En décembre dernier, le prisonnier libanais Georges Ibrahim Abdallah avait été proclamé citoyen d’honneur par le conseil municipal de la ville de Bagnolet. Une manière pour ce dernier de plaider publiquement pour sa libération, après qu’il ait vu ses huit demandes de libérations conditionnelles rejetées alors qu’il est libérable depuis de nombreuses années. Cette décision municipale n’avait pas plu, notamment au préfet de Saine-Saint-Denis, lequel avait déposé plainte devant le Tribunal administratif de Montreuil qui a examiné l’affaire ce jeudi. Le Tribunal administratif de Montreuil a rendu une ordonnance de suspension immédiate de cette décision et règlera au fond ultérieurement la question de son annulation.

Plus de 180 prisonniers actuellement détenus à la Nagpur Central Prison, dans l’état du Maharashtra, ont entamé hier une grève de la faim illimitée. Tous sont actuellement en cours de procès et au moins 177 d’entre eux, parmi lesquels 7 femmes, sont poursuivis en vertu des lois antiterroristes Unlwaful Activities Prevention Act et Maharashtra Control of Organized Crime Act. Ils dénoncent le refus des autorités pénitentiaires de les libérer sous caution dans l’attente de leur jugement alors que cette disposition figure dans la loi. Malgré les injonctions répétées de la Cour Suprême qui déclarent qu’une libération sous caution doit se faire au plus tôt et que la gravité de l’accusation ne doit pas être la raison d’un refus de libération, dans les faits, c’est l’inverse qui est mis en pratique. Les prisonniers dénoncent le fait d’être privés de certains de leurs droits fondamentaux, notamment ceux de pouvoir être présents lors des audiences de leur procès, de pouvoir bénéficier d’une libération sous caution ou encore de pouvoir bénéficier d’un procès équitable et dans un délai raisonnable.

30/01/2014

Inde: Arrestations

Un guérillero présumé a été arrêté mercredi dans un village du district d’Aurangabad, dans le Bihar. La police a organisé une descente dans le village de Pichhula et a capturé Dharmendra Yadav. L’homme était recherché pour sa prétendue implication dans l’explosion d’un IED dans la région de Navinagar dans laquelle huit policiers avaient été tués. Yadav a été placé en détention et sera interrogé sur plusieurs actions de la guérilla que lui attribuent les autorités.

Un haut dirigeant du CPI(maoïste) a été arrêté par la Special Task Force de la police de Kolkata. Il a été interpellé à proximité de la gare de Sealdah alors qu’il allait embarquer dans un train quittant la ville. Membre du comité d’état du parti, Anup Roy était recherché depuis de nombreuses années par les autorités.

Abdeslam Loumadi a été arrêté à son domicile le 21 janvier dernier suite à une descente policière organisée sans mandat ni autorisation légale. Il est actuellement détenu à la prison Carcel Negra de Laâyoune. Samedi, il a entamé une grève de la faim illimitée pour dénoncer les violences dont il est victime depuis son arrestation. Il exige l’ouverture d’une enquête sur les tortures subies et sur les menaces de viol proférées contre lui. Il demande également son transfert vers une prison où sont détenus d’autres prisonniers politiques sahraouis.

Abdeslam Loumadi

Abdeslam Loumadi

Le 11 décembre dernier, le conseil municipal de Bagnolet a voté une motion faisant de Georges Ibrahim Abdallah citoyen d’honneur de la ville. Il y a quelques jours, le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, a annoncé son intention d’attaquer en justice le conseil municipal pour sa décision. Plainte a été déposée devant le Tribunal administratif, ‘On ne peut pas nommer quelqu’un à un tel rang alors qu’il a été condamné par la justice française. De plus, il n’a mené aucune action bénéfique pour la ville’. Dans sa motion, le conseil municipal déclare que ‘Afin de faire grandir l’exigence de sa libération, le conseil municipal déclare citoyen d’honneur de Bagnolet Georges Ibrahim Abdallah’. Notons que Philippe Galli a été nommé préfet sur proposition de Manuel Valls, ministre PS ayant refusé de rendre l’avis d’expulsion nécessaire à la libération conditionnelle du prisonnier en avril dernier. La plainte du préfet sera jugée en référé au Tribunal administratif de Montreuil le 30 janvier.

La semaine dernière, la police du Chhattisgarh a arrêté Dharmendra Chopra, un éminent homme d’affaires à proximité de l’aéroport de Raipur alors qu’il allait embarquer dans un avion vers Delhi. Son neveu, Neeraj, avait été arrêté la veille. Tous deux sont accusés de travailler aux intérêts financiers et logistiques de la guérilla maoïste dans l’état. Les autorités ont déclaré que les deux hommes avaient pour tâche de faciliter l’achat de biens de consommation des maoïstes, mais qu’ils organisaient également de gros transfers d’argent destinés à l’achat d’armes dans d’autres états. Suite à cette double arrestation, la police a affirmé avoir mis au jour un réseau urbain massif du CPI(m).

Nihat Konak a été arrêté en 1998 et accusé d’une un dirigeant du parti communiste clandestin TKP/ML et de sa branche armée, le TİKKO. Après 15 ans de détention, pour l’essentiel dans les prisons d’isolement de type F, il aurait dû être libéré en novembre 2013. Mais les autorités pénitentiaires ont prétexté sa participations à une grève de la faim de solidarité avec les prisonniers kurdes en 2008, pour prolonger sa détention de trois années, jusqu’en février 2017. Nihat Konak avait fait appel à cette décision mais le documents de cet appel a été « égaré » par l’administration pénitentiaire et la prolongation de la peine a été confirmée.

Turquie: La détention d’un dirigeant maoïste arbitrairement prolongée

Le gouvernement local de la province de Fujian a récemment vendu des terres côtières, des zones humides et des eaux côtières cultivées par les villageois de Aosha. Ces derniers ont reçu une indemnisation de 4000 yuan (500€), ce qui est perçu comme largement insuffisant dans la mesure où cela ne couvre pas la moitié de leur manque à gagner annuel. Une pétition a été déposée devant le gouvernement local, entraînant une vaste opération policière dans le village. Samedi, plus de 200 policiers ont fait irruption dans le village, armés de matraques électriques. Ils ont interpellés des dizaines de personnes avant que les villageois, non-armés, réagissent en leur lançant des pierres. Cette réaction a entraîné de violents affrontements. Plus de vingt personnes ont été grièvement blessées, plusieurs d’entre elles sont entre la vie et la mort. Les autorités n’ont pas commenté l’action policière et ont depuis instauré un black-out autour du projet et du mouvement de contestation. Selon les villageois, sept personnes sont toujours actuellement détenues.

Déploiement policier à Fujian

Déploiement policier à Fujian

Le fondateur de l’organisation PCP-SL, Abimael Guzman, alias président Gonzalo, a comparu ce lundi devant un tribunal de Lima dans le cadre d’une affaire datant de 1992. Agé de 79 ans, Gonzalo purge une peine de prison à perpétuité depuis 22 ans dans la base navale du port de Lima, El Callao. Depuis plusieurs mois, il souffre d’une affection cardiaque grave pour laquelle il a dû être hospitalisé récemment. Il s’agissait hier de sa première apparition publique depuis près de dix ans. Plusieurs des ex-dirigeants du PCP-SL étaient également présents au tribunal. Tous sont accusés d’être responsables d’une attaque à l’explosif au coeur d’un quartier résidentiel de la capitale ayant fait 25 morts et plus de 150 blessés le 16 juillet 1992. En marge de l’audience, son avocat a déclaré: ‘il n’existe aucune preuve qu’Animale Guzman et le comité central de l’organisation aient ordonné l’attentat. Abimael Guzman avait considéré cet attentat comme une erreur et avait clairement expliqué qu’il était en marge de tout cela’. Tous les accusés ont refusé de prendre la parole hier et l’audience a été repoussée à une date ultérieure.

Président Gonzalo à son procès

Président Gonzalo à son procès

Les forces de sécurité ont arrêté, en fin de semaine dernière, deux personnes dans la forêt de Kotagarh, dans le district de Kandhamal (Odisha) après une fusillade avec des maoïstes. De la littérature, des chargeurs vides, des lampes de poche, des essuies, des kit-bags et des médicaments ont été saisis en leur possession. Les deux hommes ont été identifiés et la police a déclaré qu’elle ‘vérifiait leur rapport avec les guérilleros. Il est plus que probable qu’ils soient impliqués dans la fourniture de matériel et de biens de première nécessité à la guérilla’. Une douzaine de maoïstes étaient présents durant la fusillade qui a duré une vingtaine de minutes. Selon les soldats, aucun des deux camps n’aurait subi de pertes. Alors que tous les guérilleros parvenaient à battre en retraite, les soldats en ont repéré trois et ont pu en capturer deux. Cet affrontement s’est déroulé durant une opération de ratissage menée par des hommes des District Volunteer Forces de Kandhamal et de Rayagada et d’un Special Operation Group.