqué. Le gouvernement avait lancé la procédure de dissolution des SLT dès le 28 mars, après les affrontements lors d’un rassemblement contre les méga-bassines à Sainte-Soline.

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Depuis mardi soir, des salariés et sous-traitants de la Sonarep étaient mobilisés devant l’usine de  Doniambo à Nouméa. Alors que la Société de navigation et roulage de Poum a été mise en liquidation, ils attendaient de la Société Le Nickel un engagement concernant l’activité, sur le centre minier de l’Extrême-nord. Jeudi en fin d’après-midi, des affrontements se sont produits: le pont d’accès, l’entrée de l’usine, dont la cabine du gardien, et des véhicules ont été fortement dégradés par des engins miniers pilotés par des manifestants. Des jets de pierre ont été constatés de part et d’autre, entre les défenseurs de l’usine et les manifestants. Des forces de l’ordre ont été déployées, dont le service d’intervention de la gendarmerie, avec des véhicules blindés.

 

 

Le 23 mars dernier, le tribunal administratif de Nantes avait été le théâtre d’un raid éclair en ce jour de manifestation contre la réforme des retraites. En marge de l’immense cortège (80.000 personnes selon l’intersyndicale), plusieurs manifestants avaient explosé les vitres du bâtiment. Une douzaine de personnes avait ensuite fait irruption, détruisant les baies vitrées de l’accueil et de la salle des pas perdus (photo), avant d’être refoulés par une pluie de gaz lacrymogènes. Quatre mois après les faits, un Nantais a été interpellé au domicile de sa compagne tôt mercredi 26 juillet, dans le cadre des investigations confiées à la PJ. Le trentenaire est accusé d’avoir jeté le pavé retrouvé dans le tribunal. Lors de l’audience en comparution immédiate vendredi, le prévenu a contesté les faits et jusqu’à sa participation à ladite manifestation. Son avocate a demandé un renvoi pour préparer la défense. Son contrôle judiciaire maintenu – et assorti d’une interdiction de paraître au tribunal administratif et de manifester à Nantes – il sera jugé à l’automne.

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Selon un sondage réalisé au printemps 2023 dans le cadre de l’Eurobaromètre de la Commission européenne, près d’une personne sur trois interrogée dans les pays de l’UE (29 %) estime que les abus de pouvoir et/ou problèmes de corruption sont courants au sein de la police. Cette impression est particulièrement répandue en Bulgarie, en Grèce et à Malte, où plus de la moitié des personnes interrogées ne font pas confiance aux représentants de l’ordre. La France est le pays d’Europe de l’Ouest où cette proportion est la plus élevée : 40 %, soit un chiffre nettement supérieure à la moyenne européenne. En l’espace d’un an, la part des Français qui pensent que l’abus de pouvoir est répandu dans la police a augmenté de 9 points de pourcentage, en lien notamment avec les cas de violences policières qui ont émaillé l’actualité du pays ces derniers temps. Selon l’Eurobaromètre, la France fait partie, avec Malte (+22 points), des pays dans lesquels la défiance envers la police a le plus augmenté depuis l’année dernière. Globalement, on observe une perte de confiance envers les forces de l’ordre dans 14 pays sur 27. Au Luxembourg (15 %), en Autriche (15 %), en Allemagne (13 %) et au Danemark (10 %), la part des citoyens qui perçoivent des abus de pouvoir de la part de la police reste en revanche assez faible.