Le gouvernement britannique présente mercredi un projet de loi sur le renseignement destiné à actualiser les techniques d’interception des communications. Ce texte devrait à terme octroyer de nouveaux pouvoirs aux agences de renseignement britanniques pour obtenir les données personnelles d’internautes, et notamment celles provenant de plateformes populaires comme Facebook ou WhatsApp.

Baptisé « Loi sur les pouvoirs d’enquête », le texte permettrait au renseignement britannique d’intercepter les communications, de voir qui a échangé avec qui et quand, mais sans avoir toutefois accès dans un premier temps au contenu. Les opérateurs internet devraient conserver les échanges ainsi que l’activité sur les réseaux sociaux pendant un an, et les autorités pourraient se voir contraintes d’obtenir un mandat d’un juge pour accéder à ces données dans le détail et lire les messages. Actuellement, ces mandats sont délivrés par le ministère de l’Intérieur. Le gouvernement pourrait aussi interdire les techniques de chiffrement impénétrables.

Street art à proximité du siège de l’agence chargée des écoutes à Cheltenham

Street art à proximité du siège de l'agence chargée des écoutes à Cheltenham

Lundi 5 octobre 2015, dans le quartier de Kentish, au nord de Londres, des policiers locaux et des bailiffs (sortes d’huissiers assermentés) se sont présentés pour expulser le squat Mamelon Tower, qui avait été occupé par le collectif Squatters & Homeless Autonomy. Ils se sont retrouvés bloqués aussi bien depuis l’intérieur que depuis l’extérieur.

Incapables de faire tomber les barricades de plusieurs portes, la police locale et les huissiers ont bénéficié du renfort de deux escadrons des brigades anti-émeutes du TSG (Territorial Support Group). Ces derniers ont fait irruption dans le bâtiment en arrêtant immédiatement tout le monde à l’exception d’une personne à l’intérieur. Il leur a fallu quatre heures supplémentaires pour réussir à déloger le dernier occupant. Il leur aura fallu six heures pour entrer dans le bâtiment. Six personnes ont été arrêtées pour rébellion. Une manifestation s’est ensuite devant le commissariat où les personnes arrêtées étaient détenues.

L’expulsion du squat Mamelon Tower

L'expulsion du squat Mamelon Tower

Julian Assange, l’un des fondateurs de Wikileaks et l’un des organisateurs de la plus grande fuite de données confidentielles de l’histoire est depuis 2012 confiné à Londres, dans l’Ambassade d’Equateur, pays qui lui a offert le statut de réfugié politique. Il n’a toutefois jamais pu rejoindre ce pays vu la surveillance colossale dont il fait l’objet. La police attendait en effet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 devant les portes de l’établissement dans le but de lui passer les menottes aussitôt qu’il serait sortit. Cette surveillance a eu un coût : 17 millions d’euros. Face à ce coup astronomique, la police londonienne a annoncée qu’elle levait la garde permanente devant l’ambassade mais que s’il s’avisait d’en sortir « les policiers londoniens fourniront tous les efforts possibles pour l’arrêter ».

Officiellement, le Royaume-Uni veut arrêter Assange pour des accusations d’agressions sexuelles et de ‘non-port du préservatif’ émises par la Suède. S’il venait à être arrêté, il serait immédiatement extradé vers la Suède et aussitôt ré-extradé vers les Etats-Unis. Si certaines accusations sont à présent prescrites, l’accusation de ‘non-port du préservatif’ (crime propre à la Suède) ne sera prescrite qu’en 2020.

Le bras de fer se poursuit donc entre le Royaume-Uni et l’Equateur, les premiers demandant qu’il soit expulsé de l’ambassade, les seconds demandant l’ouverture d’un corridor diplomatique jusqu’à l’aéroport où il serait exfiltré vers l’Equateur. Julian Assange poursuit ses activités depuis l’ambassade qu’il n’a pas quitté depuis le 19 juin 2012.

Julian Assange à la fenêtre de l’Ambassade d’Equateur à Londres. Archive.

En juillet 2013, au beau milieu des scandales révélés par Edward Snowden, le GCHQ (services de renseignements intérieurs britanniques) se présente au siège de The Guardian, le journal anglais dans lequel étaient publiées toutes les révélations du whistleblower américain à l’époque. Les agents du GCHQ sont venus sur place pour détruire les deux ordinateurs sur lesquels étaient stockés les révélations, le Guardian a finalement accepté (voir l’article que nous avions écrit à l’époque).

En 2014, deux hackers, Mustafa Al-Bassam et Richard Tynan ont visiter les locaux du Guardian pour examiner les restes des deux ordinateurs détruits. Les agents du GCHQ ont détruit chaque endroit où pouvait se trouver de l’information, par le même coup, ils ont révélé tous les endroits où de l’information peut être stockée, mis à part le disque dur. Sur les enregistrements vidéos, on peut voir que des meuleuses, perceuses et des masques sont utilisés, ainsi qu’un démagnétiseur très cher fournit par le GCHQ. Ce que le Guardian avait prit alors pour un pur acte d’autorité serait en fait révélateur. En plus du disque dur, les journalistes ont du détruire les pavés tactiles, les prises d’alimentation, les claviers, les processeurs, les convertisseurs et plus encore dans une opération qui a duré plus de trois heures. Ces manœuvres de destruction ont été standardisées dans un document classifié en 2001 et dévoilées par Wikileaks, elles sont utilisées par les Five Eyes (les services secrets états-uniens, anglais, néo-zélandais, australien et canadien) et censées les protéger contre les « services secrets étrangers, les groupes extrémistes, les journalistes et les criminels ».

Des pièces comme les pavés tactiles des deux Macbook Air détruits peuvent en fait stocker 2Mb d’information, et donc stocker des clés de chiffrement qui peuvent ensuite être uploadées via une mise à jour du firmware. Les services secrets des Five Eyes considèrent donc qu’il est extrêmement difficile d’être certain à 100% qu’un appareil est totalement effacé. S’il était très improbable que les journalistes du Guardian aient stocké des clés de chiffrements dans les pavés tactiles de leur ordinateur, il est en fait assez probable que les agents de renseignements le fassent de leur coté.

Les deux hackers ont demandé à plusieurs marques de PC (comme Dell et HP) s’ils pouvaient développer la façon dont les données sont stockées ailleurs que dans le disque dur, ceux-ci ont refusé de répondre, démontrant à quel point il est difficile de savoir où se trouve les données sur un ordinateur.

Les deux hackers ont présenté le résultat de leurs recherches lors du Chaos Communication Camp il y a quelques semaines, vous pouvez voir la vidéo en anglais ci-dessous.

Un contrôleur d’alimentation détruit lors de l’opération.

Un contrôleur d'alimentation détruit lors de l'opération.

200 fascistes participant à une manifestation anti-immigration hier à Douvres organisée par le National Front et la Ligue de défense anglaise. Une contre-manifestation a été organisée par le Réseau anti-fasciste (APN). A midi, 150 antifa ont marché sur le pub où la manifestation fasciste devait commencer. Quelques fascistes dont le dirigeant du NF du Kent, organisateur de la manifestation, ont été pris à partie. La police est intervenue rapidement pour isoler les deux groupes. Briques, bouteilles, fusées d’artifices et projectiles divers ont été échangés par les deux groupes. Plusieurs fascistes ont été blessés à cette occasion. Les renforts de police ont alors éloignés les deux groupes.
Le même jour, des dizaines de milliers de personnes ont pris part à un rassemblement dans le centre de Londres en faveur des réfugiés.

Les antifas tentent de percer un cordon policier

Les antifas tentent de percer un cordon policier

Des manifestants pro-palestiniens et pro-israéliens se sont affrontés mercredi devant la résidence du Premier ministre britannique au 10, Downing Street alors que le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu devait arriver dans l’après-midi à Londres. La police a dû séparer les deux groupes et a arrêté au moins deux manifestants après quelques légères échauffourées.

Côté pro-palestinien, ils étaient environ 400 à protester contre la visite à Londres de Benjamin Netanyahu qui doit y rencontrer David Cameron jeudi. Les manifestants scandaient des slogans comme « Arrêtez Netanyahu » ou « criminel de guerre ». En face, une centaine de militants agitaient le drapeau d’Israël. Plus de 108.000 personnes ont signé une pétition en ligne sur le site du Parlement britannique réclamant l’arrestation du Premier ministre israélien pour « crimes de guerre », notamment lors de la dernière guerre à Gaza.

Le face à face à Londres

Le face à face à Londres

Entre 2003 et 2010, Mark Kennedy, un policier infiltré parmis les mouvements écologistes et anarchistes britanniques a fournit des informations cruciales sur des actions à la police. Vous pourrez retrouver le détail de cette infiltration dans l’article que nous avions écrit à l’époque.

Lors de la plus grande conférence de hackers, le Chaos Communication Camp, organisée chaque année par le célèbre ‘Chaos Computer Club’, trois militants qui avaient été espionnés par Mark Kennedy ont présenté un workshop sur la surveillance policière.

Extrait :
Si vous pensez que la surveillance de masse est mauvaise mais qu’elle est nécéssaire lorsqu’elle est ciblée, si vous pensez que vous ne serez pas ciblés parce que vous n’êtes pas un dissident (ou que vous faites juste des outils pour les dissidents!); si vous avez jamais pensé que vous êtes trop inneficaces que pour eveiller l’interet de la police politique, alors cette présentation est pour vous. Ceci nous est arrivé parce que nous n’avions pas imaginé jusqu’où ils iraient, et nous témoignons parce si les gens savent que ça peut se passer, ils seront prévenus et prémunis.

Kennedy maintenant

Kennedy maintenant

Les services policiers de l’immigration ont voulu faire une opération spectaculaire (ils étaient accompagnés de journalistes) dans le quartier londonien de Shadwell ce mercredi 22 juillet. Ils se sont heurtés à une résistance du quartier alors qu’ils embarquaient un sans-papier bengladeshi : leurs véhicules ont été dégradés, leurs pneus ont été crevés (et le garagiste du quartier a refusé de leur en vendre de nouveaux) et les policiers ont ramassés des oeufs sur la têtes lancé des tours du quartiers. Deux personnes ont été arrêtées.

Quelques fourgons aux pneus crevés

Quelques fourgons aux pneus crevés

La police du West Yorkshire teste actuellement une nouvelle technologie de contrôle des empreintes digitales qui permet de détecter la consommation de caféine, de drogues, mais aussi les traces de cosmétiques et d’autres substances. Ceci dans le but de créer un profil plus détaillé de chaque suspect. La nouvelle technologie de contrôle des empreintes digitales est en phase de test, suite à une étude de la Sheffield Halam University, et elle pourra également identifier le sexe de la personne qui a commis le crime ou déterminer si elle souffre d’une pathologie particulière, comme le cancer, par exemple. Et tout cela en seulement quelques minutes.

Le dispositif recherche les informations à l’aide d’un laser couvert d’une composante chimique connue sous le nom de matrix. Cette substance déclenche une réaction et les particules recherchées peuvent être détectées en quelques secondes. Cette technologie de contrôle des empreintes digitales pourra être utilisée et distribuée en 2017, après une période de test. Les premiers tests ont confirmé que le scanner pouvait détecter la cocaïne, la caféine et certains produits de nettoyage. L’objectif à moyen terme est de pouvoir détecter la présence d’une grande gamme d’autres substances et de pouvoir établir un profil chimique des suspects. En tenant compte des substances avec lesquelles un suspect peut entrer en contact, le pourcentage de certitude de détermination du sexe est de 85%.

Nouvelle technologie de contrôle des empreintes digitales

Nouvelle technologie de contrôle des empreintes digitales

Le gouvernement britannique conservateur a l’intention de limiter le droit de grève: d’après la nouvelle loi, au moins la moitié du personnel devra participer au vote d’une action de grève pour que celle-ci soit jugée légitime. Actuellement, une grève peut avoir lieu si la moitié des votants se prononcent en sa faveur. Le nouveau plan prévoit que la moitié du personnel devra prendre part au vote. Les employeurs devraient aussi recevoir la possibilité d’engager temporairement des travailleurs afin de remplacer les grévistes. Lors de la précédente législature, les libéraux-démocrates, qui étaient alors partenaires de coalition des conservateurs, s’étaient opposés à cette réforme. Le Parti conservateur du Premier ministre David Cameron avait annoncé en janvier (voir notre article) son intention de restreindre le droit de grève en cas de victoire aux élections législatives de mai 2015, élections qu’il a remportées.

C’est suite à la grève des transports de janvier que le projet de loi avait été proposé

C'est suite à la grève des transports de janvier que le projet de loi avait été proposé