Le gouvernement français a décidé d’alourdir significativement l’arsenal antiterroriste, arguant de la menace djihadiste. Mercredi 9 juillet, le ministre de l’intérieur a présenté en conseil des ministres un projet de loi « renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme ». Le texte allie mesures phares – « interdiction administrative de sortie du territoire » pour les Français qui manifesteraient l’envie de partir combattre en Syrie, création de l’incrimination d’« entreprise individuelle terroriste », renforcement de la répression sur Internet – et mesures plus techniques. Il doit être examiné par les députés de la commission des lois avant la fin juillet. Ce qui était prévu comme quelques dispositions dans un texte global sur la sécurité est devenu un projet à part entière.

Malgré le fait que la Commission de l’immigration et du statut de réfugié a jugé que le ministère de la Sécurité publique n’a pas prouvé qu’il ait été l’instigateur d’actes terroristes, le militant iranien Djaber Kalibi s’est quand même vu ordonner une mesure d’expulsion par le commissaire chargé d’entendre sa cause. Il a donc quitté le Canada pour retourner en France (dont il détient la nationalité), laissant ses deux belles-filles à Montréal où elles poursuivent leurs études. La lutte se poursuit néanmoins pour lui permettre de revenir au Canada et de poursuivre les démarches pour obtenir la résidence permanente. Une demande en ce sens sera bientôt soumise au ministre de l’Immigration qui seul détient désormais le pouvoir de lever l’interdiction de séjour.

Djaber Kalibi est un militant communiste d’origine iranienne, qui a vécu au Canada pendant neuf ans avant d’en être récemment expulsé. En juillet 2013, alors qu’il revenait d’un voyage en France, les autorités lui ont confisqué son passeport et l’ont avisé qu’il était désormais interdit de séjour au Canada. Son « crime » ? Avoir soutenu le renversement du régime islamiste il y a de ça une trentaine d’années, alors qu’il vivait en France. Le délit pour lequel il a été condamné à quatre ans de prison en 1986 étant punissable de plus de 10 années d’emprisonnement s’il avait été commis au Canada, la mesure d’expulsion devenait donc automatique.

Voir le site du comité de soutien

Canada: Expulsion de Djaber Kalibi

Le manifestant de 24 ans, maintenu en prison, a été condamné à 4 mois ferme, notamment pour “participation à un attroupement avec arme” (un baton de berger). Il a néanmoins été relaxé sur les faits de violence qu’on lui reprochait lors de la grande manifestation du 22 février, faits qu’il niait.

En tout début d’après-midi, 200 opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, venu soutenir l’inculpé, avaient investi le palais de justice. Sur place, de nombreux CRS montaient la garde. C’est au moment du jugement que la tension est montée d’un cran à l’intérieur du palais : les forces de l’ordre ont formé un cordon serré autour des personnes ayant assisté à l’audience, et, utilisant des jets de lacryòogène, les ont repoussés dehors. Au cri de « Libérez nos camarades », les 200 Zadistes sont restés un moment sur le parvis du palais de justice, puis ont été repoussé un peu plus loin, dans une rue attenante où la même scène s’est reproduite.


Affrontements entre Zadistes et forces de l'ordre di OuestFranceFR

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices, qui a fusionné avec l’Inspection générale des services) a rendu son rapport d’activité 2013. Il recense 841 «allégations d’atteintes aux personnes» (soit 81% des affaires), dont 303 violences volontaires avec incapacité totale de travail, lors d’interventions et cinq ayant entraîné la mort. Quelque 40% des affaires pénales ont donné lieu à des enquêtes administratives, qui débouchent la plupart du temps sur de simples blâmes ou avertissements aux policiers. Le rapport montre une baisse de l’usage de l’arme individuelle, une stabilité de l’emploi du Taser et une hausse de l’utilisation du flashball

Interrogée sur les blessures mutilantes provoquées par des tirs de flash-ball , la patronne de l’IGPN, a expliqué que ces «blessures graves, des énucléations, suite à un maintien de l’ordre musclé à Nantes» ont suscité six saisines de l’IGPN sur Nantes et quatre autres en France en 2013. La commissaire admet qu’il y a un problème avec les LBD et flashball, parce que leur doctrine d’emploi n’est pas appropriée. «Le critère de distance imposé est peu important si le lieu d’impact» n’est pas une jambe, mais un visage ou un œil. «Des tests sont effectués avec une nouvelle munition et nous ferons une proposition assez prochaine».

La Cilam est confronté depuis cinq jours à un mouvement de grève. Le blocage des accès de la Cilam empêche l’approvisionnement du site et la livraison des produits finis. Dès mardi, la Cilam a fait appel aux tribunaux: elle a lancé une procédure en référé pour entrave à la libre-circulation des biens et des personnes contre 15 salariés grévistes ainsi que deux syndicalistes de la CGTR. Le juge des référés a ordonné aux 17 personnes, ainsi qu’à toute autre personne (dont l’huissier constaterait la présence injustifiée), de laisser libre accès aux biens et aux personnes sous peine d’une astreinte de 1 000 euros par infraction constatée et par personne. Et d’autre part, dit et jugé qu’à défaut d’éxécution spontanée, la Cilam pourra les y contraindre avec l’aide de la police.

Débutée lundi, la grève des salariés de la Cilam a été marquée hier par plusieurs altercations entre les salariés grévistes d’un côté et les jaunes manipulés par la direction et le service de sécurité de l’autre. Dans l’après-midi, les grévistes ont aperçu un camion qui tentait de livrer le lait à l’usine en contournant leur barrage filtrant installé depuis la veille. Ces derniers sont alors intervenus pour de mettre fin à l’opération. Mais le service de sécurité est arrivé à son tour pour tenter d’intercepter les grévistes. S’en est suivie une grande bousculade pendant laquelle un délégué syndical de la CGTR a été étranglé par le tuyau du camion de livraison. Le gréviste a perdu connaissance et a dû être évacué par les pompiers.

Cette grève, qui concerne les différents satellites du groupe Urcoopa, (PLF, Cilam L, J. Cilam SA, SEBV, SETAA, Sotram, Cotram, RLS) a débuté suite à l’échec des négociations annuelles obligatoires. Les salariés estiment que la proposition de la direction (1,1 % d’augmentation pour les bas salaires et 0,8 % pour les hauts salaires) n’est pas suffisante. Ils demandent donc une augmentation générale des salaires de 100 euros nets pour tous les employés, le versement d’un bonus annuel, l’harmonisation des avantages salariaux au sein du groupe ainsi qu’une prime de 500 euros pour ceux qui ont entre 20 et 30 ans dans l’entreprise.

France/Réunion: Un gréviste blessé par un vigile

La direction de la poste française vient d’envoyer des ordonnances judiciaires menaçant d’astreintes de 500€ par heure et par gréviste, de présence dans les bureaux de postes parisiens. Depuis , des jours, des postiers sont en grève pour lutter contre un plan de licenciements. 14 postiers ont déjà été menacés ou réprimés pour leurs actions (gardes à vues, licenciements, menaces,…) et 3 autres seront convoqués le 2 juillet par la Sûreté Territoriale et accusés de ‘Violence en réunion’.

Un rassemblement est appelé le 2 juillet à 9h devant la Sûreté Nationale, 27 Boulevard Bourdon à Paris.

Rassemblement contre la répression des postiers

Rassemblement contre la répression des postiers

Suite à la manifestation massive qui avait réuni 50’000 personnes contre l’aéroport de Notr-Dame-des-Landes le 22 février dernier, plusieurs actes de répression ont eu lieu. Notamment une personne de Rennes qui passera en jugement le 10 juillet et 5 autres qui ont été arrêtées ‘par hasard’ en se rendant chez leur avocat à Nantes. Placées en garde à vue par la BAC pendant 48h puis inculpés sous des motifs fantaisistes liés au contenu de la voiture (une boite à outils et des affiches appelant à manifester à la ZAD). Finalement, l’arrestation a résulté pour l’une des personnes arrêtées à 9 mois de prison avec sursis, 2 ans d’interdiction de rentrer en Loire-Atlantique pendant 2 ans et 4500€ d’amendes, le juge a donc appliqué mot pour mot les demandes du procureur dont les seules preuves étaient des photos floues fournies par la DCRI concernant le ‘passé activiste’ de l’inculpé.

Banderole solidaire

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