Hier, les parlementaires devaient passer au vote final de la nouvelle loi d’austérité qui vise une détérioration importante des vies de millions de personnes. La veille, les mobilisations autour de la grève ont fait descendre des centaines de milliers de personnes dans de nombreuses villes grecques.

Des manifestations ont eu lieu partout en Grèce, hier, émaillées de nombreux incidents entre manifestants et forces de l’ordre, mais aussi entre manifestants, puisque des manifestants anarchistes d’une part, et ceux du grand syndicat PAME et du parti communiste révisionniste/officiel KKE (et de son organisation de jeunesse) d’autre part, se sont aussi violemment affrontés. Le service d’ordre PAME/KKE, qui voulait empêcher l’entrée des anarchistes dans « leur » manifestation devant le parlement, est allé jusqu’à collaborer avec la police. Pour ajouter à la confusion, on a signalé un rassemblement fasciste arborant le drapeau grec et des flics-provocateurs déguisés en casseurs…

Les affrontements ont été très violents, on signale une vingtaine de blessés et de nombreuses arrestations, et un membre du PAME/KKE a succombé à un arrêt cardiaque. Les parlementaires, dont tous les membres du parti gouvernemental social-démocrate PASOK, ont finalement approuvé les nouvelles mesures d’austérité.

Grèce: Manifestations et affrontements; un mort

Les Grecs ont observé mercredi un nouveau mouvement de grève nationale pour protester contre les mesures d’austérité. Les arrêts de travail ont provoqué des perturbations dans les transports en commun, les aéroports ainsi que dans les administrations. Les perceptions et les écoles publiques étaient aussi fermées tandis que les hôpitaux assuraient un service minimum pour les urgences.

Plusieurs milliers d’étudiants, retraités et employés se sont rassemblés dans le centre d’Athènes avant de se rendre place Syntagma, où se trouve le parlement, avec des banderoles qui disaient « effacez la dette » ou « les riches doivent payer ». La police a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser des jeunes gens qui lançaient les pierres sur les forces de l’ordre place Syntagma.

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C’était aujourd’hui que devait débuter le procès pénal contre l’organisation ‘Lutte Révolutionnaire’. Pour rappel, huit personnes sont poursuivies dans le cadre de cette affaire pour ‘formation et participation à une organisation terroriste, fabrication et possession d’engins explosifs, dynamitages et tentatives d’homicides’. Cinq d’entre elles devaient comparaître libres alors que les trois autres, qui ont pris la responsabilité de leur participation, sont toujours incarcérées. Finalement, en raison de la grève des avocats en Grèce et d’une demande d’informations complémentaires des avocats de l’un des accusés, le début du procès a été reporté au 24 octobre prochain.

Environ 3.000 personnes se sont rassemblées hier en solidarité avec les prisonniers politiques de ‘Lutte Révolutionnaire’, Pola Vêtements, Kostas et Nikos Maziotis Gourna ainsi que les autres inculpés dans la même affaire. Leur procès commencera ce mercredi 5 octobre à la prison de Korydallos.
Au départ de la manifestation, sur la place Syntagma, des textes de contre-information ont été distribués et des messages de résistance et de solidarité ont été transmis pendant plus d’une heure.

Manifestation de solidarité avec Lutte Révolutionnaire

Manifestation de solidarité avec Lutte Révolutionnaire

La police anti-émeute a dispersé ce dimanche devant le Parlement grec à Athènes une manifestation contre les mesures d’austérité. Deux mille manifestants s’étaient rassemblés pour dire leur refus de la rigueur et leur colère contre la classe politique. Des manifestants ont commencé à lancer des bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes. On ne fait pas état de blessés.

Jeudi dernier, une grève de 24 heures organisée pour dénoncer les dernières mesures d’austérité annoncées par le gouvernement a paralysé les transports dans la capitale. Parmi les récentes mesures annoncées pour obtenir le versement d’une nouvelle tranche d’aide de huit milliards d’euros prévu le mois prochain, le gouvernement de George Papandréou a annoncé une baisse des retraites, une prorogation d’une hausse de la taxe immobilière et des réductions de traitement pour des milliers de fonctionnaires. Trente mille salariés de la fonction publique doivent en outre être mis en disponibilité, ce qui se traduira par une baisse de 60% de leur salaire. Ils disposent d’un an pour trouver un nouvel emploi au sein du secteur public sous peine de licenciement.

La colère de la population a à nouveau grondé dans les rues d’Athènes hier après le discours de rentrée du premier ministre. Celui-ci a annoncé une seconde salve de mesures d’austérité, ce qui a déclenché un vaste mouvement populaire. Plus de 20000 personnes sont descendues dans les rues de la capitale dans un mouvement qui rassemble de plus en plus de grecs de tous horizons. Quelques 3000 propriétaires de taxi ont ainsi tenté de prendre d’assaut le centre de congrès où Papandréou devait prendre la parole en fin d’après-midi. Ils ont été repoussé par les forces de l’ordre et leur gaz lacrymogène. Ces dernières sont restées sur place pour tenir les autres manifestants – syndicalistes, étudiants, militants communistes, ‘indignés’,… – à distance. Par ailleurs, la police quadrillait la ville avec un dispositif de 7000 hommes. Des affrontements ont eu lieu en début de soirée dès le début des manifestations, et la police a procédé à deux arrestations.

Affrontements à Athènes

Affrontements à Athènes

Le 5 octobre a été décidé comme jour d’ouverture du procès de l’organisation révolutionnaire, Lutte Révolutionnaire. Le procès aura lieu dans la salle du tribunal de la prison de Koridallos. Huit accusées passeront en procès, selon un ordre du conseil d’appel, pour participation à l’organisation. Ce sont N.Maziotis, P.Roupa, K.Gournas, Ch.Kortesis, V.Stathopoulos, S.Nikitopoulos, K.K. (en cavale) et M.Beraha (l’épouse de K.Gournas). Les charges sont: formation et participation dans une organisation terroriste, fabrication et possession d’engins explosifs, dynamitages et nombreuses tentatives d’homicides.

Les trois premiers accusé-e-s, Maziotis, Roupa et Gournas ont pris la responsabilité de leur participation et restent emprisonné-e-s, mais mi-octobre les 18 mois de leur détention provisoire expirent. Les autres accusés sont libres. Kortesis, Stathopoulos et Nikitopoulos, ont récemment été relâchés sous conditions, suite à deux décisions de juges de la Cour d’Appel˙ la Cour Suprême avait appliqué une rétractation sur la première décision de la Cour d’Appel et la deuxième décision prise a ratifié les décisions des juges d’appel.

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Consultez notre page spéciale consacrée à l’histoire de ‘Lutte Révolutionnaire’

Gulaferit Unsal, 42 ans, est un des membres fondateurs d’une organisation syndicale à Ankara où elle a été active jusqu’en 1992. Poursuivie par les autorités turques, et après avoir été emprisonnée avec son mari, elle demande l’asile politique en Allemagne en septembre 1999. Depuis une dizaine d’années, elle vit à Salonique. C’est là qu’elle a été arrêtée début juillet en compagnie d’un de ses compatriotes dans le cadre d’une opération de police antiterroriste sur base de renseignements faisant état de trafic d’armes. La police a indiqué avoir découvert de faux passeports et a saisi du matériel informatique. Gulaferit Unsal était visée par un MAE émis par Berlin, qui l’accuse de militer pour le DHKP-C, pour ‘participation à activité extrémiste’. Ce mercredi, la cour d’appel de Salonique a décidé de l’extradition de la présumée militante vers l’Allemagne. Son compatriote a quant à lui été acquitté et libéré.

L’Italie a fait les premiers pas pour étendre sa législation anti-grève aux réglementations européennes. La législation italienne sur la réglementation des grèves dans les transports est destinée à garantir « le droit à se déplacer librement » aux citoyens. Adoptée en 1990 et confirmée en 2000, la législation interdit les grèves dans les entreprises de transport aussi bien privées que publiques – même les taxis y sont soumis – durant les périodes de vacances.

La loi prévoit également une interdiction de grève dans les transports trois jours avant et trois jours après les consultations électorales. En dehors de ces périodes appelées « franchises », la législation impose en cas de grève dans les entreprises de transport la suspension de l’arrêt de travail de 7 heures à 10 heures du matin et de 18 heures à 21 heures. La loi prévoit de sanctionner financièrement syndicats et grévistes.