Lors des manifestations des 5 et 6 juin à Lomé (voir notre article), au moins 81 manifestant⋅es – dont certain⋅es défenseur⋅es des droits humains et un mineur – ont été arbitrairement arrêté⋅es et transféré⋅es au Commissariat central, à la Gendarmerie nationale, dont le Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC), et à la brigade Antigang de Djidjolé, afin d’être placé·es en garde à vue. Six ont comparu devant un juge le 10 juin, sans avoir connaissance des charges qui pesaient contre elles et eux. Trois ont été inculpés pour « troubles aggravés à l’ordre public ».

Lors des manifestations des gendarmes de la brigade Antigang et des militaires ont battu des manifestant·es à coups de poing, de pied et de matraques, des Officiers de police judiciaire (OPJ) ont aspergé d’eau, frappé avec des cordelettes et giflé les manifestant·es placé·es en garde à vue. Les manifestant⋅es arrêté.es  n’ont pas été autorisé·es à communiquer avec leur famille, n’ont pas eu accès à un médecin, l’un des avocats s’est vu refuser l’accès à ses clients par les OPJ, malgré l’autorisation du Procureur de la République et les hommes, les femmes, et le mineur n’ont pas été strictement séparé·es pendant leur garde à vue. Une journaliste de TV5 Monde qui couvrait les manifestations le 6 a été intimidée par des gendarmes qui l’ont emmenée au Commissariat de Djidjolé et l’ont obligée à supprimer les images des manifestations de son appareil photo.

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Los Angeles, une manifestation se tenait dans le cadre de la journée nationale de contestation « No Kings » ce samedi 14 juin. Pendant plusieurs heures, des milliers de personnes ont affiché dans le calme et en musique leur défiance envers Donald Trump, avant que la police n’intervienne pour disperser les manifestants. La journée avait commencé par des danses amérindiennes devant la mairie, des manifestants jouaient des percussions sur les barrières de sécurité, et des vendeurs ambulants répandaient dans l’air une odeur d’oignons frits. Sous un ballon géant représentant le président américain en bébé portant une couche, les manifestants ont défilé dans le centre-ville. De nombreuses pancartes comportaient le nom de Trump suivi de divers jurons étaient brandies, d’autres montraient des caricatures du président sous les traits du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Les manifestants flânaient dans l’après-midi sous le soleil, c’est alors que la police a soudainement commencé à repousser la foule de la zone, provoquant confusion et colère parmi les manifestants. La police montée a repoussé les contestataires, d’autres unités des forces de l’ordre tiraient des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, alors que le couvre-feu n’entre en vigueur qu’à 20 heures. Des manifestants ont riposté aux lancés de gaz lacrymogènes par des jets de pierres, bouteilles et autres projectiles. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations, le nombre total d’interpellations n’est pas communiqué.

La Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza) a été contrecarrée par les autorités égyptiennes qui ont bloqué le convoi à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, procédant à de nombreuses arestations. Plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture vendredi pour se diriger vers la ville d’Ismaïlia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale. Ils ont été interceptés et bloqués, passeports confisqués, parfois molestés, avant d’être embarqués de force dans des bus. La Global March comptait traverser en bus le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d’al-Arich, à quelque 350 km à l’ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

Alors que des milliers de citoyens venus de 52 pays s’apprêtent à entamer une marche pacifique de 48 km vers la bande de Gaza pour réclamer un couloir humanitaire, des dizaines de participants sont  retenus, expulsés ou interrogés au Caire. Hier jeudi 12 juin, ils avaient rendez-vous au Caire pour poursuivre vers Gaza. Mais à la veille du départ, des dizaines de membres des délégations étrangères, ont été actuellement retenus à l’aéroport du Caire – voire expulsés manu militari. Au moins une dizaine de Français et 34 Algériens auraient déjà été expulsés ainsi que des Marocains, des Turcs et de Jordaniens.

Une descente de police a également eu lieu dans un hôtel du centre-ville de la capitale égyptienne, le Down Town, où séjournaient des membres de la délégation française. Une seconde intervention aurait eu lieu dans un autre établissement. Les agissements des autorités égyptiennes montrent la vieille complicité l’Égypte avec Israël et les États-Unis contre la résistance palestinienne. Les prochaines 24 heures seront décisives.

Nairobi a été secouée, jeudi 12 juin, par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Plusieurs centaines de protestataires ont marché dans le centre-ville pour demander justice pour Albert Ojwang, un jeune homme décédé en détention le week-end dernier ( notre article ici ). La police se retrouve sous le feu des critiques pour avoir présenté des faits contraire à ceux mis en évidence par l’autopsie du corps d’Albert Ojwang. Les médecins légistes ont relevé sur la victime des blessures « infligées par une force externe », la police a soutenu que celui-ci se serait cognée la tête contre le mur de sa cellule. Face aux manifestants, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, plusieurs personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc. Deux voitures ont été incendiées et des pierres lancées.

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Le centre-ville était de nouveau sous couvre-feu mercredi soir. De nouvelles manifestations se sont déroulées, mercredi 11 juin, contre la politique migratoire de Donald Trump dans plusieurs quartiers de Los Angeles où l’administration Trump a déployé des membres de la garde nationale et des marines.( notre article icî ) Dans le quartier de Downtown, des affrontements ont éclaté en fin d’après-midi avec la police, peu avant que débute une deuxième soirée de couvre-feu ( article ici ). 17 personnes avaient été arrêtées dans la nuit de mardi à mercredi pour avoir enfreint ce dernier. Au total, la police de Los Angeles a interpellé 400 personnes depuis samedi.

Des milliers de manifestant·es se sont réuni·es lundi à la Bourse pour protester contre l’interception et l’emprisonnement des 12 membres des l’équipage de la « Freedom flotilla » par les autorités israéliennes (voir notre article). À l’issue de la mobilisation, un cortège a pris la direction de la Commission européenne. Des confrontations ont éclaté avec les forces de l’ordre à hauteur de Madou. Des manifestant·es ont notamment lancé des projectiles sur une voiture de police. Après quelques centaines de mètres sur cette artère, les manifestant·es ont été bloqué·es par un important dispositif policier.  Stoppé.es durant près d’une demi-heure, les forces de l’ordre ont chargé les milliers de manifestant·es encore présent·es, en utilisant une autopompe et une grande quantité de gaz lacrymogène. Le cortège s’est fractionné et il y a eu plusieurs interventions policières extrêmements violentes, et plusieurs arrestations, en différents point de la ville. Plus de détails

Des arrestations massives ont eu lieu les 5 et 6 juin à Lomé, lors de manifestations dispersées par la police, tenues pour protester contre le régime. Le président Faure Gnassingbé a récemment consolidé son pouvoir grâce à une réforme constitutionnelle, ce qui a entraîné des manifestations des partis politiques de l’opposition et des membres de la société civiles. Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l’Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans. Il a ensuite été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition. Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué au couteau.

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Quatre personnes ont été interpellées dimanche après-midi lors d’incidents survenus à l’issue de la marche en hommage au jeune Fabian, 11 ans, mortellement percuté par un véhicule de police à Ganshoren, à l’intérieur du parc Elisabeth lundi dernier. Ce dimanche, environ un millier de personnes ont participé à une marche reliant le lieu du crime, à Ganshoren, jusqu’au commissariat du square Comte de Flandre à Molenbeek-Saint-Jean. Des affrontements ont éclaté après la manifestation entre un groupe de manifestants et la police anti-émeute. Cette dernière a fait usage d’un canon à eau et procédé à une arrestation administrative et trois arrestations judiciaires.

À Bushehr, une manifestation pacifique de marins-pêcheurs devant l’Organisation portuaire et maritime a été chargée à la matraque par les forces de sécurité. Les manifestants réclamaient une réforme de la politique commerciale qui a dévasté leurs moyens de subsistance. La corruption et la dégradation des conditions de vie sont dénoncées par des nombreuses mobilisations,  particulièrement ces derniers jours: métallurgistes d’Ardestan, travailleurs de l’Iran National Copper Industries à Rafsanjan, étudiants de l’université de Sharif, travailleurs de la Kooshkan Transformer Manufacturing Company à Zanjan, etc.