La société israélienne BlueBird Aero Systems (détenue en partie par l’entreprise publique Israel Aerospace Industries) a annoncé le démarrage prochain d’une unité de production de drone au Maroc. Aucun détail n’a filtré sur l’emplacement de cette installation ni sur la date de démarrage de la production.  Cependant, on sait que BlueBird Aero Systems produit des drones comme le WanderB-VTOL (2,5 heures d’autonomie avec des communications d’une portée de 50km) ou le ThunderB (24 heures d’autonomie et une portée des communications de 150 km). Ces appareils sont principalement destinés à des missions de reconnaissance, de renseignement et de détection de cibles. En 2022, Rabat en avait commandé cent cinquante exemplaires, dont une partie sera donc produite sur le sol marocain.

Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise israélienne montre son intérêt à développer cette industrie avec et au Maroc. En 2023, Elbit Systems, entreprise concurrente de BlueBird, avait indiqué qu’elle projetait d’y ouvrir deux sites de fabrication de drones. Le Maroc possède l’une des plus importantes flottes de drones militaires sur le continent. Les Forces armées royales auraient fait l’acquisition de 223 aéronefs pilotés à distance auprès de fournisseurs étrangers entre 1980 et 2024. Ceux-ci sont notamment utilisés dans le cadre de frappes contre le mouvement de libération du Sahara occidental (voir notre article).

Drone marocain (archive)

Drone marocain (archive)

Un manifestant palestinien a été abattu par les troupes d’occupation mardi lors d’affrontements au Sud-est de Ramallah en Cisjordanie occupée. Trois autres manifestants ont été blessés. Parallèlement, l’armée israélienne a capturé trois personnes à Naplouse, alors que des affrontements avaient été signalés dans la région. La première a été arrêtée chez elle dans le camp de réfugiés de Balata à Naplouse. La seconde a été arrêtée suite un raid des forces d’occupation sur un bâtiment du centre-ville. Une troisième a été arrêtée a un check-point au sud de la ville. Deux autres personnes ont également été capturées à Hébron.

À Gaza, quatre commandos israéliens (une capitaine et trois caporaux) ont été tués hier dans les combats. Le gouvernent israélien a annoncé le retrait de ses forces du sud de la bande, notamment de la ville de Khan Younès où des combats acharnés avec la résistance s’étaient déroulés. L’objectif annoncé est de donner du repos aux soldats avant de déclencher l’invasion de Rafah où 1,5 millions de Palestinien·nes se sont réfugié·es pour fuir les attaques israéliennes.

Affrontements en Cisjordanie (archive)

Affrontements en Cisjordanie (archive)

Un soldats israélien a été tué et cinq autre ont été blessés lors d’une embuscade tendue par un sniper palestinien à l’ouest de Ramallah, en Cisjordanie occupée. L’échange de tirs, qui a duré près de cinq heures, a commencé aux premières heures de vendredi après qu’un résistant ait ouvert le feu sur un bus transportant près du village de Deir Ibzi et des colonies de Dolev et de Talmon. L’armée d’occupation est intervenue, déployant notamment des hélicoptères et un drone, et est parvenue à tuer le combattant palestinien avec une frappe aérienne.

Depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, la Cisjordanie a connu une augmentation de la violence israélienne de la part des troupes et des colons, qui a coûté la vie à 447 Palestiniens et en a blessé environ 4 700. Israël y a également intensifié ses campagnes de détention (voir notre article). Par ailleurs, le gouvernement israélien a annoncé la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée (la plus importante depuis 1993).

L’état allemand poursuit sa poussée répressive envers les mouvements pro-palestiniens. La députée Kerstin Köditz (Die Linke) a ainsi demandé récemment l’interdiction de l’association « Handala Leipzig ». Cette association anticoloniale, composée de membres de la diaspora palestinienne et de personnes solidaires, a, en effet, organisé de nombreuses actions depuis la contre-offensive de la résistance palestinienne du 7 octobre. En janvier, la militante suédoise pour le climat Greta Thunberg s’était notamment jointe à une action du groupe. Pour en savoir plus sur « Handala Leipzig« .

Manifestation Pro-Palestinienne le 11 novembre à Leipzig

Manifestation Pro-Palestinienne le 11 novembre à Leipzig

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La commission de la Sécurité nationale Knesset a voté à l’unanimité pour prolonger « l’état d’urgence carcéral » d’Israël jusqu’à la mi-janvier, permettant ainsi au système correctionnel du pays de continuer à héberger des prisonniers dans des conditions qui seraient autrement considérées comme illégalement précaires. En novembre, les députés israéliens avaient adopté un projet de loi autorisant le gouvernement à déclarer l’état d’urgence, ouvrant ainsi la voie à la levée temporaire des restrictions sur les conditions d’hébergement des prisonniers. Depuis lors, l’Administration pénitentiaire israélienne a averti que la forte augmentation du nombre de prisonniers depuis le début de la guerre a mis à rude épreuve la capacité du système. 19 756 prisonniers étaient détenus le 1er janvier dans les prisons israéliennes, soit 3 400 de plus qu’en octobre. Ce chiffre est très proche du maximum de 20 000 détenus que le système peut gérer et est nettement supérieur à la population carcérale maximale de 14 500 détenus en dehors des périodes d’urgence. Les prisonniers vivent dans des espaces de moins de trois mètres carrés par prisonnier.

L’agression israélienne a repris à Gaza après une série d’échanges de prisonniers qui ont permis la libération de 70 Israélien.ne.s contre 210 Palestinienn.e.s. La grande majorité de ces derniers sont des mineurs, de jeunes adultes ou des femmes. Parmi les prisonnières libérées, Ahed Tamimi (photo). Deux jours avant le début de la trêve, Israël a rendu public les noms de 300 détenus palestiniens susceptibles d’être libérés. Parmi eux, la grande majorité est mineure – 123 détenus ont moins de dix-huit ans – ou vient d’atteindre la majorité (144). Les 33 autres noms sont des femmes. Selon la liste, 49 sont des membres du Hamas, 60 du Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, et 17 appartiennent au Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP). Le plus jeune prisonnier palestinien à avoir été libéré depuis le début de la trêve a seulement 14 ans. Ahmed Salaima a retrouvé sa famille à Jérusalem-Est le 28 novembre.

Dans la liste des 300 noms, il y a aussi les détenus qui sont encore en attente d’un procès. Certains sont détenus sans inculpation ni procès dans le cadre d’une détention administrative. Depuis le début de la guerre, le nombre de Palestiniens maintenus en détention administrative sans inculpation est passé de 1319 à 2070. Il y aurait aujourd’hui plus de 7000 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.

 

Le ministre israélien Amichai Chikli, appartenant au parti d’extrême-droite colonialiste de Netanyahu, et chargée de la lutte contre l’antisémitisme, a écrit deux lettres acerbes à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V). Il y demande d’interdire l’organisation palestinienne Samidoun et de restreindre les activités de leur coordinateur pour l’Europe, Mohammed Khatib. Des copies des lettres sont parvenues entre les mains du député anversois NVA Michael Freilich via des sources israéliennes. Il demande par la voie parlementaire à la ministre Verlinden pourquoi elle n’a pas encore répondu et si une enquête sera ouverte. La N-VA réclame au moins une enquête approfondie sur Samidoun. Le ministre demande à la Belgique de « montrer son soutien à la communauté juive et son amitié avec Israël » en interdisant Samidoun.

Les forces de l’armée israélienne ont dispersé des centaines de Palestiniens devant la prison militaire israélienne d’Ofer, à l’ouest de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, en recourant à des tirs de gaz lacrymogène et des bombes assourdissantes. Des dizaines de Palestiniens qui ont jeté des pierres contre les forces israéliennes. Les affrontements ont causé des dizaines de cas d’étouffement par inhalation de gaz qui ont été traités par les secouristes sur place. Depuis l’après-midi de ce vendredi, des centaines de Palestiniens se sont rassemblés devant la prison militaire d’Ofer, dans l’attente de la libération des prisonniers et prisonnières. Il est prévu que 13 prisonniers israéliens soient libérés à Gaza via le terminal de Rafah, ce vendredi. De son côté, Israël devrait libérer 39 Palestiniens parallèlement (24 femmes et 15 enfants), détenus dans les prisons israéliennes, dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers avec le Hamas. Les prisonniers seront libérés par groupe, sur une période de 4 jours, selon l’accord qui prévoit l’échange de 50 Israéliens contre 150 Palestiniens, exclusivement des femmes et des enfants dans les deux camps.

Les prisonniers libérés quittent la prison d’Ofer

Le maire de New York, Eric Adams, a rencontré mercredi des responsables israéliens de la police et de la sécurité pour discuter des technologies de sécurité publique. Adams, un ancien capitaine de police, a demandé aux responsables de la police de New York d’envisager d’adopter des éléments du système israélien de sécurité. Il a ainsi fait l’éloge des méthodes utilisées par la police israélienne pour « gérer stratégiquement et avec succès une grande foule ». Adams a ajouté que la ville de New York étudierait notamment la manière dont Israël combine l’utilisation d’agents en motos et de drones pour orienter les unités d’intervention. Adams a ensuite rencontré des représentants de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, mais a refusé de fournir toute information sur les détails de la réunion.