Un juge britannique a jugé aujourd’hui qu’Anton Troitiño, un militant ETA qui avait passé 24 ans dans les prisons espagnoles (il avait été condamné à 2000 ans de prison pour son appartenance au « Commando Madrid »), devait être remis à l’Espagne. En octobre 2013, il faisait partie des dizaines de membres de l’ETA formellement libérés en vertu d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme et s’était rendu en Grande-Bretagne où il avait été arrêté l’année suivante: l’Espagne avait demandé son extradition pour répondre à de nouvelles accusations portées contre lui (contrefaçon des documents et, à nouveau, appartenance à ETA).

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération

Oihana Mardaras, qui avait été condamnée à 29 ans de prison pour une action d’ETA fin 2008 (l’explosion d’une camionnette piégée devant le siège de la radio-télévision basque EITB), a été acquittée en appel à madrid pour absence de preuve.

Oihana Mardaras

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération
Oihana Mardaras

Shilan (Silhan) Ozcelik, une militante kurde agée de 18 ans, a été placé en détention provisoire à la prison de Holloway, à Londres, sous l’accusation de « préparation à commettre des actes de terrorisme ». Shilan a été arrêté en janvier à l’aéroport de Stansted après son retour d’un voyage en Europe continentale, mais seulement n’a comparue que la semaine dernière pour infraction à la Loi sur le terrorisme de 2006. Elle est accusée d’avoir tenté de rejoindre les rangs du PKK, qui est répertorié comme organisation terroriste au Royaume-Uni. Une manifestation d’urgence a eu lieu devant Holloway vendredi pour la soutenir.

Pour lui écrire (via son avocat): Silhan Ozcelik, c / o Ali Av article, vous Procureurs Morgan, Bank Chambers, 1er et 2e étage, 133 Stoke Newington High Street , Stoke Newington, Londres N16 0PH

Angleterre: Une militante kurde emprisonnée à Londres

En janvier, peu après les attentats de Paris, David Cameron affirmait vouloir interdire les « espaces surs » et notamment les applications de messageries privées cryptées, telles que WhatsApp, Snapchat, Hangout, Skype: « Dans notre pays, pouvons-nous autoriser un moyen de communication entre des personnes, même des extrémistes (…) que nous ne pouvons pas lire ? Non, il ne faut pas » Cette volonté de s’attaquer aux espaces « surs » faisait écho aux déclarations du directeur du FBI, qui dénonçait les nouvelles méthodes de chiffrement d’Apple et Google.

Cependant, lors d’une séance d’information devant les députés, les membres du bureau parlementaire des sciences et des technologies (The Parliamentary Office of Science and Technology ou POST), qui délivre des conseils indépendants aux députés sur diverses questions scientifiques et techniques, ont jugé que si les objectifs du Premier ministre étaient « nobles », ils n’en étaient pas moins irréalisables. Les experts en informatiques ont estimé que toute tentative législative d’interdiction ou de blocage du réseau Tor au Royaume-Uni serait « technologiquement impossible ». Le rapport du POST prend la Chine en exemple: en tentant de bloquer le réseau, elle n’a fait qu’engendrer la création de « bridges », des relais passerelles TOR, très difficiles à bloquer.

L’éco-activiste Emma Sheppard a été condamnée à deux ans de prison pour le sabotage, à l’occasion du New Years’s Eve, de trois voitures de police. Des planchettes bardées de clous avaient été disposées devant le commissariat par Emma (qui a été attrapée immédiatement et qui a assumé l’action) et une autre personne non identifiée qui a pu échapper aux policiers.

Pour lui écrire: Emma Sheppard / A7372DJ / HMP Eastwood Park / Church Avenue / Falfield / Wotton-under-Edge / Gloucestershire
GL12 8DB / Royaume-Unis.

Angleterre: Une éco-activiste condamnée à deux ans de prison

Mercredi dernier, une centaine de policiers ont pris d’assaut lotissement abandonné Aylesbury (l’un des plus grands d’Europe), qui était squatté. Les occupants s’étaient barricadés dans le bâtiment squatté. Les policiers ont dû attaquer à la disqueuse les plaques de tôles tandis que les occupants incendiaient des matelas et lançaient toutes sortes de projectiles sur la police. Le lotissement Alyesbury doit être démoli dans le cadre d’un vaste plan de gentrification dont la première phase coûtera la somme énorme de 1,5 milliard de £! Plusieurs autres opérations policières contre des squats ont précédé cet assaut; c’est un véritable opération de «nettoyage social» qui a lieu à Londres.

Les squatters ont occupés un nouveau bâtiment à son tour menacé. Une grande foule s’était formée en solidarité autour du bâtiment nouvellement occupé. Des incidents ont eu lieu entre ces manifestants et la police. Six personnes ont été arrêtées, elles ont toutes été libérées, mais devront comparaître.

Une vidéo de l’assaut: http://www.bbc.com/news/uk-england-london-31526037

Angleterre: 100 policiers à l’assaut d’un squat londonien

Le dernier procès des personnes arrêtées lors des manifestations de l’OTAN au Pays de Galles de l’année dernière aura lieu mercredi prochain à Cardiff. Les manifestants sont accusés d’avoir agressé un policier. Une manifestation de solidarité est prévue devant le tribunal Cardiff le 4 février. Presque toutes les autres personnes arrêtées lors des manifestations contre l’OTAN ont vu leurs accusations sont abandonnées.

Grande-Bretagne: Dernier procès contre les manifestants anti-OTAN

Une campagne a été lancée en Angleterre contre l’embauche de Bob Lambert au département de criminologie de la London Metropolitan University. Bob Lambert était un des chefs du Special Demonstration Squad (SDS) de la police. Créé en 1968 en réponse aux manifestations de masse contre la guerre du Vietnam, le SDS avait pour fonction de placer des espions à long terme dans les mouvements politiques au Royaume-Uni. Le SDS espionné les groupes anticapitaliste, anti-raciste, anti-guerre, et environnementaux.

Dans le cadre de ces opérations d’infiltration, des agents comme Bob Lambert, ont abusé des femmes en ayant des relations intimes et sexuelles, parfois de longues durées, pour leur soutirer des renseignements. Lambert a admis quatre relations de ce type entre 1983 et 1988, ayant même engendré un enfant avant de disparaître sans laisser de trace. Au moins neuf autres espions policiers ont été identifiés ces 20 dernières années, presque tous ont eu des avec des femmes dans le but de leur soutirer des informations. Dix femmes victimes de ces abus poursuivent la Metropolitan Police pour cette raison.

Lambert infiltrait particulièrement les organisations environnementales, de Greenpeace à des groupes radicaux. Il a animé une provocation qui a encouragé des militants à placer des engins incendiaires en 1987. Deux militants ont été emprisonnés suite à cela. Bob Lambert a ensuite été promu inspecteur-détective de la Direction générale spéciale, et est devenu superviseur des policiers infiltrés. Il est aussi impliqué dans un campagne secrète de la police pour discréditer en 1993 la famille de Steven Lawrence, victime d’un crime raciste, qui dénonçait l’absence d’enquête.

Bob Lambert au moment de ses infiltrations et aujourd’hui

Bob Lambert au moment de ses infiltrations et aujourd'hui

A Londres, le Premier ministre David Cameron a présidé lundi 12 janvier une réunion avec les responsables des services de sécurité et de renseignement en réaction aux attentats de Paris. Les événements en France sont l’occasion pour le gouvernement de justifier à nouveau son projet de loi anti-terroriste actuellement discuté au Parlement et débattu à la chambre des Lords ce mardi.

Le projet de loi prévoit la confiscation des passeports des jihadistes de retour de zones de combat comme la Syrie ou l’Irak et leur bannissement du territoire britannique jusqu’à deux ans ; les universités se verraient aussi confier la responsabilité d’identifier et dénoncer les étudiants en voie de radicalisation. Un arsenal législatif que David Cameron voudrait compléter par la surveillance des communications sur internet.

Le Parti conservateur du Premier ministre David Cameron a annoncé samedi son intention de restreindre le droit de grève pour certaines catégories de personnels dans le secteur public en cas de victoire aux élections législatives de mai prochain. Selon le projet des Conservateurs, une grève dans les secteurs de la santé, des transports, de l’éducation ou des services de lutte contre les incendies devra avoir l’aval d’au moins 40% des membres des syndicats concernés pour être légale.

L’an dernier, une série d’arrêts de travail ont eu lieu dans l’éducation nationale, chez les pompiers et dans le métro de Londres. Plusieurs de ces grèves se seraient retrouvées illégales si le projet des Tories avait été en vigueur. Voter une telle loi, a estimé la secrétaire générale du Trades Union Congress (TUC), l’organisation qui regroupe les syndicats au Royaume-Uni, reviendrait à interdire le droit de grève dans le secteur public.

En Grande-Bretagne, il n’y a aucune limite de temps lorsqu’une personne est soumise à une caution sans charge et un sergent de garde n’a pas besoin de la permission d’un tribunal pour remettre une interdiction de manifester. Or, si elle est bafouée, le manifestant est passible d’arrestation pour violation de liberté sous caution. Une stratégie qui permet ainsi, non seulement d’empêcher quelqu’un de rejoindre une manifestation, mais aussi de lui passer l’envie de retenter un autre jour. Depuis 2008, au moins 732 personnes ont ainsi été arrêtées sans jamais avoir été poursuivies ensuite pour aucune accusation, alors que ces derniers se rendaient à des manifestations autorisées. Près de 85% des personnes interdites de manifester de la sorte, n’ont pas été par la suite mises en accusation.

La mise en liberté sous caution est donc devenue un instrument utilisé par la police britannique pour punir les manifestants et nier leur droit à manifester. La police mène sa propre justice extra-judiciaire sans aller devant aucun tribunal. Le “Network for Police Monitoring” a accumulé les preuves de la stratégie policière : “La caution policière est utilisée comme un moyen de perturber l’activité de protestation sans faire face aux inconvénients de devoir passer par un processus juridique formel. En raison de la longue expérience de la police d’avoir abusé des modalités de conditions préalables à l’inculpation contre les manifestants de manière irresponsable, nous croyons que la seule solution est le retrait complet de ce pouvoir pour toutes les infractions liées aux manifestations”.