Abimael Guzman, le Président Gonzalo du PCP-SL, est en mauvaise santé. Son épouse, Elena Yparraguirre, la camarade Myriam, qui était également une dirigeante de l’insurrection maoïste, a introduit le 28 janvier un processus d’ « habeas corpus » en sa faveur. Abimael Guzman est en état de déshydratation sévère en raison de diarrhées constantes. Et non seulement il ne bénéficie pas des soins requis, mais ses conditions de détention empirent son état puisqu’il est enfermé dans une cellule de 2 mètres et trois dont la grille d’entrée est exposées au soleil, ce qui porte la température de la cellule supérieure à 30 degrés.

Voir le document introduit par Elena Yparraguirre

Elena Iparraguirre et Abimael Guzmán, dirigeants du PCP-SL, lors d'un procès en 2004

Le gouvernement péruvien a prolongé l’état d’urgence dans la région amazonienne de la Valle de los Rios Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), pour y poursuivre la lutte contre la guérilla maoïste. Plusieurs colonnes de la guérilla du PCP-SL s’opposent, dans cette région, aux forces combinées de l’armée et de la police péruviennes. L »état d’urgence permet aux forces de sécurité de lever l’inviolabilité des domiciles privés, de suspendre la liberté de réunion et d’autres droits civils.

Avant-hier mardi un camion chargé de cinq personnes a été pris en chasse par la police de Canayre (VRAEM) au cours d’une opération de routine. Les cinq occupants ont réussi à semer les policier en traversant en bateau la rivière Apurimac. Mais ils ont abandonné leur camion dans lequel les policiers ont découvert des armes, des munitions, divers équipements (batteries, lampes, outils, bottes etc.) utiles aux guérilleros et un drapeau du PCP-SL.

Le matériel saisi mardi dans la région VRAEM

Dans le cône nord de Lima, des manifestations de masse contre l’installation d’un péage de Puente Piedra, à Chillón, sur le route panaméricaine ont tourné à l’affrontement contre les forces de sécurité. Le ministre de l’intérieur a dénoncé aujourd’hui la participation à ce manifestations du groupe Coordonnateur de la jeunesse Populaire qu’il dénonce comme une façade du PCP-SL. Une grande manifestation doit avoir lieu demain jeudi contre le péage.

Affrontements au point du péage de Puente Piedra

Le Département d’État des États-Unis a mis sur sa liste des « terroristes » désignés, trois personnes qu’il considère comme les dirigeants actuels du PCP-SL. Il s’agit de Victor Quispe Palomino, son frère Jorge Quispe Palomino et de Tarcela Loya Vilchez. Le département d’Etat a offert une récompense de cinq millions de dollars pour des informations qui faciliteront la capture de Victor Quispe Palomino. La tête de Victor Quispe Palomino, le « camarade josé », avait déjà été mise à prix par les autorités péruviennes.

José et Victor Quispe Palomino

Un tribunal argentin a annulé l’ordre de mise en liberté provisoire de Rolando Echarri Pareja, dirigeant du MOVADEF (Mouvement pour l’Amnistie et les Droits fondamentaux), sous le coup d’une demande d’extradition formulée par les autorités péruviennes qui l’accusent d’être un dirigeant du PCP-SL. Rolando Echarri Pareja avait demandé l’asile politique à l’Argentine en 2009. Il avait été arrêté et emprisonné en décembre 2012 (voir notre article) suite à la demande d’extradition péruvienne, mais en mai dernier, un tribunal avait ordonné sa libération, estimant que légalement, il fallait attendre l’avis de la Commission nationale qui accorde ou refuse l’asile politique. Les autorités ont été en appel et ont gagné cet appel, l’arrestation immédiate de Rolando Echarri Pareja a été décrétée.

Rolando Echarri Pareja

Ruperto Tiquillahuanca Huaman (48 ans), connu comme le « camarade Uriel », a été arrêté dans un village d’El Imperial du district d’Olmos. C’était un membre d’un peloton de la Force principale Huarmaca, de la grande unité N°2 relevant de l’ancien Comité régional du PCP-SL dans la région de Lambayeque. A ce titre, il est accusé de plusieurs actions de la guérilla maoïste entre 1990-1996 dans les districts de Lambayeque et d’Olmos et dans la province de Huarmaca-Huancabamba-Piura.

Le

Las Bambas est le plus grand investissement minier dans l’histoire du Pérou, soit un pari de 10 milliards de dollars, propriété de l’entreprise publique chinoise MMG. L’extraction du cuivre devrait y consolider la place du Pérou comme deuxième producteur mondiale de ce minerai. La population exige des garanties socio-environnementales, notamment sur la question du transport du minerai. Le projet original avait retenu l’option d’un transport par un minéroduc. Cette disposition a été remplacée par un transport par route. La poussière occasionnée par les allers-retours quotidiens de presque 300 camions de transport de minerai et des véhicules qui transportent des intrants industriels sur une route non goudronnée à quelques mètres des habitations, est la hantise des habitants.

La répression des protestations contre l’impact de ce mégaprojet situé à Apurimac a déjà entrainé la mort de quatre personnes depuis septembre 2015 (voir notre article). Ces victimes mettent en évidence les conventions qui permettent à une entreprise minière d’embaucher des services de sécurité de la police. Cette fois-ci la victime est Quintino Cerceda Huisa, 42 ans, de la communauté Choquecca, dans le district de Chalhuahuacho. Il est décédé suite à une blessure par balle dans une confrontation avec la police, survenue le vendredi 14 octobre.

Manifestation à Las Bambas

Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a ordonné aujourd’hui de démolir le mausolée qui accueille les dépouilles de militants maoïstes assassinés par l’armée lors de la révolte de la prison d’El Fronton. Le 19 juin 1986, les militants du PCP-SL emprisonnés à El Fronton, Lutigancho et Callao s’étaient révolté: l’armée en avait profité pour les massacrer, assassinant 250 d’entre eux. Plusieurs cortèges funéraires d’hommages aux prisonniers maoïstes assassinés ont eu lieu dans les rues de Comas jusqu’à ce mausolée prévu pour recueillir les dépouilles de 60 combattants maoïstes. Un tel cortège a eu lieu le 7 août, quelques jours après que sept corps identifiés des 118 prisonniers maoïstes assassinés à El Fronton aient été remis à leur famille, 30 ans après leur mort. Un autre cortège a eu lieu le 19 juin, jour anniversaire de la révolte décrété « Jour de l’héroïsme » par le PCP-SL.

León Amadeo Reyes Rivero, surnommé « camarade Amadeo » et « camarade Ococha », a été capturé samedi vers 15h00 près du village de Azapampa, à deux kilomètres de la ville de Huancayo, capitale du Junin (région VRAEM). Dans les heures à venir, il sera transféré à Mazamari. Le « camarade Amadeo », 30 ans, était notamment recherché pour l’embuscade qui, la veille des élections générales du 9 avril dernier, avait coûté la vie à huit soldats et deux civils (voir notre article).

Opération antimaoïste dans la région VRAEM

La Direction contre le terrorisme (DRICOTE) de la police nationale péruvienne a arrêté un cadre de la guérilla maoïste activement recherché depuis plus de dix ans pour son activité dans le « groupe d’anéantissement n°2 » du Comité Régional Nord du PCP-SL. Tiquillahuanca Parra, alias « camarade Nelson », 42 ans, était notamment recherché pour une embuscade dans laquelle 17 policiers avaient été tués en 2006, dans la ville de Huallapampa (Piura). Tiquillahuanca Parra a été intercepté par des agents près du Jr. Pizarro y Junin (Trujillo). Il s’était engagé dans la guérilla à 17 ans. Son père était un révolutinonaire tué par la police.

Tiquillahuanca Parra, alias