Les prisonniers palestiniens détenus à la prison de Ramon en Israël ont entamé une grève de la faim pour dénoncer les récentes agressions dont ils sont victimes. Le Ministère des Détenus palestinien a réagi dimanche en décorant que la situation de la prison israélienne pourrait dégénérer. Depuis trois semaines, quatre unités de soldats israéliens mènent des attaques répétées contre certains prisonniers. Accompagnés de chiens militaires, ils pénètrent régulièrement dans les cellules et fouillent violemment les détenus. Les prisonniers ont également découvert que des caméras avaient été cachées dans les murs de leurs cellules.

Une marche de dizaines de milliers de personnes (la police en reconnaît plus de 100.000!) a parcouru les rues de Bilbao samedi à l’appel de la gauche indépendantistes basques, dans un défi lancé à Madrid après l’interdiction d’une mobilisation en soutien aux prisonniers d’ETA. Officiellement, le mot d’ordre était celui d’un défilé silencieux. Mais c’est aux cris de « Prisonniers basques à la maison » que les manifestants ont envahi les avenues de cette ville du nord de l’Espagne, éclatant en applaudissements au passage du cortège des familles de militants emprisonnés d’ETA, très émus, foulard blanc autour du cou.

Sous le mot d’ordre « Droits de l’homme, accord, paix », les partis de la gauche indépendantiste, deuxième force politique du Pays Basque, et les nationalistes conservateurs du PNV, à la tête du gouvernement régional, avaient convoqué ensemble cette marche. C’est la première fois depuis 1999 que le PNV se joignait à une manifestation des indépendantistes. Cette fois, l’interdiction par la justice espagnole, vendredi, de la manifestation prévue pour réclamer la fin de la dispersion des prisonniers d’ETA a précipité cette réponse commune des deux forces politiques, qui représentent plus de la moitié de l’électorat basque.

manifestation à Bilbao

manifestation à Bilbao

Les familles de quatre prisonniers politiques condamnés à mort ont rejoint la grève de la faim que leurs proches suivent maintenant depuis 66 jours. Les prisonniers kurdes Hamed Ahmadi, Kamal Molaï, Jamshid et Jahangir Dehghani ont commencé leur grève à la prison de Ghezel-Hessar à Karadj, dans l’ouest de Téhéran, début novembre. M. Molaï, Jamshid et Jahangir Dehghani ont tous été transférés à la clinique de la prison après être tombés dans le coma le 6 janvier, tandis que M. Ahmadi et Jamshid Dehghani souffrent également de graves hémorragies abdominales internes. Les quatre prisonniers ont perdu entre 17 et 30 kg et le médecin de la prison a signalé l’état extrêmement critique de leur santé.

Leurs familles ont lancé leur propre grève de la faim devant la prison après avoir rendu visite à leurs proches et ont continué leur mouvement de protestation à leur retour au Kurdistan. Le 14 novembre 2010, les prisonniers ont été condamnés à mort par la 28e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran et ont été privés d’avocat pendant leur procès. Ils avaient été reconnus coupables d’infractions formulées de manière floue, notamment l’« inimitié à l’égard de Dieu » (mohareb) et la « corruption sur terre » (ifsad fil-arz).

Les forces de sécurité espagnoles ont mené une opération dans plusieurs villes du pays basque contre un groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA. Il y a eu plusieurs perquisitions -y compris dans des cabinets d’avocats- et huit arrestations, parmi lesquelles celle de l’une des grandes figures de la défense des prisonniers d’ETA, l’avocate Arantza Zulueta. Cette opération menée au Pays Basque et en Navarre s’inscrit dans la droite ligne de celle menée en octobre contre le groupe de soutien aux prisonniers de l’ETA Herrira, dont 18 membres avaient été arrêtés. Cette opétation intervient avant une grande manifestation prévue samedi à Bilbao en faveur du rapprochement des détenus de l’ETA de leurs familles. Les détenus qui n’ont pas rompu avec ETA sont actuellement au nombre de 520, dispersés pour la plupart dans 79 prisons d’Espagne et de France.

Pays basque: Blitz policier contre les soutiens aux prisonniers d’ETA

Les autorités grecques ont lancé une vaste chasse à l’homme à la recherche de Christodoulos Xiros, membre de l’organisation 17 Novembre. Condamné pour son implication dans des assassinats, des attaques à la bombes et des vols attribués à l’organisation, il purgeait une peine de plusieurs emprisonnements à perpétuité. Mardi, les autorités ont annoncé que Xiros ne s’était pas présenté à la prison après son congé pour le Nouvel An. Son avocat a immédiatement réagi: ‘ce geste est une décision politique qui va dans le sens de son activité révolutionnaire. Il a eu l’opportunité de s’enfuir et il l’a fait, comme se doit de le faire un révolutionnaire’. Christodoulos Xiros est le frère aîné de Savvas Xiros, lui aussi détenu pour son appartenance à l’organisation 17 Novembre et actuellement grièvement malade.

Christodoulos Xiros

Christodoulos Xiros

Le 6 janvier, un match de football a opposé l’équipe de Gênes à celle de Sassuolo. Dans le stade, des supporters ont déployé un calicot ‘Liberté pour Bahar’. Aujourd’hui, cela fait cinquante jours que Bahar est assigné à résidence en Italie dans l’attente d’une éventuelle extradition vers la Turquie, où les autorités ont émis un mandat d’arrêt à son encontre.

Solidarité avec Bahar Kimyongür

Marco Camenisch, détenu à la prison de Lenzburg en Suisse a entrepris une grève de la faim le 30 décembre dernier. Le militant vert-anarchiste est détenu depuis 2002 en Suisse après avoir déjà purgé une peine en Italie. Au deux-tiers de sa peine, il aurait dû bénéficier, comme c’est prévu par le droit suisse, d’une conditionnelle. Cette sortie lui est refusée, non pas pour mauvaise conduite, mais pour ‘mauvaises pensées’. En effet, le militant ne renie en rien ses convictions et poursuit sa lutte en prison. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il a entamé une grève de la faim la semaine dernière. Il a déclaré que son action était une contribution générale à la lutte contre la répression, mais aussi une participation à la lutte collective de toutes les tendances révolutionnaires et une contribution contre la guerre de classe venue d’en haut, faisant notamment référence au WEF qui se tiendra à Davos à la fin du mois. Enfin, cette grève est également un moyen pour dénoncer le harcèlement et les provocations dont il est la cible de la part des autorités pénitentiaires de Lenzburg.

Suisse: Marco Camenisch en grève de la faim

Il y a plusieurs années, la compagnie Shukaku Inc. s’est vue attribuer une concession sur le lac Boeung Kak, et y a lancé un vaste projet de développer immobilier. Des milliers de familles autochtones ont été expulsées de la zone. Depuis lors, le mouvement du droit à la terre ne cesse de prendre de l’ampleur. Et ces dernières semaines, il se couple au mouvement des ouvriers du textile qui se battent pour obtenir une augmentation de leur salaire minimum. La répression du gouvernement s’étend dès lors à tout mouvement de contestation. La semaine dernière, 23 personnes impliquées dans le conflit foncier ont été arrêtées. Ce matin, cinq militantes qui se préparaient à manifester pour réclamer la libération des militants incarcérés se sont fait embarquer dans une camionnette. Elles accusaient également les autorités de refuser de révéler l’endroit où ils sont détenus. Selon des témoins, elles ont été poussées dans le véhicule par des policiers en civil.

Ibrahim Ayhan et Gülser Yildirim, tous deux membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party), étaient détenus depuis 2010 dans le cadre de l’affaire KCK, du nom de l’organisation accusée par les autorités turques d’être la branche urbaine du PKK. Les deux députés, élus aux élections de juin 2011, avaient introduit une demande de libération sur base de leurs droits d’élus et invoquant la longueur excessive de leur détention préventive. Un tribunal de Diyarbakir a ordonné hier leur libération, déclarant que la durée de leur détention préventive violait leurs droits fondamentaux. Plusieurs autres membres du BDP sont toujours incarcérés, tout comme des dizaines de militants et de citoyens kurdes, pour leur suspectée implication ou leurs prétendus liens avec le KCK ou le PKK.

Après une période de test, l’arrêté royal encadrant l’utilisation de bracelets électroniques avec GPS a été publié ce 31 décembre. Ce dispositif sera principalement utilisé pour les détentions préventives. A terme, 400 personnes devraient en être pourvues. Dès ce 1er janvier, le juge d’instruction peut donc décider qu’une personne placée sous mandat d’arrêt purge sa peine à domicile avec un bracelet électronique couplé à un GPS. Ce dernier, relié au Centre national de surveillance électronique, permet de surveiller le détenu de manière continue et permet également au juge de lui interdire de fréquenter certaines personnes.