Mardi et mercredi, des centaines de personnes se sont jointes au vaste mouvement de protestation contre l’immobilisme des autorités péruviennes en matière de développement dans le sud-est du pays. Les manifestants exigeaient que le gouvernement tienne ses promesses après l’annonce récente du report de divers travaux d’aménagement. Le président Ollanta Humala s’était, entre autre, engagé à construire un gazoduc et un aéroport à Cuzco. Au deuxième jour de contestation, la police anti-émeute a dispersé la foule à coups de tirs de gaz lacrymogène. Selon la presse locale, au moins cinq personnes ont été blessées, et un certain nombre de personnes ont été arrêtées.

La Chambre de l’Audiencia Nacional a accepté d’extrader un membre présumé du PCP-SL, Mary Hilda Perez Zamora, que la justice péruvienne accusé de «participation à divers actes de terrorisme» entre décembre 1989 et décembre 1992, dont une embuscade de la guérilla maoïste contre une patrouille de l’armée péruvienne, qui s’étzit soldée par la mort de neuf soldats en 1991. Dans l’ordre en date du 18 Février, les juges de la Chambre a rejeté les arguments présentés par la défense. Perez Zamora , arrêté le 9 mai 2011 dans le cadre d’un mandat d’arrêt international , avait demandé l’asile politique en 2013. Toutefois , les juges espagnols considèrent cette demande ne pose « aucun obstacle » à son extradition vers le Pérou … Après l’approbation du tribunal, la décision finale appartient au gouvernement espagnol.

Le gouvernement péruvien a demandé à l’Argentine l’extradition d’Oswaldo Quispe Caso. Celui-ci serait poursuivi comme dirigeant présumé du PCP-SL par la Chambre criminelle permanente de la Cour suprême pour plus attaques à l’explosifs contre diverses entreprises et plusieurs organismes publics, et pour la mort de plusieurs policiers.

La guérilla maoïste a attaqué coup sur coup deux bases « contre-subversives » mardi dans la région de la vallée de la rivière Apurimac Ene et du Mantaro (VRAEM). La base située à Union Mantaro a été longuement mitraillée par les combattants du PCP-SL à partir les collines environnantes. Au même moment, une autre base était attaquée de la même manière dans le secteur voisin de Vila Quinoa Tincuy.

Le ministère de l’Intérieur péruvien a réceptionné quatre hélicoptères EC145 commandés à Eurocopter. Les nouveaux hélicoptères légers biturbines sont particulièrement adaptés au relief péruvien, aussi bien pour des missions en conditions extrêmement sévères au niveau de la mer, dans la jungle ou bien dans l’altiplano. Pouvant transporter jusqu’à 10 personnes, ils disposent d’une capacité d’emport de plus de 1,7 tonne et sont munis d’un système de haut-parleurs, d’une sirène et de radios multifréquence. L’un des quatre appareils sera également équipé d’une caméra infrarouge haute définition de dernière génération.

Trois EC-145 péruvien sur le parking d'Eurocopter en Allemagne

La police péruvienne a capturé Alberto Tapullima Isuiza, alias « camarade Eco », un commandant militaire du Comité régional de Huallaga dont les guérilleros opéraient dans la région de la rive gauche de la rivière Huallaga, les provinces de Mariscal Cáceres Tocache et dans la région de San Martin. L’opération policière a aussi permis de découvrir deux dépôts de la guérilla contenant du matériel politique, des équipements, des armes et des munitions (photo).

Pérou: Arrestation du « camarade Eco »

Le fondateur de l’organisation PCP-SL, Abimael Guzman, alias président Gonzalo, a comparu ce lundi devant un tribunal de Lima dans le cadre d’une affaire datant de 1992. Agé de 79 ans, Gonzalo purge une peine de prison à perpétuité depuis 22 ans dans la base navale du port de Lima, El Callao. Depuis plusieurs mois, il souffre d’une affection cardiaque grave pour laquelle il a dû être hospitalisé récemment. Il s’agissait hier de sa première apparition publique depuis près de dix ans. Plusieurs des ex-dirigeants du PCP-SL étaient également présents au tribunal. Tous sont accusés d’être responsables d’une attaque à l’explosif au coeur d’un quartier résidentiel de la capitale ayant fait 25 morts et plus de 150 blessés le 16 juillet 1992. En marge de l’audience, son avocat a déclaré: ‘il n’existe aucune preuve qu’Animale Guzman et le comité central de l’organisation aient ordonné l’attentat. Abimael Guzman avait considéré cet attentat comme une erreur et avait clairement expliqué qu’il était en marge de tout cela’. Tous les accusés ont refusé de prendre la parole hier et l’audience a été repoussée à une date ultérieure.

Président Gonzalo à son procès

Lundi a commencé le procès contre la direction du PCP-SL pour une attaque à la voiture piégée qui avait fait 25 morts et plus de 150 blessés en 1992 dans le quartier chic de Lima. Le juge de la Seconde Cour nationale du droit pénal a convoqué une audience à la base navale de Callao, où Abimale Guzman, le président Gonzalo, purge une peine d’emprisonnement à perpétuité. Les autres membres de la direction en procès sont Elena Iparraguirre, Margie Clavo, Osman Morote, Margot Liendo, Oscar Ramirez Durand, Florentino Cerrón, Edmundo Cox, Laura Zambrano, Elizabeth Cardenas et Moïse Limaco. Les inculpés se trouvent dans différentes prisons et seront transférés à la base navale de participer au procès. Selon l’avocat, par ce procès, les autorités cherchent à empêcher la libération des prisonniers en fin de peine, comme Liendo Morote qui a purgé ses 25 ans de prisons.

Osmán Morote Barrionuevo

Les forces armées péruviennes se préparent à une opération qu’elles voudraient décisive contre les guérilla maoïstes dans la vaste région de jungle montagneuse de la vallée des rivières Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM). Les analystes de l’armée affirment que la guérilla n’a pas pu complètement se remettre des dernières opérations dans lesquelles des dirigeants importants comme Orlando Casafranca Borda, le « camarade Alipio » et Quispe Palomino , alias « camarade Gabriel » avaient été tués (voir la vidéo). Plusieurs membres de la guérilla avaient été tués et capturés dans ou suite à ces opérations. Des documents trouvés récemment par la contre-guérilla dans une base du PCP-SL montre que celui-ci a analysé les causes de ses échecs et par exemple ordonné l’interdiction dans ses rangs des téléphones mobiles.

Les deux colonnes actives dans la région VRAEM sont la priorité des forces armées, car la colonne du PCP-SL opérant dans la jungle du Huallaga serait affaiblie au point d’avoir perdu ses capacités offensives. La contre-guérilla a amélioré sa cohérence en faisant opérer depuis quelques mois dans la VRAEM une brigade mixte, composée de policiers et de militaires, la Brigada contraterrorista « Lobo ».