Le district de Sur, au centre de Dyarbakir (Amed), a été un des secteurs où l’insurrection urbaine des Kurdes a été la plus forte. Le district était resté longtemps inaccessible aux forces de sécurité, protégés par des milices populaires ayant érigé des barricades et creusé des tranchées. Les forces de sécurité ont appliqué un couvre-feu meurtrier, les sniper de l’armée abattant toute personne se risquant dans la rue, avant de prendre le quartier d’assaut rue par rue. De nombreuses maisons ont été démolies. Les habitants kurdes ont été déplacés de force et leurs maisons ont été pillées pendant le couvre-feu. Les camions de la municipalité et de la Direction de l’administration générale d’assainissement (diski) ont jeté les débris, y compris des parties de corps humains, dans la rivière Tigris pendant plusieurs semaines.

Sur demande du ministère de l’Environnement et de l’urbanisation, une décision prise par le cabinet du premier ministre turc a exigé l’expropriation « urgente » des districts de Sur et de Silopi. Après cette décision publiée au Journal officiel, les forces de l’Etat ont commencé à déterminer les maisons à démolir dans le district.

Le district de Sur après sa reconquête par les forces de sécurité

Le district de Sur après sa reconquête par les forces de sécurité

Les YBŞ (Unités de Résistance du Shengal, milices yézidies proches des YPG) progressent vers Mossoul, toujours détenues par l’État Islamique. Elles ont lancé le 20 mars la « Campagne de Mossoul » destinée à nettoyer les abords de la ville des gangs islamistes. Les 1.600 combattants YBŞ sont appuyés par les HPG et les YJA-Star, les guérillas du PKK. Les YBŞ luttent comme les YPG et HPG pour la libération du Kurdistan mais également pour libérer les milliers de Yezidis kidnappés et réduits en esclavage par les islamistes.

Un guerillero YBŞ

Un guerillero YBŞ

La police turque a tiré hier dimanche du gaz et des balles en caoutchouc pour disperser des centaines de personnes qui fréquentaient les célébrations du Nouvel An kurde à Istanbul en dépit de l’interdiction des rassemblements. Des dizaines de personnes ont été arrêtées lors des affrontements dans le quartier de Bakirkoy à la veille du Newroz. Des affrontements se sont poursuivis dans la nuits entre policiers et groupes de jeunes manifestants armés de cocktails Molotov. Le Newroz est culturellement et socialement le jour le plus important pour les Kurdes. Plusieurs villes turques, dont Istanbul, avaient interdit les rassemblements le week-end, invoquant des raisons de sécurité.

Répression la veille du Newroz à Istanbul

Répression la veille du Newroz à Istanbul

Une veillée pour le Kurdistan doit avoir lieu du 15 au 31 mars sur la Place Jean Rey à Bruxelles, pour informer sur les massacres qui ont lieu contre les Kurdes dans le sud-est de la Turquie et à l’occasion du Newroz, le « nouvel an kurde », qui a lieu ce lundi. La présence de cette tente à quelques mètres des plus grosses institutions européennes à immédiatement fait réagir le régime turc qui a dénoncé « une ambivalence dans la politique anti-terroriste européenne », définissant le lieu comme une « tente PKK », allant jusqu’à convoquer l’ambassadeur belge en Turquie. La plus grosse tente à été incendiée dans la nuit du samedi au dimanche. NavBel tiendra une conférence de presse ce lundi à 13h sur place.

Tente NavBel incendiée

Tente NavBel incendiée

Mohammad Hossein Rezaie, Kamal Sharifi et Afshin Sohrabzadeh sont trois prisonniers politiques kurdes condamnés respectivement à 45, 30 et 25 ans de prison. Ils ont été exilés de la province de Minab à la province de Hormozgan.

Mohammad (Khosro) Hossein Rezaie, 31 ans, a été arrêté en 2011 avec un certain nombre d’autres personnes dans un village du nom de Tabe’e près de la ville de Sanandaj, à l’ouest de l’Iran. Il a été accusé d’être un militant du Komala. Actuellement âgé de 43 ans, Kamal Sharifi a été arrêté en 2008 dans la ville de Saghez, à l’ouest de l’Iran. Il a été condamné à 30 ans de prison et à être maintenu en exil. Il a été transféré à la prison de Minab après que sa condamnation ait été confirmée. Âgé de 24 ans, Afshin Sohrabzadeh a été arrêté le 8 juin 2010 par des agents des renseignements dans la ville de Kamiyaran, à l’ouest de l’Iran. Après un interrogatoire brutal du département des renseignements de Kamiyaran, on l’a envoyé dans la prison centrale de Sanandaj. Au cours d’une très courte audience dans la branche 2 du tribunal de Sanandaj, il a été accusé de « moharebe » (inimitié contre Dieu) en raison de son appartenance à des partis d’opposition kurdes et condamné à 25 ans d’exil dans la prison de Minab.

Rezaie, Sharifi et Sohrabzadeh

Rezaie, Sharifi et Sohrabzadeh

A l’occasion du 18 mars -journée internationale des prisonniers politiques révolutionnaires- une vingtaine de personnes ont tenté de manifester devant l’ambassade d’Espagne en solidarité avec les internationalistes espagnols de Reconstruccion Comunista. La police est immédiatement intervenue pour empêcher le rassemblement.

manifestation en solidarité avec les internationalistes espagnols

tract en solidarité avec les internationalistes espagnols

tract en solidarité avec les internationalistes espagnols

Les « Faucons de la Liberté au Kurdistan » (TAK) ont revendiqué l’attentat qui a eu lieu dimanche 13 mars à Ankara, faisant de nombreuses victimes civiles. Dans leur communiqué, les TAK expliquent qu’une de leurs militantes, Seher Çağla Demir, visait des unités de l’état turc (comme nous vous le disions dans notre précédent article, des bus de la police anti-émeute sont habituellement stationnés à cet endroit). C’est l’intervention de la police contre la kamikaze qui aurait déclenché l’explosion prématurée de l’engin explosif. Par cette action, les TAK entendaient répliquer à la guerre menée par le régime turc contre le peuple kurde de Turquie. TAK a également précisé que leur militante était orginaire du Kurdistan Nord et n’avait pas été entrainée à l’étranger, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs prétendant qu’elle était une militante des YPG.

Seher Çağla Demir

Seher Çağla Demir

Les différentes organisations qui contrôlent le Rojava ont annoncé ce mercredi 16 mars la création d’une Fédération du Nord de la Syrie appelée « Système Uni Démocratique du Nord de la Syrie et du Rojava », posant une nouvelle pierre vers l’auto-détermination d’un territoire « kurde » dans le nord de la Syrie. Les composantes (PYD, et autres partis et représentants des minorités de la région) ont toutefois rappelé que cette déclaration était faite sur une base territoriale et non ethnique. Les bélligérents de la guerre civile syrienne ont à peu près tous répondu qu’ils ne reconnaissaient pas cette déclaration, c’est notamment le cas de « l’opposition », du régime de Bashar al Assad, des USA, et bien évidemment de la Turquie, très hostile à la création d’un état démocratique dans le nord de la Syrie sur base des zones libérées par les YPG et les QSD.

Situation au 9 mars 2016, zones

Situation au 9 mars 2016, zones

Roberto Vaquero, secrétaire générale du PML(RC), Reconstruccion Comunista, est toujours emprisonné suite à l’opération de répression contre cette organisation pour un prétendu « soutien au PKK ». Le tribunal a accepté ce 14 mars qu’il soit libéré sous une caution de 6.000€, les soutiens appellent donc à la solidarité sur leur compte en banque: ES57 3035 0393 09 3930010253

Roberto Vaquero libérable sous caution

Roberto Vaquero libérable sous caution