La lutte que mènent depuis des semaines les salariés de l’usine d’éoliennes LM Windpower s’est transformée en affrontements mercredi matin après la rupture unilatérale des négociations par la direction. Le restaurant Cat & Rest, à Ponferrada, lieu choisi pour les rencontres entre syndicats et dirigeants d’entreprise, a été la cible des grévistes lorsque la direction de l’entreprise a décidé de mettre fin aux négociations. Les grévistes ont alors tout bloqué, allumé des feux et cassé des vitres. Il a fallu attendre l’arrivée de la police anti-émeute, après 2 heures du matin, pour que la direction de l’entreprise puisse quitter le restaurant, escortée par la police. La direction a prévu 393 licenciements. La grève est à sa sa troisième journée consécutive, et les grévistes bloquent l’accès à l’usine, située dans la ville de Santo Tomás de las Ollas.

La Banque du Liban a annoncé mercredi qu’elle cesserait de subventionner, à partir du jeudi 12 août, l’importation de carburant au taux du dollar. Cela va multiplier par cinq les prix des carburants. Les 20 litres d’essence coûteront 330 000 livres, presque 50% du salaire minimum, qui vaut 30 dollars. La hausse du prix du mazout aura, quant à elle, un impact direct sur les prix des transports, des denrées de base, des produits alimentaires et des services de santé, qui ont déjà considérablement augmenté depuis le début de la crise, en octobre 2019. Des manifestants sont descendus dans les rues de Tripoli, dans le nord du Liban, pour exprimer leur colère. Ils ont intercepté des camions-citernes dans l’intention de saisir leurs cargaisons et des émeutes ont éclaté lorsque l’armée a tenté de les en empêcher. Sept personnes au moins ont été blessées. L’armée s’est déployée massivement dans cette ville frondeuse, l’une des plus pauvres du Liban.

Une vague de manifestations de masse avait éclaté au début de 2020 appelant à une réforme politique et constitutionnelle en Thaïlande, ainsi qu’à des changements dans le rôle de la monarchie du pays, et s’était heurtées à une répression policière sévère (voir nos articles ici, ici et ici. Cependant, ces manifestations ont été en grande partie suspendues lorsque le gouvernement a introduit une interdiction des manifestations sous prétexte de pandémie.

Des milliers de manifestants se sont une nouvelle fois rassemblés dans la ville pour manifester et comme la semaine passée (voir notre article) un grand nombre de policiers anti-émeutes ont été déployés pour disperser la foule en tirant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Certains manifestants ont lancé des pierres et d’autres projectiles sur les agents, jonchant les rues de débris. Deux guérites de police ont également été incendiées. Des vidéos montrent des dizaines de policiers armés frappant des manifestants au sol. Au moins six manifestants avaient été arrêtés. On ne sait pas combien de manifestants ont été blessés.

Même si la contestation a faibli ces derniers mois en raison de la riposte judiciaire des autorités et de la pandémie, des manifestations sporadiques continuent d’être organisées en Thaïlande. La police a tiré samedi du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc contre des manifestants à Bangkok qui demandent une réforme politique et une meilleure gestion de l’épidémie de Covid-19. Les manifestants critiquent la lenteur de la campagne vaccinale : moins de 4,5 millions des 70 millions de Thaïlandais ont reçu deux injections. Ils demandent aux autorités d’utiliser des vaccins à ARN messager plutôt que le Sinovac chinois, jugé moins efficace contre le variant Delta. Ils réclament aussi la démission du chef du gouvernement issu d’un coup d’Etat en 2014 et légitimé par des élections controversées cinq ans plus tard, ainsi qu’une réforme en profondeur de la monarchie. En tête de leurs revendications, l’abolition de l’article sur la lèse-majesté qui punit de jusqu’à 15 ans de prison les diffamations, critiques et insultes envers le roi et sa famille.

Trois blessés du côté des étudiants, c’est le bilan des affrontements du jeudi matin 5 août, entre pensionnaires de l’Université Alioune Diop de Bambey et les forces de l’ordre. Les affrontements, faits de jets de pierres et de tirs de grenades lacrymogènes, ont éclatés lorsque les étudiants, après avoir décrété 96 heures de grève, ont barré la route nationale n°3 et brûlé des pneus, bloquant la circulation. Réclamant de meilleures conditions de vie, les grévistes dénoncent notament la mauvaise qualité de l’alimentation.

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Des organisations populaires ont manifesté devant la municipalité de Lomas de Zamora. Un groupe a tenté d’entrer de force dans le bâtiment, ce qui a débouché sur une confrontation avec la police de Buenos Aires. Les policiers ont tenté de disperser les manifestants avec des balles en caoutchouc tandis que les manifestants jetaient des pierres et brisaient des vitres. Certains manifestants ont réussi à pénétrer de force dans le conseil municipal tandis que d’autres boutait le feu dans le hall central. La majorité des manifestants appartenaient au Mouvement Teresa Rodríguez (MTR) et revendiquaient des emplois, des travaux publics dans les quartiers populaires, l’amélioration du système de santé publique et le financement des cuisines populaires.

 

Muhammad Dwaikat, 38 ans a été abattu à balles réelles par les troupes israéliennes alors qu’il assistait à une manifestation contre les colonies israéliennes. Il a été transporté dans un état critique à l’hôpital de Naplouse pour y être soigné mais y est décédé. Plus tôt vendredi, des Palestiniens s’étaient rassemblés autour du sud de Naplouse. Ils ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les troupes et la police des frontières qui tirait des gaz, des balles en caoutchouc et des balles de guerre. 21 autres personnes ont été blessées lors des manifestations de vendredi, la plupart par des balles à pointe de caoutchouc. Les Palestiniens ont organisé des manifestations quasi quotidiennes dans la région, exigeant que la colonie israélienne de Beita soit évacuée par ses habitants et que les terres soient restituées.

Un an après l’explosion du port de Beyrouth, la capitale libanaise commémorait hier mercredi 4 août le drame qui a fait plus de 220 morts, des milliers de blessés et détruit une très large partie de la ville. Des dizaines des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Beyrouth pour observer une minute de silence, puis crier leur colère. Car un an plus tard, aucun des responsables présumés n’a pour l’instant été traduit en justice. Les manifestations se sont rapidement transformées en émeutes. Devant l’enceinte du Parlement libanais, les manifestants ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont noyé la place de gaz lacrymogène. La police anti-émeute a ensuite chargé la foule. Ces affrontements ont fait plusieurs dizaines de blessés côté manifestants.

Lundi, les forces de sécurité ont chassé les paysans occupants illégalement des terres de la firma El Retiro, dans le département du Cauca. Un des occupants, Huber Samir Camayo, a été tué par balle par la police à cette occasion. Le jeune homme a été transféré à l’hôpital universitaire de la ville de Popayán, où il est décédé après avoir subi une série d’interventions chirurgicales. Suite à cela, il y a eu une émeute contre le commissariat. Hier mercredi, après l’enterrement, il y a eu de nouvelles attaques contre les policiers restés dans le poste, provoquant l’intervention des forces anti-émeutes (Esmad). Les manifestants cagoulés se sont alors dirigés vers les bureaux du maire de Cajibío et les ont incendiés.

Le chantier de construction du commissariat de police de Talcahuano a été attaqué en mémoire de Luisa Toledo Sepúlveda, décédée le 6 juillet. Luisa Toledo est une résistante chilienne, dont les trois fils, eux-mêmes résistants, ont été assassinés part le régime de Pinochet. C’est la mort de deux d’entre eux, le 29 mars 1985, qui est à l’origine de la « Journée du Jeune Combattant », une journée annuelle de mobilisation, de commémoration et de lutte révolutionnaire qui débouchent presque systématiquement sur des émeutes et des affrontements dans plusieurs villes du Chili. Les funérailles de Luisa Toledo ont donné lieu à un grand rassemblement de forces militantes et antagonistes. Pour en savoir plus

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