Le jeudi 12 mars, une occupation pacifique (assemblée générale et conférence de presse) du hall de l’ESC était prévu. Cette action avait pour but de dénoncer la sélection sociale matérialisée par les droits d’entrée exorbitant de cette école (7000€ en licence et 12000€ en master) et la différence flagrante de moyens entre les grandes écoles et l’université. Environ 300 personnes y ont participé et se sont installées dans le hall d’entrée. Après quelques minutes d’occupation, les forces de l’ordre sont arrivées (plus précisément la Brigade Anti-Criminalité) et ont chargé les manifestants sans sommation. Les forces de l’ordre de la B.A.C ont utilisé abusivement des grenades lacrymogènes alors que ils étaient dans un lieu clos, qu’ils ne portaient pas de brassards et que des étudiants de l’ESC (non-manifestants) étaient présents.

Le jeudi 19 mars, journée de mobilisation interprofessionnelle sur toute la France rassemblant 3 millions de personnes dans les rues, a donné lieu à une action de blocage économique et d’auto-réduction organisée par l’université du Mirail. Cette action s’est très bien déroulée jusqu’à l’intervention de la B.A.C et des CRS qui ont chargé à plusieurs reprises sur les manifestants sans sommation avec l’utilisation immédiate de matraques, de grenades assourdissantes et de ‘flash-balls’. Des passants, pris à parti, ont soutenus les manifestants (créations de chaînes de salariés entre les étudiants et la police, prise en charge des blessés dans des commerces environnant,…). C’est à cette occasion qu’un étudiant a été blessé d’un tir à courte portée de ‘flash-ball’ au visage. Son oeil droit a définitivement perdu la vue.

Un étudiant qui participait à la manifestation de Toulouse est à l’hôpital. Un CRS lui a tiré dessus avec son flash ball à moins de 10 mètres de distance: ‘J’y vois tout noir. La rétine est décollée, avec un hématome interne, le plancher orbital fracturé. Le pronostic des médecins est réservé…’ Joan, 25 ans, va subir dans les prochains jours deux interventions délicates, pour tenter de lui sauver l’oeil. Dans le meilleur des cas, il retrouvera un petite partie de sa vision.

Victime d’un flash-ball

Victime d'un flash-ball

L’Etat français vise la mise en place du système ‘HERISSON’ (Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées): tous les contenus qui transitent sur le web, les chats IRC, les mailings listes, les forums, les réseaux sociaux, les Newsgroups, les flux RSS, les blogs, podcasts, et les systèmes P2P feront l’objet d’une surveillance et d’une analyse approfondie…

Il est calibré ainsi pour accéder à n’importe quel contenu (texte, image, son et vidéo), quel que soit les langages utilisés (HTML, PHP, ASP…) en prenant en compte la problématique des liens ‘cachés’ en extrayant les liens à minima dans les applications flash contenues dans une page, les codes Java Script. ‘HERISSON’ sait aussi collecter et stocker le contenu complet d’un site FTP ou collecter simplement son arborescence, sait télécharger les fichiers disponibles sur un réseau P2P. Il a la capacité de collecter des données via les protocoles: MMS (flux vidéo type Windows Media Player), RSTP (flux vidéo type Real Player), POP3 (messagerie), et donc des e-mails. Pour faire bonne mesure, ‘le système ‘HÉRISSON’ a la capacité de gérer un éventail large, non restreint et évolutif de formats de documents de types: Vidéo (AVI, MPG, MOV, MP4, Real, FLV, OGM …), Audio (WAV, MP3, OGG…), Image (BMP, JPG, TIFF…), Texte (HTML, MHTML, Open Document, Open XML/Microsoft Office, Adobe PS/PDF, Flash).

Le système s’attaque aussi bien au web qu’aux radios et aux TV. Ainsi, les langues des documents audio devant être identifiées dans le système ‘HÉRISSON’ sont au moins le français, l’anglais, l’arabe, le russe, le farsi, l’espagnol, l’allemand, le chinois mandarin, l’italien, le serbo-croate, l’hindi, le japonais, le coréen, le turc, l’ukrainien, l’hébreu, l’urdu, l’albanais et le macédonien. Pour les images, ‘HÉRISSON’ permet l’accès aux caractéristiques brutes et aux métadonnées d’une image, comme le type et les caractéristiques d’encodage, la résolution, le taux de compression, les champs EXIF, les statistiques usuelles liées à l’image histogramme, moments centrés, … et note aussi la provenance de l’image (URL pour les images obtenues via Internet) et éventuellement le nom du photographe. ‘HÉRISSON’ reconnaît les images transformées et lorsqu’une photographie a subi des transformations (rotations, changement d’échelle, compression, modification des contrastes,…), il sait reconnaître l’image originale parmi les images qui en sont issues. ‘HÉRISSON’ permet la détection et classification d’objets contenus dans une image (personne, véhicule, meuble…). ‘HÉRISSON’ permet la détection et l’identification de personnes dans une vidéo.

Une fois la masse de données stockées, l’exploitation se fait avec une fonction de recherche avancée (ou multicritère) qui permet à minima de préciser une combinaison booléenne des paramètres suivants: date (avec intervalle), taille (avec un intervalle), type de document (texte, image, graphique, vidéo, audio), format de fichier, URL d’origine. Auxquelles s’ajoutent les propriétés du contenu: l’exclusion de mot, une expression exacte, la combinaison booléenne entre les mots-clés, les mots commençant par une chaîne de caractères donnée, distance entre les mots dans le texte, expression régulière, localisation dans la page (titre / corps de texte), une écriture phonétique, une orthographe approchée, dans une page (URL) précise, dans les pages contenant un lien précis.

‘HÉRISSON’ en est au stade du démonstrateur, il faudra quelques années encore avant que ce programme ne soit opérationnel.

Vendredi 10 avril, le Comité ‘Libérez-les’ (en collaboration avec le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et sa section PCF de Méricourt) organise un meeting-débat de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah.

Le meeting se tiendra à partir de 18h30 jusqu’à 22h00 à Méricourt (Pas de Calais, près de Lens), au Centre Max-Pol Fouchet, salle Daquin, (derrière l’église), rue Jean-Jacques Rousseau (à droite face à la Mairie).

Progamme dès 19h00:

-‘Georges Ibrahim Abdallah: son combat politique? Sa situation?’ présenté par le Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah.
-‘L’actualité du sionisme en Palestine et au Liban’ présenté par le Comité ‘Libérez-les!’
-Projection du film ‘Retour au pays du Hezbollah’ de Soha Béchara.
-Intervention de Walid Atallah, de l’Association des Palestiniens en France (Al Jaliya).
-Débat ouvert avec la salle.

Table de lectures, rafraichissements, sandwichs… Entrée gratuite.

Lors d’une manifestation étudiante de nuit le mardi 17 mars, deux camarades des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes de Pau et un militant syndicaliste-étudiant ont étaient arretés et emmenés au commissariat pour une garde à vue de 13h avec son lot d’humilitations. Cette arrestation a eu lieu alors que la police reprimait violemment la manifestation étudiante, à coups de matraques et de grenades lacrymogènes.

14h. Place de l’Amérique Latine, comme le 29 janvier, les représentants syndicaux, massés sur la passerelle font leurs discours. Après les discours, la marche: entre 15.000 et 20.000 personnes. Fin du cortège (revenu au point de départ), les groupes s’attardent, discutent, tandis que des responsables de la CGT font leur possible pour disperser tout les arrivants. Un millier de personnes convergent vers la sous-préfecture. Comme la dernière fois, les CRS se sont installés dans une rue transversale longeant le bâtiment. Comme la dernière fois, les manifestants les encerclent des deux côtés. Mais contrairement à la dernière fois, ils ne sont pas vingt, c’est une dizaine de cars qui sont à l’arrêt.

Les pavés ont alors volé, ainsi que des cocktails Molotov. Les CRS ont riposté, aidés de grenades lacrymogènes volant dans le ciel, propulsées par leurs fameux lanceurs Cougar. Le gaz s’est répandu et leur charge a suivi, dégageant la voie jusqu’au front de mer, puis repoussant les groupes jusqu’à l’esplanade devant la sous-préfecture. Ils se sont alignés, cachés derrière leurs boucliers. Quelques groupes épars s’avancent pour faire pleuvoir la pierre sur les hommes en armure. La réplique se fait à coup de gaz. Soudain, un mouvement de foule, un groupe d’une vingtaine de personnes se rue sur de trois agents de la BAC qui avaient tenté d’extraire un manifestant. Opération ratée, ils n’ont récolté que des coups. Quelques instants plus tard, c’est un RG qui est repéré, il parviendra à s’enfuir après avoir molesté un civil.

Le temps passe, les grenades pleuvent et les CRS finissent par charger et repoussent les manifestants de l’esplanade, au niveau du rond point. Le rebord de pierre est démantelé pour fournir des projectiles. Plus loin dans la rue commencent les préparatifs d’une barricade, un chantier abandonné non loin servira de ressource. Une nouvelle charge tente de fermer la tenaille, mais les manifestants se replient et une pluie de pavés stoppe les CRS, les forçant à reculer. Les manifestants reculeront finalement dans la rue, pressés par les jets de grenades et les petites charges. La barricade sommaire est montée, mais une rumeur monte. Les CRS envoyés à Nantes seraient en chemin pour prendre les manifestants en tenaille. Les manifestants rejoignent alors le centre ville où ils se dispersent. Les trainards sont rattrapés, matraqués et arrêtés.

Manifestation à Saint-Nazaire

Manifestation à Saint-Nazaire

Des incidents ont éclaté jeudi en fin de journée, à l’issue des manifestations organisées partout en France qui ont rassemblé entre 1,2 et 3 millions de personnes.

Alors que la manifestation parisienne continuait de se disperser, quelques 500 jeunes se sont mis à jeter des projectiles divers sur les policiers après avoir mis le feu à des tas de détritus. Les forces de l’ordre ont entrepris de les éteindre, faisant également usage par moments de gaz lacrymogènes et chargeant les manifestants pour les disperser. Au moins 300 personnes ont été interpellées (dont 49 feront l’objet de procédures judiciaires) et neuf policiers auraient été blessés. Les jeunes gens, dont de nombreux étaient vêtus de noir et portaient des foulards, criaient ‘A bas l’Etat, les flics et les patrons!‘. Ils avaient été en début de soirée encerclés par les policiers sur le terre-plein central de la place de la Nation.

A Marseille, un étudiant et un professeur ont été placés en garde à vue pour violences à agent de la force publique à l’issue de la manifestation. Ils ont été interpellés lors d’incidents survenus là aussi à l’issue du défilé inter-syndical au cours desquels un policier aurait été légèrement blessé. Dans la soirée, une centaine d’étudiants et d’enseignants se sont rassemblés devant l’hôtel de police de Marseille pour réclamer la remise en liberté des deux interpellés avant de se disperser. Les deux personnes interpellées devaient être présentées ce matin à un magistrat.

A Toulouse, quelque 200 manifestants, pour la plupart des jeunes gens, se sont heurtés aux forces de l’ordre en fin d’après-midi, à l’issue de la dispersion de la manifestation. Les jeunes gens, qui bloquaient l’entrée d’un magasin Monoprix (où se déroulait une action ‘d’auto-réduction’ de masse) au centre-ville ont été délogés par une trentaine de policiers qui ont fait usage de matraques et effectués plusieurs tirs de flashball. Les manifestants ont jeté des bouteilles sur les policiers et au moins un manifestant a été interpellé, tandis que des groupes de jeunes ont incendié plusieurs poubelles et des cartons à proximité. Un policier aurait été légèrement blessé à la tête après avoir reçu une bouteille lors de ces incidents. Le face-à-face entre jeunes et forces de l’ordre, qui avait débuté vers 18h, s’est poursuivi jusque vers 19h aux abords du magasin, tandis que les manifestants scandaient ‘Qui sème la misère récolte la colère‘ et ‘Police partout, justice nulle part‘.

A Saint-Nazaire, la fin de la manifestation a également tourné à l’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre.

Après Georges Cipriani, prisonnier d’Action Directe, qui a reçu il y a quelques jours un avis défavorable la part de la commission pluridisciplinaire de sûreté, un deuxième prisonnier politique révolutionnaire se voit signifier un avis défavorable à une demande de libération conditionnelle. Il aura fallu 25 semaines à cette commission pour transmettre cet avis à Georges Abdallah qui est sorti du Centre National d’Observation de Fresnes le 23 septembre 2008. Les motifs sont clairement politiques: ‘A des convictions politiques intactes et très solides’ (…) ‘A affirmé que si son pays était occupé, personne ne pourrait lui dicter son comportement’.

Le 26 mars prochain, la demande de libération de Georges Abdallah doit être examinée en appel. L’avis de la commission n’est que consultatif mais quel juge osera faire preuve d’indépendance et prendre la décision de la libération de Georges Abdallah? 25 ans déjà que Georges Ibrahim Abdallah est enfermé dans les prisons de l’Etat français impérialiste. 25 ans que tous les moyens sont utilisés pour pousser Georges Ibrahim Abdallah à renier son engagement communiste et antisioniste. 25 ans que ce militant révolutionnaire ne cesse de revendiquer et de défendre son idéal révolutionnaire. Aujourd’hui plus que jamais, Georges Ibrahim Abdallah a besoin de la solidarité de tous ceux qui sont attachés à sa libération.

Affiche de soutien à Georges Ibrahim Abdallah

Affiche de soutien à Georges Ibrahim Abdallah