Scotland Yard a annoncé ce vendredi avoir doté sa force londonienne de scanners d’empreintes digitales portables. 350 dispositifs vont être distribués au sein des brigades. Le système a été fourni par les spécialistes des données biométriques, 3M Cogent. Grâce à celui-ci, les empreintes digitales d’un suspect peuvent être prises directement et pratiquement instantanément vérifiées dans les bases de données de la police. L’agence nationale britannique pour l’amélioration du maintien de l’ordre public a déclaré que l’utilisation de cette technologie allait permettre un gain de soixante minutes par affaire au minimum, et donc permettre aux agents sur le terrain d’être plus ‘efficaces.

Scanner d’empreintes digitales

Scanner d'empreintes digitales

Le ministère de la défense britannique a confirmé ce week-end que des LARD seront déployés durant les JO de cet été. Le LRAD, pour Long Range Acoustic Device est une arme non-léthale sonore conçue par les américains pour permettre à l’armée de contrôler les foules en Irak. Depuis deux ans, celle-ci a également été utilisée, principalement au Canada, dans le cadre d’événements publics et légaux tels que les Jeux Olympiques de Vancouver ou le G20 de Toronto. L’engin peut émettre des sons de 150 décibels capables d’atteindre une personne à 200 mètres, ce qui peut s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. ‘Dans le cadre de la contribution militaire dans l’effort sécuritaire mené par la police pour les Jeux Olympiques, une large gamme de matériel et d’équipement sera utilisée par nos forces armées’ a déclaré le porte-parole du ministère.

Dans le cadre du premier anniversaire des mouvements des ‘indignés’ et ‘Occupy’, des dizaines de rassemblements ont eu lieu samedi dans le monde entier. A Londres, quelques 300 manifestants s’étaient réunis devant la cathédrale Saint-Paul (où les ‘indignés’ ont campé plusieurs semaines l’an dernier) avant d’entreprendre un défilé dont l’objectif était que ‘le 1% rende visite’ aux bureaux des plus grandes institutions bancaires basées dans la City pour terminer devant la Bank of England. Le cortège était totalement cadenassé par les forces de l’ordre qui avaient établi une dead-line à 17h45 pour évacuer les lieux. Le cordon autour du cortège a déjà donné lieu à de nombreuses échauffourées entre des manifestants et les policiers, et ceux-ci, à 18h, sont violemment intervenus pour déloger les dizaines de personnes qui avaient bravé l’ordre d’évacuation. Une quarantaine d’entre elles ont été interpellées pour ‘troubles de l’ordre public’.

Arrestation d’un indigné à Londres

Arrestation d'un indigné à Londres

Le 7 juillet 2011, les autorités britanniques ont arrêté Eneko Gogeaskoetxea à Cambridge, où il vivait sous un faux nom depuis plusieurs années. Membre présumé de l’ETA et inscrit depuis 2001 sur la liste antiterroriste de l’Union Européenne, il est visé par huit mandats d’arrêt européens émis par les autorités espagnoles qui l’accusent, entre autre, d’avoir planifié une action armée contre le roi d’Espagne le 18 octobre 1997, d’avoir tué un policier quelques jours plus tôt et d’avoir participé à plusieurs actions de l’ETA. Par ailleurs, il a été condamné à deux reprises par contumace en France, en juin 2006 et en mai 2011, à chaque fois à trois ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste. En janvier dernier, la juge de première instance londonienne avait autorisé l’extradition de Eneko Gogeaskoetxea vers l’Espagne tout en rejetant le chef d’accusation de ‘tentative d’assassinat du roi’, décision contre laquelle les autorités espagnoles avaient fait appel. En mars, l’avocat du prisonnier avait contesté la décision d’extradition devant la Haute Cour, affirmant qu’il ne pourrait pas y avoir de procès équitable en Espagne. Pourtant, aujourd’hui, cette même Cour a rejeté l’appel de Gogeaskoetxea, déclarant qu’il n’y avait pas d’obstacle à son extradition et estimant que son expulsion ne contreviendrait pas aux droits de l’Homme. Le prisonnier a toutefois encore la possibilité de se pourvoir encore devant la Cour suprême.

Eneko Gogeaskoetxea

Eneko Gogeaskoetxea

Une dizaine de prisonniers anarchistes grecs sont actuellement en grève de la faim autour du cas de Stella Antoniou et protestant contre leur détention. Beaucoup d’actions de solidarité ont lieu à travers le monde. Une vingtaine de personnes ont ainsi manifesté devant le consulat grec à New-York, quelaques dizaines ont également manifesté au Royaume-Uni. 45 personnes ont distribué des flyers dans le centre d’Athènes, une dizaine d’automates bancaires ont été sabotés en Crète. Enfin, le 19 avril, toutes les voitures se trouvant dans le parking de l’Organisation Nationale des Télécommunications ont été incendiées.

Manifestation de soutien au Royaume-Uni

Incendie à l’OTE

Manifestation de soutien au Royaume-Uni
Incendie à l'OTE

Plusieurs actions de solidarité avec les membres de la FAI emprisonnés en Grèce (Cellules de Feu, Stella Antoniou), au Chili (Tortuga), et en Indonésie (Eat et Billy). Ces actions ont eu lieu en Allemagne à Hambourg le 7 avril, lors d’une manifestation de soutien à Stella Antoniou. À Cambridge, lors de l’incendie d’un véhicule d’une société de recrutement et à La Paz en Bolivie, lors du sabotage de plusieurs distributeurs automatiques.

Bolivie/Allemagne/Angleterre : Actions solidaires de la FAI

Le groupe d’activistes TeaMp0isoN a piraté et écouté des conversations d’officiers du contre-terrorisme de Scotland Yard. Les pirates ont aussi passé des coups de fil sur la hotline antiterroriste de la police et posté le tout sur le site YouTube. On y entend donc, pendant quatre minutes à peu près, des officiers discuter à la fois des agissements de TeaMp0isoN mais aussi d’opérations de sécurité sensibles.

Les émeutes de l’été dernier ont donné un élan aux recherches sur les technologies alternatives de contrôle des mouvements de foule. Des réunions avec pour participants la police de Londres et d’Irlande du Nord, la Fédération de police, l’Agence spécialisée dans le crime organisé et les responsables du laboratoire technique et scientifique du ministère de la défense. Un des thèmes était le développement de « technologies moins létales », et notamment le remplacement des balles en plastiques par des projectiles contenant des produits chimiques (lacrymo etc.).

Une sorte de boule puante que les ingénieurs rattachés au ministère de l’intérieur surnomment « huile à canailles » (« skunk oil ») a été développée. Des pastilles contenant des liquides nauséabonds seraient tirées à l’aide d’armes semblables à celles utilisées dans les parties de paintball. L’odeur qui s’en échapperait une fois les individus touchés serait insupportable au point telle que ces derniers rentreraient chez eux pour se changer et leurs complices seraient réticents à rester près d’eux. Il serait aussi question d’armes reposant sur des rayons de chaleur et d’armes sonores. Un système protégeant les policiers des lasers aveuglants, une des armes préférées des émeutiers, serait aussi à l’étude.

La semaine dernière, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’installer des équipements permettant au service de renseignements électroniques d’avoir accès en temps réel aux données concernant chaque message ou mail envoyé, les sites internet consultés ou les appels téléphoniques composés. Ce projet de nouvelles réglementations de surveillance a soulevé une vague de protestation dont l’apogée a été atteinte ce week-end. Le site internet du ministère de l’Intérieur a été la cible d’une attaque du collectif Anonymous. Samedi, la page d’accueil a, pendant plusieurs heures, indiqué que le service était indisponible en raison d’un important volume du trafic. Sur le compte Twitter du collectif, ainsi que sur le compte d’Anonymes du Royaume-Uni, un message indiquait ‘TANGO DOWN’ (en terme militaire, ‘cible détruite’).

Le gouvernement britannique va demander au parlement d’adopter une loi qui obligerait les Fournisseurs d’Accès Internet à fournir en temps-réel un accès à toutes les communications électroniques du pays, pour l’ensemble de la population, afin que les services secrets puissent réaliser une base de données qui leur permettra de savoir qui a l’habitude de parler avec qui. Jusqu’à présent, seules les personnes faisant l’objet d’une enquête pouvaient faire l’objet d’une surveillance de leurs communications, sur autorisation.

Le nouveau système devrait autoriser les agents de sécurité à vérifier l’heure, la durée et les numéros de téléphones d’un appel téléphonique, ou une adresse e-mail. Elles n’incluent pas le contenu d’une conversation téléphonique ou d’un e-mail. Les méta-données sont devenues une information extrêmement importante pour les services de renseignement ; qui les jugent au moins aussi instructives que le contenu lui-même des communications.