Mercredi 7 avril à 17H, la Campagne libanaise pour la libération de Georges Abdallah organise un rassemblement devant l’ambassade française à Beyrouth pour exiger la libération du plus ancien prisonnier politique d’Europe. Après la visite de la ministre de la Justice libanaise et d’un responsable de la sécurité intérieure libanaise auprès des autorités françaises, les initiatives se multiplient en soutien à ce communiste libanais qui a récemment affirmé : « Je ne négocierai pas mon innocence. Je ne renoncerai pas à ma position ».

Du Nord au Sud en passant par Beyrouth et la plaine orientale de la Bekaa, les Libanais ont laissé éclater leur colère après la plongée de la livre libanaise face au dollar entamée mardi 2 mars. Des manifestants ont coupé des routes à l’aide de pneus enflammés, de bennes à ordures ou de blocs de béton pour protester contre l’érosion du pouvoir d’achat et la flambée des prix en raison de la dépréciation de la livre. En quelques mois seulement, le nombre de Libanais qui ont basculé dans la pauvreté extrême a triplé, passant de 8% à 23%, et plus de 55% des 5 millions de Libanais vivent sous le seuil de la pauvreté, selon des chiffres de la Banque mondiale datant de mai 2020. Le mouvement de protestation touche toutes les régions du pays et les manifestants appartenaient à toutes les communautés, preuve d’un ras-le-bol général, qui va au-delà des clivages politiques traditionnels. Devant la colère de la population, l’armée et les forces de sécurité ont évité toute confrontation, se contentant d’observer de loin et d’ouvrir quelques routes.

Des heurts ont opposé lundi en milieu de journée les forces anti-émeute et des militants rassemblés devant le siège du tribunal militaire de Beyrouth pour réclamer la libération de militants du Liban-Nord et de la Békaa récemment arrêtés. Plusieurs personnes, dont au moins trois femmes, ont été légèrement blessées, mais les affrontements se sont rapidement terminés. Les manifestants avaient bloqué le passage dans ce secteur proche du Musée national. Les manifestants ont jeté des bouteilles sur les forces de sécurité qui ont tenté de disperser le rassemblement, notamment à coups de bâton.

Scandant « liberté » et « révolution », une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le siège du tribunal militaire en répétant « A bas l’État policier ». Après la manifestation, les protestataires ont dressé des tentes devant le tribunal militaire. Tripoli avait été secouée fin janvier par des manifestations contre la situation socio-économique, aggravée par le confinement total, qui avaient dégénéré en affrontements entre contestataires et forces de l’ordre, faisant un mort et plusieurs centaines de blessés. Par la suite, les autorités ont procédé à une série d’arrestations parmi les militants qui ont pris part à ces manifestations. Au moins une trentaine de personnes, en majeure partie de Tripoli et de la Békaa, ont été entendues par les services de sécurité dans ce cadre. Certains auraient été arrêtés de façon musclée, tandis que d’autres ont disparu des radars pendant plusieurs jours.

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Au quatrième jour d’émeutes contre la façon dont est gérée la pandémie de coronavirus dans un Liban en pleine crise sociale, lors de nouveaux affrontements, des manifestants ont tenté de pénétrer par la force dans les foyers de certains politiciens. Le 28 janvier, une foule en colère s’est rassemblée à Tripoli devant les résidences de personnalités politiques influentes du Liban, incendiant des bennes à ordures et brisant des caméras de surveillance, en ce quatrième jour d’émeutes contre la gestion de la pandémie de coronavirus. Les manifestants ont jeté en fin de journée des cocktails Molotov dans les locaux de la mairie de la ville, provoquant un violent incendie. Les affrontements ont fait au moins 102 blessés

Pour les manifestants, les confinements à répétition – notamment celui en vigueur depuis le 14 janvier, l’un des plus stricts du monde – ont été le coup de grâce, dans un pays où des segments entiers de la population sont passés sous le seuil de pauvreté. Tripoli, deuxième ville du Liban et l’une des plus pauvres du pays, est ainsi le théâtre depuis le 25 janvier de violents affrontements nocturnes entre les forces de sécurité et des manifestants. Après trois soirées de violents heurts ayant fait un mort et plus de 300 blessés, une centaine de personnes ont de nouveau battu le pavé le 28 janvier, s’arrêtant successivement devant différentes résidences de responsables politiques originaires de la ville et tentant d’y pénétrer avant d’en être empêchées par l’armée. Les protestataires ont lancé des pierres contre des caméras de surveillance dans le secteur, détruisant plusieurs d’entre elles.

 

Des affrontements ont eu lieu samedi 19 décembre à Beyrouth entre la police anti-émeute libanaise et des étudiants qui manifestaient contre la décision d’universités d’adopter un nouveau taux de change du dollar pour fixer le prix des frais de scolarité, les augmentant de facto. Près de l’entrée de l’Université américaine de Beyrouth (UAB), dans le quartier de Hamra, les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui tentaient d’approcher la porte principale. Les étudiants ont répondu en jetant des projectiles sur la police qui a formé un bouclier humain pour leur barrer le passage. La manifestation fait suite à la décision de deux universités privées de fixer les frais de scolarité sur un taux de change à 3900 livres libanaises pour un dollar, plutôt que sur le taux officiel (1500 livres pour un dollar), entraînant une forte hausse de ces frais. Les étudiants craignent que d’autres universités suivent cet exemple et provoquent ainsi un exode vers les établissements publics qui manquent déjà de fonds et sont débordés.

Des centaines d’étudiants s’étaient rassemblées dans la journée à Hamra pour le «jour de la rage des étudiants». Ils ont chanté des slogans contre le gouvernement et réclamé une éducation à des prix abordables dans un pays englué dans sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990. Selon les Nations unies, plus de la moitié de la population au Liban vit désormais dans la pauvreté. Plus tard dans la soirée, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et se sont attaqués à des banques avant d’être repoussés par la police.

Samedi 24 octobre, plus de 600 personnes se sont rassemblées devant les portes de la prison de Lannemezan pour exiger la libération de Georges Abdallah, communiste arabe détenu en France depuis 36 ans (voir notre article). À cette occasion, celui-ci a rédigé une déclaration qui a été lue aux manifestants. Il affirme en particulier que « pour aller de l’avant dans la construction de l’alternative révolutionnaire appropriée, la convergence des luttes est plus qu’indispensable. Le bloc historique des travailleurs se construit et se structure dans la dynamique globale de la lutte dans toutes ses composantes. Ce n’est qu’ensemble, et ensemble seulement que les prolétaires et les diverses composantes des masses populaires de ce pays peuvent endiguer et conjurer la montée en puissance de tous les processus de fascisation en cours. Encourageons, toujours plus Camarades les divers processus de convergence des luttes aussi bien au niveau local qu’au niveau régional et à plus forte raison au niveau international. » (lire la déclaration)

Samedi 26 septembre, un stand de solidarité pour la libération de Georges Abdallah était organisé en centre-ville de Toulouse par le Collectif Palestine Vaincra. Pendant plus de deux heures, des milliers de flyers ont été distribués et beaucoup de personnes ont affirmé leur solidarité. Un calicot sur l’histoire et le combat de Georges Abdallah était également déployé et a reçu un vif intérêt. Cette initiative s’inscrit dans le mois de mobilisation (voir notre article) qui se clôturera par une manifestation le samedi 24 octobre à Lannemezan devant la prison où il est détenu.

Mardi 1er septembre, un rassemblement d’une centaine de personnes étaient organisé devant l’ambassade de France au Liban pour exiger la libération immédiate de Georges Abdallah, communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 et libérable depuis 1999. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre des mobilisations contre la venue du président français Emmanuel Macron au Liban afin de dénoncer l’acharnement de l’État français contre Georges Abdallah (voir notre article). À la fin du rassemblement, l’armée a utilisé des gaz lacrymogènes contre la foule qui tentaient de franchir le barrage l’empêchant d’accéder à l’ambassade.

À l’appel de plusieurs comités de soutien, une large campagne sur Twitter avec le hashtag #MacronLibérezAbdallah est organisée lundi 31 août à 18H (Belgique/France) à l’occasion de la venue d’Emmanuel Macron à Beyrouth. Lors de sa précédente visite, le président français avait été interpellé à plusieurs reprises à propos du maintien en détention de Georges Abdallah, communiste libanais emprisonné en France depuis 1984 (voir notre article).

Mardi 11 août, la population libanaise descendait pour la quatrième nuit d’affilée dans les rues de Beyrouth dans le but de faire tomber l’ensemble de la classe dirigeante. Le gouvernement de Hassan Diab a démissionné lundi mais les Libanais veulent aussi le départ du chef de l’État, du chef du Parlement, et des députés (voir notre article). Les affrontements ont repris entre manifestant·es et les forces de sécurité près du siège du Parlement à Beyrouth. Les manifestant·es ont tenté de défoncer des barricades en y mettant parfois le feu alors que la police utilisait des gaz lacrymogènes. Dix blessés ont été transférés vers des hôpitaux et 32 ont été soignés sur place, selon la Croix-Rouge libanaise. La révolte contre la classe dirigeante corrompue libanaise dure depuis octobre 2019 (voir notre article). La colère populaire générée par l’explosion de mardi, n’en est que le dernier chapitre.

Émeutes du mardi 11 août 2020 au Liban