Au moins 48 Palestiniens ont été blessés vendredi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza. Cinq agents médicaux d’urgence et quatre photojournalistes locaux font partie des blessés, et que des dizaines d’autres sont soignés sur place après avoir inhalé de gaz lacrymogène. Les affrontements de vendredi se sont déroulés pendant les manifestations anti-israéliennes hebdomadaires de la « Grande marche du retour » qui ont commencé fin mars l’année dernière.

Manifestants à Gaza

Manifestants à Gaza

Le 17 avril marque la Journée Internationale des Prisonniers Palestiniens. C’est une journée de lutte et de solidarité pour briser l’isolement des prisons de l’occupation.
Partout en Palestine, des initiatives ont eu lieu pour commémorer cette journée. À Amman en Jordanie, s’est tenu un rassemblement de solidarité devant le siège de la Croix Rouge. A Tunis, lors du rassemblement de soutien aux prisonniers palestiniens, une une délégation du Comité tunisien pour la libération de Georges Abdallah était présente.

En Europe, plusieurs rassemblements se sont également tenus. En France, à Toulouse (à l’initiative de « Palestine vaincra » et de « Temps pour la Palestine », à Paris (à l’initiative de la Campagne Unitaire pour la libération de Georges Abdallah), à Marseille, à Lille (à l’occasion du rassemblement hebdomadaire du Comité de Sans Papiers 59), à Nîmes (à l’initiative de BDS). A Bruxelles en Belgique où différentes associations de soutien et organisations palestiniennes se sont réunies. L’exigence de la libération de Georges Abdallah était largement affiché par notre Secours Rouge et la Plateforme Charleroi pour la Palestine. D’autres initiatives ont eu lieu à Berlin, à Édimbourg et ailleurs.

A Ramallah


A Bruxelles

A Ramallah
A Bruxelles

Lundi 15 avril, un accord a été trouvé entre l’administration des prisons d’occupation et les représentants des prisonniers en grève de la faim depuis 8 jours (voir notre article). L’accord inclut l’arrêt du fonctionnement des brouilleurs de téléphones mobiles nouvellement installés dans les prisons, ainsi que la promesse de ne pas en installer de nouveaux. L’accord prévoit également l’installation de quatre téléphones publics dans chaque prison (une revendication que les prisonniers portent depuis 20 ans), en donnant la priorité aux sections de femmes et de prisonniers malades. Chaque prisonnier aura accès à trois appels par semaine, d’une durée de 15 à 20 minutes.

L’accord prévoyait également le transfert de prisonnières de la prison de Damoun, une prison vétuste où elles sont détenues depuis octobre, dans une autre prison où les conditions sont plus respectueuses des droits humains. En outre, l’accord prévoit le retour de tous les prisonniers transférés lors des récents raids de répression. Il a également été convenu de mettre fin à l’isolement des prisonniers récemment placés à l’isolement et de fournir un traitement médical immédiat aux prisonniers malades et blessés.

17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens


 

17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens

La dirigeante palestinienne de gauche et icône de la résistance, Leila Khaled, a rendu visite à Leyla Güven, une parlementaire et dirigeante politique kurde qui a maintenu une grève de la faim pendant 159 jours pour demander la fin de l’isolement du dirigeant du PKK emprisonné, Abdullah Öcalan. Elle a rendu visite à Güven chez elle à Amed / Diyarbakir le lundi 15 avril.

Leyla Güven, élue représentante du HDP (Parti démocratique des Peuples) aux élections turques du 24 juin 2018, a entamé sa grève de la faim dans les prisons turques. Leyla Güven a été accusée d ‘« activités terroristes » et arrêtée le 22 janvier 2018 après s’être opposée à l’occupation militaire et à l’invasion du nord-ouest de la Syrie par la Turquie et ses attaques contre les YPG. Les procureurs ont requis une peine de 31 ans de prison. La grève de la faim a débuté le 7 novembre 2018 à l’intérieur du centre de détention et Güven a continué après sa libération en janvier 2019, après qu’elle soit tombée gravement malade.

Leila Khaled et Leyla Güven

Leila Khaled et Leyla Güven

De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi à la frontière qui isole Gaza, entre manifestants palestiniens et soldats israéliens. Un Palestinien de 15 ans a été tué et 48 autres blessés durant les heurts qui ont lieu chaque vendredi à la barrière de sécurité, dans le cadre de la « Marche du retour », depuis plus d’un an. Mayssara Abou Shalouf a été atteint au ventre à l’est de Jabaliya, dans le nord de l’enclave. Certains manifestants ont lancé des pierres sur les soldats postés sur la frontière, qui ont usé de moyens anti-émeutes et à balles réelles.

Evacuation d’un blessé ce vendredi à Gaza

Evacuation d'un blessé ce vendredi à Gaza

Depuis le lundi 8 avril, des centaines de prisonniers palestiniens sont en grève de la faim en réponse aux nombreuses répressions dont ils font l’objet (voir notre article) et le mouvement ne cesse de s’élargir. Les prisonniers réclament l’installation de téléphones publics, la fin du recours à l’isolement et des raids dans leurs cellules à toute heure, l’amélioration du service médical.

Ce jeudi 11 avril, Georges Ibrahim Abdallah, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, et comme il l’avait déjà fait lors des deux mouvements de grève de 2014 et 2017, entame une grève de la faim de trois jours. Il est accompagné dans cette grève par une vingtaine de co-détenus, dont une douzaine de camarades basques qui assurent une solidarité active.

Le 17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens, un rassemblement se tiendra à Bruxelles, de 16h à 18h, Carrefour de l’Europe à la gare centrale.

17 avril, journée internationale de solidarité avec les prisonniers palestiniens

Aujourd’hui, 120 prisonniers palestiniens ont entamé une grève de la faim collective dans les prisons israéliennes pour demander la fin de la répression en cours dans les prisons. Il est prévu que la grève s’intensifie le 17 avril, en Palestine et à l’échelle internationale à l’occasion de la Journée des prisonniers palestiniens. Les prisonniers sont représentés par un groupe de dirigeants représentant toutes les forces politiques dont Ahmad Sa’adat, dirigeant national palestinien et secrétaire général emprisonné du FPLP. La grève a été lancée suite au renoncement par le Service pénitentiaire d’Israël aux accords convenus dans le but d’atténuer le niveau de répression imposé aux prisonniers.

Dans le cadre de la campagne électorale, la répression contre les prisonniers palestinien a augmenté pour inclure des invasions de cellules par des unités répressives lourdement armées, les fouilles et des confiscations à larges échelles (dont beaucoup de livres), des transfert de prisonniers de section en section voire l’utilisation de gaz lacrymogène dans les quartiers pénitentiaires. Par ailleurs les visites de la famille ont été interdites pour de nombreux prisonniers et des dispositifs tels que des caméras de surveillance et de prétendus brouilleurs de téléphones portables ont été installés dans les prisons.

Les demandes des prisonniers comprennent: l’installation de téléphones publics dans les prisons pour leur permettre de communiquer avec leurs familles, la suppression des dispositifs de brouillage, le retour des visites de la famille à la normale et l’abolition de toutes les mesures répressives, sanctions et peines imposée aux prisonniers.

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Ahmad Sa’adat

Ahmad Sa'adat

Des centaines de prisonniers politiques palestiniens ont été agressés et blessés cette semaine, dans la prison israélienne du Neguev, en représailles après une révolte de détenus brutalisés par les gardiens de prison pendant un transfert d’une section à une autre de ce vaste campement de tentes dans le désert. Ainsi, 90 prisonniers politiques de la section 3 du Neguev ont été menottés et attachés à leurs lits toute la nuit, et sans la moindre couverture ni autre bien personnel.

L’administration de cette prison qui détient 1300 prisonniers politiques en toute illégalité, — puisqu’Israel, n’a pas le droit en tant que puissance occupante de transférer tout ou partie de la population occupée sur son territoire— a multiplié les raids punitifs contre les détenus depuis le 19 février dernier, date à laquelle ils ont protesté contre l’installation de dispositifs de brouillage autour des sections de ce camp, empêchant les communications entre prisonniers. Dimanche dernier, un de ces raids de nuit a dégénéré et deux prisonniers ont poignardé leurs agresseurs, et les ont blessés.

S’en est suivi un assaut sauvage à coup de balles, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, qui a fait de nombreux blessés au sein de la prison, dont une dizaine auraient été transportés dans le centre médical le plus proche. Parmi eux Islam Yusri Wishahi et Udayy Adel Salem seraient dans un état critique. Les punitions collectives se multiplient après cet événement. A commencer par de très lourdes amendes, de plus de 50.000 euros pour 74 détenus du Neguev et 96 dans la prison de Ketziot. Toutes les visites ont été supprimées, notamment pour les familles de Gaza, qui n’ont que très exceptionnellement le droit d’aller voir leurs proches. Et un car de 23 Gazaouis ayant obtenu de longue date l’autorisation de rendre visite à leur proches détenus, a dû faire demi-tour. Le droit de promenade dans la cour, a également été supprimé, et de nombreux prisonniers ont été placés en confinement solitaire.

Prison du Neguev

Prison du Neguev

Les soldats israéliens, stationnés à la frontière, ont tiré des dizaines de cartouches de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles de guerre contre les manifestants de Gaza. 83 manifestants ont été blessés, dont la plupart avaient été emmenés par ambulance à l’hôpital pour y être soignés. Des dizaines d’autres ont été légèrement blessés et soignés par des ambulanciers paramédicaux sur le terrain.

Les manifestations de vendredi faisaient partie des manifestations hebdomadaires anti-Israël, mieux connues sous le nom de « Grande Marche du Retour », qui a débuté le 30 mars de l’année dernière. 271 Palestiniens ont été tués, dont 57 enfants, et plus de 30 000 blessés par les tirs de soldats israéliens depuis le début de la « Grande Marche du Retour ».

Manifestants hier vendredi à Khan Younis, au sud de Gaza

Manifestants hier vendredi à Khan Younis, au sud de Gaza

Arrêté en 2017 pour avoir critiqué les autorités palestiniennes sur Facebook, Issa Amro a été maintenu en détention pendant sept jours, dont cinq jours à l’isolement pendant lesquels il a été frappé et menacé de mort par ses interrogateurs du Comité conjoint de sécurité (un organe appartenant à différentes forces de sécurité). Il a ensuite été libéré en échange d’une caution d’un montant de 1 400 dollars. Le mois dernier, un tribunal palestinien d’Hébron a rouvert ce dossier, manifestement dans le but de l’intimider et de l’amener à abandonner ses activités consistant à attirer l’attention sur les violations commises par les autorités israéliennes ET palestiniennes.

Il a été accusé de « troubles à l’ordre public » au titre de la draconienne loi palestinienne relative aux infractions électroniques, et aussi d’« incitation à un conflit » et d’« insulte visant une haute autorité » au titre du Code pénal jordanien de 1960 qui est toujours en vigueur en Cisjordanie. S’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à deux ans d’emprisonnement assortis d’une amende. Issa Amro a reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux et au téléphone de la part de sympathisants du Fatah, le parti politique palestinien au pouvoir en Cisjordanie. Les autorités palestiniennes en Cisjordanie utilisent la Loi relative aux infractions électroniques, très répressive, pour persécuter ceux qui les critiquent.

Issa Amro

Issa Amro