Un rapport publié hier sur l’assassinat de Stephen Lawrence dénonce les pratiques de la police britannique. Cet adolescent noir de 18 ans avait été tué pour des motifs racistes le 22 avril 1993 par quatre jeunes, dont seulement deux ont été condamnés. Non seulement un officier de police aurait accepté de l’argent de la part du père d’un des suspects pour ne pas poursuivre son fils, mais un espion de la police avait infiltré l’entourage et les proches de la victime dans le but de les discréditer. Le 6 mars, la ministre de l’Intérieur, a ordonné une enquête publique afin de connaître « toute la vérité », plus de deux décennies après les faits.

Quant à la police britannique, elle se trouve d’autant plus dans l’embarras qu’elle est déjà au coeur d’une polémique en raison de sa politique d’infiltration à grande échelle dans des groupes politiques, pendant plus de quarante ans. Des dizaines – peut-être des centaines – de militants politiques aient été condamnés à la suite des opérations d’espionnage douteuses qui pourraient être liées à des erreurs judiciaires.

Citant de nouveaux documents d’Edward Snowden, le site Wikileaks a révélé avoir été pris pour cible par la NSA. Le site de Julian Assange, spécialisé dans la publication de documents secrets, a affirmé que l’agence de renseignements américaine et son pendant britannique GCHQ ont espionné Wikileaks et ses lecteurs. Un des documents révèle également que depuis 2010, la NSA a inscrit Julian Assange sur ‘une liste de gens qui doivent être la cible d’une chasse à l’homme…’ Ce dernier a réagi par voie de communiqué ‘Wikileaks condamne fermement le comportement sans foi ni loi de l’Agence nationale de sécurité. Nous appelons l’administration Obama à nommer un procureur spécial pour enquêter sur l’étendue de l’activité criminelle de la NSA contre les médias, notamment Wikileaks’.

Le 21 octobre dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg avait jugée illégale la détention prolongée d’Inès del Rio, militante de l’ETA dont la détention avait été prolongée jusqu’en 2017 (alors qu’elle était libérable en 2008 selon le système classique de remise de peines) en vertu de la doctrine Parot, système de remise de peine défavorable aux détenus sous le coup de condamnations multiples. Antonio Troitiño, condamné à plus de 2000 ans de prison et détenu au Royaume-Uni avait été libéré le lendemain, le justice britannique ayant estimé qu’il était juste qu’il le soit si Inès del Rio l’était. Il avait été placé sous contrôle judiciaire dans l’attente d’une décision de l’Espagne sur une demande d’extradition. Le militant a été arrêté ce jeudi à Londres car la justice espagnole l’accuse d’avoir ‘en liberté, réintégré la cellule du groupe’.

Antonio Troitino

Antonio Troitino

Le démonstrateur du drone Taramis, qui a déjà fait plusieurs essais en vol a été révélé hier. Le coût du programme est estimé à 185 millions de livres (222 millions d’euros). Il est mené en partenariat entre le ministère britannique de la Défense et BAE Systems, avec la participation de Rolls Royce, QinetiQ et General Electrics. Possédant des capacités de furtivité, le Taranis a la taille d’un avion de chasse. Il est destiné aussi bien aux missions ISR qu’aux missions de ciblage et peut également être utilisé pour des missions d’attaque.

A l’appel du Defend Education Birmingham, une centaine d’étudiants ont manifesté hier, occupant deux bâtiments de l’institution et déployant un calicot sur la tour de l’horloge de l’université. La police a rapidement été appelée sur place par les autorités universitaires pour disperser les étudiants qui dénoncent l’augmentation des frais de scolarité ainsi que les faibles revenus du personnel. Des bombes de fumées et des feux d’artifice ont été tirés par les étudiants qui ont très vite été enfermés dans un kessel policier. Plus de cent étudiants ont été interrogés par les policiers, tout ceux refusant de décliner leur identité ont été interpellés. L’opération a duré plus de quatre heures. Au final, quatorze personnes ont été interpellées. Elles sont accusées d’avoir porté atteinte aux gardes de la sécurité et de dommages criminels.

Calicot à l’université de Birmingham

Calicot à l'université de Birmingham

Suite au verdict prononcé mercredi en faveur de la police londonienne dans l’affaire du meurtre de Mark Duggan, les autorités craignent une nouvelle vague de protestation dans le quartier de Haringey. La police a été placée en état d’alerte, et des renforts peuvent être envoyés sur place à tout moment, dixit le porte-parole de la police. En marge de cette situation tendue, les autorités ont annoncé leur intention de lancer une expérience d’enregistrement des actions policières. Des officiers armés vont être équipés de caméras pour enregistrer leurs faits et gestes et ceux des personnes auxquelles elles ont affaire.

Policier doté d’une caméra

Policier doté d'une caméra

Mark Duggan, 29 ans, a été abattu par la police le 4 août 2011 alors qu’il se trouvait dans un taxi à Londres. Soupçonné d’être membre d’un gang et d’être armé au moment où la police est intervenue pour l’interpeller, l’homme a reçu une balle dans le bras et une autre dans l’abdomen. Ce meurtre avait déclenché une semaine d’émeutes dans le quartier londonien de Tottenham. Mercredi, la justice britannique a tranché: la police a agi ‘légalement’ en tirant sur Mark Duggan. Les jurés, qui pouvaient juger l’action ‘légale’, ‘illégale’ ou choisir une position moins tranchée, ont conclu que l’opération pour intercepter Mark Duggan avait été conduite d’une façon à minimiser le recours à la force et que l’officier croyait sincèrement et raisonnablement que Mark Duggan était toujours armé quand il lui a tiré dessus. L’arme supposée a été retrouvé à six mètres de la scène. La police, accusée de l’y avoir placée, continue de rejeter cette affirmation avec force. L’enquête balistique a pourtant démontré que la balle retrouvée dans la radio d’un agents était d’origine policière, alors que Duggan a longtemps été accusé d’avoir ouvert le feu. Un porte-parole de la police britannique a annoncé que suite à ce verdict, ‘une opération était en cours à Londres permettant d’envoyer des renforts à Harigey en cas de nécessité’. Une membre de la famille a réagi à cette décision en déclarant: ‘Nous allons nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour que justice soit rendue à Mark, pour ses enfants et pour toutes ces morts en garde à vue… pas de justice, pas de paix!’

Des centaines d’avocats pénalistes britanniques ont organisé lundi matin un débrayage sans précédent dans le pays pour dénoncer la volonté du gouvernement conservateur de réduire d’ici à 2018/19 de 220 millions de livres (265 millions d’euros) le budget de l’aide juridictionnelle. Cette dernière s’élève à 2 milliards de livres et finance l’assistance juridique aux personnes qui ne peuvent pas financer leur défense. A Londres, des centaines d’avocats en robe noire et perruque blanche se sont rassemblés devant le tribunal pénal de l’Old Bailey tandis que nombre de leurs confrères faisaient de même dans toute l’Angleterre et le Pays de Galles pour marquer ce mouvement d’une demi-journée.

grève des avocats britanniques

grève des avocats britanniques

Des chercheurs de l’université de Glasgow, en Ecosse, ont réussi à mettre au point un système permettant de reconstituer une image reconnaissable à partir d’un reflet d’une personne sur le globe oculaire du sujet grâce à la méthode dite « d’interpolation bicubique« , afin de lisser au mieux l’image obtenue.

méthode bicubique 1

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs sont partis d’un cliché de 39 mpx, dans des conditions de luminosité parfaites. Dans plus de 70% des cas, le « reflet » a été reconnu. Mieux, le reflet étant présent sur les deux yeux, les chercheurs estiment qu’il serait possible à terme de reconstituer une image en trois dimensions. Difficile aujourd’hui de trouver des images de 39 mpx au coin de la rue, mais au rythme où vont les chose, de tels capteurs pourraient se généraliser dans les smartphones à venir.

méthode bicubique 2

méthode bicubique 1
méthode bicubique 2

Mercredi, des dizaines d’étudiants ont occupé le quartier général du University of London Senate House. La police et la sécurité privée sont immédiatement intervenus pour disperser les manifestants. Selon plusieurs témoins, les forces de l’ordre ont fait un usage sans précédent de la violence. Dans une vidéo, on peut apercevoir un policier frappant un jeune homme cagoulé, tandis que certains de ses collègues ont plus tard tenté de matraquer les étudiants qui essayaient d’avancer. Cinq personnes ont été interpellées en marge des affrontements. Le lendemain, plus de 200 personnes ont défilé pour dénoncer les violences policières à l’égard des étudiants ces dernières semaines, violences qui d’après le président du syndicat des étudiants, ne visent qu’à réprimer le mouvement estudiantin et à décourager les étudiants dans leur lutte. Il a ajout que le niveau de la force policière était totalement disproportionné et que les interventions étaient toujours planifiées avec un usage systématique de la force. A l’arrivée du cortège devant le Senate House, des échauffourées ont à nouveau éclaté entre manifestants et forces de l’ordre qui avaient été déployées en nombre et munies de leur arsenal anti-émeute. 36 personnes ont été interpellées.