A Londres, le Premier ministre David Cameron a présidé lundi 12 janvier une réunion avec les responsables des services de sécurité et de renseignement en réaction aux attentats de Paris. Les événements en France sont l’occasion pour le gouvernement de justifier à nouveau son projet de loi anti-terroriste actuellement discuté au Parlement et débattu à la chambre des Lords ce mardi.

Le projet de loi prévoit la confiscation des passeports des jihadistes de retour de zones de combat comme la Syrie ou l’Irak et leur bannissement du territoire britannique jusqu’à deux ans ; les universités se verraient aussi confier la responsabilité d’identifier et dénoncer les étudiants en voie de radicalisation. Un arsenal législatif que David Cameron voudrait compléter par la surveillance des communications sur internet.

Le Parti conservateur du Premier ministre David Cameron a annoncé samedi son intention de restreindre le droit de grève pour certaines catégories de personnels dans le secteur public en cas de victoire aux élections législatives de mai prochain. Selon le projet des Conservateurs, une grève dans les secteurs de la santé, des transports, de l’éducation ou des services de lutte contre les incendies devra avoir l’aval d’au moins 40% des membres des syndicats concernés pour être légale.

L’an dernier, une série d’arrêts de travail ont eu lieu dans l’éducation nationale, chez les pompiers et dans le métro de Londres. Plusieurs de ces grèves se seraient retrouvées illégales si le projet des Tories avait été en vigueur. Voter une telle loi, a estimé la secrétaire générale du Trades Union Congress (TUC), l’organisation qui regroupe les syndicats au Royaume-Uni, reviendrait à interdire le droit de grève dans le secteur public.

En Grande-Bretagne, il n’y a aucune limite de temps lorsqu’une personne est soumise à une caution sans charge et un sergent de garde n’a pas besoin de la permission d’un tribunal pour remettre une interdiction de manifester. Or, si elle est bafouée, le manifestant est passible d’arrestation pour violation de liberté sous caution. Une stratégie qui permet ainsi, non seulement d’empêcher quelqu’un de rejoindre une manifestation, mais aussi de lui passer l’envie de retenter un autre jour. Depuis 2008, au moins 732 personnes ont ainsi été arrêtées sans jamais avoir été poursuivies ensuite pour aucune accusation, alors que ces derniers se rendaient à des manifestations autorisées. Près de 85% des personnes interdites de manifester de la sorte, n’ont pas été par la suite mises en accusation.

La mise en liberté sous caution est donc devenue un instrument utilisé par la police britannique pour punir les manifestants et nier leur droit à manifester. La police mène sa propre justice extra-judiciaire sans aller devant aucun tribunal. Le “Network for Police Monitoring” a accumulé les preuves de la stratégie policière : “La caution policière est utilisée comme un moyen de perturber l’activité de protestation sans faire face aux inconvénients de devoir passer par un processus juridique formel. En raison de la longue expérience de la police d’avoir abusé des modalités de conditions préalables à l’inculpation contre les manifestants de manière irresponsable, nous croyons que la seule solution est le retrait complet de ce pouvoir pour toutes les infractions liées aux manifestations”.

La police britannique a arrêté 76 personnes lors d’une manifestation mercredi 10 décembre à Londres en soutien à la vague de protestations contre les violences policières aux Etats-Unis. Des centaines de manifestants ont bloqué le centre commercial Westfield dans l’ouest de Londres en organisant un « die-in », une forme de protestation dans laquelle ils s’allongent, comme morts, sur le sol. Certains brandissaient de pancartes portant les inscriptions « Les vies noires comptent » et « Mains en l’air », des slogans utilisés dans les défilés américains.

Une des banderoles brandies par les manifestants portait ainsi l’inscription « Solidarité avec Ferguson ». La foule scandait également « Nous ne pouvons pas respirer », en référence aux derniers mots répétés par Eric Garner, un père de famille noir âgé de 43 ans mort étouffé en juillet lors d’une interpellation brutale par la police de New York. Selon la police britannique, pendant la manifestation, un groupe a tenté de pénétrer de force dans le centre commercial, « agressant le personnel de sécurité et causant des dégâts matériels ». Un cordon de sécurité a alors été déployé devant le bâtiment et 76 personnes ont été arrêtées pour trouble à l’ordre public et l’une d’entre elles est également soupçonnée d’agression. Il s’agit de la deuxième grande manifestation à Londres sur la question depuis deux semaines.

Grande-Bretagne: Arrestations lors d’une manifestation contre les violences policières aux USA

Le 4 décembre 2014, à huit heures du matin, le bâtiment de la direction de l’Institut Technologique d’Athènes a été occupé en solidarité avec l’anarchiste en grève de la faim Nikos Romanos, et avec les anarchistes Yannis Michailidis, Andreas-Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis, eux aussi en grève de la faim.
La veille, un véhicule de sécurité à Londres avait été incendié avec Nikos Romanos, Yannis Michailidis, Andreas-Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis.

En représailles à l’assassinat de Rémi Fraisse, le Front de Libération de la Terre a incendié à Bristol un véhicule de la société française GDF (qui travaille sur le nouveau réacteur nucléaire pas très loin, à Hinkley Point). Cette action a eu lieu dans la zone de Long Ashton, où trois voitures de luxe et un véhicule de la compagnie de sécurité OCS ont également été incendiés.

Angleterre: Action antinucléaire pour Rémi Fraisse

Des heurts entre la police et des milliers de manifestants anti-capitalistes ont éclaté mercredi dans le centre de Londres et aux abords de Buckingham Palace après une marche vers le parlement. Les manifestants faisaient partie d’une « Marche des millions de Masques », le jour de Guy Fawkes (voir notre article), organisée dans plusieurs villes du monde par les Anonymous.

« Une solution, la révolution », scandaient les manifestants, dont la plupart portaient les masques de Guy Fawkes. Ils ont lancé des cônes de circulation, des bouteilles et des plaques de rues vers la police et ont détruit des barricades métalliques. Certains manifestants ont lancé des feux d’artifice au cours de leurs face à face avec des rangées de policiers. Les manifestants ont également tenté de prendre d’assaut le siège de la BBC, mais ont été arrêtés à l’entrée par la police.

Angleterre: Affrontements à la Marche des Anonymous à Londres

La police britannique devra verser 425.000 livres (539.000 euros) pour indemniser une femme ayant eu un enfant avec un agent infiltré. « Il disait s’appeler Bob Robinson. Il avait les cheveux longs, se présentait comme un gauchiste radical », a raconté cette femme qui l’a rencontré en 1984, alors qu’elle n’avait que 22 ans. Elle tombe amoureuse, puis enceinte, de cette homme qui disparaît deux ans plus tard, en se disant traqué par la police.

En réalité, c’était un agent d’une section spéciale de la police qui menait une mission de cinq ans pour infiltrer les groupes de défense de l’environnement et des droits des animaux. Sa mission terminée, il a retrouvé sa véritable identité, sa propre famille, ses enfants, et reçu une promotion, laissant la jeune femme sans nouvelles. Cette dernière découvre la vérité en 2012 dans un journal, après que Greenpeace l’eut accusé d’avoir infiltré l’organisation dans les années 1980. La police britannique a reconnu les faits.

Une révolte a éclaté dans le centre de rétention (Immigration Removal Centre) de Morton Hall, près de Lincoln, après la mort d’un jeune homme de 26 ans originaire du Bangladesh, le 5 septembre, trois jours après son arrivée. La révolte a explosé le 6 septembre, et le personnel a été obligé de s’enfuir et de se réfugier dans une « zone de sécurité ». Une équipe Tornado, nommée « groupe de réponse tactique national » a été appelé dans la prison pour mater l’émeute d’une trentaine de retenus qui a duré toute la journée.

Grande-Bretagne: La police intervient contre une révolte dans un centre fermé

Le 3 septembre, à Keynsham, non loin de Bristol, une poste de police a été attaqué. Des dispositifs incendiaires ont visés trois fourgons de vidéosurveillance et un minibus anti-émeute des forces de l’Avon et du Somerset. Le minibus et un des fourgons CCTV ont brûlés. Une personne a été arrêtées dans les environs de temps après, mais le communiqué revendiquant l’action au nom des « incivils désobéissants/FAI », indique que cette personne est étrangère à l’action.