De très violents affrontements on eu lieu vendredi 11 septembre à Santiago lors des manifestations pour l’anniversaire du coup d’État du général Pinochet. Dans plusieurs quartiers de la capitale, comme Villa Francia (gare centrale), La Pincoya, Los Morros (La Cisterna) et Huechuraba, les manifestants ont attaqué les forces de sécurité avec des cocktails Molotov. Un adolescent de 14 ans a été blessé au visage par une grenade lacrymogène à Villa Francia. Au moins 17 personnes ont été arrêtées dans la capitale. Des affrontements ont également eu lieu hors de Santiago, comme à Antofagasta, Valparaíso, O’Higgins et Tarapacá.

Affrontements à Santiago

Depuis plusieurs jours, le mouvement de la jeunesse kurde manifeste pour la liberté d’Abdullah Öcalan en réalisant une marche de plusieurs jours de Hanovre à Hambourg. Des Kurdes et des internationalistes de plusieurs pays européens y participent. Jeudi 10 septembre, des militant·es ont été arrêtés dans le train sur le chemin entre leur logement à Lunebourg (où ils avaient passé la nuit précédente) et le point de départ de l’étape d’aujourd’hui à Winsen-Luhe à la gare de Bardowick. Notons qu’auparavant, avait tenté de faire pour modifier l’itinéraire de la manifestation alors qu’il avait été préalablement approuvé. De plus les portraits d’Abdullah Öcalan restent interdites. Plus d’infos ici.

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d'Öcalan

La police arrête des militant·es kurdes qui manifestaient pour la libération d’Öcalan

De violentes émeutes ont éclaté mercredi 9 septembre à Bogotá et dans d’autres régions de Colombie, après la mort d’un homme qui avait reçu des décharges électriques répétées administrées par des policiers qui l’immobilisaient au sol. La scène de l’arrestation, a été diffusée sur les réseaux sociaux. La séquence de près de deux minutes montre deux motards de la police colombienne, tous deux casqués, mettre au sol un avocat de 46 ans, Javier Ordoñez, puis lui administrer à plusieurs reprises de longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques. «S’il vous plaît, arrêtez», entend-on répéter à plusieurs reprises l’homme au sol. Les témoins de la scène interpellaient également les policiers: «Arrêtez s’il vous plaît, on vous filme» avec un téléphone portable.

Dans l’après-midi, des centaines de personnes se sont rassemblées pour protester devant le poste de police où la victime a été emmenée avant de mourir. Les manifestants ont aspergé de peinture rouge la façade de l’immeuble et lancé des pierres en scandant «résistance». La police a tenté de disperser la foule avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes mais les protestations se sont étendues à d’autres quartiers de Bogotá. Des émeutes, des incendies et d’autres attaques contre 56 commissariats de police ont eu lieu dans le nord et l’ouest de la capitale mais aussi à Medellín, Barranquilla, Popayan, Cali et Neiva. Sept personnes ont été tuées lors de ces émeutes et 70 personnes ont été arrêtées pour « violence contre les forces de l’ordre ».

Emeute à Bogota

Après 60 jours de grève de la faim, quatre prisonniers mapuches de la prison de Lebu ont radicalisé leur mobilisation en annonçant qu’à partir de jeudi après-midi, ils ne boiront plus de liquide. Ils font partie d’un groupe de 12 prisonniers en grève de la faim. Trois autres prisonniers mapuches poursuivent la grève de la faim qu’ils ont entamée il y a 50 jours à la prison de Temuco. Au total, 23 Mapuches sont en grève de la faim : 3 la prison de Temuco, 8 à la prison d’Angol et 12 à celle de Lebu. Les prisonniers réclament de meilleures conditions de travail et de vie pour leur peuple via l’application de la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail relative aux peuples indigènes et tribaux.

Par ailleurs, des militant·es mapuches, se sont affrontés aujourd’hui avec les Carabineros à Temuco. Ces affrontements se déroulés au cours de manifestations mapuches visant à interrompre la rencontre entre le Karla Rubilar, porte parole du gouvernement et des dirigeants autochtones. Les militant·es ont interrompu la circulation et érigé des barricades. Enfin, des groupes de militants mapuches ont revendiqué, ces derniers jours, des attaques contre des camions et des engins forestiers (principalement des incendies volontaires), afin de réclamer la restitution des terres qui leur ont été volées au fil de la colonisation.

Les Mapuches à Santiago (archive)

Les Mapuches àLes Mapuches à Santiago (archive)

Jeudi 3 septembre, des émeutes ont éclaté dans le quartier de Connewitz à Leipzig suite à une opération policière visant à expulser une maison squatée. Des militant·es anti-gentrification sont, en effet, intervenus pour s’y opposer provoquant des affrontements avec la police. Le lendemain, la police a tenté d’expulser un autre squat sur Bornaische Strasse en début de soirée. En réaction, un appel à une manifestation spontanée a circulé sur Internet. Au moins 200 personnes se sont rendues à 21 heures à Herderpark pour répondre à cet appel. Très vite, des barricades ont été construites puis enflammées bloquant le passage du tramway. La police a lancé des gaz lacrymogènes ainsi que des grenades sur les manifestant·es qui y ont répondu avec des pétards et des feux d’artifice. La manifestation s’est ensuite déplacée vers un poste de police. Des pavés et la peinture ont été lancés sur le bâtiment.

Émeutes contre des expulsions à Leipzig

Émeutes contre des expulsions à Leipzig

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Des milliers de personnes se sont rassemblées devant le Parlement bulgare dans la capitale Sofia mercredi 3 septembre pour protester contre la corruption et demander la démission du Premier ministre Boïko Borissov. Il s’agit de l’une des plus importantes manifestations depuis le début du mouvement de contestation, début juillet. Les tensions se sont exacerbées en fin de soirée et des échauffourées ont eu lieu entre quelques manifestants et les forces de l’ordre. Face aux jets de pétards et cocktails Molotov, la police a fait usage de canons à eau et déployé un périmètre de sécurité devant le Parlement. La police a indiqué avoir procédé à une soixantaine d’arrestations.

Devant le parlement à Sofia

Alors que la violence s’intensifie de la part de la police, des officiers fédéraux et des groupes fascistes à travers les États-Unis (et le monde), le site internet Crimethinc a décidé de développer une série de guide visant à améliorer la sécurité des manifestant·es. Le premier guide concerne l’utilisation des casques en manifestation. Il explore une large gamme de casques de protection, détaillant les avantages et les inconvénients de chacun, afin que vous puissiez choisir ce qui vous convient le mieux. Lire le guide ici.

Un casque a sauvé la vie d'un manifestant délibéré touché à la tête par une grenade flash-bang

Un casque a sauvé la vie d’un manifestant délibéré touché à la tête par une grenade flash-bang

La police anti-émeutes de Hong Kong a utilisé du gaz au poivre pour disperser des manifestants lundi soir, un an jour pour jour après une journée de manifestation marquée par une violente répression dans une rame de métro. Des dizaines de militants se sont rassemblés à l’extérieur de la station de métro Prince Edward à la tombée de la nuit pour scander des slogans pro-démocratie et déposer des fleurs. Mais la police a rapidement déclaré la manifestation illégale et des policiers anti-émeutes armés de matraques et de lanceurs de balles au poivre sont arrivés pour disperser la foule avant d’immobiliser et fouiller plusieurs personnes tout au long de la soirée. Au total, neuf personnes ont été arrêtées pour rassemblement illégal. Le 31 août 2019, des policiers avaient submergé la station de métro Prince Edward et avaient été filmés en train de frapper plusieurs personnes dans une rame, les laissant ensanglantées. Les journalistes et les soignants se sont vu ensuite refuser l’accès à la station.

Lundi 31 août au matin, la police de Hambourg a mené plusieurs perquisitions chez des membres du Roter Aufbau Hamburg. Des membres des unités spéciales (Spezialeinsatzkommando, SEK) étaient présents et sortaient les gens du lit avec leurs fusils mitrailleurs. En outre, le magasin de gauche « Lüttje Lüüd » a été perquisitionné. Tous les appareils informatiques et les notes ont été saisies, ainsi que des vêtements individuels. L’article 129 du code pénal permet des méthodes d’enquêtes basée sur l’espionnage. Cette article mène rarement à une mise en accusation, et il semble que l’espionnage du Roter Aufbau soit le but réel de cette enquête. Ces perquisitions interviennent dans le cadre d’une enquête dans lequel le groupe est accusé de formation d’une organisation criminelle. On dénombre au total 28 perquisitions ayant impliqué 200 policiers. Par ailleurs 22 personnes sont visées par l’enquête. Une manifestation, rassemblant 500 personnes, s’est déroulée le soir même pour protester contre ces raids policiers.
Perquisitions contre des militant·es de Roter Aufbau à Hambourg

Perquisitions contre des militant·es de Roter Aufbau à Hambourg

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