A Smara (territoires occupés du Sahara Occidental), le 16 janvier, les forces de police marocaine sont brutalement intervenues contre une manifestation convoquée par la Coalition des Associations sahraouies des droits de l’homme. La manifestation revendiquait l’élargissement des prérogatives de la mission de l’ONU pour le Sahara occidental (MINURSO) et le monitoring des droits de l’homme au Sahara Occidental. Pour rappel, la MINURSO est l’unique mission de l’ONU qui n’a pas une composante pour rapporter sur les violations des droits de l’homme. L’intervention brutale des forces marocaines a laissé plusieurs blessés. Certains ont été évacués à l’hôpital régional de la ville.

2.000 manifestants ont défilé pour condamner un projet de censure sur internet: un projet de loi qui autoriserait notamment la surveillance des internautes ou le blocage de mots-clé pour les recherches. Objectif du gouvernement : limiter par exemple l’accès aux sites de partage de vidéos. Ce projet controversé a été annoncé sur fond de scandale de corruption au sein du gouvernement islamo-conservateur. Un gouvernement déjà mis à mal par le mouvement social du mois de juin. Des incidents ont opposés des groupes de manifestants à la police qui a fait usage d’auto-pompes.

La ville de Burgos était secouée par une vague populaire de protestation. Les habitants du quartier de Gamonal s’opposent à un projet urbanistique des autorités de la ville et financé par l’état espagnol. Les manifestations se multipliaient, les arrestations et autres affrontements aussi. Des rassemblements de solidarité avaient eu lieu dans 46 villes espagnoles. A Madrid, dans le centre-ville, les manifestants avaient lancé des fumigènes et mis le feu à des poubelles. La police anti-émeute était intervenue faisant au moins onze blessés. Quatorze personnes avaient également été arrêtées.

Chaque soir, des milliers de personnes venaient manifester dans le quartier pour réclamer l’abandon définitif du projet. Ils avaient aussi installé un petit campement à proximité pour tenter d’empêcher la poursuite du chantier. Le maire de Burgos a annoncé vendredi l’abandon du projet d’aménagement urbain.

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Manifestation à Madrid en solidarité avec Burgos

Des centaines de jeunes chômeurs ont pris d’assaut le siège du bureau du gouverneur régional de Gabès (sud-est) ce vendredi matin. La plupart réclamaient un emploi dans une société relevant du Groupe Chimique Tunisien (GCT) après avoir entendu dire que la société allait lancer une campagne de recrutement. Les forces anti-émeutes sont intervenues en force contre les manifestants. Ces derniers ont répliqué aux gaz lacrymogène par des jets de pierre avant de se faire pourchasser dans les rues voisines. Le Groupe Chimique Tunisien est le principal employeur dans la région et subi la crise de plein fouet, sa production n’étant plus qu’à 30% de son niveau de 2010.

Emeutes à Gabès

Emeutes à Gabès

Depuis le début du mois de décembre, un vaste mouvement de grève secoue plusieurs ports de la côte chilienne. A l’appel des syndicats, les ouvriers réclament que les intérimaires soient inclus dans la convention collective de travail. Au moins treize ports ont suivi le mouvement. Lundi, dans le port de Mejillones situé dans la région d’Antofagasta (nord du pays), six policiers ont été blessés et les bureaux de la société Ultraport démolis dans une manifestations rassemblant plus de 100 ouvriers. D’après les autorités locales, les ouvriers du port, parmi lesquels plusieurs dirigeants syndicaux, ont lancé des pierres contre les bâtiments de la société tentant d’interpeller les employés administratifs. Les six policiers blessés étaient affectés à la surveillance du site.

Grève au port de Mejillones

Grève au port de Mejillones

Les forces de sécurité sont déployées en force à Laâyoune où tous les soirs, des groupes de jeunes sortent pour manifester en scandant des slogans en faveur de l’indépendance du Sahara occidental. Lundi en fin de journée, les policiers sont intervenus pour disperser un des ces rassemblements. Les manifestants leur ont lancé des cocktails Molotiv tandis qu’ils leur lançaient des pierres. Le cortège a ensuite été dispersé par la force alors que les policiers pourchassaient les jeunes. Un des véhicules blindés a été touché par un cocktail Molotov, ce qui a provoqué un petit incendie. Contrairement à ce que les autorités ont affirmé, il semblerait que le véhicule n’ait pas pris feu et que le conduction soit indemne.

Deux personnes ont été tuées dans une confrontation avec la police alors que les habitants d’un village de la province du Nord-Ouest marchaient vers la ville de Brits pour dénoncer la pénurie d’eau. Cet incident est le dernier d’une série d’affrontements entre la police et les manifestants en colère en raison de la mauvaise qualité des services publics. Selon le porte-parole de la police locale: ‘Deux manifestants sont morts et deux autres ont été blessés alors qu’ils défilaient vers Brits et ont affronté la police. On suspecte des policiers d’avoir tiré vers les manifestants et l’enquête est en cours’. Il n’a pas donné davantage de détails, notamment sur la nature des tirs policiers. Il semblerait qu’ils aient tiré à balles réelles tandis que d’autres parlent de balles en caoutchouc.

Manifestation villageoise à Brits

Manifestation villageoise à Brits

Les habitants du quartier de Gamonal, à Burgos, s’oppose au plan des autorités de la ville visant à transformer une ancienne rue en un boulevard avec des arbres et un parking souterrain. Les protestations des habitants se sont transformées en affrontements avec la police après que celle-ci ai chargé les habitants refusant de quitter l’endroit de fin de manifestations. Une dizaine de policiers ont été blessés ainsi que de nombreux manifestants. 40 habitants ont été arrêtés et 16 inculpés.

Espagne: Affrontements à Burgos

Une marche de dizaines de milliers de personnes (la police en reconnaît plus de 100.000!) a parcouru les rues de Bilbao samedi à l’appel de la gauche indépendantistes basques, dans un défi lancé à Madrid après l’interdiction d’une mobilisation en soutien aux prisonniers d’ETA. Officiellement, le mot d’ordre était celui d’un défilé silencieux. Mais c’est aux cris de « Prisonniers basques à la maison » que les manifestants ont envahi les avenues de cette ville du nord de l’Espagne, éclatant en applaudissements au passage du cortège des familles de militants emprisonnés d’ETA, très émus, foulard blanc autour du cou.

Sous le mot d’ordre « Droits de l’homme, accord, paix », les partis de la gauche indépendantiste, deuxième force politique du Pays Basque, et les nationalistes conservateurs du PNV, à la tête du gouvernement régional, avaient convoqué ensemble cette marche. C’est la première fois depuis 1999 que le PNV se joignait à une manifestation des indépendantistes. Cette fois, l’interdiction par la justice espagnole, vendredi, de la manifestation prévue pour réclamer la fin de la dispersion des prisonniers d’ETA a précipité cette réponse commune des deux forces politiques, qui représentent plus de la moitié de l’électorat basque.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

Hier, plus de 500 personnes s’étaient réunies sur le Galatasaray Square à Istanbul en hommage aux trois femmes kurdes assassinées deux ans plus tôt à Paris. Sakine Cansiz, membre fondateur du PKK, Fidan Dogan, représentante du Kurdistan National Congress, et Leyla Söylemez, une militante kurde, ont été abattue le 9 janvier 2012 et depuis lors, l’enquête française fait du sur place. Les manifestants ont déployé des calicots en mémoire des trois femmes et ont scandé des slogans pour exiger que justice soit faite. Après la lecture d’un communiqué, les manifestants ont souhaité se diriger vers le consulat de France, ce que les forces anti-émeute ont empêché. Elles ont tiré des gaz lacrymogène et des jets d’eau pour disperser la foule qui tentait d’avancer.

Répression d’une manifestation à Istanbul

A Toulouse, au même moment, quelques 300 personnes ont défilé en hommage aux trois femmes aux sons des slogans ‘Vive la lutte du peuple kurde’ et ‘Kurdistan vaincra!’

Manifestation à Toulouse pour les trois kurdes assassinées

Répression d'une manifestation à Istanbul
Manifestation à Toulouse pour les trois kurdes assassinées